Choukri la regarde se préparer. Incapable de la retenir. Il la connaît, elle est têtue, sa Didi. Quoi qu'il dise, elle ira. Avec tout l'amour du monde, sans penser à mal, sans vouloir le blesser, elle s'arrachera à ses bras. Parce qu'elle doit essayer. C'est tout. Ce n'est pas même un choix. La montagne l'attend.
Elle revoit son visage triste ce matin. Sur le pas de leur maison, il l’a serrée dans ses bras, a posé ses grosses mains sur ses petites épaules, a soupiré et tenté de sourire. « Yallah, ma fille, Rapporte-moi ce que je n’ai pas su te donner. »
Mais là, au sommet de son Toubkal, elle avait laissé échapper ses souvenirs. Pour qu’ils s’éloignent avec le vent.