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Critiques de Fernando Monacelli (6)
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Naufragés

Le titre "naufragés" délivre un double message, naufragés issus d'un naufrage de la marine de guerre argentine, mais aussi naufragés de la vie pour des raisons diverses.

Je découvre ici un nouvel auteur... Ce livre je l'ai choisi pour son titre mais aussi pour sa couverture, un voilier posé en équilibre sur le sable à marée basse.

J'ai été touchée par l'histoire et par l'écriture. L'intrigue est captivante et le lecteur qui marche sur la trace de la journaliste enquêtrice a envie de connaître le dénouement de cette histoire. Cependant, le récit est troublé par des rêves de la narratrice et aussi par le discours qu'elle tient à une inconnue. La clé de l'énigme se trouve dans les dernières pages du roman qui nous entraîne depuis l'Argentine, Buenos Aires et un croiseur perdu pendant la guerre des Malouines jusqu'à Madrid...

Un livre rempli de nostalgie, que j'ai apprécié.
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Naufragés

C’est un roman bien étrange que ce "Naufragés". Le suspense est bien au rendez-vous dans cette enquête menée par une journaliste à la demande de la mère d’un soldat mort durant la guerre des Malouines. Mais la mort n’a pas les traits qu’on lui prête. Elle présente le visage mutique de la solitude et de l’abandon. La solitude de deux mères à la maternité contrariée, refoulée ou brutalement abrégée, dans une Argentine gangrénée par la corruption et la violence et qui a négligé une partie de son passé.





Le début n’est cependant pas évident, voire même assez chaotique : ça commence comme une lente mélopée, un long lamento d’une journaliste froide et distante dont la voix intime envahit le récit. Ses réticences à s’engager dans une enquête éloignée des pourris qu’elle poursuit, le sentiment de culpabilité que renvoie Dona Aña en voulant retrouver un petit-fils qui fait figure de fantôme tout le long du récit, la découverte des plaies jamais refermées laissées par la guerre contre les anglais…tout résonne comme une rengaine éternellement triste susceptible de décourager le lecteur au bout de quelques pages. D’autant plus que la lecture de ce roman nécessite un temps d’adaptation. L’auteur bouscule la ligne de narration, multiplie les mouvements de flux et de reflux dans les dialogues de sorte que le plaisir n’est pas immédiat. On tâtonne.





Puis, peu à peu l’opiniâtreté de ces deux femmes séduit car elle permet à chacune d’elles de soigner le souvenir et les blessures silencieuses de l’autre. Leur combat avec ses petites victoires et les moments de lassitude devient addictif. La détermination de ces femmes anime l’intrigue, riche de rencontres bénéfiques et de rendez-vous manqués. Jusqu’au bout on doute, on espère, on redoute car comme le décrit si bien Claudia Piñeiro sur la quatrième de couverture le suspense "n’est pas celui d’un thriller mais celui des émotions".

La plume n’y est certainement pas étrangère. Avec une écriture étonnamment féminine, Fernando Monacelli donne à cette fiction des lueurs profondes et mélancoliques, denses et fragiles, simples et puissantes, à l’image de ses héroïnes. Une fois abandonnés les effets de style redondants, c’est un récit habité par une intensité émotionnelle poignante, elle est si convaincante qu’elle parvient même à faire accepter la construction tortueuse de ce roman.

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Naufragés

Du suspense, Naufragés de Fernando Monacelli n'en manque pas. Le fils d'un marin mort pendant la guerre des Malouines est peut-être vivant quelque part et c'est cette quête qui anime sa grand-mère et la journaliste chargée de mener une recherche compliquée. Mais l'intérêt est ailleurs dans ce grand roman où les femmes ont le premier rôle. La fibre maternelle y est décrite dans tous ses aspects et sur trois générations. On peut être agacé par la forme du livre, avec ses constants allers et retours entre ses différents personnages mais Monacelli maîtrise son récit et sa construction tarabiscotée ne parvient pas à nuire à l'émotion qui s'en dégage peu à peu. Les variations de style, sa richesse thématique, sa percutante acuité dans l'évocation d'une "petite" guerre qui a laissé des plaies béantes, participent au souffle intime de ce livre douloureux et profond comme une blessure jamais refermée.
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Naufragés

Horline le dit très bien dans sa critique sur Babelio, il y a du flux et du reflux dans ce roman. Une femme parle d'une femme à une autre femme. Précisons. Une journaliste parle d'une mère qui veut retrouver son fils à une femme dont nous ne saurons rien pendant longtemps. Cette journaliste, Celina, oscille entre plusieurs souvenirs. Celui de sa vie avec l'homme qu'elle aimait et qui l'a abandonnée avec leur fils. Celui du présent où elle couche avec son rédacteur en chef et refuse de s'occuper de son fils. Enfin, celui de l'enquête que lui a confié Ana, la maman d'un tout jeune homme disparu en mer pendant la terrible guerre des Malouines. Elle est persuadée qu'il a eu un fils et veut le retrouver.

