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Citations de Frédéric Somon (34)


Il s’était pourtant toujours refusé à verser dans la paranoïa et n’avait jamais imaginé s’abaisser à vérifier l’emploi du temps, le sac à main ou la messagerie du téléphone de son épouse. Que s’était-il passé cette nuit-là ? Quelle mystérieuse force avait guidé sa main ? Peut-être, n’était-ce qu’une intuition qui l’avait envahi jusqu’à devenir cet indéfinissable mal-être qu’il ressentait plus douloureusement chaque nuit et que cette nuit-là, il avait été plus réceptif aux chuchotements de son pressentiment. Toujours est-il qu’il tenait en main ce qu’il n’aurait jamais voulu trouver. Là devant ses yeux, de l’écriture presque enfantine d’Anica, il en eut la nausée : « 15 heures – Le Lyon d’Or – chambre 510 ».
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Pierre-Antoine ne perdait rien du spectacle qu’offrait par l’entrebâillement de la porte de la salle de bains, son unique amour. Tout de la jeune femme exprimait la grâce et l’extrême féminité. Conscient que sa curiosité frisait le voyeurisme, il ne parvenait pour autant pas à détacher son regard du jeune corps finement musclé qu’un harmonieux hâle mettait en valeur. C’est précisément ce jour-là qu’il remarqua le soin minutieux qu’Anica accordait à l’entretien de son corps et ses gestes délicats et précis lors du maquillage des lèvres et des yeux.
– C’est le regard à la mode, mon chéri ! s’exclama-t-elle, surprenant le regard curieux de son mari. Ça s’appelle un « Smoky Eyes Taupe » ! Tu devrais t’intéresser à mes magazines de mode plutôt qu’à tes sempiternelles revues médicales !
– Anica ma chérie ! Dis-moi pour qui te fais-tu si belle ?
– Mais pour toi mon amour ! Uniquement pour toi ! N’es-tu pas heureux d’avoir une jolie femme et une épouse soignée toujours bien apprêtée, coiffée, maquillée et élégante ? Voudrais-tu me voir traîner toute la journée, en jogging et bigoudis sur la tête, comme toutes ces bonnes femmes qu’on voit trop souvent à la sortie des écoles maternelles ?
– Bien sûr que non. Je te taquine mon amour. Je t’aime !
– Moi aussi, je t’aime, espèce de vieux grincheux !
Pour autant ces belles paroles n’étaient pas pour le rassurer, tellement il la savait belle, désirable et attirante ayant eu l’occasion de le constater en maintes occasions. Même s’il en retirait parfois une certaine fierté, ça avait
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Construite au XIX° siècle, par son aïeul le visionnaire Robert Martin qui avait fait fortune dans la soie, l’imposante bâtisse se découvrait au bout d’une allée de chênes centenaires, en affichant sa belle façade en pierre qui s’élevait majestueusement sur trois étages.
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Pierre-Antoine Martin, honorable médecin lyonnais, était en ce début d’après-midi, au volant de sa vieille Volvo stationnée sur le parking de l’hôtel « Le Lyon d’Or ». Le cœur meurtri par des soupçons d’infidélité de sa jeune épouse, il voulait désormais tordre le cou à une terrible prémonition qui, depuis plusieurs mois, lui broyait le ventre et le forçait à une consommation déraisonnable de Maalox, Gaviscon et autres anti-reflux gastro-œsophagiens.
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Il en connaissait déjà les mille aspects. Ces visions d’horreur l’obsédaient depuis plusieurs mois, depuis précisément l’affaire dite « du légionnaire » où, durant les nuits d’insomnie, les visages blafards des fillettes l’imploraient en criant vengeance.
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Le tueur était un homme âgé d’une quarantaine d’années. C’était un prédateur très intelligent qui choisissait toujours ses victimes parmi de jeunes adolescentes, des blondes, toujours, aux cheveux longs. Il les attirait grâce à une technique de séduction imparable en jouant sur leur sensibilité, sur leur affectif et leur attirance innée envers ces petites boules de poils que sont les petits chats ou les jeunes chiens.
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Elle n’était qu’une chieuse, voire une putain d’allumeuse, mais elle les emmerdait tous. Il n’y avait qu’avec quelques hommes comme Dominique Deschamps ou encore Jean-Baptiste Rivière qu’elle se sentait vraiment en totale confiance. C’étaient les seuls auxquels elle avait révélé son orientation sexuelle. Elle les aimait comme des frères, et avec eux et pour eux, elle était prête à aller au combat, en première ligne. Pour eux et avec eux, elle donnait et donnerait toujours son maximum.
