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Critiques de Frédéric Le Moal (8)
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Les hommes de Mussolini

L’avant-propos “Les apôtres du nouveau dieu de l’Italie”, de ce livre est extrêmement intéressant en ce sens qu’il en donne une synthèse qui l’éclaire.

Nous y trouvons au centre Mussolini, un homme que ses adjoints admirent, qu’ils sont fiers de côtoyer. Cet homme, au gré des événements, les nomme, les démet, leur offre à nouveau une position; il n’a parfois que du mépris pour eux, et joue avec leurs dissensions ou haines entre eux. L’auteur nous amène à comprendre comment le 24 juillet 1943, ces disciples ont pu néanmoins provoquer sa chute.

Cet avant-propos s’attache ensuite à décrire ces principaux « apôtres » : Dino Grandi, Roberto Farinacci, Italo Balbo, Constanzo et Galeazzo Ciano, Achille Starace, etc

Quinze dignitaires sont présentés par l’auteur, et il le fait en suscitant notre intérêt, décrivant leur parcours, leurs idées, leur attachement au fascisme ou au Duce, leur anticléricalisme ou leur attachement à la religion, leur opposition ou leur fidélité à la royauté. - le rôle et le caractère de Victor-Emlanuel III est souligné également.

Ce fut une découverte pour moi, plusieurs de ces hommes ne m’étaient pas connus.

L’auteur insiste à travers ces pages sur le Duce lui-même, sur ses erreurs militaires, et sur son assujettissement progressif à Hitler, tout en ne faisant pas l’amalgame du fascisme avec le nazisme.
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Histoire du fascisme

Frédéric Le Moal nous propose un ouvrage très complet sur le fascisme, qui avec le communisme, fut une idéologie qui, dans les années vingt, trente et quarante souleva l'enthousiasme de millions de personnes.



Le premier mérite de l'auteur est de mettre en relief les origines du fascisme, l'aspect révolutionnaire de cette idéologie et les points communs avec sa rivale, le communisme.



Le fascisme prend racine dans le siècle des Lumières et dans la Révolution française, ainsi que dans le socialisme. Et oui, que de points communs entre la Révolution française qui voulait comme la révolution fasciste, régénérer l'homme, créer un homme nouveau...Citations à l'appui, nous découvrons les parallèles existant par exemple entre les discours de Robespierre et ceux de Mussolini.



Les points communs avec le communisme sont également évoqués : antiparlementarisme, anticapitalisme et haine du conservatisme.



Le second mérite de Frédéric Le Moal réside dans la très précise description des différents courants du Parti National Fasciste italien.



En effet, le fascisme italien n'est pas un bloc idéologique monolithique : différents courants politiques se côtoyaient, s'affrontaient. Au moment où Mussolini conforte son pouvoir, il souhaite amener à lui les politiciens qui avaient plus ou moins d'animosité à l'égard du fascisme. Il exige donc du parti fasciste l'arrêt des violences de rue et de l'agitation, il veut la normalisation. Il repousse donc les réformes, attendues par les plus extrémistes de ses partisans, à un avenir lointain.



L'auteur évoque les fascistes modérés compatibles avec le parlementarisme, les fascistes "sociaux" qui exigent le renversement du capitalisme et les fascistes purs et durs (influencés par l'Allemagne nazie à partir de 1933), comme Farinacci important leader fasciste.

Mussolini a donc à combattre, dans son propre parti, ses contradicteurs.



L'auteur souligne également que le fascisme italien ne pratique pas une violence systématique à l'égard de ses adversaire politiques. Il fait une comparaison de la violence d'Etat d'Hitler et de Staline avec la répression du régime mussolinien qui se limitait quasiment toujours à un exil forcé à l'étranger ou à une résidence surveillée dans des lieux éloignés et défavorisés de la péninsule italienne.



Troisième mérite de cet ouvrage : la description des plus précises du processus de fascisation du peuple italien socialement, politiquement, culturellement et artistiquement.

Les rapports de Mussolini avec le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, sont finement analysés.



Quatrième mérite : des pages passionnantes sur le déclin de Mussolini, causé principalement par sa folle décision de se lancer dans la Seconde guerre mondiale aux côtés d'Hitler, sur la perte de confiance d'une partie des chefs du fascisme qui déposent Mussolini le 25 juillet 1943 et sur le roi Victor-Emmanuel III qui le fait arrêter.



