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Critiques de Françoise Le Mer (80)
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Le Fur et Le Gwen, tome 21 : L'enfant de l'..

Françoise Le Mer, une autrice bretonne que je ne connaissais pas, signe, avec L’enfant de l’île de Sein, un roman policier (sa spécialité) étonnant par le sujet et par le duo d’enquêteurs atypiques.

Quand une mère perd des yeux son enfant en bord de plage à St-Malo, l’angoisse face au pire possible lui noue la gorge. Quand elle le retrouve, sain et sauf au poste de secours, pour le reperdre aussitôt, elle n’a plus de voix. Que s’est-il passé ? Qui est ce fils, Marin, cinq ans, qui dit s’appeler Paul et déclare que sa mère n’est pas sa mère ? Faut-il accepter l’idée d’une réincarnation ? Mais qui pourrait croire cela !

Désemparée, Marianne va trouver de l’aide en la personne de David Miller, pédopsychiatre, et peu à peu trouver les mots qui permettront à Marin de co-exister avec Paul. David, le médecin et Marianne, la mère, forment un duo de choc qui, tout en douceur, recherche la vérité de l’enfant. Tout est subtilement écrit, avec tact, poésie souvent et respect total de l’enfance qui ne peut se construire que si les adultes dénouent les liens d’un passé trouble et déchirant.

A souligner, pour tous les amoureux de la Bretagne et, plus généralement, tous les amoureux des bords de mer, la jolie plume de Françoise Le Mer, capable de descriptions porteuses de rêves et de réalités. Un bonheur simple mais vivifiant de découvrir un tel roman.

Je l’ai ouvert, je l’ai lu et je l’ai délicatement refermé. Il reste, au fond de moi, la douceur et le respect inconditionnel d’une mère qui n’oppose aucune logique raisonnante d’adulte à un enfant qui se construit. Seulement de la tendresse et une attention à sa sécurité, autant affective que physique. J’ai aimé !

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Le Fur et Le Gwen, tome 7 : Les ombres de M..

Zut, l’heure est grave : je ne me souviens même pas des interventions des enquêteurs dans cette enquête (oui, je suis un peu redondante) tant j’ai plutôt retenu d’autres éléments à cette lecture – et pas forcément dans l’ordre chronologique.

Prenez par exemple les triplés. J’aime beaucoup les triplés, trois charmants bambins qui en font voir de toutes les couleurs à leurs parents, et qui se sont surpassés, pour la bonne cause, ai-je envie de dire, dans cette enquête. Leur mère a eu des méthodes éducatives assez particulières – et elle n’est pas la seule à les avoir utiliser.

Les mères sont au centre de ce récit. Le fils de Scarlett a disparu depuis dix ans. Dix ans plus tôt, la fille d’Isabelle a été assassinée. Quant au fils d’Estelle, il a été enlevé. Les mères sont importantes, les pères sont soit portés disparus, soit pas vraiment impliqués. Oui, ce roman est apparu pour moi comme une variation sur le thème de la maternité, sur le thème de la culpabilité aussi, celle que l’on ressent, celle que l’on ne ressent pas, ou trop tard, celle que l’on tente de faire peser sur les autres.

Tout ne finira pas bien – parce que tout n’avait pas bien commencé.
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Le Fur et Le Gwen, tome 18 : Famille, je t'..

(Dans le cadre de masse critique je remercie Babelio et les éditions Palémon de m'avoir envoyé ce livre )

Après "Colin-maillard à Ouessant " voici ma deuxième lecture de Françoise le Mer

J'ai bien aimé cette histoire de famille , de secrets

Les personnages sont attachants

L'histoire est fluide et se lit très vite

En toile de fond la Bretagne que je ne connais pas

Des petits villages avec leurs coutumes bretonnes

Mais surtout les gens , que l'on croisent avec leurs peines , leurs joies , leurs peurs , leurs secrets

La vie quoi racontée simplement et joliment

Une petite parenthèse de quelques jours où je me suis évadée en bord de mer avec un grand plaisir





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Le Fur et Le Gwen, tome 16 : Le baiser d'Hy..

Vincent Delpeil vit dans un endroit aux paysages admirables et préservés: L'île aux Moines. Il met tout son Coeur à exercer un métier un peu particulier : La thanatopraxie, dans lequel son empathie naturelle est mise à profit. Pourtant, ses connaissances le décrivent comme un être fade et triste, écrasé par la présence solaire de son épouse Diane.

Nous suivons la vie de plusieurs couples qui gravitent autour de ces deux personnages principaux, dont l'auteure, Françoise Le Mer, décrit la psychologie de façon étonnante.

Il est rare qu'on évoque dans les romans ces femmes perverses narcissiques qui font un enfer de la vie de leur entourage.

On suit avec tension la montée en puissance des drames qui se jouent.

C'est dans ce petit monde plein de rancoeur que vont devoir intervenir le commissaire Le Gwen et son adjoint Michel Le Fur.

En effet, une série de morts suspectes dans le cercle homosexuelle de l'île va les amener à côtoyer ses couples à la dérive.

