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Critiques de Franck Ferric (136)
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La loi du désert - Intégrale

Composé de deux romans se situant dans le même univers, mais écrit à 6 ans d’intervalle, il est donc de mise de séparer les billets des romans.



La loi du désert :

Deux frères au destin différent se retrouvent parti dans un road movie – road trip apocalyptique sur une terre désertique.



Une phrase de la quatrième de couverture résume bien le roman : Un goût de poussière dans la bouche.

Ce roman est d’une tristesse… l’auteur a magnifiquement réussi à retranscrire cette atmosphère de misère et de désespoir qui caractérise son univers.

Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. Si Dune (l’actualité et la similarité – le désert) est porteur d’espoir, ici, l’auteur a su l’écraser, malgré l’humanité manifeste de ses personnages au bon fond.

C’est puissant, fort et prenant.







Retour à silence :

Un demi-sang, homme-blafard, retiré du monde se trouve contraint de retourner à la civilisation pour accomplir un dernier voyage, celui de la vengeance.



Dans le même univers donc que La loi du désert, les autres critiques et la couverture du livre (dans son édition originale) nous le dit : Western.

Plus rapide, plus rythmé, plus violent si cela est possible encore mais pas moins sombre et désespéré. L’auteur nous replonge dans sa noirceur, sa tristesse avec un second roman fort, dont l’inéluctabilité ne fait aucun doute, mais comme toujours, le voyage compte plus que la destination.



On ressort donc un peu groggy de cette intégrale, de ces funestes road trip pleins de poussière et de sang, et une légère envie de se relire un Fantômette et la grosse bête, histoire de se décrasser les poumons et les neurones.
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Le chant mortel du soleil

ROMAN FANTASY / DARK FANTASY.

Merci Babelio, Merci Masse Critique, Merci le Livre de Poche !

L'univers créé par Franck Ferric dans "Le Chant Mortel du Soleil" ressemble à une dying earth, une terre mourante à la Jack Vance (mais pas que). Les barbares des montagnes sont confrontés à un froid de plus en plus mordant, tandis que les civilisés des plaines subissent tantôt inondations tantôt sécheresses. L'auteur disposant d'une belle plume cela donne un bon livre d'ambiance, mais c'est aussi un livre à idées… Car les barbares des montagnes sont aussi des fanatiques athées qui veulent supprimer les dieux et leurs prêtres, et leur Qsar a choisi la cible la plus importante pour libérer l'humanité de la religion ! Araatan doit prendre la capitale d'Ishroun, raser le culte de la première flamme et tuer le dernier dieu…



Grosso modo le récit suit une structure en POVs :

- on suit la guerre et les dissensions au sein de l'Avalanche avec le Qsar Araatan, Rurdraz son lieutenant manchot ancien roi devenu conseiller, et le mystérieux sorcier Kar Koshig qui a ses propres plans

- on suit l'ancienne esclave Kosum au sein d'un groupe d'éclaireurs barbares envoyés au « bout du monde » vérifier que les anciens dieux sont bel et bien morts pour que Qsar arrive réellement à la Toute Fin



Le problème c'est que le récit est très froid, les personnages semblant se désintéresser des autres et d'eux-mêmes, donc du récit en lui-même. On voit arriver les massacres à l'avance et personne ne s'en émeut. Quand au groupe de Kosum c'est des vrais poissards qui tombent dans les pires patelins possibles à chaque fois et ils meurent les uns après les autres dans une certaine indifférence pour le lectorat…



Tous les POVs finissent en fin ouverte, donc c'est aux lecteurs et aux lectrices de se faire une opinion. Les nations des plaines sont divisées, les hordes des montagnes sont en guerre civile, le sorcier ne verra ses plans ne se réaliser qu'à très long terme (s'ils se réalisent un jour !), et Kosum découvre que les être humains auront toujours quelque chose à vénérer. A la limite il y aurait un message dans le fait que ce personnage qui finit par trouver sa voie soit celui qui vit au jour le jour sans se poser de questions existentielles…



Un livre bien écrit et bien construit, mais dépressifs s'abstenir !
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Le chant mortel du soleil

Après plusieurs publications anglo-saxonnes, Albin Michel Imaginaire nous propose un premier auteur français dans son catalogue avec Le Chant mortel du soleil, de Franck Ferric (déjà publié par Gilles Dumay avec Trois oboles pour Charon chez Denoël – Lunes d’Encre).



Fantasy des steppes

Kosum est une esclave subissant les assauts de son maître, surtout après avoir tenté d’émasculer le fils de ce dernier. Vouée à une mort certaine, son destin connaît un nouveau coup du sort quand elle est sauvée par Dulkem, chef d’une petite escouade de cavaliers-flèches, soldats en mission dans les plaines alentour. Non loin de là, se prépare une nouvelle campagne du Grand Qsar. Araatan est en effet le chef incontesté d’une horde de guerriers unis non par leur origine car issus de différents peuples, mais par l’instant guerrier et une quête particulière : détruire les rares dieux qui résistent encore à leur volonté. Cette fois, l’« avalanche », c’est-à-dire les raids de ces Montagnards venus piller les habitants des Grandes Plaines, vise Ishroun, capitale du peuple druje et de la religion de la Première Flamme. Dans ces steppes troubles, se croisent donc des sukajs, des drujes, des montagnards et quelques autres, mais finalement l’important est d’abord de survivre, et de le faire avec force et honneur, notions cardinales dès les premières scènes. Au gré de l’avancée du Grand Qsar, Kosum trouve un nouveau chemin de vie et croise, de manière imperceptible, la route du grand Araatan. Celui-ci cherche à accomplir son ultime but déicide et saisit l’occasion qui lui est donnée par l’arrivée d’un protagoniste mystérieux (les vieux sont toujours mystérieux, c’est ainsi), le Porteur de masques. Kosum comme Araatan suivent alors un chemin semé d’embûches (involontairement pour la première, davantage voulu pour le second) et chacune d’elles mène à découvrir la magie qui sourd en ces lieux.



Style épique, très historicisé

Franck Ferric nous livre un roman très travaillé, avec un vocabulaire riche et où on sent que les phrases ont été écrites et réécrites de nombreuses fois. Le vocabulaire choisi peut parfois gêné, car l’auteur ne nous aide volontairement pas (on en apprend des nouveaux termes !), mais le récit fait le reste pour s’immerger dans cet univers. En effet, l’auteur nous emmène dans une fantasy épique, parcourant de grands espaces dignes des steppes mongoles et le style est à l’avenant, énigmatique souvent, grandiloquent parfois, . L’auteur construit un univers riche et culturellement plausible, convoquant des références militaires et quotidiennes tout à fait anodines au premier abord, mais qui rythment habilement la narration. Au cœur de celle-ci, l’armée du Grand Qsar semble être inspirée par au moins deux périodes historiques spécifiques. La plus évidente peut être celle initiée par la horde mongole de Gengis Khan (XIIIe siècle) et poursuivie par la Horde d’Or dirigée par certains de ses descendants ; on retrouve l’organisation dirigée par un khan et usant d’une stratégie militaire bien rôdée, fondée d’abord sur une cavalerie très mobile. La deuxième, moins marquée mais tout à fait crédible, est l’organisation ayyubide de Saladin / Salâh ad-Dîn (XIIe siècle) quand il dut réunir une armée considérable au Proche-Orient : un ensemble de compagnies hétéroclites venues des différentes régions du Levant (Liban, Arménie, Égypte, Arabie, etc.) fondée sur des unités relativement petites et potentiellement autonomes en fonction des besoins sur le terrain. À cela s’ajoute une ambiance de fantasy des grands espaces relativement rare dans la production actuelle, surtout française (peut-être Des sorciers et des hommes, de Thomas Geha récemment), un aspect « sword & sorcery » qui fait évidemment penser à certaines nouvelles du guerrier Conan dans une version plus médiévale qu’antique.



