Citations de Florence Reynaud (30)
"N'aie pas peur, je veille sur toi, mange, dors, n'aie surtout pas peur, je te protège !"
"La peur rend méchant"
"l'amour et l'affection demeurent les meilleurs atouts pour rendre heureux un enfant souffrant d'un handicap mental à la suite de circonstances dramatiques."
— Je tracerai sur le rocher des animaux ! Comme le fait Gorann, un chaman que j’ai rencontré, dont le cœur est bon ! Oui, vous verrez des rennes, des bisons, des chevaux… et un loup ! Car je suis devenue l’amie d’un loup, vous le savez tous ! Et je vous demande de laisser mon frère animal habiter ici, avec nous. Il a peur, il n’a jamais approché autant d’hommes. Il va s’habituer, je le sais. Maintenant, je voudrais aller le chercher, et le conduire au foyer de mon père. Je vous en prie, écartez-vous, ne faites pas de bruit, ni de gestes brusques… »
— Tu te vantes, tu ne peux pas avoir un loup pour ami ! Encore moins comme frère !
— Si ! Et je suis sûre qu’il rôde près d’ici, qu’il n’ose pas approcher. Il a peur de l’odeur du lion, et il a peur de toi !
Dent de lion éclate d’un rire méchant. Il pointe un doigt vers Yona :
— Tu mens ! Les loups sont de mauvaises bêtes puantes, qui mangent les restes de nos repas.
Sur ces mots, le garçon s’empare du poisson fumé et l’avale en deux bouchées.
Émerveillée, Yona reste allongée sur le sol, le souffle coupé. Elle pourrait contempler toute la nuit ces bêtes tracées sur la pierre, mais alors apparaît une grande ombre qui s’agite d’un côté et de l’autre. La tête de la créature paraît énorme, prolongée par une gueule terrifiante hérissée de dents pointues.
— Moi aussi, je suis bien avec vous deux… mais une promesse est sacrée !
Noume se blottit contre son amie. Celle-ci, ivre de sa liberté retrouvée, la chatouille. Les deux filles ne tardent pas à rire comme des folles, en se roulant dans l’herbe neuve, d’un vert acide. Le loup, inquiet, recule, puis il pousse des jappements joyeux.
Yona guette le ciel, envahi d’un épais rideau de nuages. Le jour vient de se lever. Après avoir marché presque toute la nuit, la jeune fille a dormi un peu, blottie sous un bois de saules.
— Il va encore neiger ! dit-elle tout bas. Je dois faire vite, sinon je ne verrai plus du tout les empreintes de mon père.
La suite des événements lui donne raison. Frère Loup s’éloigne en trottant pour rejoindre ses compagnons. La louve l’accueille avec des mimiques de joie, de petits cris. Yona voit les cinq bêtes se faufiler entre les buissons, gravir le talus caillouteux qui monte vers la masse rocheuse des falaises.
« Frère Loup est-il venu me dire au revoir ? s’interroge-t-elle. Pourquoi serait-il là, près de la grande caverne… »
Yona hésite, mais la nuit est si belle qu’elle se décide à suivre les loups. Elle gravit à son tour le talus escarpé, sur leurs traces. Ils filent maintenant le long de la roche, sur un étroit sentier à peine visible.
— Quel malheur ! Alors, nous ne sommes pas les seuls au bord de la rivière.
— Non, et ceux qui ont fait ça devaient nous surveiller… Ils savent être aussi silencieux que frère loup, et patients ! Je pense qu’en agissant ainsi, ils ont voulu nous dire de partir…
— Tu as raison ! Je suis désolé pour ta récolte d’herbes, Yona. Nous ne devons plus nous séparer, même pour la chasse ou la cueillette.
Dent de lion crispe les poings. Il ajoute, très pâle :
— J’ai eu si peur, quand tu m’as appelé avec le cri du loup… je croyais que tu étais en danger ! J’ai couru le plus vite possible ! Viens, je dois te montrer quelque chose d’affreux.
Un instinct vieux comme le monde des hommes ; créatures démunies, nues, pas assez poilues, pas assez griffues, mais capable de tenir captif le feu envoyé par l'orage, volé aux incendies, puis assez malins pour le faire naître ce feu qui protège, réchauffe, éclaire. (p.32)
Ma mie, vous voilà inquiète !
-Tu me plais, Julius. Ils sont bien rares, à notre époque, ceux qui ont du coeur et de la pitié.
- Ce taureau va affronter une meute de chiens, celle du sénateur Janios. Les sangliers se battront contre les loups..Il faut que le spectacle soit réussi, notre consul l'exige.
- Celui qui a le crâne tondu, c'est Lupercis ! Aux prochains jeux, je te parie une galette au sésame qu'il gagnera sa liberté !
Julius hoche la tête. Il sait depuis longtemps que les gladiateurs sont des esclaves. Ils se battent pour gagner leur liberté, au risque de perdre la vie.
Le lionceau gigote contre la poitrine de l'enfant. Sans sa mère,il va mourir de faim et de soif. Julius ne sait pas où aller, mais la seule chose qui compte, c'est de l'emmener le plus loin possible.
Elle ne sentait pas l'odeur particulière du sang qui aurait signalé une blessure.
Elle huma le vent : aucune odeur inquiétante. La plus redoutable était bien celle des créatures à deux pattes, sans fourrure ni dents ni griffes, mais dotées d'armes terrifiantes.
Désormais il aurait juste besoin de trouver un peu de nourriture, de l'eau. Il explorerait les environs et reviendrait à sa tanière. Bien sûr, il dut s'accommoder de sa solitude. Mais la forêt de sapins le consolait. Il savourait sa liberté.
La faim était l'expression même de la liberté.
Taiga attentive attends la nuit sera longue et glacée
Seul. Jamais été aussi seul.
Je prêchais, bien plus au Nord qu'ici, la région de mon peuple, celle de Dieu unique. C'était l'été. Je m'étais égaré dans des marécages. Hetta Alousk pêchait par là. Il m'a conduit à son campement. J'avais au bras une mauvaise blessure, faite par un Sâme en colère, qui avait lancé son harpon sur ma Bible. Cet homme ne voulait pas me blesser, seulement détruire mon livre sacré.
La plaie était infectée.
Ton grand-père a dit "Une blessure de Sâme doit être guérie par un Sâme. Surtout quand elle n'est pas méritée ! Chaque homme a le droit de parler de ses croyances aux autres hommes." Ces paroles m'ont réconforté. Nous sommes devenus amis, Hetta Alousk et moi. Je lui ai indiqué le nom de cette ville, Keïdjarvi, en lui affirmant qu'il serait toujours le bienvenu dans ma maison, si les précautions que le gouvernement menait contre son peuple continuaient... Il n'a pas oublié. La preuve, tu es là, Oloona ! Et je suis heureux de t'accueillir.