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Citations de Frédéric Somon (32)


"La région de la Dombes était recouverte d'un épais brouillard qui donnait au paysage d'étranges formes fantasmagoriques. Des nuées grisâtres et amorphes montaient des eaux dormantes comme un gaz dense enveloppant les arbres et les chemins en les privant de leurs contours familiers. En se confondant ainsi aux eaux noirâtres des étangs, le brouillard pouvait inviter à une certaine rêverie pour les plus romanesques, mais certainement plus au cauchemar."

Frédéric Somon

Quand la Dombes Tue

Éditions Mini+

Page. 63
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Le retraité éclata de rire tout en s'affairant devant son four où il mit son plat à gratiner. Il réservait encore à son hôte une surprise puisqu'il lui avait pâtissé une spécialité régionale avec un pâté de la vogue qui, comme son nom ne l'indiquait pas, n'était pas une charcuterie, mais un dessert qui ressemblait à un clafoutis aux poires. Ce dessert était traditionnellement fabriqué par les conscrits de l'année qui visitaient ensuite les maisons des villages où, en échange d'un bout de pâté, on leur servait à boire. Beaucoup ne parvenaient pas à finir la tournée et s'endormaient, ronds comme des queues de pelle, dans le premier tas de foin.
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Prologue

Prisonnière d'un tombeau dont elle avait si souvent exploré les moindres recoins, elle fut brusquement réveillée. Était-ce une déflagration ou l'une de ces régulières hallucinations qui venaient la hanter pour l'entraîner encore plus profondément dans la schizophrénie ? Habituée aux terreurs nocturnes qui perturbaient presque toutes ses nuits, instinctivement elle comprit qu'il se passait quelque chose d'anormal dans la maison.
Seul, prisonnière des odeurs nauséabondes d'humidité, ,de moisissures, de terre battue, d'excréments et d'urines stagnantes, elle puisa désespérément dans ses dernières forces pour calmer les violents spasmes qui secouaient son corps meurtri par des années de privations. Au-dessus d'elle, un monde oublié, l'inconnu, avec cette zone d'ombre si redoutée, mais peut-être porteuse du seul espoir qui la nourrissait encore : la délivrance.
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En quittant l'église, ce ne fut pas Dieu qu'elle trouva sur son chemin, mais le diable personnifié et elle en tomba follement amoureuse. [...] Ils étaient jeunes et rêvaient de liberté, mais elle aimait Dieu et lui le Diable, alors, pour la convaincre et lui prouver son amour, il allait commettre l'irréparable, et tant pis pour Beaupré. « Le noir et le rouge ne s'épousent-ils pas ? » chantait le grand Jacques.
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C'est en sursaut qu'il bondit hors du lit, réveillé par le téléphone de service qui hurlait à l'autre bout de l'appartement. Combien de temps avait-il dormi ? L'heure lui sauta au visage comme pour lui rappeler une nuit bien trop courte. 05:23 ! « Merde. Fait chier ! Pour une fois que je dormais bien ».
_ Allo ! Dominique ! Je ne te réveilles pas ?
_ Non... Penses-tu, je faisais des mots croisés !
_ Désolé mon vieux ! Mais on a un nouveau cadavre sur les bras !
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En prenant contact avec Corinne, l'homme avait avancé un pion sur l'échiquier de la peur.
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Cette nuit, la Dombes avait encore tué. L'empreinte de l'assassin était là. À qui saurait la trouver et la déchiffrer. Même secteur géographique, même type de victime et surtout même mise en scène, strictement identique, au centimètre près.
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La Dombes et ses mille étangs. Régulièrement coiffée d'un épais brouillard qui semblait s'échapper des eaux dormantes, une brume épaisse enveloppait les arbres, les bosquets et les chemins forestiers en les privant de leur contours familiers. Ainsi, en se fondant aux eaux noirâtres des étangs, le brouillard invitait à une rêverie romanesque, mais, dès la noirceur de la nuit venue, celle-ci plongeait les bois dans une ambiance presque fantasmagorique. Et, alors que le jour se faisait encore paresseux, la Dombes, entre chien et loup, offrait alors des conditions d'invisibilité idéales pour tous les êtres malfaisants. C'est ici, au milieu de nulle part, que trois adolescentes avaient été abandonnées.
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Il était un prédateur et, comme tous les prédateurs, dès qu'il avait repéré une proie, il ne la lâchait plus. Et le hasard, encore et toujours lui, avait très bien fait les choses. L'adolescente habitait suffisament loin du collège pour lui permettre de la surprendre sur son itinéraire habituel et, comme elle était toujours seule et qu'elle n'était pas demi-pensionnaire, il disposait de quatre véritable opportunités pour agir.
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_ « Dominique, regarde ! Tu vois ce que j'ai dessiné ?
_ Ouais. L'étang, si le haricot que tu as dessiné le représente bien, est ici, avec des traits hachurés, je suppose que c'est le bois et les cinq points sont les arbres !
_ D'accord, mais plus précisément, tu ne remarques rien ?
_ Non !
_ Et si je relie les cinq points entre eux, que vois-tu ?
_ On dirait une figure géométrique ! Enfin, grosso modo !
_ Tu as raison. C'est un pentagramme et même un pentagramme inversé avec la pointe en bas !
_ Ouais, bien vu. Je n'aime pas trop ça ! 666 ! C'est le nombre du Diable, si je ne me trompe pas. Les croix inversées et tout le reste, ça pue un truc pas très catholique !
_ Il va falloir tirer tout ça au clair. Moi, tout ce qui touche au diable, aux démobs et à la sorcellerie, je ne suis pas trop client. Le satanisme, ça me fout la trouille !