Arrête ton Shar, yo !

Tout ce roman est construit sur la Toute Fin, la quête du Grand Qsar, celle de détruire les dieux, jusqu’au bout. Ce désir athée guide la narration et la réflexion du lecteur sur un questionnement simple mais puissant : que fera-t-on quand auront été détruites toutes les religions qui ont tant dominé les populations ? C’est l’occasion de croiser plusieurs types de religions, des dieux locaux comme cette petite divinité locale nommée Shar qui vaut le détour, jusqu’aux dieux plus imposants dont la fin n’est pas forcément à la hauteur du culte imposé par leurs prêtres. Bien sûr, même s’ils traquent les dieux des autres, ce n’est pas pour autant que les guerriers de la horde du Grand Qsar sont sans croyance : ils croient majoritairement à la chevauchée après la mort, l’envolée individuelle dans la diapre, voile coloré visible dans le ciel, notamment à l’aube et au crépuscule, où se retrouveraient les ancêtres de ces guerriers. Une croyance proche de l’animisme donc ; en tout cas, une croyance sans culte. Et c’est sûrement là le cœur de la réflexion proposée au lecteur : le problème n’est jamais la foi, mais bien l’instrumentalisation qui en est tirée par des profiteurs, la domination orchestrée par des clergés dès qu’une religion s’érige en pouvoir structurant d’une société. Dominants face aux dominés, athées face aux fidèles, nomades contre sédentaires, la vie est une histoire de rapports de force, heureusement pas aussi manichéenne que ces (trop) simples oppositions accolées là ; dommage tout de même qu’il manque une réflexion plus poussée sur le patriarcat quasi « naturel » défendu par les personnages. Chaque digression du récit est toutefois l’occasion de découvrir une nuance supplémentaire dans le rapport particulier entretenu avec la croyance au sens large : ici, des créatures monstrueuses qu’il convient de détruire systématiquement ; là, des êtres fantômatiques qui vous attirent ; là encore, une micro-société particulièrement rétrograde mais mue par un culte tout à fait cohérent. Aucun de ces groupes ne détient la Vérité, mais les protagonistes chevauchent pour La trouver malgré tout.



Le soleil des steppes nous narre donc un chant mortel (plus pour les personnages que pour nous heureusement !) qui vaut le détour, une fantasy épique qui nous emmène loin.

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La loi du désert

Un très bon roman paru en 2009 et qui a désormais une suite qui est publiée dans une intégrale de cet univers.



Le lecteur suit deux frères qui sont sur la route ( séparément ) .

Leur relation .. les systèmes politiques qui régissent ces sociétés .. leurs cadres de vie et environnement familial . , la guerre sont les thèmes de ce roman ..

C'est un univers captivant ... excessivement dépaysant et poignant .

Nous sommes plongés sur une terre d'un lointain futur . C’est un monde âpre et désertique qui est un personnage en lui-même.



Le monde est devenu désertique . La civilisation a reculé et les hommes ont de la compagnie sur terre ....

Ces nouveaux venus sont très bizarres .



Le style est parfait et c'est très prenant et très soigné dans les moindres détails .

Cet univers est comme réel et les habitants du désert ne sont pas sans faire penser aux Mri de The faded sun ( soleil mort en français ) . C'est une analogie qui découle du hasard certainement mais cela n'a fait que ajouter à mon plaisir ..

Un must de SF apocalyptique par un auteur que je ne connaissais pas encore et qui semble bourré de tallent .



Au bout de 40 pages on a déjà l'impression d'avoir passé des heures dans cet univers superbement énoncé au grés des pages , avec la compagnie de personnages excessivement attachants ..



Un must selon mon humble avis …

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Le chant mortel du soleil

Le chant mortel du soleil est la première parution d’un auteur français dans la catégorie roman de la collection Albin Michel Imaginaire. L’auteur, Frank Ferric n’est cependant pas un inconnu, il a été finaliste du Grand Prix de l’Imaginaire pour Trois oboles pour Charon.

Le chant mortel du soleil est le second livre de fantasy dans la collection d’Albin Michel Imaginaire après Mage de Bataille de Peter A.Flannery. Même si ces deux livres ont un côté épique indéniable, ils sont très différents. L’univers proposé par Franck Ferric est beaucoup moins dominé par le surnaturel, et là où Mage de bataille restait assez classique, la fantasy de l’auteur français est marquée par le sang, les combats, avec un petit goût de Conan le Barbare. Dans Le chant mortel du soleil, on ne trouve pas vraiment de créatures fantastiques, la magie existe mais semble peu présente. Dans l’univers, il y a surtout des dieux, enfin il y avait devrais-je dire. Ils ont en effet tous été exterminé sauf un par le peuple des Montagnards. Le chef de ce peuple, le Grand Qsar, se nomme Araatan. Il s’est fixé pour but d’éliminer tous les Dieux du monde en exterminant la croyance par le biais des prêtres. Une seule divinité lui a encore échappé, celle de la cité d’Ishroun mais ce n’est pas n’importe laquelle, c’est le Dieu de la Première flamme.

Franck Ferric nous offre un très beau roman bourré de qualités et de testostérone mais aussi de poésie et de réflexions. Le récit alterne des passages épiques et des moments plus calmes propres à l’introspection. Le chant mortel du soleil est un roman qui prend aux tripes, un roman dur, cruel, mais on se surprend à en redemander et à vouloir y rester plus longtemps.

Chronique beaucoup plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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La loi du désert - Intégrale

Univers désertique foisonnant de détails, Franck Ferris nous partage avec la Loi du désert, un décor qui donne soif !



Intégrale de deux tomes, l'auteur nous conte deux histoires différentes dans ce monde post-apocalyptique ravagé où la peur des attaques de blafards empêche toute évolution. D'un côté, nous découvrons l'histoire de deux frères qui tentent, par-dessus tout, à se retrouver dans ce désert au mille dangers et de l'autre le destin d'un homme demi-blafard.