Ensuite c'est la délivrance par un commando SS, son ignominieux gouvernement de la République Sociale Italienne de Salo qui laisse une traînée de sang dans l'histoire de l'Italie. Mussolini ne sera plus que le pantin des nazis, puis c'est la fin et l'exposition de son cadavre à Milan.



Un livre passionnant, édifiant et glaçant.
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Histoire du fascisme

Frédéric Le Moal est docteur en histoire, Paris IV-Sorbonne, et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr. Il enseigne également à l’Institut Albert le Grand. Il a déjà publié chez Perrin, Victor-Emmanuel III, Un roi face à Mussolini, Le Vatican face aux dictatures 1917-1989. Avec son dernier ouvrage, intitulé Histoire du fascisme, l’auteur porte un regard pertinent et lucide sur cette idéologie qualifiée, à raison, de « totalitaire ». Concrètement, il étudie sa genèse, son évolution, sa doctrine, sa principale figure de proue à savoir Benito Mussolini, son fonctionnement et sa fin…



D’emblée, l’auteur veut répondre à cette question : qu’est-ce que le fascisme ? En effet, avant toute tentative d’explication, il convient de toujours définir correctement son sujet d’étude. Voici ce que nous pouvons lire dès les premières lignes : « cette question a hanté les contemporains et continue d’alimenter les interrogations comme les recherches des historiens. Depuis son apparition en 1919, le fascisme entretient un impénétrable mystère sur sa véritable nature ».



Pourquoi existe-t-il une apparente difficulté à le décrypter ? Le Moal pose le constat suivant : « l’historiographie marxiste et ses héritiers ont imposé pendant des décennies, sur ce problème comme sur bien d’autres, leur grille d’interprétation. Ils réduisaient le fascisme à l’expression d’une résistance des classes possédantes utilisant au début des années 1920 une bande de voyous armés de gourdins pour préserver leur pouvoir et dominer les prolétaires ». L’auteur précise que « plusieurs historiens au premier rang desquels se trouve l’Italien Renzo De Felice - aujourd’hui célébré mais couvert d’injures dans les années 1960, faut-il le rappeler - ont remis en cause cette vision partisane et biaisée ».



Après avoir dénoncé l’imposture de l’examen marxiste à l’endroit du fascisme, l’auteur poursuit son propos en répondant clairement à cette fameuse interrogation : qu’est-ce que le fascisme ? Voici ce qu’il écrit : « la meilleure manière de répondre à cette question serait d’abord de dire ce que ne fut pas le fascisme : une idéologie conservatrice et encore moins réactionnaire, un hériter de la contre-révolution et de son immobilisme ». Il continue de cette manière : « bien au contraire, le fascisme fut une révolution sociale, politique, culturelle et surtout anthropologique. C’est en partant de cette affirmation que s’articule la thèse de ce livre, ce qui nous conduira à établir un lien avec le socialisme, la Révolution française et même par certains côtés avec la philosophie des Lumières, hérédité que De Felice décela très tôt ». Cette définition nous l’estimons limpide et juste. De surcroît, elle confirme ce que nous avons toujours pensé : le fascisme est une idéologie moderniste bien éloignée de la pensée classique.



Rien d’étonnant donc à classer le fascisme à l’opposé du traditionalisme politique que nous défendons, car « si le fascisme incarnait un refus, ce ne fut certes pas celui de la modernité, comme maints historiens l’ont affirmé et continuent de le faire, mais d’une modernité, celle se rattachant au rationalisme, au libéralisme et à la démocratie. Il se présenta comme l’expression d’une modernité alternative, selon l’heureuse expression de l’historien Emilio Gentile ». Le fascisme ne peut être perçu comme une pensée respectueuse du passé et des traditions. Effectivement, Le Moal le dit de manière explicite : « oublier que le fascisme constitua une manifestation du rejet des traditions, si caractéristique du XXème siècle, revient à passer à côté de l’essence de ce phénomène politique majeur ». Cela ne nous a jamais échappé.



