Je n’aime pas écrire des critiques négatives et j’essaye souvent de prendre du recul ou de voir ce qui aurait pu plaire à quelqu’un d’autre… Mais là, j’ai vraiment subi cette lecture ! D’ailleurs, je ne trouve pas de point positif à mettre en avant… Je suis désolée pour l’auteur, mais rien ne m’a plu. Je n’ai pas adhéré au caractère bipolaire et violent du héros, ni au scénario, ni à la façon dont les thématiques ont été développées, ni à la fin ouverte, ni au style d’écriture.
Ma déception vient surtout d’Oscar, qui est un garçon assez spécial : il est ultrasensible, colérique, solitaire, nombriliste, agressif et n’a pas confiance en lui. Bien que ce genre de personnage sorte de l’ordinaire, je ne sais pas si le roman traite bien le sujet. Certes, je comprends qu’Oscar a un passé difficile, n’a pas d’amis, vit dans la précarité et se fait bizuter par ses camarades, toutefois il n’y a pas d’évolution au fil des pages. Pas d’espoir. De plus, malgré sa rencontre du bus, je doute qu’il change de suite sa façon d’être. Oscar vit dans son univers, se plaint beaucoup et libère sa colère sans arrêt. Il ne fait même pas d’humour… Un enfant de CE2-CM1-CM2 peut-il prendre suffisamment de recul pour comprendre ou apprécier un tel (anti)héros ? Je ne suis pas sûre que l’on puisse s’attacher à lui. Pour ma part, j’ai surtout ressenti de la pitié pour ce pauvre gosse perdu qui n’a pas eu de chance dans la vie. J’ai également admiré cette maman formidable qui, malgré sa situation, ne baisse pas les bras, fait preuve de patience, se prive, travaille ou fait de son mieux et arrive à canaliser la rage de son fils…
Si je n’ai pas accroché à l’histoire, c’est surtout parce qu’il ne se passe, finalement, pas grand-chose. C’est même à nous d’imaginer une suite… Tout au long du récit, on va surtout être face au mal-être d’Oscar. Le déménagement est comme un décor, une trame de fond. Les personnages défilent sans être décrits ou développés. A cela s’ajoute un triangle amoureux pas très utile, une scène de passage à tabac, une paternité cachée et une tempête de grêlons qui arrive comme un cheveu sur la soupe, … Pour une centaine de pages, je trouve que cela fait peu d’action. De l’émotion, il y en a, mais je trouve que l’on est plus dans le pathos… Du coup, cela donne une ambiance assez pesante. C’est dommage, parce qu’on aurait pu partir sur une histoire touchante et drôle, toutefois Frédéric Chevaux a trop insisté sur les crises de colère et sur la tristesse du héros qui en veut à la terre entière. Avec le sujet de la précarité, de la tolérance, de la solitude et de l’amour, on aurait pu être face à un récit tellement plus agréable !
Critiquer un livre négativement n’est pas un plaisir et je souhaite que cet ouvrage réussisse à trouver son public. Hélas, je n’en ferais pas partie. J’espère voir d’autres critiques fleurir sur le web afin de voir si les lecteurs ont eu le même ressenti que moi ou si, au contraire, ils ont aimé cette lecture.
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