Franck Ferris emprunte des codes de plusieurs genres : post-apocalyptique, road-trip ou encore au western. C'est généreux et immersif. Cette intégrale fût une belle surprise pour ma part. Épatée par le talent de conteur de l'auteur, je suis étonnée de ne pas en avoir entendu parler auparavant. La Loi du désert est un roman plein de qualité. L'univers dépeint, bien que pessimiste et sans beaucoup d'espoir, est passionnant à découvrir. On en redemanderait !



Merci aux éditions Critic pour la réédition de ces deux ouvrages et pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique !
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Dernière semaine d'un Reptile

"Julius est un type plutôt placide. On le dit froid comme un reptile. Aussi apathique qu'un orvet."...et aux yeux des autres il passe pour un looser. En réalité, Julius est un jeune homme au regard déjà vieux qui, occupant un petit boulot pour "avoir de quoi remplir son ventre, payer son loyer, ses livres et son whisky"... refuse le schéma et la mode de vie communément admis (par ces autres, justement !) de l'épouse-père de famille-prêts bancaires-consommation galopante. Julius trouve le monde sociétal bien morne, gris et désespérant. Dès lors, le soir venu, après l'éclusion de quelques bières, il s'évade dans l'écriture de nouvelles...



...qui se trouvent entrelacées avec l'histoire de Julius dans ce petit recueil a résonance mélancolique. Un spleen faisant écho aux références musicales "rock-bluesy" dont l'auteur a parsemé ses récits, comme autant de petits îlots d'escapade.



Sur les huit nouvelles, sept sont déjà parues dans d'autres recueils et/ou différents magazines de l'Imaginaire, entre 2007 et 2011. Elles appartiennent au genre dite de "littérature générale" ou encore au fantastique, western, Fantasy, horreur... C'est l'histoire SF et aussi la plus longue : "Révolutions" que j'ai le plus goûté. Dans ce récit, F. Ferric mêle avec brio des éléments mythologiques à un voyage interstellaire. On retrouve ces ingrédients de la mythologie grecque dans la dernière nouvelle qui résume également la vie et le devenir de Julius...la boucle étant ainsi bouclé.



L'auteur se dit influencé (e.a.) par Lovecraft (attesté par la nouvelle "Le Pas du Golem" où l'horreur nait des immondices laissés derrière lui par l'homme) et Bukowski... c'est d'ailleurs à cause d'un livre de ce dernier que la vision du monde de Julius se voit confirmé.



Mais ce que j'apprécie surtout chez Ferric est son langage très imagé, son style bien particulier (déjà remarqué dans son roman SF "La loi du Désert") et ses propos acides quand il critique notre société sans vergogne...

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Le chant mortel du soleil

En 2014, le français Franck Ferric rejoint la prestigieuse collection Lunes d’encre avec son roman Trois Oboles pour Charon. Logique donc de le voir débarquer chez Albin Michel Imaginaire où officie le même directeur, Gilles Dumay, en apportant dans es bagages un nouveau roman de fantasy aux allures guerrières.

Le chant mortel du soleil, de son doux nom, constitue le premier roman français édité chez Albin Michel Imaginaire et arrive pile après la publication de La Cité de l’Orque, une science-fiction pure et dure. Si le plaisir réside dans la variété, on peut dire que Franck Ferric apporte un vent nouveau pour la collection.



L’avalanche gronde

Dans le monde du chant mortel du soleil, la montagne lutte contre la plaine.

Sur la première, des montagnards aux allures de géants regroupés sous la bannière d’un Tyran qui a jadis unit les tribus pour renverser les derniers Dieux de cette terre âpre, sur la seconde, le peuple de la Première Flamme, fervents croyants en un Dieu mourant qui accable les hommes de son autorité et de ses rites par l’intermédiaire de prêtres intraitables.

Araatan , le Grand Qsar (sorte de roi barbare à mi-chemin entre Attila, Gengis Khan et Conan), a décidé de mener l’ultime assaut contre le peuple druje des plaines et de transpercer les murailles de leur dernière cité, Ishroun, pour mettre fin à l’existence du dernier Dieu connu des Montagnards.

De l’autre côté du monde, Kosum, ancienne esclave sukaj libérée par Dulkem, l’un des cavalier-flèches sous les ordres des Montagnards, accompagne Urtaï, Burgen et Namgun pour trouver le berceau des Dieux.

Car si Araatan et L’Avalanche poursuivent la Toute Fin, celle qui verra les Dieux rayés du royaume des mortels, Kosum chevauche vers le Tout Début, celui qui a vu naître les divinités haïes et leur dispersion de par le monde.

C’est donc un roman de fantasy à deux visages que nous présente Franck Ferric. L’un sera épique avec ses batailles et ses morts par centaines, l’autre sera philosophique et intimiste avec ses doutes et ses remords.

Deux visages, deux plaisirs.



Athée-vous

Principale originalité de ce chant mortel du soleil, la conviction du peuple des montagnes envers les Dieux. Loin de les vénérer, ceux-ci se sont lancés dans une quête d’oblitération totale, recherchant la vengeance pour des éons de servitude et de psalmodies. L’Avalanche et Araatan semblent tout droits sortis d’un fantasme d’athée militant, prêts à tout pour éteindre le feu de la foi et voir crever les inepties des prêtres. Franck Ferric démonte la religion et le dogme avec virulence, la charge et la déconstruit dès qu’il le peut.

Pourtant, bien loin de ne constituer une équipée pour tuer les dieux et abattre des murailles, le récit s’attache aux contradictions de cette avalanche. Un roi qui accueille finalement un sorcier masqué pour le guider, des drujes ralliés à l’avalanche mais qui vénèrent encore le Ciel et surtout cette équipée vers le Tout Début qui n’en finit pas d’expliquer au lecteur que l’homme, bête de croyance, ne tuera jamais définitivement ses dieux. Que ce soit à Hadrut, petit village où règne un prédicateur apocalyptique ayant réduit ses concitoyens à l’état de loques terrifiées, ou loin à l’horizon où les serviteurs de Shar attendent encore l’avènement d’un Dieu qui les fera sortir de l’ombre. Franck Ferric explique avec malice que malgré l’Apocalypse, les dieux survivront tant qu’il y aura des hommes. Il oppose ainsi le travail de sape d’Araatan d’une part et les découvertes de Kosum de l’autre, comme un écho dans le temps, chacun remontant son bout d’Histoire. Du fait, l’entreprise de Grand Qsar se révèle vaine, condamnée à finir dans le sang surtout lorsqu’un peuple voit disparaître sa principale raison d’être.

L’homme peut-il survivre à un ciel vide de Dieux ?