Le Moal énonce à l’endroit du fascisme une vérité bien souvent occultée. Les historiens et politologues officiels, comprendre institutionnels, ont très souvent tendance à le classer à droite : quel énorme mensonge. L’auteur stipule que « le fascisme appartient à l’univers politique et culturel de la gauche révolutionnaire, par son culte du progrès, sa tentation démiurgique, son aspiration à transformer l’homme, par son anticléricalisme, par son républicanisme, par sa volonté de dépasser le capitalisme et de soumettre l’économie à la politique, par ses combats culturels au service d’un remodelage de l’individu ». Il déclare également que « l’antibolchevisme ne doit pas faire illusion et le rejeter dans la droite étroitement réactionnaire ». Il ne viendrait pas à l’idée d’une personne raisonnable de classer Staline ou même Trotsky à droite, car les staliniens ont combattu les trotskistes et inversement…



La première difficulté pour saisir clairement le fascisme : s’écarter des analyses tronquées produites par les marxistes. La deuxième demeure de combattre la vision historique officielle qui range le fascisme à droite, alors qu’il s’agit d’un mouvement politique dont les fondamentaux sont intrinsèquement à et de gauche. Le troisième obstacle à surmonter est le suivant : « on reconnaîtra toutefois que l’absence d’un corps idéologique clair brouilla et continue de brouiller les cartes, faisant du fascisme un kaléidoscope où plusieurs courants doctrinaux, parfois antagonistes, cohabitaient tant bien que mal. Ajoutons pour être complet que l’histoire du régime ne demeura ni monolithique ni linéaire mais connut au contraire une sorte de crescendo caractéristique de tous les totalitarismes ». Le Moal contourne avec brio cette complication, en étant à la fois éloigné des partis pris idéologiques de certains mais proche de la réalité historique par l’étude minutieuse des sources.



Le fascisme a souvent été considéré comme quelque chose de non sérieux, notamment sur le plan intellectuel. Le Moal remarque que « malgré sa dureté, le fascisme suscita de nombreux ricanements, y compris à l’époque de sa gloire. Mussolini n’était-il pas présenté comme un César de Carnaval ? »



Le péché originel, sur le plan doctrinal, du fascisme tient au fait « que l’idée de l’unité nationale y fut introduite par la Révolution française et par Napoléon Bonaparte. Dès l’origine, l’identité italienne était indissociable des idées révolutionnaires ». Par essence et par leurs actions, les révolutions de 1789 et de 1793 en France représentent l’expression même du modernisme idéologique. Il n’étonnera personne que les sociétés secrètes en Italie, Charbonnerie et Franc-maçonnerie, aient joyeusement participé au « combat révolutionnaire et patriote ».



Comme chacun sait, Mussolini fut un fervent socialiste et surtout un haut cadre du Parti Socialiste Italien. Ce qu’on sait moins : « Mussolini fut fasciné par Nietzsche et Sorel, ardents zélateurs d’un pétrissage de l’âme humaine, mais aussi pour les théories de Darwin. Dans sa jeunesse, Mussolini était un lecteur attentif de l’oeuvre du savant anglais, et comme bon nombre de marxistes, il intégrait la lutte des classes dans le combat général pour l’existence au sein des espèces et la marche du progrès. Le darwinisme social faisait ainsi le lien entre la philosophie des Lumières qui coupa l’homme de sa création divine et les théories racistes auxquelles le fascisme n’échappera pas ».



Avant la Grande Guerre, Le Moal dit clairement que « Mussolini demeurait un militant socialiste internationaliste et très antimilitariste ». Il affirmait alors : « le drapeau national est pour nous un chiffon à planter dans le fumier. Il n’existe que deux patries au monde : celle des exploités et de l’autre des exploiteurs ». Encore une fois, l’influence du marxisme dans le domaine des idées se montre désastreuse. Après 1918, Mussolini abandonne rapidement son pacifisme mais son idéologie de gauche ne le quittera jamais, même au plus fort de la tempête, comme le prouve parfaitement l’auteur. Alors que tout s’écroule autour de lui après les premiers grands déboires de l’Axe, il trouve le temps de fonder l’éphémère République Sociale Italienne pour « renouer avec l’idéal fasciste des premières années ». Toute sa vie, Mussolini fut républicain et socialiste.