J'aime la façon dont Françoise Le Mer étudie ses personnages. La détresse de Vincent ne peut que vous toucher et vous vous demandez jusqu'au bout comment il va pouvoir sortir de la toile d'araignée tissée par sa femme. Dans un même temps, elle décrit avec justesse la douleur, le déchirement des jeunes homosexuels rejetés par leurs familles et les liens sociaux contraignants parfois jusqu'à la bêtise.

L'enquête prend peu de place dans ce livre, éclipsée par des personnages très forts. Elle est juste un lien qui enserre les couples et qui craquera pour leur rendre leur liberté.

Les réflexions du commissaire, bien que rares, sont toujours satisfaisantes car elles piquent au bon endroit.

Le baisser d' Hypocras est sucré mais mortel.

Merci aux éditions du Palémon pour cette découverte et à Babélio qui nous permet de connaître cette auteure.
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Le Fur et Le Gwen, tome 20 : Le festin des ..

J'avais déjà lu un roman basé sur la même thématique, et je ne l'ai jamais chroniqué - parce que je n'avais pas apprécié ce roman. Ici, c'est tout le contraire.

Trois personnes sont trouvées assassinées, leurs cadavres déposés au pied de statues de la Vallée des Saints. Bien que ces trois personnes aient disparu à des dates très différentes (quatre ans pour la plus ancienne), c'est ensemble que leurs corps furent retrouvés, par un cycliste passionné par le vélo, certes, mais soucieux de faire son devoir.

Le Gwen et Le Fur sont désignés pour cette enquête, bien qu'ils aient déjà deux autres affaires en cours, dont il sera question de loin en loin - oui, dans la "vraie vie" des policiers, il est rare qu'ils ne doivent enquêter que sur une seule affaire, si complexe fut-elle. Ils ont aussi la lourde tâche de prendre contact avec les proches des victimes, et c'est là que les deux enquêteurs commencent à aller d'étonnements en étonnements. En effet, les victimes ne laissent pas derrière elles des personnes hautement chagrinées. Pour deux d'entre elles, il est même évident que leurs conjoints respectifs les pensaient décédés, soit par une connaissance parfaite de leur moitié, soit par d'autres méthodes - et c'est là que le surnaturel entre en scène.

Que l'on y croit, que l'on soit septique ou que l'on récuse toute croyance au surnaturel, il est certain que les personnes que nous croiseront dans ce roman sont des personnes qui mettent leur don au service des autres - parce qu'ils ne veulent pas le perdre ! Le roman ne proposera pas d'explications, il montrera les personnages en action, à travers les yeux des enquêteurs qui, s'ils étaient dubitatifs, constatent la véracité des faits. Être une personne généreuse ne met pas à l'abri des problèmes, des tourments, de rencontrer l'indifférence d'autrui quand on n'abuse pas carrément de votre générosité. Je rappelle que la générosité n'est pas seulement lié à l'argent. On peut être généreux de son temps, de l'aide que l'on apporte,de sa présence, de son écoute.

Il est question aussi d'hérédité, de maternité, de jeunes femmes qui ne parviennent pas à avoir un enfant, de jeunes femmes à qui l'on reproche de trop, de mal s'occuper de votre enfant - quoi que fasse une mère, elle a toujours tort aux yeux de ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Il est question de secret, de psychogénéalogie aussi. Parfois, ce que l'on ignore ne peut pas faire de mal. D'autres fois, la révélation du secret peut être dévastatrice, ou permettre enfin d'ouvrir les yeux sur ce qui (nous) entoure.

Le festin des pierres - un roman qui me prouve à nouveau que je suis une inconditionnelle des romans de Françoise Le Mer.
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Le Fur et Le Gwen, tome 7 : Les ombres de M..

Les Ombres de Morgat





J'ai hésité, j'ai hésité mais je me dois de demeurer impartiale. Mme Le Mer aime la Bretagne - notre Bretagne à toutes les deux - c'est sûr mais il ne suffit pas d'inventer une fin abracadabrante et de semer la route qui y mène d'incidents bizarres, à tout le moins insolites, avec un personnage colérique, suspect ou étrange à chaque virage, le tout sur un décor breton cent-pour-cent, avec des noms bretons et un peu de pluie (notre éternelle couleur locale, dont nous sommes si fiers ;o) ) pour arriver, dans le policier, au statut par exemple d'un Jean-François Coatmeur, auteur pour lequel je n'ai pas de sympathie particulière mais dont je reconnais le talent.



Chez tout créateur, il y a du bon et du mauvais. Chez Le Mer, si vous prenez "Le Faucheur du Menez-Hom", assez subtile variation sur l'apparition crépusculaire de notre Ankou-A-Nous, ou même "La Lame du Tarot", dont l'action se situe à Brest mais que les "lourdeurs" (aux deux sens du terme) de l'inspecteur-adjoint - un bon gros "'bien de chez nous", Ma Doué ! - tirent dangereusement vers les ombres insondables de l'Océan tout proche, vous pouvez lire avec aisance et un petit sourire bonhomme en vous disant qu'il faut de tout pour faire un monde.