La fin de l’Histoire et de l’humanité

Tandis que les Vandales saccagent Rome, Kosum et ses comparses s’interrogent sur le sens du temps. Après la chute du Mur de Berlin et du bloc soviétique, certains historiens ont avancé l’hypothèse que l’histoire était finie. Avec Le chant mortel du soleil, Franck Ferric, sous couvert d’affrontements barbares et souvent sanglants, démontre que l’Histoire ne se termine pas avec la chute des grands empires. Elle remonte des cendres froids de la bataille, des pierres écroulées et de la boue pour accoucher de nouvelles civilisations, de nouveaux conflits, de nouvelles horreurs. L’autre caractéristique du roman de Franck Ferric, c’est le désenchantement constant face à une humanité qui retombe invariablement dans ses travers, qui classe les hommes sur une échelle de valeur, désigne des sous-hommes (les sukajs) et des sur-hommes (les Montagnards)… et ces échelles changent selon le peuple que vous croisez. L’homme qui se sent si petit face à Dieu se doit de trouver pire que lui et son insignifiance. Le passage des couvins, plongée dans l’horreur d’un génocide qui ne dit pas son nom, achève de convaincre que le roman du français va bien plus loin qu’une fantasy épique résonnant des murs que l’on renverse. Il raconte comment l’athée ne vaut pas forcément mieux que le religieux à la Toute Fin des choses, comment l’humain reste humain quoique l’on y fasse. Voir des signes dans un levée de soleil ou dans une flamme, voir son destin dans une prophétie et un Tyran omnipotent qui purgera le monde des infâmes, au final, quelle différence ?



Grâce à une plume remarquable, Franck Ferric livre le roman de la maturité qui dépasse la simple fantasy guerrière pour fouiller dans les démons de l’homme, du religieux à la discrimination en passant par le racisme et la violence banale des forts contre les faibles. Le chant mortel du soleil aurait pu rester un récit épique mais décide d’aller plus loin — bien plus loin — et c’est surement pour ça qu’il s’avère si grand à l’arrivée.
Lien : https://justaword.fr/le-chan..
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Trois Oboles pour Charon

Ce que j’ai ressenti :…Un voyage tourbillonnant de poésie…

« Toi qui arrives au Froid Pays : trois oboles pour le Passeur, ou bien une éternité de langueur ? »



♫ Il faut laisser le temps au temps ♫… Pour le Géant de cette histoire, il sera sa pire malédiction, sa némésis, sa torpeur… Une éternité à subir les violences, à se retrouver au milieu des pires conflits de l’Histoire, à chercher les réponses à ses questions…Toujours aux frontières de la vie et de la mort, essayant de saisir la déraison ou comprendre la raison d’un tel châtiment, à voguer sur le fleuve de Léthé indéfiniment, à s’acquitter d’une dette de passage mystérieuse…Cet homme aux multiples surnoms se balade sur le fil du temps, retombe chaque fois dans le chaos, et se relève dans un néant sans but…



« Il n’est de punition plus terrible qu’une éternité de travail sans but ni espoir. »



Je fais un petit aparté spécial pour signaler que je préfère le synopsis de Folio, car du coup, j’ai pu apprécier à sa juste valeur, la surprise de l’identité de cet homme maudit par les dieux, et donc encore plus aimé la pertinence de la construction de l’intrigue. Franck Ferric réinterprète la légende d’un personnage de la mythologie grecque, joue des effets de répétition qui sont le propre de cette spirale infernale, mais en plus, il le fait avec une poésie moderne expressive qui fait un joli clin d’oeil à l’oeuvre originale.



Mais attention à vous. La poésie, parfois, ça griffe, ça mord, ça cogne.

Et c’est même un peu sale.



Nous avons dans ce roman des scènes de bataille époustouflantes, et une compréhension de l’Humanité qui mène à de belles réflexions philosophiques. Une lecture des plus intéressantes avec une beauté lyrique qui nous emporte au sein de l’Histoire, des histoires et des mythes légendaires. Je suis encore admirative de la proposition originale de cet auteur! Un moment suspendu dans le cycle infernal de la vie, une jolie vogue de lecture avec une réinterprétation intelligente, qui en fait, un petit trésor personnel, mais qui ne vous sera d’aucune utilité devant votre passage devant Charon…A moins que…



« Avec nos armes et nos passions nous taillons nos vies à nos mesures. Je crains qu’il ne faille bien plus , à ceux qui viendront après nous, pour élargir les vies qu’on voudra bien leur donner. »



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Le chant mortel du soleil

(note réelle 2.25/5)



Livre reçu via l'opération Masse Critique, merci à Babelio et à AMI (même si à une semaine de la sortie commerciale du bouquin, expédier au gagnant des épreuves non corrigées, pour une maison de ce calibre ça fait franchement rapia...)



Après m'être forcé à en lire la moitié, alors que j'ai senti dès les premières pages que ce n'était pas un bouquin pour moi, j'abandonne sans regret ce roman. Il concentre pour moi trois défauts majeurs : premièrement, un manque flagrant d'originalité (on dirait un mélange -mal fait- entre le peuple de Subotaï dans le film Conan le barbare, de sous-Abercrombie -à la fois dans l'intrigue, le côté western-fantasy spaghetti et dans l'alternance de deux registres de langue- et surtout de sous-Jaworski), deuxièmement une oeuvre qui sert à son auteur à étaler ses opinions idéologiques (anti-cléricales, pour être précis) dont personnellement je me contrefiche (sans compter qu'on peut faire une Fantasy qui a du fond sans faire du prosélytisme politique), et enfin, le grand classique dans une certaine Fantasy française, à savoir un style épouvantablement m'as-tu-lu, pompeux, incapable de parler de gamin et de main droite quand il peut placer une "dextre" ou un "enfançon". Ce qui, dans un contexte inspiré par les peuples de la steppe, est évidemment parfaitement logique, hein. On ajoutera, sur ce chapitre, un ton qui serait mieux adapté à une tragédie grecque ou une pièce de Shakespeare qu'à un roman de Fantasy, et qui fait que beaucoup de dialogues (mais pas tous) manquent totalement de naturel (et là aussi, on peut se demander pourquoi des seigneurs barbares pseudo-mongols parlent avec le langage raffiné de rois anglais ou italiens de la Renaissance...). Surtout que, hein, on peut très bien faire de l'excellente Fantasy en se passant de ce genre d'effets de manche : des gens comme Gemmell, Guy Gavriel Kay ou, chez nous, Pevel, Gaborit ou Cerutti l'ont amplement prouvé.



Bref, tout dépendra de ce que vous recherchez dans ce roman, mais si vous êtes comme moi et détestez le style médiévalisant / m'as-tu-lu, fuyez. Je ne dis pas qu'il est mauvais (vous trouverez des tonnes de critiques qui l'encensent), mais il ne sera pas adapté à tous les profils de lecteur.
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Retour à silence

[Ce roman a été réédité dans l'intégrale La Loi du Désert paru aux éditions Critic dans une version revue et augmentée)



Comme nous l’avions déjà dit avec la critique du Chant Mortel du Soleil et, plus récemment, de La Loi du Désert, Franck Ferric compte parmi les auteurs d’imaginaires trop méconnus et pourtant insolemment talentueux.

En plus d’une réédition de La Loi du Désert, les éditions Critic nous offrent également un autre roman de l’auteur français dans leur intégrale avec Retour à Silence qui prend place dans le même univers post-apocalyptique mais qui explore cette fois une autre histoire, celle d’Alej, un pistolero en deuil.