Mussolini, représentant majeur du fascisme, ne peut donc être considéré comme un homme de droite. Bien au contraire, il se place littéralement dans le camp révolutionnaire : « moi je vous dis que le devoir du socialisme est d’ébranler cette Italie des prêtres, des triplicistes et des monarchistes ». Mussolini avait même été plus loin contre la religion ancestrale : « nous sommes résolument antichrétiens et nous considérons le christianisme comme un stigmate immortel de l’opprobre de l’humanité ». Ce n’est pas pour rien que le Pape Pie XI dans son encyclique, écrite en italien et non en latin Non abbiamo bisogno (Nous n’avons pas besoin) datée du 5 juillet 1931, « dénonçait les prétentions monopolistiques de l’Etat sur l’éducation des jeunes, mais il allait plus loin en s’attaquant à l’idéologie du fascisme qu’il présentait comme une statolâtrie païenne ».



Les liens intellectuels et doctrinaux du fascisme avec la Révolution - dite française - ne souffrent d’aucune ambiguïté. A l’image des grands ancêtres, les fascistes aussi changèrent le calendrier. Le Moal expose l’idée suivante : « la mise en place du calendrier fasciste marquait la filiation directe avec la Révolution française et l’oeuvre de Fabre d’Eglantine. Elle illustrait leur commune volonté de rompre avec le temps et d’inscrire l’homme dans un environnement complètement nouveau, en dehors des racines chrétiennes du pays. Dès 1925, Mussuloni rajoute sur le calendrier la date suivante : 1er an de l’ère fasciste ». Du passé faisons table rase…



Cependant « le fascisme ne peut se résumer à du mussolinisme », mais les deux courants, pour les raisons expliquées plus haut, appartiennent au même camp : celui de la gauche. Une fois arrivé au pouvoir en 1924, il est intéressant de lire que le fascisme « croisa le fer contre la mafia sicilienne. Le régime s’engagea contre la franc-maçonnerie. Cela pouvait paraître curieux quand on connaît le soutien qu’apporta la Grande Loge d’Italie à Mussolini lors de la marche sur Rome ».



Les historiens parlent souvent d’un totalitarisme inachevé en Italie. L’explication est connue mais souvent passée sous silence. Le Moal la donne : « Mussolini, en acceptant du roi la charge de président du Conseil, s’était lui-même placé dans les mailles de la monarchie dont il ne se libéra jamais complètement. L’institution, aussi faible fût-elle, préserva l’Etat de la fascisation totale et au bout du compte gagna le bras de fer ».



Le Moal nous délivre des analyses pointues et lucides, sans jamais céder aux appréciations malveillantes dénuées de fondements historiques. Les sources se montrent nombreuses, variées et permettent de bien comprendre la nature réelle du fascisme. Fin pédagogue et servi par une belle plume, il explique bien que la violence fasciste exprimée contre cette société tant décriée ne fut pas accomplie au nom du passé, des traditions et de la recherche d’un âge d’or perdu, mais qu’elle reposait sur la volonté finale de construire une société et un homme nouveaux. Chimère qui remonte hélas à l’aube de l’humanité…



De la prise de pouvoir de Mussolini à la farouche radicalisation de la République de Salò, en passant par l’étude de la politique fasciste avec ses réussites et ses échecs, l’auteur dresse un portrait complet de cette idéologie moderniste et révolutionnaire qui échoua. Comme Le Moal l’annonce : « Ecrire l’histoire du fascisme, c’est finalement faire le récit d’une révolution avortée ».







Franck Abed
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La Serbie du martyre à la victoire 1914-1918

Voilà un type d'ouvrage que j'aimerai trouver plus souvent. Il possède beaucoup de qualités que je vais énumérer de façon certainement incomplète si pas incorrecte:



1 - Il traite d'un sujet important mais totalement oublié.

2 - C'est une magistrale synthèse des événements traités.

aucune digression, des faits, des faits et encore des faits.

des phrases justes, bien calibrées, à la syntaxe parfaites sans préposition qui se perdent.

3 - Une clarté de pensé bien organisée, judicieusement hiérarchisée et facile d'accès.

