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3.19/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Née d’un père basque et d’une mère alsacienne, Francine Bibian vit en Alsace.
Remarquée pour ses nouvelles (concours de l’Encrier renversé et de la ville de Castres, concours francophone de la nouvelle George Sand), l’auteur signe avec Bleu comme neige un roman lui permettant une analyse approfondie des mœurs et des personnalités.


Source : http://www.petites-vagues-editions.com
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Les hommes aussi, d'ailleurs, se traquaient le poil. Ceux du nez, des oreilles, du dessous des bras. Eux aussi s'épilaient. Pour pas qu'on les prenne pour des bêtes, sans doute. En tondant ses moutons, Georges Schaeffer y pensait parfois, à cette histoire de poils. Surtout en été, quand il avait le pantalon retroussé. Il passait la tondeuse dans la toison de ses bêtes et il aurait pu continuer sur ses jambes. Il était aussi laineux qu'elles. Sauf que lui n'avait pas de suint. Juste une couche de sueur et de crasse qui noircissait le bac de la douche. Des superman. Qui se propulsaient ici et là, sans avoir le temps de dire ouf. Qui tournoyaient dans l'existence comme des toupies. La plante des pieds avec la pédale d'accélérateur incarnée. Et pour aller où ? De ronds-points en bretelles d'accès. De voies rapides en voies express. Des tas de routes qui ne menaient nulle part. Sauf aux parkings des supermarchés. Pour acheter du surimi. Du jambon en kit. Des œufs carrés. Les superman, tous des pauvres types. [...]. Avec des chiennes de vie. Obligés de dire oui quand ils pensaient merde. [...]. Mal dans leur peau, mal dans leur dos, mal dans leur cul. Tous propres sur eux, mais l'intérieur en ruines. Sans poils et sans forces. Des tranquillisants au petit-déjeuner. Tous seuls, dans le grand troupeau épilé. Alors les bêtes, les vraies, celles à quatre pattes poilues, ça leur plaisait aux épilés. [...]. Dans leurs voitures à l'arrêt, ils souriaient, extasiés, quand Georges faisait traverser la route à son troupeau. "Des moutons", ils disaient, avec des yeux tout brillants de plaisir. Ils auraient dit " La Sainte Vierge !" sur le même ton. Sauf que ses moutons bêlaient mieux. [...]. Ses moutons faisaient fondre les pauvres types épilés. Toucher du crin brut, frotter un museau, [...], ça leur redonnait du poil de la bête.
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Qui donc se souciait de nous quand il neigeait ? Qui se souciait de Schattenhaufen, commune de 143 âmes seulement, et seulement reliée à l'humanité circonvoisine par la C 27, voie communale large d'environ deux mètres, à tout casser ? Le chasse-neige mettait toujours des heures à nous arriver. Et quand enfin il arrivait, la neige avait déjà fondu. Ou alors avions-nous tous, d'une pelle rageuse, déjà déblayé le blanc manteau des poèmes et la sombre gadoue de la réalité.
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Début décembre, il faisait doux comme au printemps. Une catastrophe, se désolaient les uns. Un vrai scandale ! s'indignaient les autres. Pour autant, notre ciel demeurait pur et sans nuage. Et jour après jour, ces températures agréables exacerbaient nos crispations. On tonnait, on sacrait, on pestait. Pour un flocon de neige, on aurait tout donné. Ou presque. Mi-décembre, certains parlèrent même de malédiction. Et lancèrent au ciel des Gottverdammi par chapelets.
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Qu'il neige ou pas du 15 au 22 décembre, Il s'en souciait comme d'une guigne. Les poings brandis contre ce ciel bêtement bleu Le laissaient de marbre. Et bras ballants, la plupart d'entre nous en venaient à l'admettre : même en y mettant du coeur, cracher au ciel ne le ferait pas neiger davantage. Cracher au ciel était inutile. On renonça donc vite à cette pratique. Car chez nous, on ne s'abaisse pas à faire les choses pour rien.
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Chez nous, on jure pour lâcher la pression. Plus par souci d'hygiène que par réelle conviction, à vrai dire. Et moins encore dans l'espoir d'atteindre le Très Haut. Car Dieu, toujours un peu dur d'oreille et tellement au-dessus de tout ça, se révélait le plus souvent inaccessible.
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En temps ordinaires, nous détestons la neige. Nous la regardons tomber avec horreur. Un casse-pattes, la neige. Une cochonnerie. De quoi se retrouver dans le fossé. Et le chasse-neige communal toujours en panne, quand on en a besoin
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Et l'employé communal toujours grippé, dans ces moments-là. Et les chasse-neige de la Région toujours mieux occupés ailleurs. Ailleurs, dans les communes plus importantes. Situées plus près des grands axes routiers.
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