« Que savent les jeunes du monde de leurs pères, sinon qu’ils le rejettent ? »

Dans la poussière…

Retour à Silence est bien différent de son illustre grand frère, La Loi du Désert. Si les deux romans partagent le même univers désertique où l’humanité a fini par saccager le climat et la terre pour n’en laisser qu’un immense désert appelé le Reg, si la loi des bandes et des cités dites « républicaines » reste la norme et si les blafards, ces étranges créatures humanoïdes venues de sous la terre, continuent de terrifier les humains qui leur livrent une guerre implacable, c’est par un récit plus intimiste encore que Franck Ferric choisit de nous emmener dans son univers impitoyable.

Alej est un porte-flingue d’une bande criminelle de la cité de Puerto Azul appelée « Les Raffineurs ». Ou du moins était.

Car aujourd’hui, Alej vit en reclus loin de ce qu’il reste du monde dans un endroit qu’il a lui-même choisi d’appeler Silence, lieu de repos éternel pour sa défunte amante, Ana. Un jour, sur le pas de sa porte se présente un autre porte-flingue venu pour sa tête et envoyé par le boss des Raffineurs, Delmar. Celui-ci n’a jamais avalé la fuite (et la perte) de sa fille dont Alej était tombé follement amoureux. Bien décidé à mettre un terme à ce contrat, Alej décide de partir régler ses comptes avec Delmar. Ce qu’il ne sait pas, c’est que d’autres pisteurs sont sur ses traces dont le vieux Loudon Trampero, ancien mentor et véritable serpent prêt à tout pour empocher la mise.

Avec ce second roman, Franck Ferric accentue l’effet « western » de son univers en focalisant son histoire sur une traque entre des porte-flingues et autres pisteurs agrémentée de duels au soleil et autres courses-poursuites effrénées. Retour à Silence sent la poudre et le soleil, et le français développe le côté pictural de son œuvre avec des visions saisissantes comme celle de ce port déserté par la mer et où les bateaux rouillés servent de demeures aux pauvres et aux orphelins. L’univers développé par Franck Ferric a une vraie personnalité, une vraie marque de fabrique, quelque part entre le pur western américain, le roman post-apocalyptique à la Mad Max et le zeste de bandits mexicains à qui on ne la fait pas.

« Les mauvais souvenirs, on les cadenasse dans une boîte et puis on les enterre pour ne plus avoir à les endurer. Mais les souvenirs qu’on enfouit, c’est la graine qui germe en cauchemars. Et un matin, ils frappent à la porte. »

Demi-sang pour une histoire d’amour

Comme toujours, l’auteur français ne peut se contenter d’un simple divertissement et il pousse son histoire de revanche au-delà de la simple pétarade dans le désert. Rares mais percutantes, les scènes d’actions laissent souvent la place à l’introspection des personnages et, notamment, d’Alej.

C’est aussi l’occasion pour Franck Ferric se revenir sur cette étrange espèce que forment les « blafards », êtres énigmatiques et anciens aux mœurs incompréhensibles pour l’homme. Filant toujours la métaphore avec les peuples autochtones américains, le français imagine cette fois un héros bâtard, un sang-mêlé dont l’apparence hybride s’explique par des origines qu’il n’apprend que sur le tard.

La tolérance de la société est bien entendue mis à l’épreuve mais c’est surtout la quête intime d’Alej pour comprendre qui il est et d’où il vient qui sert de fil rouge à cette cavalcade dans le désert brûlant. Plein de regrets et de remords, Alej décide d’en finir avec cette vie qui lui a tout pris, s’interrogeant sur ses propres fautes et ses propres démons.

Là où le roman de Franck Ferric se distingue, c’est encore une fois par sa plume élégante et poétique qui parvient à saisir de façon redoutable les sentiments ambivalents de son héros, la mélancolie du monde qui l’entoure et les minces lueurs d’espoirs qui s’y figent parfois.

Retour à Silence est donc autant une histoire de vengeance qu’une quête de repentance, parvenant finalement à la sinistre conclusion que la vengeance, souvent, ne mène à rien, que les monstres finissent toujours pathétiques et que les morts s’entassent dans le chemin de la justice comme de l’injustice.

« Tu parles comme un rêveur. Tu imagines que c’est la volonté des hommes qui fait bouger le monde. C’est vrai : je suis vieux et presque foutu. Mais le monde est encore plus vieux et foutu que moi. Rien n’y bouge jamais vraiment. Il y a ceux qui commandent, et ceux qui obéissent. Et lorsqu’on naît dans une certaine condition, on y crève. Le mieux qu’on puisse faire, c’est son possible avec les cartes qu’on a. »



Plus intimiste et certainement plus direct dans son approche, Retour à Silence dégaine la carte du western, revisite ses poncifs et sa violence pour mettre l’ensemble au service d’un personnage hanté par son passé et par ses origines. Franck Ferric creuse le désert pour y trouver d’autres aventures de sang et de larmes desquelles on ressort ravi et étrangement mélancolique.
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Le chant mortel du soleil

Le chant mortel du soleil (dont le titre ne vous sera expliqué que dans les toutes dernières pages) est un roman étonnant, percutant et assez atypique. Encore une belle découverte d'Albin Michel Imaginaire qui a le don de dégotter de jolies perles. Mais ce monde est tellement riche qu'on se prend à se demander si par hasard l'auteur n'aurait pas prévu d'y retourner dans un futur proche. Il y a matière ... À suivre donc !



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Le chant mortel du soleil

Le Chant mortel du soleil est un très bon roman selon moi. Franck Ferric parvient à traiter des questions de religion et de croyance avec style et habileté, en créant un univers où les dieux et les superstitions s’affrontent et peuvent fédérer, aliéner et faire mourir les Hommes. Les personnages sont marqués par leur humanité, qu’ils soient supposément nobles comme Tasral ou Araatan, ou mal-nés comme Kosum, qui met en lumière les tourments et la violence que porte le monde des dieux, mais aussi celui de l’Humanité.

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Lancelot

Lancelot du Lac est un de ces personnages de légende dont on connaît tous aujourd'hui et le nom et l'histoire. Fils du roi Ban élevé par la Dame du lac et appelé à devenir le meilleur chevalier de la Table ronde, proche compagnon d'Arthur qui échouera à s'emparer du Graal et s'éprendra de la reine, participant ainsi à la chute de Camelot, Lancelot est un personnage atypique, bourré de contradictions, sur lequel la littérature ne se lasse pas depuis des siècles de s'interroger. C'est à l'occasion du festival Zone Franche qui se déroule à Bagneux depuis maintenant cinq ans que les éditions ActuSF ont décidé de rendre hommage à ce personnage phare de la légende arthurienne par le biais d'une anthologie réunissant les textes d'auteurs français réputés dans le domaine des littératures de l'imaginaire, qu'il s'agisse de Fabien Clavel, Anne Fakhouri, Lionel Davoust ou encore Jeanne A. Debats. Des valeurs sûres, donc, qui nous font sans surprise don de nouvelles toutes plutôt sympathiques et qui feront passer aux lecteurs amateurs des littératures de l'imaginaire (et aux fans de la légende arthurienne en particulier) un bon moment de lecture.