Mais alors, avec "Les Ombres de Morgat", qui se déroule dans une pension de famille en été, dans le Sud-Finistère, vous avez beau vous cramponner : rien ne va. Personnages "téléphonés", aucune subtilité, fausses pistes grosses comme un clan de boas constrictors suralimentés, passé que l'auteur veut nous rendre si mystérieux qu'on se doute vite qu'il ne l'est pas du tout, et enfin "chute" à laquelle on ne croit pas une minute même si elle plaira à certains représentants d'une communauté assez réduite - je n'en dirai pas plus - tout est d'un bancal ... On a même l'impression que l'auteur ne s'intéresse pas à son intrigue.



La morale, bien sûr, est respectée et le Vilain est jeté en Prison. C'est bien fait. (Le roman étant sorti en 2005, au temps où le ministre de l'Intérieur s'appelait encore Sarko on peut penser qu'il y passera même un peu plus que les deux minutes traditionnelles exigées par les représentants de l'actuel quinquennat. )



On peut le penser certes mais ne ferions-nous pas erreur ? ...



Ce livre étant, selon mon humble avis, une erreur de son auteur, il faut admettre que le lecteur, lui aussi, a le droit à ses propres erreurs. D'ailleurs, peut-être, malgré tout, ce petit roman, qui ne casse pas trois pattes à un oursin de Morgat, vous plaira-t-il malgré cette fiche. Qui sait ? Essayez toujours ... ;o)
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Le Fur et Le Gwen, tome 4 : L'oiseau noir d..

Bon, on l'aura compris dès la couverture, il s'agit de'une histoire de corbeau.

Plusieurs habitants de Plogonnec ( petite bourgade en Finistère) sont victimes d'un corbeau. Michel Le Fur, en vacances chez sa belle-mère, va devoir s'atteler, aidé de Quentin Le Gwen, à l'enquête policière menant à l'arrestation de celui - ou celle- qui porte des accusations, colporte des ragots, en bref, épie tout le village et envoie des lettres à tout va. Ces accusations deviennent meurtrières: suicides, assassinats, violences...

De règlements de compte en chaîne à jalousie conjugale, tout y passe!

C'est un roman qui se lit facilement, mais je j'oublierai tout aussi facilement.
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Le Fur et Le Gwen, tome 6 : Les santons de ..

N°1585 - Septembre 2021



Les santons de granite rose - Françoise Le Mer - Palemon éditions.



Être convoquée par un notaire, surtout quand on ne s’y attend pas, a toujours quelque chose de perturbant. C’est ce qui arrive à Marie Demelle, écrivain, ancienne flic, divorcée, qui vit avec ses deux enfants à Châteauroux. Elle se voit hériter de la part du célèbre auteur de romans policiers, Maurice Malloc’h qui vient de mourir, d’une assurance-vie importante et d’une maison située à Perros-Guirec, à la condition qu’elle termine le manuscrit d’un polar que la mort l’a empêché d’achever. Évidemment Marie le connaît pour l’avoir croisé lors de salons du livre, évidemment elle est elle-même connue dans le milieu littéraire au point de vivre modestement de sa plume, mais quand même,  de là à penser que ce grand auteur pouvait l’avoir lue et appréciée et surtout qu’il ait pensé à la solliciter ainsi, il y a de quoi être étonnée... et inquiète ! Bref elle accepte avec enthousiasme et emménage sans trop se poser de questions, pour le plaisir de voir la mer et sa célèbre côte de granite rose. Ça vaut largement le Berry ! Sauf que le manuscrit de Malloc’h se passe sur la côte, que c’est une nouveauté pour elle, et elle n’est pas au bout de ses surprises.

La solidarité bretonne, le hasard des rencontres ou autre chose peut-être l’aideront dans ses recherches et ses « travaux forcés » pour mener à bien son travail d’écriture. Ce ne sera pas simple mais comme la fiction initiée par Malloc’h devait bien se nourrir de la réalité, Marie n’a plus qu’à écouter les incontournables rumeurs, voire les ragots, fréquenter la société un peu trop lisse de son nouvel entourage, observer la chronique quotidienne parfois sanglante, les rituels de voisinages et les informations pétries de références religieuses de son ami le commissaire Le Gwen, flanqué du lieutenant Le Fur, un peu retord. De littéraire cette enquête devient donc policière devant le nombre de morts suspectes présentes et passées qu’il est peut-être utile de relier entre elles. Elles ont effectivement tendance à se multiplier depuis l’arrivée de Marie. Il faut en effet se référer constamment aux premiers chapitres écrits par Malloc’h, les analyser, les rapprocher de la réalité, tenter de les comprendre, de les interpréter, ce qui met à mal la sagacité des policiers et l’éducation religieuse bienvenue du commissaire, sa connaissance de l’Évangile et de la Bible ne sera pas de trop pour débrouiller cet écheveau bien mystérieux. Nous sommes en Bretagne, province où le message catholique a été particulièrement reçu et assimilé au point de faire partie du quotidien et le commissaire Le Gwen y puise son inspiration face aux agissements compliqués de ce « tueur en série » qui trouve lui aussi sa frénésie dans un certain mysticisme. Si le commissaire lui doit son étonnante et subite clairvoyance, nous savons d’expérience que la ferveur religieuse peut engendrer le pire comme le meilleur. Ce sont donc des investigations complexes, laborieuses, qui partent un peu dans tous les sens et empruntent beaucoup à la routine, auxquelles vont devoir se livrer nos deux policiers et qui vont nourrir le projet de plus en plus délicat de ce contrat posthume, mais nous savons que l’écriture n’est pas une chose simple, que le livre est un univers douloureux et qu’au cas particulier Marie Demelle, de plus en plus passionnée, entend respecter son engagement. Elle-même est une jolie femme, libre, nouvellement arrivée et, bien entendu, elle suscite des jalousies chez les femmes et des fantasmes chez les hommes. Mais il faut aussi se méfier des apparences, des pudibonderies catholiques, de la paranoïa, de la naïveté qui compliquent singulièrement les choses.

