Flieger Verlyn

Pour Tolkien, une histoire est le meilleur support de vérité qui soit parce qu'elle fonctionne avec des images plutôt qu'avec des concepts, avec des formes plutôt qu'avec des idées abstraites, et avec de l'action plutôt qu'avec des discussions. Il est plus efficace de montrer la lumière que d'essayer de l'expliquer, plus facile d'imaginer l'obscurité que de l'analyser, plus simple et plus direct d'illustrer par des personnages et des événements la nature relative de l'espérance et du désespoir, de la croyance et du doute, du bien et du mal que de disserter dessus. Ce fut certainement encore plus facile pour quelqu'un qui aimait les mots et vivait parmi eux de représenter la lumière et l'obscurité comme des réalités et de leur permettre d'exprimer les valeurs qu'elles portaient. Les oppositions de lumière et d'obscurité qui engendrent les éléments du monde inventé par Tolkien et les mettent en mouvement sont créées, reflétées et portées par le pouvoir des mots.

Ce qui dans la vie de Tolkien dénotait un déséquilibre dans le tempérament, une contradiction dans l’humeur, devient dans son art une oscillation de forces.