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3.75/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1972
Biographie :

Né en 1972 à Lyon.

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Florent Toniello
La dame des hauts fourneaux



Extrait 2

Dame des hauts fourneaux, ai-je murmuré
(ou était-ce un hurlement ?)
j’ai parcouru le circuit de visite
de tes ateliers, j’ai chéri
tes gloires passées, j’ai soupiré
à ta déchéance, j’ai applaudi
à tes luttes.
        Voudras-tu alors
m’embrasser de ta lave ?
Lorsque sa poitrine m’a touché
que j’ai senti ses aréoles
poindre contre mon corps, j’ai
fermé les yeux.
           Interminables
minutes d’étreinte puissante
wagon empli de combustible
pelletées de passion tactile —
ce n’est que gorgé de laitier
que j’ai abandonné le plaisir
Yeux ouverts, j’ai contemplé
son absence devant les charognes de métal
mi-enterrées.
          J’ai repris
mon chemin, frottant
sur mon avant-bras gauche
une cicatrice ténue
de pilosité grillée.
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MÉLUSINE AU GAZOIL


extrait 1

Coups de queue saccadés à la crue centennale
tu te débats sirène, regarde inter
loquée dévaler l'eau de ta propre rivière
charrier débris & pollution vers son aval

tes lèvres picotent tes narines flagellent
de relents de pétrole raffiné — iro
nie du sort qui a aujourd'hui mêlé dans l'eau
ce produit soumis à moins-disante gabelle

piles de manuscrits gorgés d'hydrocarbures
baies & légumes & fruits sont déclarés impurs
si seulement c'était présage de limon

mais de présage point — juste dévastation
les cassandres sur réseau convoquent le GIEC
depuis Sigefroi tu ne rêves que de sec.
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Florent Toniello
La dame des hauts fourneaux



Extrait 1

Oui, je l’ai vue, moi
la dame des hauts fourneaux
la dame aux doigts gourds
de tant de fusion.
            J’avais
chaussé d’épaisses bottes
pour pénétrer la nuit son domaine,
étendue du fleurissement des rouilles
Des martèlements la précédaient
réminiscences sonores d’amants
chauffés aux flammèches de sa chevelure ;
je sais que je n’ai pas été le premier
Le ciel s’est voilé à sa venue —
le froid m’a pénétré un instant
puis s’est changé en la fournaise
d’où elle est apparue :
                langueur
aux yeux charbonneux, suavité
de lèvres forgées, féminité
mâle de volonté doucereuse ;
le galbe de ses jambes nues
l’arrondi de ses hanches
disaient la volupté de la
conception des métaux ;
certaine souffrance pourtant
perçait au coin de ses yeux de braise
où se reflétait l’abandon cuisant
d’arcs électriques

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AVAL


Aujourd’hui, je suis retourné dans le parc
le long d’une Alzette en furie
dans la touffeur moite du ponant qui étrille à vif

Comment diable écrire la pluie après Prévert ?

Dans ce petit coin de verdure où j’avais rencontré
 l’éloquence
plus rien — sinon un silence têtu
Les plans grandioses des maîtres du sous-sol
ont-ils donc été rongés par des taupes équivoques ?
Ou pour le dire autrement :
l’absence de mots — de bruits — de sons
présage-t-elle de cet avenir incertain qui miroite
dans le clair-obscur d’une Alzette insidieusement
 messagère ?

Alors pour capturer la mémoire
je m’assois

  J’ÉCRIS

            Weimerskirch, novembre 2014 - juin 2015


* L’Alzette Uelzecht en luxembourgeois, Alzette ou Alzig en allemand est une rivière franco-luxembourgeoise et un affluent en rive droite de la Sûre, donc un sous-affluent du Rhin par la Moselle.
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Cependant que je contemplais…


Extrait 1

Cependant que je contemplais les fossile incrustés
il me vint à l’esprit des inclinations délétères