Je note que les hommes autant que les femmes font l’objet de portraits pertinents dans ce roman ce qui fait de ce texte une belle étude de l’espèce humaine, de relations des gens entre eux, entre haine, admiration et dénigrement, de mésaventures des couples, ce qui les fait durer malgré les rancunes recuites, les amours disparues, les hypocrisies, les vains espoirs, les culpabilisations... Marie fait preuve de beaucoup de perspicacité, comme il convient à une auteure de roman policier, même si elle n’est perrosienne que depuis peu.

C’est bien écrit (parfois même avec d’agréables évocations poétiques maritimes) avec des notes d’humour de bon aloi, bien construit sur le plan du suspense. Ce roman a constitué pour moi un agréable moment de lecture.



©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com

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Le Fur et Le Gwen, tome 19 : Autopsie d'un ..

Découverte de cette auteure. Ce policier est rondement mené, l'enquête avance doucement car elle se complique lourdement. Les meurtres affluent et la police ,quoique calme,avance à petits pas.

Cependant,le commissaire et l'inspecteur n'ont pour moi rien d'attachant .

Je ne pense pas lire d'autres productions du même auteure.

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Le Fur et Le Gwen, tome 23 : Passeur de lum..

Avant même de commencer la lecture de ce livre, je me doutais que j'allais l'apprécier, parce que j'ai déjà apprécié de nombreux romans écrits par cette autrice, et parce qu'elle ose aborder des thèmes qui sont tout sauf faciles. 

Nous retrouvons le commissaire le Gwen pour sa vingt-troisième enquête et pourtant, j'ai eu l'impression que ce n'était pas lui qui était le personnage principal, mais, il faut bien le dire, les victimes. La première a été assassinée et communique avec un médium. L'urgence : sauver la personne qui peut encore l'être, c'est à dire sa petite soeur. Les esprits rationnels fuiront peut-être. Tant pis. Jules, le médium, ne fait pas commerce de son don, n'exploite pas autrui, il a dû apprendre à vivre avec, et ce n'est pas forcément facile. Ici, il doit convaincre d'abord Marine le Gwen, la fille du commissaire, du bien-fondé de ce qu'il voit. Et, pour moi, cela pose un premier fait : en France, de nos jours, des jeunes femmes peuvent disparaître sans que qui que ce soit ne s'en émeuve. En France, des jeunes filles peuvent être maltraités, physiquement, moralement, en porter les traces, aussi, sans que l'on (les personnes qui les côtoient) se questionnent sur ce qui leur est véritablement arrivé. Il faut véritablement de l'opiniâtreté de la part des enquêteurs pour parvenir à remonter le fil des indices, un à un, pour faire éclater la vérité - et pour que justice soit rendue. 

L'autrice montre bien ce qui devrait être une évidence pour tous : non, les victimes ne sont pas responsables de ce qui leur est arrivé. Elle montre aussi que des femmes sont aussi cruelles que les hommes envers d'autres femmes, ou bien elles peuvent totalement indifférentes au sort d'autrui, tant que leur confort n'est pas menacé. 

Un polar dur, par la dureté des thèmes abordés, mais prenant.

Merci aux éditions du Palémon et à Babelio pour ce partenariat. 
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Le Fur et Le Gwen, tome 1 : Colin-Maillard ..

Appelés sur l'île de Ouessant par un crime sordide, les inspecteurs Le Gwen et Le Fur se trouvent face à une affaire plus complexe qu'il n' y paraît. Marie, la serveuse de l'hôtel Bellevue, est morte étranglée. Qui parmi les plaisanciers a pu vouloir la mort de cette jeune fille tranquille ? Les suspects sont nombreux et chacun semble cacher un lourd passé. Même si elle prend place dans un décor bien agréable, l'enquête s'annonce longue et difficile.



Pourtant le temps presse car l'assassin ne paraît pas décidé à s'arrêter à un seul meurtre et les victimes s'additionnent.



