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3.66/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nancy , le 24/04/1968
Biographie :

Le Père François Weber est curé de l’église Saint-Epvre à Nancy, membre de la congrégation de l’Oratoire. Il est l'auteur de romans de science-fiction et d’un policier à succès.
« J’écris depuis que l’âge de 8 ans. C’est un de mes instituteurs, M. Conrard, qui m’en a donné le goût et m’a encouragé », raconte-t-il.
Ses manuscrits ayant peu de succès auprès des éditeurs, il décide lorsqu’il entend parler des futures festivités Renaissance qui se sont déroulées un été à Nancy, de « faire connaître la Vieille ville » sa paroisse. Ainsi naît « L’ombre rouge de la Vieille ville » (Serpenoise), un roman policier mêlé de fantastique, avec un zeste de démon et parsemé de cadavres.
Il a étudié la philo à Louvain-la-Neuve en Belgique, fréquenté le séminaire de Louvain, le séminaire français à Rome. Il a été matelot sur le porte-avions Foch.
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Source : www.vosgesmatin.f
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Personne ne voulait rester parce que s'enterrer n'est pas une fin en soi, mais personne ne voulait partir non plus. Ils avaient tous la juste impression d'avoir beaucoup donné, beaucoup payé : les premiers mois de la guerre avaient coûté très cher. Vous ne saurez jamais à quel point le monde a vacillé en quelques semaines, à quel point tout ce qui a précédé ces premiers mois du conflit est d'un autre âge, d'une autre civilisation. Tous pensaient du coup avoir un droit moral à la victoire finale. Se retirer, forcément, signifiait qu'on avait eu tort de commencer, qu'on aurait dû baisser pavillon tout de suite. Se retirer signifiait que tous les morts étaient tombés en vain. Comment voulez-vous expliquer à la population - que vous avez bien sûr assurée d'une victoire rapide — que vous avez eu tort de vous lancer dans un pareil conflit ? Comment pouvez-vous renier les affiches que vous avez posées partout et vos discours si fermes ? Comment pouvez-vous finalement donner raison à Jaurès ? Ou pire encore, au pape Benoît XV ? Alors vous plongez dans cette spirale, vous entraînez le pays avec vous, vous descendez dans le gouffre en laissant les jeunes vous précéder par milliers. Un jeune qui meurt, c'est un drame. Des milliers, tout le monde finit par s'en foutre.

Il est évidemment impossible de gagner une guerre en restant enterré. Il faut trouver un moyen de la terminer, d'embrasser cette victoire beaucoup trop chaste. Alors on planifie la Grande Offensive. Les Français et les Britanniques voulaient percer dans la Somme. Les Allemands aussi mettaient au point leur nouveau plan d'attaque, et personne ne savait où ils allaient frapper.
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En tournant la tête, je pus constater que Driant avait déjà quitté le trou d'obus et continuait tout droit, comme il faisait toujours, sans sembler craindre le feu, vers le sud, lui aussi dans la direction de Beaumont. Les balles fusaient, je ne pouvais pas me relever.


Il était déjà à plus de cinquante mètres de moi, de l'autre côté de la route, lorsqu'une balle le cueillit en pleine tête. Il s'effondra. Hors de moi à cette vue, je bondis hors de ma cachette et courus vers lui. Lorsque j'arrivai, je tombai à mon tour : une balle m'avait atteint dans le dos.


J'eus la malchance de ne pas mourir tout de suite. J’entendis les Allemands s'approcher de nous et désarmer les soldats qui se rendaient. Papin fut emmené, ainsi que Coisne et Hacquin, tapis dans un cratère à côté du lieutenant-colonel. Dans ma douleur qui éloignait toute réalité de ma conscience, je pus constater que les adversaires rendirent hommage à la dépouille du député et creusaient une fosse lorsque je fus emmené. Les Allemands, avec qui je pouvais encore converser dans leur langue, me parurent accueillir les prisonniers avec beaucoup d'égards. Cela étonnait mes camarades français, habitués à entendre parler de leur ennemi comme un monstre sanguinaire à qui il valait mieux ne pas se rendre. Pendant la marche qui nous ramenait vers Flabas, ils firent une halte en déposant ma civière. Le Père de Martimprey s'approcha de moi.


- Il est tombé, mon père, ai-je murmuré à bout de souffle, d'abord en platt puis en français par un effort suprême. Priez pour lui, priez pour moi.


Le prêtre acquiesça en silence, et me mit en main l'image que lui avait donnée Driant. Je la collai contre mon cœur. Les Allemands, qui voulaient repartir, nous laissèrent tout de même ces quelques instants et eurent la délicatesse de se tenir à quelques pas.