Ce roc, se pouvait-il
qu’il fût celui où Lamartine médita ? À quoi bon
  alors
en vanter la dureté ?
Et ce nautile, que pouvais-je bien en écrire
qui n’eût pas été déjà ressassé ?
Ce sentiment de plénitude, combien l’avaient
  éprouvé auparavant et
n’était-il pas simple réponse hormonale à des
  stimuli millénaires ?
Un amour perdu, certes — mais combien
  d’humains
ressentent ce qu’il importe de vanter ? Lassitude
d’un déjà-vu abyssal. Résignation
devant les excès du passé

dans les dictionnaire poussiéreux
se cachent les illusions des poètes. Il suffit d’un
  instant
pour qu’ils les perdent
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IRRADIER COMME UN SOLEIL


Extrait 1

comme un venin asynchrone
de milliards de crochets affûtés
par la lente décomposition d’un trésor premier
Souffrir d’une lente anémie
destin morose et peu enviable
sous la contrainte de migrateurs forcés
sous l’égide de zélateurs consciencieux

D’abord la pioche — maintenant la pelleteuse
d’une ascèse toute de couches empilées
fendent et me forcent à la lumière
Gare cependant
à réveiller ainsi les princesses endormies
Vous connaissez les aléas. Simple pierre
pour les ignorants et les affamés. Graal
pour ceux qui, bien nourris, bravent
par contumace ma puissance exhalée
dans des fumées d’innocuité clamée
et des eaux souillées en tapinois
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UN TRONC


Extrait 1

Évidé par les ans depuis mon apogée
quel repaire inouï
Fibres étirées, nourriture gaspillée des écrits des hommes
je vous offre mes chutes
en guise de repas, habiles insectes qui prenez
mon abri. Gouttes perverses !
vous pensez déjà aux nuages alors que
décembre sans cérémonie vous figera
Un jour s’introduira le renard, mais pour l’heure
ce sont les champignons qui m’envahissent

coprins, d’ailleurs,
que venez-vous faire en cet endroit ?
votre mycélium ne serait-il pas plus symbiotique
hors de la pourriture de ma sève disparue ?
bolets et chanterelles, vous non plus,
ne trouverez en ces lieux où respire ma décomposition
qu’une bien pauvre chaumine
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UN TRONC


Extrait 2

Il est arrivé hier des revenantes. De mes semblables
encore tout auréolés de leur faîte
la puissance fragile a accouché d’un tapis nourricier
Quel assaut ! Vous, les gouttes, avez-vous suinté votre joie
pour faire de ce lit un bouillon de culture
Oh ! je vois désormais sur moi
grouiller la vie que j’ai perdue ;
je prends ma revanche sur ceux qui m’entourent
parés de leur prestance arrogante

et vous, corpuscules opportunistes,
que dites-vous des bulbes qui pointent ?
ne sommes-nous pas un, vous et moi ?

Des années que je repose ainsi
les saisons se succèdent et j’en arrive pourtant
à envier Sisyphe
La vie me torture et pourtant je suis mort.
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IRRADIER COMME UN SOLEIL


Extrait 2

Le camion ensuite — puis le bateau
tant pour me rendre à bon port
que pour me reposer
d’une opportune embardée
J’éclaire de mes lumières les fonds marins
J’entoure — je chauffe — j’accule
aux verbes infinis j’oppose la sèche exactitude
   physique
d’une puissance indomptable. Rien
ne saurait entacher mon règne
que des longs métrages en mal d’inspiration
   écourtent
en parant de chasseurs-cueilleurs grossiers
votre si belle planète
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FUGUE


Extrait 1

j’entonne le thème d’un bal musette où harpe et
violon contrepointent des harmoniques aiguisées
comme des incisives que frotterait un fantôme aux
soupirs marqués des abîmes de l’expiration — et
demain sera un ailleurs

vérouillage velléitaire des amputations mathéma-
tiques ruissellement d’eau fraîche et de sueur sur
des statues de pierre en devenir de dinosaure qui
pour perpétuer son espèce dissout l’encre des lettres
pour la postérité — et demain sera au firmament
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