Un mystère au milieu des vacances, une île au large de la Bretagne, un duo de policiers un peu caricaturaux, des secrets, ... tels sont les ingrédients réunis par Françoise Le Mer pour cette partie de Colin-maillard à Ouessant.





Les coïncidences semblent parfois un peu grosses et certains personnages peuvent paraître très typés, à l'image de l'inspecteur Le Fur et de son parler fleuri; ce qui ne m'a pas empêché de goûter le dépaysement et d'apprécier le voyage si dangereux soit-il.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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Le Fur et Le Gwen, tome 22 : Le démon de Beg-..

Julie Séhédic pousse un violent coup de gueule lorsqu'elle apprend ce que vient de faire sa sœur, la sage Audrey.

Celle-ci est libraire, mais aussi visiteuse de prison. Elle a donc correspondu avec un détenu, comme elle amateur de littérature. C'est sans preuve solide qu'on a condamné ce Marlon Martin à vingt-cinq ans de prison. Bien entendu, il clame son innocence : il n'a rien à voir avec cet horrible « violtigeur », le surnom de l'assassin qui se cache dans les arbres.

C'est ce psychopathe qu'Audrey vient d'épouser à Fleury-Mérogis. Libéré anticipativement, il va venir habiter la maison familiale à Beg Meil.

Audrey se rend-elle compte que sa vie va se transformer en cauchemar ?

Il y a peu, j'ai lu « Meurtres pour rédemption » de Karine Giebel. J'ai dû me ménager de nombreuses pauses, non en raison de l'épaisseur du roman, mais parce que chaque page, ou presque, met en scène une violence difficilement supportable pour moi.

Oui, c'est vrai, j'aime beaucoup les thrillers et les romans policiers de toute sorte, mais je redoute l'horreur omniprésente. C'est pourquoi je suis attirée par une catégorie qui évoque crimes et meurtres, bien évidemment, mais qui choisit pour toile de fond une région française. Ce genre de livres est moins sanglant et me donne l'occasion de voyager sans quitter mon fauteuil.

C'est la raison qui m'a fait jeter mon dévolu sur « Le démon de Beg Meil » dont le titre m'intrigue.

Qui est ce monstre ? Où est Beg Meil ?

Eh bien, déjà, c'est un endroit qui existe. Je peux m'y promener virtuellement grâce à la magie de la toile. Lorsque les auteurs inventent des lieux, j'en suis déçue et le pire, ce sont ces villes de « S. », de « T . » ou encore « B. sur Y. ». Quelle frustration !

Audrey me plaît car elle est libraire. Elle a aménagé, à Quimper, « Les Mille et une feuilles », une pièce petite mais chaleureuse, qui accueille enfants et adolescents. Elle affectionne la lecture et les chats, comme moi, mais il s'avérera qu'elle s'attachera aussi aux chiens. En revanche, je la trouve beaucoup trop naïve, crédule, encline à accorder sa confiance au premier venu, ce qui lui attirera de gros ennuis. Car ce « démon », c'est elle qui l'introduit dans son paisible quartier.

Ce détenu semblait si raffiné, cultivé, courtois et amateur de lecture. Il a fait fondre son cœur.

Il clame son innocence ? (Les prisons, on le sait, ne sont pleines que de gens charmants qui n'ont rien fait). Elle le croit. Elle l'épouse. Le lecteur peut alors faire la connaissance de Marlon Martin. « Avec un prénom pareil, je te concède qu'il a dû mal débuter dans la vie », s'écrie Julie. « J'imagine d'ici sa mère (…) nourrie aux chips et aux films de Marlon Brando qui est vraiment "TROP BEAU !" »

En réalité, ce type n'a rien du malheureux accusé à tort. A peine a-t-il mis le pied dans la maison de sa femme qu'il reste muet et renfrogné dans son coin, sans même enlever sa veste. Audrey se coupe en quatre pour lui faire plaisir. Elle lui offre un verre de bière ? « Arrête tes chichis! (…) Je ne suis ni un ministre ni un prince. Au goulot c'est parfait. » Il fume à l'intérieur, dort dans une chambre à part, refuse de visiter la librairie, impose un chien sans demander l'avis d'Audrey. Jamais un geste tendre. Il refuse de la toucher comme si elle le dégoûtait. Chaque fois qu'elle prend une initiative, il crie, insulte, invective. Pourquoi l'avoir demandée en mariage, alors ? Nous l'apprendrons plus loin. Bref, le parfait goujat, totalement antipathique.

Heureusement, pour contrebalancer ce triste sire, il y a Julie, guide touristique, qui nous régale de quelques anecdotes. La lieutenant Marisol Geoffroy, qui mène l'enquête. Je n'ai pas trop compris pourquoi la couverture mentionne « Le Gwen et Le Fur » (si, évidemment, j'ai consulté la bibliographie de Françoise Le Mer et constaté qu'elle avait confié une série d'énigmes à ces deux policiers), car presque tout le travail est fourni par Marisol.

De temps en temps, un chapitre écrit en italiques, nous renvoie dans le passé, au cirque Martin et présente un pauvre gosse qui vit un enfer. Il faudra patienter jusqu'à la fin pour comprendre son rapport à l'histoire.