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Certains hommes plantaient leur virilité d’un air supérieur en lui poussant fermement l’arrière du crâne afin de la forcer à une fellation dont elle n’avait aucune envie ! Pour ceux-là, elle était tout simplement « bonne à passer à la casserole » et n’était là que pour satisfaire leurs besoins. Ainsi, ils ne comprirent pas qu’elle leur refusât ce plaisir égoïste et qu’elle « les laisse comme ça », disaient-ils, sous-entendant qu’ils allaient probablement mourir s’ils n’éjaculaient pas !
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Menteuse, voleuse et souvent agressive, elle commençait à se négliger tant physiquement qu’intellectuellement, ce qui n’avait pas manqué d’entraîner les premières difficultés professionnelles et les menaces larvées de licenciement. D’une pâleur inquiétante et d’une maigreur qu’on pouvait assimiler à de l’anorexie, la jeune femme ne regagnait l’appartement que tard dans la soirée après avoir traîné chez des soi-disant amis. Il fallut un clash pour forcer le destin, ce qui arriva lorsque Stéphanie aperçut sa compagne lui voler de l’argent dans son portefeuille. Et même surprise la main dans le sac, Pauline jura que ce n’était pas vrai. Stéphanie lui aurait volontiers donné de l’argent à condition que ce ne soit pas pour acheter de la dope, mais là, niant le délit flagrant, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
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Stéphanie n’hésitait jamais à les affronter physiquement d’autant que d’une manière générale, elle ne ressentait aucune attirance pour eux et encore moins depuis qu’elle s’était séparée de l’amour de sa vie : Pauline Vercini. Elle avait tout tenté pour sauver son couple, mais Pauline était trop accro à la cocaïne. Pourtant, les cinq premières années de leur union s’étaient merveilleusement bien passées jusqu’à ce que Stéphanie soit mutée à Lyon. Elle ne reconnaissait plus la magnifique jeune femme qu’elle avait rencontrée, par hasard, à la Biennale de Venise. Elles s’étaient immédiatement trouvé un point commun en admirant les portraits de Cindy Sherman, dont surtout les mythiques Untitled Film Stills, Broken Dolls et Hollywood/Hamptons Types.
 
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Si sa tenue et son apparence avaient volontairement l’objectif de dissimuler sa silhouette, la jeune femme attirait et aimantait, bien malgré elle, les regards concupiscents de certains mâles. Ces derniers, devinant les formes très harmonieuses que la jeune femme tentait de masquer, n’hésitaient pas à se montrer plus ou moins entreprenants, plus ou moins grivois, en se fichant pertinemment de l’influence très médiatique du mouvement #MeToo.
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Si l’heure avait sonné pour tous d’aller dormir, Dominique, le réfractaire à l’esprit rebelle et indiscipliné, vagabondait encore entre mille pensées. Le regard perdu au loin, bien au-delà de la Saône, il eut la vision d’un ciel lyonnais qui se chargeait de gros cumulus gris, ce qui laissait présager d’une journée probablement pluvieuse.
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Il faisait plutôt preuve de pragmatisme, se considérant être devenu un petit dormeur comme l’avaient été avant lui Napoléon, Thomas Edison, Winston Churchill ou comme l’étaient Barack Obama ou Donald Trump. Ainsi, en gérant ses nuits blanches du mieux qu’il le pouvait, il s’était convaincu qu’une poignée d’heures de sommeil suffisait à remettre en ordre de marche son horloge biologique et, comme il ne se traumatisait pas des longues attentes nocturnes, – s’y étant même habitué – il n’en subissait jamais les contrecoups. Bien évidemment, il ne soufflait mot à quiconque des démons qui le poursuivaient.
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Dominique connaissait pourtant le remède infaillible pour s’endormir ; il n’y avait que le whisky, à dose forcément déraisonnable, qui parvenait encore à l’assommer et à le jeter quasi comateux dans les bras de Morphée. Mais l’alcool, il en avait fait son ennemi, l’ayant trop souvent consommé à l’excès. Il en avait abusé bien plus que de raison et il y avait définitivement renoncé après avoir entraîné son couple à la limite de la rupture.
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