4 - Il évite les écueils propres aux ouvrages historiques: pas d'énumération accablantes de noms de villes occupées par des troupes aux appellations minéralogiques, propose des points de vues variés sur les événements, citation des sources (impressionnantes) sans nuire à la syntaxe ...



Seul bémol au tableau, car il en faut un, l'indigence des cartes. A ce demander pourquoi en France on s'obstine à maintenir des modules de géographie dans les cours d'histoire si c'est pour avoir à chaque fois une pénurie de carte dans un bouquin d'histoire. OK, on n'a qu'à avoir son atlas sous le coude. Mais tout de même je trouve cela agaçant.



Mais bon, là n'est pas le propos. Ce livre est en tout point passionnant en dépit d'un sujet non seulement abscons mais difficile dans la mesure les soubresauts de ce qu'il traite impact notre univers quotidien que se soit sur la néo-balkanisation qui fait suite à l'effondrement de l'union soviétique, que des modalités de constituer des entités pan-culturelles ou pan-nationales comme l'union Européenne.



Le livre est découpé en trois grosses parties, chacune en plusieurs chapitre. Chaque chapitre traite d'un aspect du sujet et est découpé en paragraphe successif indiquant l'idée exposée. C'est clair, concis, net et précis.



La première partie traite de la période des deux guerres balkaniques de 1912 et 1913 qui précèdent la grande guerre, des raisons de cette dernière, du rôle centrale de la Serbie dans son déclenchement et des premières campagnes victorieuses jusqu'à la débâcle de 1915.



La dernière traite de la campagne victorieuse de 1918 et de la mise en place du futur état Yougoslave.



Entre ces deux moments fort tout à fait intéressants et bien narrés, une grosse partie traite des luttes de pouvoir et des évolutions des mentalités de l'entente vis à vis des Serbes sur fond de rétablissement de leur armée à Corfou puis à Salonique.

Bien que la plus indigeste des trois parties, elle n'en ait pas moins intéressantes. L'auteur met bien en avant les tractations et les influences des différents protagonistes dans des événements qui souvent les dépassent, la course effrénée de certains d'entre eux (au premier rang desquels se trouvent le prince héritier Alexandre et le chef du cabinet Pasic) pour ne jamais être rattrapé par eux.



De toute manière, tout au long du livre, l'auteur sait nous faire assister aux diverses tractations, aux choix parfois difficiles et au retournements si pas de veste au moins aux évolutions des acteurs.



Pour faire bref en deux mots comme en cent, un type de livre qu'on aimerai lire plus souvent.
Lien : http://vicissitudesludiques...
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Pie XII : Un pape pour la France

Il a été publié un grand nombre d'ouvrages sur l'attitude de Pie XII durant la Seconde guerre mondiale.

Frédéric le Moal, spécialiste des Balkans et de l'Italie (surtout à l'époque fasciste) en consacre un à la France et Pie XII, et, plus précisément encore, au conclave qui vit en mars 1939 l'élection de ce dernier. le livre parle également du prédécesseur et mentor de Pie XII , à savoir Pie XI. le pontificat de ce dernier a vu le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège après la rupture de 1905 due à la loi de séparation des Églises et de l'État et l'abrogation de fait du Concordat plus de cent ans après sa signature, en 1801.

Le conclave de mars 1939 fut un des plus courts de l'histoire, 2 jours seulement. L'auteur montre bien l'ensemble des tensions diplomatiques dans lesquelles étaient pris le Saint-Siège avec la montée du nazisme en Allemagne et celle du fascisme en Italie. Pie XI a gardé jusqu'au bout une attitude critique intransigeante et, à sa mort, un certain nombre de cardinaux souhaitaient un pape plus diplomate. Les cardinaux français avaient un fort penchant pour le cardinal Eugenio Pacelli qui était le secrétaire d'État de Pie XI depuis 1930. Ses deux venues en France, en 1935 à Lourdes et en 1937 à Lisieux et Paris, avaient été un vrai triomphe. Leur voeu fut exaucé. Alors la joie fut alors grand à tous les niveaux dans la République française mais retomba aussi assez vite car, en quelques mois, voire quelques semaines, beaucoup de voix dans notre pays s'élevèrent pour critiquer l'attitude du nouvel élu, jugée pas assez offensive face aux totalitarismes naissants, et, en particulier, trop dépendant de la politique italienne.