Pour s'opposer à ces passages sombres, il y a l'humour. Par exemple, la femme de Le Fur doit être excédée puisqu'elle publie cette petite annonce : « Colette LF Brest. Après confinement, vend paire de jumeaux de douze ans. Très peu servi. Prix à débattre. »

Quelques anecdotes historiques et littéraires émaillent le récit : Audrey montre à Marlon un château, celui de Félix Guyon, « ce chirurgien du XIXe siècle professeur à l'hôpital Necker (…) il eut pour disciple Robert Proust, le frère de Marcel. »

J'ai trouvé l'enquête, dont je ne dévoilerai rien, prenante et bien menée. Ce roman m'a beaucoup plu et j'en lirai certainement d'autres de la même série.

Une remarque toutefois : il y a, ici aussi, une erreur dans les noms. Paco devient Marco, ce qui est perturbant, car les deux personnages jouent un rôle assez important dans l'histoire. N'y a-t-il donc personne pour relire les épreuves avant de les publier ? C'est le genre de choses qui m'énerve.

Néanmoins, je remercie chaleureusement Babelio et l'Opération Masse critique, ainsi que les éditions du Palémon qui m'ont permis de découvrir cette auteure.
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Le Fur et Le Gwen, tome 8 : Le Mulon Rouge ..

Petit polar à l'héroïne bien sympathique, qui nous plonge dans l'univers des paludiers.

Acheté à un bouquiniste Nantais, j'ai bien aimé cette histoire, surtout pour les descriptions des marais salants et de la vie de paludier.

Pour l'intrigue, c'est bien amené, juste le style parfois un peu ampoulé, mais cela ne nuit pas à l'histoire.

Si ce livre vous vient entre les mains, vous passerez un bon moment.
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Le Fur et Le Gwen, tome 6 : Les santons de ..

Il est des auteurs qui ont vraiment de drôles d’idées. Léguer leur maison à une consoeur, en laissant largement de quoi vivre à leur fils, soit : cela ne fait de mal à personne. Demander en échange à l’autrice de terminer un de ses romans en cours, alors que l’un et l’autre ont des univers totalement différents, c’est une toute autre affaire. De plus, il apparaît très vite à Marie Demelle, divorcée, deux enfants, que le manuscrit a des points communs avec un fait dives récent. Mais est-ce une simple source d’inspiration pour l’auteur, ou bien était-il très proche de ce meurtre ? Marie décide alors de se confier à un ancien équipier, le commissaire Quentin Le Gwen, bon enquêteur et aussi expert en maltraitance d’adjoint – qui donne, il est vrai, très souvent le bâton pour se faire battre.

Perros-Guirec est pourtant très calme, si l’on excepte un adolescent un peu (beaucoup) voyeur, une patronne de bar qui n’aimait pas les femmes et donnait toujours raison aux hommes, avant de trouver la mort au détour d’un chemin, un couple qui se chamaille jusqu’à la déchirure, un autre qui a fort à faire avec un ado en pleine crise, sans oublier quelques rivalités par-ci, par-là. Bref, Perros-Guirec n’est pas calme du tout !

Le roman est plaisant à lire et, comme souvent, il faut se plonger dans les méandres du passé pour trouver les solutions du présent. Je reste toujours persuadée que parler, partager, dire véritablement ce que l’on pense, ce que l’on ressent peut faire avancer les choses bien plus facilement qu’on le pense, plutôt que de rester à mariner avec ce que l’on croit, de devoir faire semblant, voire de faire des circonvolutions assez complexes pour continuer à mener la vie que l’on entend. Simon, que Marie supporte peu, est une des rares personnes à dire et à faire exactement ce qu’il pense, quitte à ce que cela ne fasse pas plaisir. Marie lui ressemble plus qu’elle ne pense.

Une enquête bien menée, un duo d’enquêteurs atypique – Les Santons de granit rose me donne envie de découvrir d’autres de leurs enquêtes.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le Fur et Le Gwen, tome 15 : Arrée sur image

En décrivant de magnifiques paysages et des scènes de la vie rurale, en nous contant des légendes bretonnes par la voix des protagonistes, Françoise Le Mer nous immerge dès les premières pages dans les Monts d’Arrée, dans cette société rurale, bien ancrée dans notre siècle. Dans la vie de François, agriculteur toujours prêt à « sauver les paysans en perdition » (p 71) avec Christine Benard une infirmière dont le fils s’est suicidé 3 ans auparavant et dans celle de la famille Le Postic. La région est investie pour quelques jours par une équipe de télévision en tournage. Mais qui est Marc, le producteur, le « genre d’hommes qui capitalisent toutes les femmes et n’en épargnent aucune » comme le décrit le François Gonidec (p 5) ou un homme totalement absorbé par « son travail vampirique et sa famille tentaculaire » (p 9), comme le voit sa maitresse Roxane, la fille de François. Tous ces personnages sont attachants (même les « méchants ») et très humains.