Avant de m’attarder plus en détail sur quelques unes des nouvelles présentes au sommaire, je me permettais cela dit de soulever un léger bémol, notamment en ce qui concerne le contexte choisi par les différents auteurs qui, pour la plupart, situent l'action dans un royaume sur le déclin, pourrissant, voire déjà au-delà de toute salvation. Un choix compréhensible, même s'il aurait, à mon humble avis, pu être intéressant d'également découvrir le personnage à l'apogée de sa gloire, et non pas seulement au plus bas, rejeté et haï de tous. De même, j'ai souvent eu l'impression de toujours avoir plus ou moins à faire au même Lancelot : droit, voire parfois un peu trop rigide, preux, pieux, désespéré d'avoir échoué et trahi... Même si ce portrait est bien évidemment le reflet des nombreux écrits consacrés à la légende des chevaliers de la Table ronde de part les siècles, il aurait cela dit une fois encore été intéressant que certains des auteurs se détachent un peu plus du mythe d'origine pour donner vie à un Lancelot plus original, plus surprenant (je pense à titre d'exemple au Lancelot de « La saga du roi Arthur » de Bernard Cornwell qui dépeint le chevalier comme un véritable lâche, habile à tromper son monde et bien éloigné de la légende).



Parmi les nouvelles les plus réussies, quatre se distinguent particulièrement à mon goût : les deux premières mettent en scène Lancelot aux prises avec la légende et l'inéluctabilité de son destin, les deux suivantes prennent place dans un cadre plus contemporain et sont écrites dans un style beaucoup plus incisif et sur un ton volontiers humoristique. Avec « Le meilleur d'entre eux », Lionel Davoust amorce avec succès une véritable réflexion sur l'importance du personnage de Lancelot dans la légende. Légende dont il questionnait déjà l'essence même dans une autre nouvelle, « L'île close », dans laquelle les personnages du mythe ne cessaient de reproduire encore et encore les mêmes actes, sans pouvoir échapper au rôle que leur avait attribuée l'histoire. La nouvelle nous offre également un bel aperçu de l'amour unissant Lancelot et Guenièvre, tout en réussissant à ne pas laisser Arthur de côté. Pari tout aussi réussi pour Armand Cabasson et sa nouvelle « Le vœu d'oubli » dans laquelle on découvre un Lancelot amnésique car ayant fait le choix d'effacer sa mémoire afin de ne pas commettre l'irréparable et trahir son roi. L'auteur insiste là encore sur l'impossibilité pour le chevalier, et au-delà de tous les autres figures de la légende, d'échapper à son destin.



Les deux textes qui clôturent l'anthologie baignent dans une ambiance radicalement différente du reste de l'ouvrage et figurent à mon sens parmi les plus abouties. C'est notamment le cas du « Lance » de Jeanne A. Debats qui reprend ici le héros de son précédent roman « Métaphysique du vampire ». On retrouve donc Navarre, vampire au service du Vatican dans les années 1930, à qui on confie cette fois la mission d'aller tirer Lancelot de son sommeil éternel sur l'île d'Avalon afin de lui faire affronter une menace redoutable réveillée par un certain Hitler. Un texte bourré d'humour qui déconstruit le mythe du chevalier parfait et met en scène un protagoniste particulièrement attachant (je vous conseille d'ailleurs les autres nouvelles de l'auteur consacrée à Navarre et parue dans diverses autres anthologies, le personnage vaut le détours...). Toute aussi déjantée, la nouvelle de Karim Berrouka (« Pourquoi dans les grands bois, aimé-je à m'égarer ? ») met cette fois en cette une équipe de quatre policiers à qui l'on confie une enquête pour meurtre et qui vont finalement se retrouver en pleine forêt à assister à la lutte sans merci que se livrent depuis des siècles les chevaliers Lancelot et Gauvain.



Une anthologie divertissante rendant un bel hommage à ce personnage ambiguë de la légende arthurienne par le biais de certains des auteurs les plus en vogue au sein des littératures de l'imaginaire. A ceux qui seraient passionnés par le sujet je conseillerais également les excellents « De Brocéliande en Avalon » et d'« Avalon à Camelot », deux autres anthologies dirigées par Lucie Chenu a qui on doit d'ailleurs la postface de ce sympathique « Lancelot ».
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Le chant mortel du soleil

J’ai découvert Franck Ferric, déjà grâce à Babélio et ses masses critiques, il y a quelques années avec "Trois oboles pour Charon" que j’avais adoré ! J’ai lu depuis un autre roman de cet auteur que je surveille un peu car il me plait bien. Alors quand Babélio a reproposé dernièrement dans une masse critiques un de ses romans, "Le chant mortel du soleil", je n’ai pas hésité une seconde et j’ai tenté ma chance. Et voilà, je l’ai reçu et lu. Merci à Babélio et aux éditions Albin Michel pour cet envoi.

Pour être honnête cela n’a pas été le même coup de foudre que "Trois oboles pour Charon" mais j’ai néanmoins bien aimé cette histoire à la fois violente, déroutante et attachante. Les débuts ont été un peu rudes car les termes utilisés ne sont pas courants, les noms des lieux et des personnages sont un peu compliqués et pas simples à retenir… puis au fur et à mesure, tout cela se fluidifie par la connaissance que l’on fait de chacun. Les temps, les paysages et les hommes sont durs et cruels. D’un côté les montagnards, des guerriers assez rustres, sous les ordres d’Araatan, le tyran. Chaque année, ils mènent dans la plaine, une vendetta, la grande "avalanche", pour contraindre les Drujes, ceux des plaines, à payer leur tribut pour leur subsistance sinon c’est guerre et pillage au programme. Ceux du Qsar, les montagnards, ont tué leurs anciens dieux, et le tyran a comme projet d’éliminer le dernier dieu, la Première Flamme, dieu des Drujes. Son destin, pense-t-il, est d’accomplir la Toute Fin.

On suit également Kosum, une esclave, sukaj, une mal-croyante, qui pour s’être révoltée et avoir blessé le fils de son maître, le Qasal, est condamnée à mourir de froid et de faim, nue enchaînée à une cangue. Quatre cavaliers la délivrent. Commence alors pour elle une sacrée course folle, synonyme de liberté, mais également de dureté, de souffrance, de combats et de découvertes.

Les hommes et les femmes sont rudes, violents, parfois fourbes et cruels, mais dans ce récit, il y a aussi beaucoup d’humanité, de réflexion sur la vie, sur la mort, sur les dieux… C’est une grande aventure, une chevauchée dans des contrées étranges et inconnues, dans des temps anciens. Si on aime le genre, la fantasy, la lecture de "Le chant mortel du soleil" est un bon moment.