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Deschamps jubilait devant l’intérêt croissant des policiers. Il pouvait porter le coup décisif, celui qui allait fatalement les obliger à se questionner et à se remettre en question sur leurs propres dossiers.
 - A Chassieu, il est allé sur la tombe de Cindy Durieux.
Le coup avait porté. Les policiers s’étaient soudainement redressés sur leur chaise, très attentifs aux propos du gendarme ?
 - A Lyon c’était sur celle de Léa Chataignier
 - Oh putain de merde, s’écria un policier. Vous êtes certain de ce que vous dites ?
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_ On n'a pas pris de pelle !
_ On se servira de la pince du père Adam !
_ La pince du père Adam ? C'est quoi comme truc ?
_ Tes mains couillons ! Juste tes mains. Adam... Adam et Ève. Le jardin d'Éden, la création du monde, enfin JB ! »
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L'esprit des Lumières avait décidément encore beaucoup de chemin à parcourir pour éclairer tous les hommes et peut-être même qu'il commençait inexorablement à décliner !
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- Un directeur d’enquête doit impérativement assister à l’autopsie !
- Mais il y a déjà les techniciens en identification criminelle de la brigade de recherches qui y seront.
- Ne discutez pas. C’est un ordre ! vous êtes le directeur d’enquête et, en cette qualité, vous devez impérativement assister à l’autopsie. Souvenez-vous en et croyez-moi sur parole, vous apprendrez beaucoup sur la médecine légale qui sera souvent un partenaire indispensable pour vos enquêtes.
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Très bon polar un vrai page turner
Des jeunes filles qui disparaissent et qu'on retrouvent mortes dans les bois
Un homme qu'on retrouve mort dans une cabane en forêt
Deux jeunes délinquants qui à peine sortis de prison volent et tuent
Des enquêtes qui se rejoignent
Des rebondissements des pistes qui tombent à l'eau et une fin magistrale
D'ailleurs je vais de ce pas lire la suite
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La vie était belle pour le jeune homme, même si, parfois, il devait fermer les yeux pour puiser dans son imaginaire une motivation suffisamment puissante, afin de satisfaire les caprices et exigences d’une sexagénaire défraîchie à qui d’innombrables opérations de chirurgie esthétique n’avaient pas suffi à effacer les marques du temps. Mais pour atteindre son rêve, cette ambition suprême ; celle de retrouver Clémence, il était prêt à tout.
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Un jour, par l’entremise d’une nouvelle conquête, il fit la connaissance d’une jeune Croate prénommée Anica qui avait épousé, quelques années plus tôt, un médecin issu d’une fortunée famille lyonnaise. La jeune femme au sourire carnassier le séduisit immédiatement, à tel point qu’il lui proposa de devenir son professeur privé et peut-être plus.
– Je veux absolument être votre professeur, lui avait-il dit intimidé. Et mes cours seront gratuits !
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Raphaël aurait voulu être militaire comme son aîné pour intégrer le bataillon de Joinville en qualité de sportif de haut niveau. Mais comme la conscription n’était plus obligatoire, il se contenta de son tennis, tapant de plus en plus fort et de plus en plus longtemps, contre la petite balle jaune jusqu’à enchaîner les records de vitesse sur les premières balles de service
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Il s’était pourtant toujours refusé à verser dans la paranoïa et n’avait jamais imaginé s’abaisser à vérifier l’emploi du temps, le sac à main ou la messagerie du téléphone de son épouse. Que s’était-il passé cette nuit-là ? Quelle mystérieuse force avait guidé sa main ? Peut-être, n’était-ce qu’une intuition qui l’avait envahi jusqu’à devenir cet indéfinissable mal-être qu’il ressentait plus douloureusement chaque nuit et que cette nuit-là, il avait été plus réceptif aux chuchotements de son pressentiment. Toujours est-il qu’il tenait en main ce qu’il n’aurait jamais voulu trouver. Là devant ses yeux, de l’écriture presque enfantine d’Anica, il en eut la nausée : « 15 heures – Le Lyon d’Or – chambre 510 ».
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Pierre-Antoine ne perdait rien du spectacle qu’offrait par l’entrebâillement de la porte de la salle de bains, son unique amour. Tout de la jeune femme exprimait la grâce et l’extrême féminité. Conscient que sa curiosité frisait le voyeurisme, il ne parvenait pour autant pas à détacher son regard du jeune corps finement musclé qu’un harmonieux hâle mettait en valeur. C’est précisément ce jour-là qu’il remarqua le soin minutieux qu’Anica accordait à l’entretien de son corps et ses gestes délicats et précis lors du maquillage des lèvres et des yeux.
– C’est le regard à la mode, mon chéri ! s’exclama-t-elle, surprenant le regard curieux de son mari. Ça s’appelle un « Smoky Eyes Taupe » ! Tu devrais t’intéresser à mes magazines de mode plutôt qu’à tes sempiternelles revues médicales !
– Anica ma chérie ! Dis-moi pour qui te fais-tu si belle ?
– Mais pour toi mon amour ! Uniquement pour toi ! N’es-tu pas heureux d’avoir une jolie femme et une épouse soignée toujours bien apprêtée, coiffée, maquillée et élégante ? Voudrais-tu me voir traîner toute la journée, en jogging et bigoudis sur la tête, comme toutes ces bonnes femmes qu’on voit trop souvent à la sortie des écoles maternelles ?
– Bien sûr que non. Je te taquine mon amour. Je t’aime !
– Moi aussi, je t’aime, espèce de vieux grincheux !
Pour autant ces belles paroles n’étaient pas pour le rassurer, tellement il la savait belle, désirable et attirante ayant eu l’occasion de le constater en maintes occasions. Même s’il en retirait parfois une certaine fierté, ça avait
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