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Citations de Frédéric Doillon (16)


Julia se demandait, elle, si, adulte, elle serait ainsi, naïve comme sa mère, ayant oublié toutes les possibilités de l’enfance. La magie de la vie, des êtres et des choses. La force qui est en chacun de nous, qu’il faut savoir appeler du plus profond du cœur pour ouvrir des rivières dans la montagne, le soleil dans l’hiver et des sourires dans les visages les plus tristes.
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Elle trouvait toujours les rosiers blancs un peu fades, un peu tristes, comme si leur visage décoloré avait trop pleuré. Un rosier se devait d’être fort, dynamique, vainqueur, fier de ses épines et de son feuillage vigoureux. Pour laisser éclater, comme un cri de joie et de victoire, les parfums suaves de ses roses.
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La route était douce. Un peu étroite, mais qu’importe. La mère et la fille souriaient du bonheur simple d’être là, ensemble, pour ces petits riens de la vie, qui sonnent comme des trésors.
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Elle avait ce don créateur de vie, qui ressuscitait les arbres morts, les fleurs fanées, illuminait les regards et attendrissait les cœurs les plus durs.
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Julia s’enferma dans la salle de bain, fit couler l’eau de la baignoire, et s’examina. Les racines du rosier disparaissaient dans sa propre chair, comme dans une terre aimante et fertile. Le tronc et les branches, souples, jaillissaient de son corps avec naturel, portant un feuillage luisant, souriant d’aise. Julia essaya de retirer la plante de son flanc. Mais cela n’était pas possible, de la même manière qu’il ne lui était pas possible de se retirer un doigt de la main. Le rosier faisait partie d’elle-même, comme ses bras, ses jambes, sa tête. La surface des feuilles, d’ailleurs, était dotée du même réseau nerveux que le bout de ses doigts. Elles ressentaient les caresses, la douceur du pyjama, la température de l’eau, la sécheresse de l’air.
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Elle dansait, une danse sauvage. La plante de ses pieds frappait les flaques comme la peau tendue des tambours. Elle chantait, un chant farouche sorti du fond des âges, qui se mêlait aux échos du tonnerre. Elle tapait dans ses mains, sur ses cuisses, toujours plus fort, au fur et à mesure que les ruisseaux de pluie qui l’envahissaient devenaient fleuves, au fur et à mesure que les fleuves s’enhardissaient en océans indomptables, soulevés de vents énormes et de vagues géantes. Julia devenait eau. Son corps devenait terre. Son rosier était forêt.
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A l'école des bancs de bois et des craies de couleurs, elle préférait l'école de la vie, l'école des jardins, des plantes cultivées et des plantes sauvages, des arbres bombés de sève et des fleurs éblouissantes de lumière.
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Elle dansait, une danse sauvage. La plante de ses pieds frappait les flaques comme la peau tendue des tambours. Elle chantait, un chant farouche sorti du fond des âges, qui se mêlait aux échos du tonnerre. Elle tapait dans ses mains, sur ses cuisses, toujours plus fort, au fur et à mesure que les ruisseaux de pluie qui l’envahissaient devenaient fleuves, au fur et à mesure que les fleuves s’enhardissaient en océans indomptables, soulevés de vents énormes et de vagues géantes. Julia devenait eau. Son corps devenait terre. Son rosier était forêt.
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Du plus loin que je me souvienne, le Dniepr, si bleu, berce mes jours. Je ferme les paupières, jusqu’à ce que la clarté ne soit plus qu’un fil, distillé par mes cils, un trait de lumière transparente, dans laquelle je me vois, toute petite, les joues bien rouges, courir sur les rives pâles du fleuve, les pieds piqués par la morsure glacée du sable. L’eau énorme s’étirait sans fin, immense, à peine ridée par les souffles du Nord, et les voiles blanches, minuscules, immobiles sous la barre du ciel, s’amusaient à me faire croire que je voyais la mer.
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Elle avait compris, avec le temps, que l’image de son rosier, fugace, traversait l’esprit des gens comme un rêve doux, une illusion pleine de soleil, en laissant sur leurs lèvres des sourires enchantés. Elle avait ce don créateur de vie, qui ressuscitait les arbres morts et les fleurs fanées, illuminait les regards et attendrissait les cœurs les plus durs. Son seul regret était de constater qu’elle n’avait pas d’emprise sur sa propre famille.
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Julia naquit dans un grand rire.
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La route était douce. Un peu étroite, mais qu’importe. La mère et la fille souriaient du bonheur simple d’être là, ensemble, pour ces petits riens de la vie, qui sonnent comme des trésors.
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Alors, Julia se réchauffait dans les câlins du soleil, s’ouvrait dans les baisers des brises d’été et des vents d’hiver, respirait l’humidité des pluies tièdes du printemps et s’ébrouait sous les rincées de l’automne.
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Julia se demandait, elle, si, adulte, elle serait ainsi, ayant oublié toutes les possibilités de l’enfance. La magie de la vie, des êtres et des choses. La force qui est en chacun de nous, qu’il faut savoir appeler du plus profond du cœur pour ouvrir des rivières dans la montagne, des soleils dans l’hiver et des sourires dans les visages les plus tristes.
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Au fil des semaines, comme une plante vivace s'armant de patience pour planter ses racines dans une terre rocailleuse, Julia s'ancrait dans sa vie d'écolière, imposant sa loi à ses ainés.
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Frédéric Doillon
Elle dansait, une danse sauvage. La plante de ses pieds frappait les flaques comme la peau tendue des tambours. Elle chantait, un chant farouche sorti du fond des âges, qui se mêlait aux échos du tonnerre. Elle tapait dans ses mains, sur ses cuisses, toujours plus fort, au fur et à mesure que les ruisseaux de pluie qui l’envahissaient devenaient fleuves, au fur et à mesure que les fleuves s’enhardissaient en océans indomptables, soulevés de vents énormes et de vagues géantes. Julia devenait eau. Son corps devenait terre. Son rosier était forêt.
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