"C?est à Fred Hidalgo que Jean-Jacques Goldman, en pleine gloire, avait annoncé qu?il arrêtait les disques et la scène. Aujourd?hui, après trente ans au service des Restos du Coeur, il a décidé aussi de tourner cette page.
Cette biographie, nourrie d?entretiens recueillis au fil de trois décennies, est le fruit des relations privilégiées entre un chanteur à succès mais secret et un journaliste amoureux de la chanson. C?est l?histoire d?un fils d?immigrés juifs, demi-frère d?un révolutionnaire abattu à 35 ans, devenu l?auteur-compositeur-interprète français le plus populaire de sa génération ; le plus courtisé aussi par ses pairs, après avoir été vilipendé par la presse qui, à ses débuts, ne voyait en lui qu?un « chanteur à minettes » éphémère?
Riche de moments émouvants et forts, ce livre retrace le parcours d?un artiste hors normes (commenté par lui-même), le destin singulier d?un homme resté modeste, solidaire et discret. Et c?est « la personnalité préférée des Français » qui se révèle comme jamais, en nous faisant entrer dans la confidence."
Paru en novembre 2016.
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Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir,
et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer,
et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux
au réveil et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement,
à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite simplement d'être vous.
[Jacques BREL, 1968 - cité par Fred Hidalgo, clôturant ainsi son ouvrage de souvenirs : "Jacques Brel - L'aventure commence à l'aurore", éd. L'Archipel, 2013 - page 380]
Dans l immédiat,donc ,Ne Me Quitte pas est une excellente affaire et Jacques Brel en remercie Gérard Jouannest en lui offrant un piano.Car cette chanson devient,du vivant même du chanteur,un classique international.Son introduction au piano (mi-mi-fa-mi-mi,encore)devient un gimmick qui ,qui sous toutes les latitudes,se reconnaît immédiatement.En français,en anglais,dans dix ou vingt langues,Ne Me Quitte pas suscite des dizaines de versions qui,parfois,émeuve son créateur lui-même.Ainsi,en 1967,le jeune Yves Simon chante en première partie de Jacques Brel au Casino de Vittel.Il raconte :Brel m avait écouté dans la coulisse et il m a invité à dîner dans un night-club.Quand on est entrés dans la boite de nuit,ils passaient la version de Nina Simone de Ne Me Quitte pas.Ca a été un moment très court,peut-être trente secondes :Brel avait les larmes aux yeux.
Loin d’être une sorte d’appendice à sa vie d’artiste, parachevée avec sept ou huit chansons majeures, sa vie d’être humain dans cet archipel parmi les plus isolés au monde – la « Terre des Hommes », ainsi nommée par ses premiers habitants il y a plus de deux mille ans – aura été plus qu’un aboutissement, un véritable accomplissement. C’est là que l’œuvre de Jacques Brel a pris tout son sens, comme on transforme un essai, légitimée et validée rétrospectivement par ce voyage au bout de la vie ; là, enfin, qu’en allant au bout de sa quête altruiste, au bout de lui-même, l’homme a opéré – vraiment et définitivement – la jonction avec l’artiste.
Aujourd'hui, les enfants qui vont à l'école dans les cités n'en sortent pas et ne vivent qu'un seul monde où ils n'ont d'autres choix que d'être gagnants où perdants. p364
Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir,
et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns.
Je vous d'aimer ce qu'il faut aimer,
et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux
au réveil et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement,
à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d'être vous.
« Il y a des camionneurs qui conduisent des camions, des comptables qui comptent, des accueillants qui accueillent. Moi, je suis chanteur, alors je chante. Voilà. »
Il y a des tas de choses qu’il n’y a pas, mais on s’aperçoit que ces choses ne servent jamais à rien. Il n’y a pas la télévision, on s’en porte très bien. On lit beaucoup plus, on parle beaucoup plus, on rit beaucoup plus, puisqu’on est obligé de faire soi-même ce qu’éventuellement quelqu’un, un jour, peut faire à la télévision pour vous. Et Dieu sait que c’est rare. Alors on se le fait soi-même. On fait le couillon !
Pas besoin de faire du sport quand on fait régulièrement le trajet du village à la piste d’aviation ! On se fait tous les muscles. On se cramponne au volant, on serre les fesses près du ravin, et on joue du pied avec finesse constamment. La montée est un rêve à côté de la descente, et je connais bon nombre de gens qui, débarquant par temps de pluie, ont préféré rejoindre le village à pied.
Il est vrai que la médisance et la calomnie sont le passe-temps de l'oisiveté (Marcel Jouhandeau), que l'impuissance de faire mieux se venge par la médisance (Pierre-Claude-Victor Boiste) et que tout le talent de la méchanceté consiste à débiter d'absurdes médisances (Shakespeare). p446
Alexandre Dumas n'assurait-il pas aussi que la calomnie est le ver solitaire de la société ? p448
Mais sait-on jamais, quand vous rencontrez quelqu'un que vous aimez, que c'est la dernière occasion de le lui dire entre quatre yeux ? p260