Comme l'etxe (la maison basque), la « case »béarnaise fonde l'identité de la famille et sa continuité à travers le temps. Les patronymes comme Lacaze, Cazenave, Casassus ou Bonnecaze, très courant dans cette région, prouvent la primauté de cette référence : la maison d'abord, l'individu ensuite. Cette situation était entérinée par le système politique, basé sur une assemblée des chefs de famille, paysans-propriétaires qui dirigeaient la « besiau » (communauté). Sans atteindre la dimension métaphysique et mythologique de l'etxe, la « case » était donc le principal facteur déterminant de la hiérarchie sociale, transmise avec l'ensemble des terres à l'aîné, tandis que les cadets n'avaient le choix qu'entre une vie de servitude, un mariage avantageux ou le départ vers des terres lointaines.
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Il ne faut pas trop se fier à son air de gros nounours, affectueux et docile. Le patou (ou « grand chien de montagne des Pyrénées ») est un chien très puissant, imprévisible et parfois violent. Au Moyen-Age, ces descendants du dogue du Tibet accompagnaient les hommes à la guerre. Ils furent les plus courageux défenseurs des troupeaux contre le loup et l'ours, et ils protégeaient les demeures contre les bandits de grand chemin. Mieux vaut ainsi ne pas s'aventurer trop près d'un lieu surveillé par ce redoutable cerbère. Si le patou a besoin d'autorité, son dressage reste limité, et n’empêche pas ses fugues régulières. L'animal aime l'espace et la liberté, il devient rapidement insupportable dans un appartement ou une maison de banlieue. Malgré ces contraintes, l'élevage du patou est en plein essor...
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Le village de Gavarnie (177 hab.) est un des plus élevés de la région. Il doit son essor aux relations privilégiées avec l'Espagne par le port de Gavarnie, dit aussi de Boucharo, et au pèlerinage de Saint-Jacques. Son église, ancienne chapelle de l'hospice, abrite une belle statue de la vierge du XIVe siècle, munie d'une gourde pour désaltérer le pèlerin.
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