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Lancelot

En résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec cette anthologie qui nous propose neuf textes différents sur Lancelot, un personnage haut combien complexe et compliqué. Qu’il se retrouve dans un univers d’époque où un univers contemporain, dans l’ensemble ces neufs nouvelles se sont révélées vraiment intéressantes et efficaces même si elles ne m’ont pas toutes accrochées de la même façon. Entre humour, fantasy, onirisme ou magie chaque texte apporte sa propre pierre à la légende ainsi qu’au personnage et mérite d’être découvert pour peu qu’on s’intéresse à Lancelot. Je suis content d’avoir pu découvrir cette anthologie qui m’a aussi permis de découvrir des auteurs dont je n’avais encore lu aucun texte.





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La loi du désert - Intégrale

Rayon « auteurs français injustement méconnus », prenons cette fois le cas de l’écrivain Franck Ferric. Auteur de cinq romans dont Le Chant Mortel du Soleil chez Albin Michel Imaginaire et Trois oboles pour Charon chez Denoël Lunes D’encre, c’est cette fois à l’occasion de la ressortie en intégrale de deux de ces récits parus chez les défuntes éditions du Riez que nous avons l’occasion d’attirer (de nouveau) l’attention sur la plume talentueuse de l’auteur.

Dans cette intégrale publiée aux éditions Critic, le lecteur trouvera La Loi du Désert le tout premier roman de Franck Ferric dans une version revue et augmentée, initialement publié en 2009. L’occasion rêvée d’explorer encore un peu plus l’univers du français.



La Loi du désert nous emmène dans un univers post-apocalyptique qui rappelle vaguement Mad Max par son côté aride et violent. Mais la comparaison s’arrête là puisque Franck Ferric n’a pas l’intention de nous convier à des courses-poursuites boostées aux stéroïdes mais plutôt de s’attarder sur le destin de deux personnages en quête d’eux-mêmes : Mathian et Raul.

Deux frères séparés par l’existence et, surtout, par la guerre. Dans l’univers imaginé par Frank Ferric pour l’occasion, les conflits successifs ont fini de détruire la civilisation telle qu’on la connaît pour n’en laisser que des sociétés prises entre despotisme et république. La différence n’est d’ailleurs pas bien évidente puisque l’aventure démarre à Salina, l’une des dernières grandes villes du désert et dont le titre de République a quelque chose de plus symbolique qu’autre chose. Il faut dire que l’existence dans le reg est loin d’être une sinécure. Entre la guerre contre les « blafards », sorte d’humanoïdes brutaux et belliqueux qui ont surgi des entrailles de la terre, et l’opposition avec Odesse et ses ambitions expansionnistes, sans parler même de l’avancée implacable du désert, Salina impose une législation proche de la dictature où le citoyen doit avant tout respecter l’ordre établi.

Un ordre que Raul a bien du mal à respecter, embobiné par les beaux discours révolutionnaires de Quico et qui l’amène à commettre l’irréparable en incendiant une imprimerie. Le jugement tombe rapidement : Raul est condamné à l’Exil dans le sud lointain.

Plus au Nord, son grand frère, Mathian, combat au sein de l’Armée de Salina pour repousser les blafards. Lorsqu’il apprend la nouvelle, il demande à Blaine, le vieux mécano du camp, de l’aider à sauver la peau de Raul. Commence alors une course contre la montre pour retrouver le jeune rebelle.

La Loi du désert installe très rapidement, peut-être trop d’ailleurs, un univers passionnant où Franck Ferric pose un cadre autoritaire dans lequel les hommes sont broyés par leur propre système politique mais aussi, et surtout, par la cruauté des éléments et la violence du désert. Le français, enthousiaste, ébauche tout un monde complexe avec une géopolitique à peine effleurée et des cités-états qui tentent de survivre malgré tout, confrontées à un environnement hostile et à un adversaire qu’ils ne comprennent pas.



Dans ce récit où tout semble tendre vers une action furieuse et débridée, Franck Ferric prend son lecteur à contre-pied et creuse ses deux personnages principaux, leur donne une profondeur inattendue et s’interroge sur la notion de liberté et de rébellion. Bien vite, Blaine, Mathian et Raul deviennent chacun à leur façon des rebelles, l’un pour acte terroriste envers un système oppressif et totalitaire, les deux autres en désertant leur poste ou leur occupation. Tous trois représentent une génération différente, de Raul et sa jeunesse impétueuse et pleines d’idéaux ardents à Blaine, bouffé par le regret et lassé des autres, Franck Ferric nous montre l’impact de l’existence sur la nature même de la personne. L’injustice, la douleur, la perte…tout concourt à modeler les hommes et à faire chuter les mirages.

Roman désenchanté en apparence, La Loi du désert profite de la plume remarquable de l’auteur français pour décrire un univers désertique traversé de fulgurances particulièrement marquantes. Des affrontements sauvages entre humains et blafards à la ville de la Lanterne en passant par la cité-État de Salina, l’écrivain construit un univers qui marque la rétine et qui pourrait, en théorie, offrir de multiples possibilités pour d’autres histoires, d’autres aventures.



Au-delà de la recherche d’un frère et des épreuves que vont traverser les personnages, La Loi du désert nous fait rencontrer l’autre, l’ennemi désigné qui paraît hideux et sauvage : le blafard. En quelque sorte, Franck Ferric transpose le mythe de l’indien et du cowboy pour en tirer une version post-apocalyptique où le mal viendrait d’en dessous (Gears of War et Jules Verne apprécieront). Le « blafard » offre pourtant un autre point de vue sur le destin des hommes et montre, s’il en était besoin, que tous les conflits ont deux visages selon la personne à laquelle on s’adresse. Dès lors, l’ennemi mortel devient simplement un être différent mais doué d’émotions et chargé d’une histoire qu’il lui est propre. C’est cette dernière notion qui finira par passionner et agripper Franck Ferric (et que l’on retrouvera bien plus maîtrisée dans Le Chant Mortel du Soleil).

La Loi du désert choisit l’épreuve et la traversée terrible des dunes infinies pour s’interroger sur le caractère fugace de l’être vivant, sur la quête finale qui donne un sens à tout le reste et qui, à l’arrivée, motive tous les êtres pensants : s’inscrire dans le temps. Car si les hommes meurent, les histoires restent et les écrits, comme un phare dressé dans le désert, témoignent qu’un jour, nous avons bel et bien existé, souffert, aimé, vécu.

Évidemment, on sent dans La Loi du désert l’enthousiasme fébrile du jeune écrivain qui veut en dire tellement qu’il ne fait souvent qu’effleurer son sujet, passant d’un discours sur la nécessité de la révolte à la question de la mémoire dans une quête frénétique parsemée de pueblos en ruines. Mais qu’à cela ne tienne, Franck Ferric livre ici un premier roman efficace, addictif et qui va bien au-delà de son postulat post-apocalyptique pour saisir l’intime et l’émouvant de ses personnages.