- Allons-nous gagner, mon père ? dis-je de ma voix presque éteinte.
- Seuls les saints gagnent, vous savez, me répondit-il en passant sa main dans mes cheveux, parce qu'eux seuls savent tout perdre.
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À présent je suis du bon coté. Je ne bougerai plus.

Je fumais contre une carriole au bord d'un chemin à Vacherauville quand Driant sortit de son PC avec son secrétaire Hutin, son adjoint Petitcollot et quelques officiers. Je voulais qu'il me voie. Il me vit. Il me fit signe. Je m approchai.

- Vous êtes vraiment un Mosellan, me lança-t-il.
- C'est-à-dire ?
- Une tête de Holz. Qu'est-ce que vous foutez là, encore ?
-Je reste, mon colonel. C'est ma bataille.
- Imbécile, fit-il.
- Mon colonel, ai-je déclamé avec un peu d'emphase, est-ce que vous auriez pu ne pas vous réengager ? Vous auriez pu rester député et parler de la guerre à la Chambre en y mettant les pieds de temps en temps à l'occasion d'une inspection ?
- Votre argument est stupide, répondit-il en haussant les épaules pendant qu'un subalterne lui allumait sa cigarette. Vous avez mis tout ce temps à le construire dans votre tête, c'est cela ?
- Mon colonel, je ne réclame rien. Je reste. Loin de vous ou près de vous, c'est la seule chose que vous pouvez décider.
- Qu'est-ce que c'est que ces types qui n'obéissent à personne, qui n'ont aucune hiérarchie au-dessus d'eux ? dit un commandant à côté de Driant. Tout juste bons à se faire tirer dessus à la première minute d'une offensive, aucune utilité. Des héros, du panache, des artistes. Ils n'ont rien à faire dans cette guerre qui se livre sur du papier, qui demande avant tout de l'organisation et de la discipline.
- Vous voulez dire qu'il ferait un bon chasseur ? demanda Driant en se tournant joyeusement vers lui.
- Mon colonel, répondit l'officier en riant, c'est exactement ce que je veux dire.
- Vous êtes adopté, j'ai l'impression, me dit le lieutenant colonel en souriant.
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En attendant, histoire de faire quand même honnêtement notre mission d'espionnage, nous avons passé des semaines à écouter ce nord de la Lorraine occupé par l'Allemagne, chacun de notre côté. Je traversais les camps teutons, des documents sous le bras, l'air pressé et affairé.

À l'armée en effet, même côté allemand, quelqu'un qui travaille mais qui soudain paraît ne rien faire est considéré comme louche. Quelqu'un qui, comme moi, tout en ne faisant rien paraît avoir une tâche à accomplir n'est jamais inquiété. Comme personne ne sait jamais rien et que personne ne connaît les missions des autres, vous êtes tranquilles, tant que vous avez l'air de savoir ce que vous faites. J’avais trouvé le terme magique : Verbindungsoffizier, officier de liaison. Personne ne sait trop à quoi ça sert hors d'une période d'offensive.
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La Ligne bleue des Vosges, le 21 février à 7 h du matin. Dans le froid vif qui accompagne le jour encore timide, un bruit d'orage lointain, un roulement de tambour extrêmement grave : Verdun s'est éveillée.

À Nancy, même chose. Écoutez, citoyens de la capitale lorraine, ce que le député de votre 3e Circonscription se prend sur la gueule ce matin.

Le bruit ne cessera plus pendant des mois. On l'entendra jour et nuit à plus de cent kilomètres à la ronde.

Le bombardement ne sera tout de même plus jamais aussi intense qu'en ces deux premiers jours de la bataille.Je dois vous avouer que mon attitude n'a pas été, alors, celle que j'aurais imaginée pour un héros du capitaine Danrit. Humilité oblige, je vous propose de le vivre de mon pauvre et misérable point de vue. Comme me le fera remarquer Driant, un bombardement ressemble à une tempête en bateau. Avant que ça n'arrive la première fois, vous ne pouvez pas savoir si vous allez être malade ou non. Eh bien moi, j'ai eu un sacré mal de mer.
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Danrit : toute mon adolescence, les rêves de guerres terribles, d'officiers parfaits, le rêve de la patrie, de la France éternelle.

Pour comprendre sa philosophie, il suffit de penser que le reste du monde, les noirs, les jaunes et les juifs veulent la peau du Français, que l'Anglais est prêt à le trahir, que l'Allemand va lui infliger des tortures atroces et que le Yankee s'en fout. Danrit : les sous-marins, les découvertes archéologiques improbables, les armes futures et beaucoup de stratégie. Il allait avoir en face de lui un juif espion né allemand.
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