Dès le début du roman, Françoise Lemaire nous tient en haleine. Il y a Roxane et ses mauvais pressentiments, Joseph l’inquiétant employé de ferme, la prisonnière de Cerbère qui la punit depuis plusieurs années pour un crime. Mais quel crime peut justifier cet isolement???Le suspens est renforcé par les descriptions comme celle de cet arbre « Tels des ongles affutés d’une sorcière malveillante, ballotées par le mugissement du vent dans une folle dans sabbatique, ses petites branches venaient griffer les carreaux de la cuisine, comme si elles imploraient de l’aide ».

Quand le crime est commis, nous sommes déjà captifs du roman. La recherche du criminel n’est qu’une énigme de plus à résoudre. Et l’enquête policière au lieu de répondre à nos questions en ajoute d’autres. Elle révèle la personnalité de la victime et fait apparaitre de nouvelles zones d’ombre et de nouveaux suspects.

Un roman qui m’a surpris jusqu’au bout par son dénouement inattendu.

Merci à Babelio de m’avoir permis de découvrir ce très beau roman.

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Le Fur et Le Gwen, tome 15 : Arrée sur image

Livre reçu lors de la masse critique de Janvier. Choix porté sur celui-ci pour le lieu de l'intrigue: la Bretagne!



Arrée sur image met en scène Marc, réalisateur, qui retrace dans ses reportages les légendes bretonnes. Il en profite également pour retrouver sa maîtresse Roxane, fille d'un agriculteur connu dans la région. Tous ces personnages sont plus ou moins liés par le quotidien et leur fonction réciproque l'un envers l'autre.

Mais un meurtre vient tout bouleverser! Celui de Marc. A qui profite tout ça? Sa maîtresse? Ses collègues? L'agriculteur?



L'intrigue a du mal à démarrer par la multitude de personnages qui arrivent dont ne sait où mais rapidement on s'y retrouve et on est captivé!

Quelques longueurs perçues quand le meurtre n'arrive qu'à partir de la seconde moitié du roman. Eh oui, on me promet un meurtre donc je le veux vite pour que l'enquête dure encore plus longtemps!

A peine l'enquête commence que j'étais déjà persuadée de trouver le meurtrier et donc déçue qu'il soit révélé... Mais en fait pas du tout! Tout s'enchaîne à la fin, un peu trop vite et facilement à mon goût.

Par contre pauvre Marc qui a un portrait vraiment pas top... Mais il l'a bien cherché en fait...

Emotions bien décrites pour Roxane, la pauvre maîtresse bafouée qui se rend compte que tout était sur la base du mensonge... Et en plus, son identité familiale est remise en cause. Rien ne va pour elle!

Par contre, double intrigue qui n'apporte pas forcément plus de rythme au roman...

Et puis les dernière lignes arrivent comme un cheveu sur la soupe et ne sont pas très crédibles.

Un manque majeur? La Bretagne n'est pas vraiment là à part les quelques évocations de légendes...



Bref, un peu partagée sur ce roman.
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Le Fur et Le Gwen, tome 5 : Blues bigouden ..

Quelle fut ma surprise en lisant ce roman à suspense !

Magnifique, pas comme le bouquet fané qui hanta la mémoire de Judith, mais une intrigue et un dénouement sans pareil.

Belle écriture pour ce polar du côté de Pont-Labbé sur l'ile Chevalier

Pas d'enquête de police, un déroulement de faits, une machination sur le souvenir d'une enfant de quatre ans.

Je ne vais pas tarder à lire un autre de ses livres
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Le Fur et Le Gwen, tome 23 : Passeur de lum..

23ème enquête du duo Le Gwen et Le Fur mais pas d'inquiétude, le livre se lit très bien indépendamment.

Jules Dupuy, anesthésiste-réanimateur, a un don de médiumnité depuis l'âge de 5 ans. Depuis quelques temps, il reçoit " la visite"

d'une jeune femme assassinée qui le supplie de retrouver sa petite soeur qui a été enlevée. Par le biais de sa collègue Marine, il se met

en contact avec le commissaire Le Gwen afin de résoudre ce mystère. Le médecin avec l'aide de ses connections de l'au-delà participera activement à l'évolution de l'enquête.

Il va falloir beaucoup de recherches, de patience du côté de la police. Beaucoup de courage et d'abnégation du côté des victimes.

Sombres histoires de prostitution adolescente en région bretonne.

Une très bonne enquête plaisante et facile à lire, aux multiples rebondissements. Merci aux Editions du Palémon et à Babelio Masse Critique pour cette découverte !
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Le Fur et Le Gwen, tome 23 : Passeur de lum..

Jules Dupuy est médecin-anesthésiste, mais il est aussi médium depuis son enfance. Il a comme autre qualité d'être le collègue de Marine Le Gwen, la fille du commissaire Le Gwen. Lorsqu'une jeune femme assassinée -seuls les morts entrent en communication avec lui- le supplie de retrouvée sa sœur qui a été enlevée, il s'en ouvre à Marine, puis au commissaire. D'abord sceptique, celui-ci se laisse convaincre par quelques révélations du médium et par son opiniâtreté.