Alors je vais être franche. Si vous trouvez que j'ai bien expliqué le roman, sachez que ça m'a coûté. Parce qu'à la lecture, c'est un sacré bazar. Et franchement, quand je vois comment j'ai réussi à le résumer, je me dis que ça ne devrait pas être le cas. Un peu de mystère, de suspens, de pudeur, d'accord, mais là, c'est quand même pas facile à suivre.

Seulement...seulement j'ai très envie de le recommander, ce roman. Parce qu'il parle de la guerre des Malouines et qu'il n'y en pas tant que ça, des romans sur ce sujet. Mais surtout parce qu'il est très fin, très humain, très touchant. Claudia Piñeiro, auteur argentin que je recommande aussi, a dit « Le suspense de Naufragés n'est pas celui d'un thriller mais celui des émotions. Parce qu'il touche à la maternité, aux différentes façons d'être mère, sans préjugés ni faux stéréotypes. » C'est en effet un roman sans clichés avec un personnage principal pas facile à aimer et pourtant totalement compréhensible et finalement attachant. C'est en effet aussi le roman d'un lent retour à la vie, et malgré le chemin tortueux pour y arriver, on referme le livre en se sentant bien.
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Naufragés

Fernando Monacelli

Naufragés

Roman. Traduit de l’espagnol(Argentine) par Catalina Salazar

Né en 1966 à Bahia Blanca, Fernando Monacelli rédacteur en chef du journal « La Nueva Provincia » déchire les pans de l’Histoire de la guerre des Malouines en 1982.

Ce roman est une quête, d’une grand-mère Dona Ana qui recherche en grand désespoir son fils Juan Cruz disparu en mer sur « Le Belgrano » en 1982. Son journal retrouvé signe la résurrection de Juan Cruz « Un des congelés », le soldat Del Valle.

Une journaliste Célina Figueroa partira à sa recherche. Ainsi, que de celle de l’enfant de Juan Cruz , Inaki.

Le mode d’écriture posé en narrations multiples, « Le madame » murmuré par Fernando Monacelli implique le lecteur dans cette quête. Nous sommes plongés dans l’absurdité de cette guerre des Malouines. La rencontre de Célina Figueroa avec les vétérans sera comme un retour vers cette réalité blessée, bafouée, où les vétérans s’entraident pour résister à leur folie. « Sous chaque croix blanche, il y a une histoire…. Des morts entourés d’incertitude parce qu’unis par un mot qui a fini par se vider de sens. » « La plupart m’expliqua Rodolfo, souffrait de solitude parce qu’il y a mille façons de rapporter la guerre à la maison, mais très peu pour qu’on l’y laisse rentrer. Tôt ou tard ils avaient fini par s’éloigner de nous tous. »Juste soulever le voile de ce roman du point de vue de la fiction, et le poids de cette guerre des Malouines forme des taches d’encre noire sur les pages. C’est la réussite des « Naufragés ». Ces marins assassinés par la conquête de l’Angleterre pour cette terre du bout du monde, âme Argentine. La folie anglaise de ce conflit rend tragique la mort de ces « Naufragés ».

Fernando Monacelli subrepticement nous entraîne dans cette page Historique aberrante et déraisonnable, où les pleurs de Dona Ana et les blessures multiples sont les voiles « Du Belgrano ».

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Naufragés

Voilà une belle histoire, celle de deux femmes. L’une, journaliste, abandonnée par son mari, a confié son jeune fils à sa belle-mère. L’autre, une vieille dame, pleure la perte de son fils mort à la guerre et veut retrouver son petit-fils.

Ce roman est bouleversant par sa forte intensité émotionnelle. L’écriture et le style sont particuliers, avec des va-et-vient dans la narration qui ne gênent en rien la lecture. Avec en toile de fond la guerre des Malouines, ce roman parle de la maternité, de leur maternité, mais aussi des liens familiaux. On s’attache à Celina et à Dona Ana. Elles sont fragiles et fortes à la fois, et leur rencontre va bouleverser la vie de chacune.
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