La librairie Gibert Joseph a eu le plaisir d'accueillir Frédéric Deban pour une rencontre autour de son livre : J'aurai voulu être le fils de quelqu'un... Chronique d'un abandon.
Je me suis retrouvé confiné dans un dortoir avec de vrais délinquants. Bagarres au couteau et flingues en tout genre étaient légion. Ça frappait dur et sec.
Je ne prie pas, je n'ai pas envie de demander quelque faveur que ce soit, ou, si je prie, ce n'est pas pour moi, mais pour les gens que j'aime, ce qui, je dois bien l'avouer, me prend de moins en moins de temps, vu la longueur de la liste, non celle de mes envies, mais celle des gens que j'aime.
Elle s'étiole à la vitesse du son. Alors je prie pour les autres, ceux que je ne connais pas, ceux qui ne m'encombrent pas avec leurs problèmes et leurs souffrances, mais qui endurent en silence à travers le monde au même instant.
Mon «bobo» me semble alors bien désuet, voire dérisoire.
1968.
J’ai 4 ans.
Ma main dans celle de ma mère, au milieu d’un village où rien ne bouge, je franchis une immense porte rouge.
Une grille grince, mal huilée.
"Bonjour, madame, alors voici donc le petit garçon ?".
A partir de là, tout va très vite.
On me tire par le bras, j’avance à reculons en hurlant des "Maman !" auxquels elle ne répond pas.
A travers les jupes grises des fiancées de Jésus, je la vois disparaître
« Je pourrais vous dire que c’était absolument génial, que ce tournage de « Sous le soleil » est le plus beau souvenir de tout mon parcours de comédien, que j’adore St Tropez et la Côte d’Azur.
Je pourrais vous dire que j’ai adoré tout le monde.
Je pourrais vous dire tant de choses positives pour vous faire plaisir,
mais ce serait chiant et surtout, pas moi… »
Les dés sont jetés, demain, je rirai ou je pleurerai. Non, en fait, ni l'un ni l'autre.
Demain, je me tiendrai droit, dans ma paire de bottes en caoutchouc Aigle, tel un homme, et je prendrai ce qu'on voudra bien me donner, sans coup férir.
Le destin n'est pas dans l'homme mais autour de lui