Premier roman passionnant à la plume déjà précise et affirmée, La Loi du Désert mélange un univers post-apocalyptique impitoyable à des enjeux à taille humaine qui résonnent à travers les dunes. Un divertissement qui va (bien) plus loin que son postulat de départ et qui impose, déjà, Franck Ferric comme un auteur fascinant au sein de l’imaginaire français.
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Trois Oboles pour Charon

« Trois oboles pour le passeur ou une éternité de langueur ? » C'est le marché qui est proposé à chaque être humain arrivant aux Enfers par Charon, gardien désigné par les dieux pour guider les âmes des morts dans les méandres du royaume souterrain. Or, pour s'être joué de plus fort que lui, Sisyphe se retrouve éternellement privé de la possibilité de s'acquitter de son droit de passage. Si le célèbre martyr antique n'en est pas réduit à pousser éternellement un rocher au sommet d'une montagne comme le dit la légende, son sort n'est toutefois guère plus enviable. Condamné à errer sans fin parmi les mortels, déraciné et sans mémoire, le colosse va traverser les siècles, incapable de se libérer de sa malédiction. « Il n'est pas de punition plus terrible qu'une éternité de travail sans but ni espoir. L'enfer, c'est la répétition. » Si cette affirmation vaut pour le protagoniste, il n'en est pas de même pour le lecteur qui suit pour sa part avec intérêt ces perpétuels allers-retours de Sisyphe entre le monde des morts et celui des vivants, et ce à des époques et des lieux toujours différents, de l'Antiquité à un monde futuriste en passant par les VIIIe et XVIe siècles, les froides régions du nord, les déserts d'Afrique...



Outre l'originalité de son scénario, le roman séduit avant tout par la qualité de la plume de son auteur. Franck Ferric possède un sacré sens de l'épique et nous offre de sublimes scènes de bataille opposant le colosse à différentes armées. Car un autre aspect de la malédiction dont il est victime implique que la guerre le trouvera toujours, où qu'il soit, quand que ce soit. Le chapitre consacré à son bref passage au sein de troupes saxonnes attaquées par les armées franques est notamment particulièrement saisissant et ravira les amateurs de récits épiques à la Bernard Cornwell. Les moments de confrontation entre Sisyphe et Charon sont également très réussis, pleins de tensions et de sous-entendus qui rendent si complexe la relation entretenue entre le damné et son geôlier. Le roman n'est toutefois pas exempt de tout défaut et on pourrait notamment lui reprocher la distance continuellement maintenue entre le lecteur et les protagonistes. Bien que l'on suive l'histoire avec intérêt, on se soucie finalement peu du sort de Sisyphe et de Charon pour lesquels on peine à éprouver une quelconque empathie.



Franck Ferric signe avec « Trois oboles pour Charon » un bon roman qu'apprécieront sans doute les amateurs d'histoire et qui propose une réinterprétation intéressante du mythe de Sisyphe. Merci à Babelio et aux éditions Denoël de m'avoir fait découvrir cet auteur dont je lirai les prochains écrits avec intérêt.
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Trois Oboles pour Charon

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce nouveau roman de Franck Ferric qui nous propose de revisiter le mythe de Sisyphe de façon clairement intelligente, offrant ainsi au lecteur de nombreux axes de réflexions très intéressants sur la vie, son but, l’acceptation des autres ou encore l’utilité d’une guerre qui finalement n’apporte rien de vraiment concret vu que l’Homme y replonge régulièrement. Un récit qui ne laisse pas indifférent et soulève bon nombre de questions, le tout porté par une plume vraiment dense, magnifique, soignée et travaillée ainsi que par des dialogues percutants. La dualité entre Charon et Sisyphe ne manque pas non plus d’attrait, dévoilant ainsi deux visions d’une vie pour le même châtiment, même si j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose pour les rendre complètement attachants. Le principal regret que j’ai concernant ce roman c’est qu’au milieu du récit on en comprend la construction, il devient alors un peu répétitif, perdant un peu de son charme. Rien de non plus bloquant, mais qui l’empêche de se révéler excellent ce qui est dommage. Par contre, si vous ne cherchez que le divertissement passez votre chemin, ce roman demande un minimum de concentration. En tout cas l’auteur se positionne de plus en plus comme un auteur à suivre et je lirai sans soucis ces autres écrits.





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Trois Oboles pour Charon

Un énorme coup de cœur pour ce roman très original « Trois oboles pour Charon »… Vraiment ! Je ne connaissais pas l’auteur, Franck Ferric, et ma PAL (pile à lire) est tellement impressionnante que je serais sans aucun doute passée à côté sans l’opération Masse critique qu’organise Babélio que je tiens à remercier vivement ainsi que les éditions Denoël. J’ai pu ainsi découvrir ce petit bijou de littérature.

J’ai été étonnée, happée par la fulgurance de l’écriture au début du livre… L’auteur est tellement original, différent dans son écriture et ses propos qu’on est pris dans cette drôle d’histoire et qu’on suit ce « héro » dans ses renaissances successives.

Le résumé de l’éditeur nous dit qu’il s’agit de Sisyphe… mais franchement quand on démarre le livre, on ne le sait pas du tout et rien ne le laisse présager, et le grand Borgne, « héro » de cette histoire, n’en sait pas plus que nous. Car sa mémoire, ses souvenirs lui sont perdus…ou plutôt lui ont été retirés. Il ne sait où il se trouve, ni comment il s’appelle, ni à quelle époque. Quant à Sisyphe je n’en savais pas grand-chose, à part ce mythe grec d’un homme condamné par les Dieux à pousser sur ses épaules un rocher en haut d’une montagne… rocher qui redescend chaque jour, et que lui remonte également chaque jour… Punition des Dieux pour les avoir défiés.

Ce roman appartient à un genre de littérature bien particulier, l’uchronie. « Dans la fiction, l’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé » selon Wikipédia.

On finit par comprendre que cet homme, borgne (une pièce en or usée recouvre son œil vide), plus haut que la moyenne (géant), d’une grande force, parlant et comprenant toute langue qu’il entend, mais sans aucune mémoire, renait sans fin dans des endroits de frontières, toujours au cœur de la guerre, dans des lieux inconnus de lui, ainsi que des temps tout aussi inconnus. Après un laps de temps plus ou moins long, il meurt, toujours de manière brutale, et revient à « la vie », aux Enfers… pour rencontrer Charon, le passeur. Comme il ne peut lui payer son obole, il repart dans le monde des mortels, pour un cercle sans fin… avec sur son corps, toutes les cicatrices de ses vies multiples….

Ce plus-qu’Homme est très particulier, vous l’aurez compris. Il a un sale caractère, est brutal, mais malgré tout, on finit par s’attacher à lui et le prendre en pitié. Le mérite-t-il ? Comment tout cela se termine ? Je vous invite vivement à lire cet ouvrage pour le découvrir. C’est très bien écrit, très bien documenté également…. je pense que si ses autres ouvrages sont de la même qualité, je vais continuer à lire Franck Ferrie.

Très belle découverte que je vous souhaite.

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