Mais aucune disparition n'est signalée et les quelques indications de Jules Dupuy ne sont pas très précises. Une course contre la montre débute alors.



Esprits cartésiens, ne fuyez pas, j'aurais tendance à sourire moi aussi, mais ce roman qui flirte -voire plus- avec l'ésotérisme est très agréable et a le mérite de parler librement et sans vouloir convaincre qui que ce soit de la médiumnité. Ce don est certes un point important du livre qui aborde également la prostitution adolescente. Et comme dans les tomes précédents de cette série avec le commissaire Le Gwen et les lieutenants Michel Le Fur et Marisol Geoffroy, iceux s'effacent au profit de Jules Dupuy et surtout des victimes même si c'est évidemment leur travail largement aidé par les contacts du médium avec les morts, qui permettra de résoudre les affaires.



Françoise Le Mer parle de sujets graves et difficiles, décrit joliment la Bretagne (maintenant, j'ai très envie de visiter Dinan) et construit des intrigues prenantes et des personnages attachants. Pas tous, évidemment, les plus retors ne sont pas particulièrement sympathiques. Le tout donne de bons roman policiers, bien construits, équilibrés, avec des héros et des décors que l'on aime retrouver, qui se lisent avec beaucoup de plaisir, sans temps mort.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le Fur et Le Gwen, tome 4 : L'oiseau noir d..

Voici encore un policier qui a oublié LA règle d'or quand on est policier : il ne faut jamais partir en vacances, jamais. En l’occurrence, il n'est pas réellement parti en vacances. C'est... compliqué. A la suite de l'achat d'un ordinateur qui a gravement grevé le budget familial, il n'a eu d'autres choix que de partir pour la seule destination pas chère qui faisait plaisir à Colette, sa femme : à Plogonnec, chez Thérèse, la mère de Colette, heureuse de voir sa fille et ses petits-fils. Seulement, Thérèse a des soucis, elle est la cible d'un corbeau. Pour Colette, hors de question que sa mère se gâche la vie, et la vie de son jeune amoureux - elle est septuagénaire, il a cinq ans de moins qu'elle - pour une lettre anonyme. Seulement, Thérèse n'est pas la seule à être victime de ce corvidé, et ses lettres font des ravages.

Les lettres anonymes me semblent être un sport national français bien connu, et ce n'est pas l'avènement des réseaux sociaux qui a fait disparaître cette pratique. Elle a simplement permis de la diversifier. Et, à la traditionnelle lettre écrite à la machine à écrire succède la lettre imprimée, bien plus difficile à identifier (nous utilisons quasiment tous le même type d'encre ou d'imprimante).

Si certains prennent bien les lettres qu'ils reçoivent, les lettres anonymes peuvent provoquer des drames, des tragédies, pour peu que la personne qui les reçoit soit fragile, influençable, ou les deux à la fois. Je note à part deux cas : celui de Jean-François, et celui de Patricia. Jean-François est homosexuel, et il est au courant, pas besoin qu'une lettre anonyme le lui révèle. Surtout, il en a assez (et moi aussi) que, dès qu'un artiste ou tout autre personnalité est homosexuel, ce soit le fait que l'on présente en premier, quand on n'occulte pas tout le reste, oeuvre comprise. Patricia est une jeune mère, elle vient d'avoir son troisième enfant, et quelqu'un l'a signalé à la DASS, comme mère dépressive et alcoolique. N'étant ni l'une, ni l'autre, mais plutôt une mère-louve, Patricia a bien l'intention de se battre, de porter plainte, et ainsi, même si cela prend du temps, de connaître ce "signalant".

Ce qui a fait accéléré les choses ? Avoir, justement, des personnes qui ne veulent pas, ne veulent plus se laisser faire, qui veulent connaître le responsable - parce qu'il y a mort d'hommes, justement. Michel Le Fur et Quentin Le Gwen sont des policiers aguerris, qui connaissent les mécanismes qui poussent les corbeaux à agir, et les autres à se taire aussi. Interroger, questionner, mais aussi organiser une réunion publique, même si ce n'est pas facile. Oui, l'on n'a pas forcément envie de dire la teneur de la lettre reçue, et pour un Henri qui n'a rien à cacher, une Lorette plus proche de subir le sort de Desdémone qu'autre chose, combien craignent la part de vérité, et la grande part de honte contenues dans ses lettres ? Magistral.

Plus que l'enquête policière en elle-même, très bien menée, ce sont tous les mécanismes qui mènent à commettre ce qui ne peut plus être réparés qui sont analysés. Je me pose souvent la question de la manière dont les personnages féminins sont traités dans les romans. Il est, dans celui-ci, une belle palette de la condition féminine. Il est des femmes fortes, il est de fortes femmes aussi. Il en est qui mène des vies de famille paisibles. Il est des femmes qui ont su construire leur chemin seules, en dépit de l'adversité, d'autres qui se sont reposées sur l'homme qu'elles aimaient, fermant les yeux sur tout ce qui leur semblait supportables, du moment qu'il reste à leurs côtés - si tant est qu'il reste à leurs côtés.
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