Le livre s'arrête avec le début de la guerre, à la fin de l'été 1939 !

L'auteur s'est appuyé sur de nombreuses archives. Son ouvrage se lit facilement. Il présente un moment important de l'histoire mondiale et de L'Église.

Pie XII fut accusé d'une attitude trop passive durant la Seconde guerre mondiale. Selon l'auteur ces accusations sont injustes. Pour lui ce pape fut un homme prudent, car son action se préoccupe des éventuelles conséquences, et cohérent.

Enfin ce livre nous montre que Pie XII ne fut pas le candidat de l'Allemagne nazie ou de l'Italie fasciste.

Je remercie Babelio et les Éditions du Cerf de m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.
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Pie XII : Un pape pour la France

Je remercie Babelio et les éditions du Cerf pour l'envoi de cet essai dans le cadre de la masse critique non fiction.



Pie XII, un pape pour la France est un ouvrage intéressant qui m'a montré à quel point l'élection du Pape était très politique et pas forcément aussi religieux que je le pensais, car il ne faut oublier qu'en plus d'être le chef de l'Eglise catholique, le Saint Père est également le président du Vatican et en temps de guerre comme sous le règle de Pie XII, il est primordial d'avoir un Pape du bon côté de la tranchée.



C'est un essai accessible même s'il m'a manqué des connaissances sur certains contextes comme les relations délicates entre le Vatican et l'Italie ou des noms d'hommes politiques français que je ne connaissais pas du tout.



Si vous êtes intéressés par la seconde guerre mondiale et par la papauté, je vous conseille Pie XII, un Pape pour la France
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La Serbie du martyre à la victoire 1914-1918

La Serbie, ce petit pays si mal connu, dans la tourmente de la Grande Guerre.



Les Balkans. Poudrière instable de l’Europe à travers les siècles y compris au 21ème…



La Serbie, en ce début de 20ème siècle, est un petit pays de moins de 4 millions d’habitants en 1912. Le conflit mondial (la défense du territoire, une dure occupation et la reconquête) va provoquer la perte de 1.250.000 serbes, militaires et civils… Près d’un tiers de la population. Je pense qu’il s’agit bien là du record absolu de ce conflit, pourtant terrible par ailleurs.



N’oublions pas également que ce sont les tensions de voisinage entre l’empire austro-hongrois et le royaume de Serbie qui vont mettre le feu à la poudrière à Sarajevo en juin 1914…



Frédéric Le Moal, enseignant-chercheur, nous propose une analyse très fine de la Serbie et des Balkans au début du XXème siècle.



Il nous présente, avec talent et force sources, les origines du conflit, les premières victoires serbes, la catastrophe de l’hiver 1915, la terrible retraite d’Albanie et la reconstitution de l’armé à Corfoue et la reconquête finale en 1918.



Au delà du simple suivi des affaires militaires, Frédéric Le Moal m’a également apporté un éclairage très instructif sur les dimensions politiques du conflit: les différents courants politiques en Serbie, le panserbisme, le panslavisme. Il démontre que les événements militaires et diplomatiques ont provoqué le développement du fait yougoslave qui verra après guerre la construction d’un état des serbes, des croates et des slovènes qui allait devenir la Yougoslavie avec la Serbie comme leader.



C’est d’ailleurs cette dimension de l’ouvrage qui permet de bien mieux comprendre les oppositions apparues lors du second conflit mondial ainsi que l’éclatement de la Yougoslavie consécutivement la disparition du Maréchal Tito.



Nous avons donc là un ouvrage déterminant pour la compréhension des faits et des enjeux géopolitiques dans cette région troublée d’une Europe désormais bien assoupie.



255 pages avec une bibliographie bien riche aux éditions 14-18 en 2008.



Je soulignerai encore qu’il s’agit d’une belle initiative des éditions 14-18 qui signent régulièrement de bons auteurs sur leur période de prédilection.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Pie XII : Un pape pour la France

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une édition Masse Critique de Babelio, et je suis ravie d'avoir été choisie car ce fut une très belle découverte, celle d'un homme complexe et dont la vie a marquée l'histoire, un grand bravo à Frédéric Le Moal pour avoir raconté cette histoire et ce chemin de vie et de foi.
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