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Citations de Frédéric Viguier (121)


« Désigner les coupables, c'està-dire? » Alors ma mère m'a répondu que c'était ainsi que la société fonctionnait, et qu'il fallait l'accepter.
Il y a ceux qui ont le pouvoir et l'argent et les autres qui, pour s'occuper l'esprit et ne pas devenir fous, font parfois des bêtises pour se faire remarquer...

Pages 37-38, Le Livre de Poche, 2018.
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Ma mère, elle travaille à la Sécurité sociale, elle remplit des feuilles administratives qui parlent de la maladie des autres. Ma mère n'est jamais malade, ou alors elle ne le dit pas. Elle n'est jamais fatiguée, ou alors elle ne le montre pas. Ma mère ne se repose jamais, même pas en vacances. En vacances elle fait la cuisine, elle s'occupe du jardin, elle s'occupe de moi, et surtout, elle fait de la sculpture. Ma mère, elle sculpte des animaux. Des animaux qu'on rencontre dans nos campagnes : des lapins, des souris et des chats. Elle leur met une branche de romarin, ou de tout ce qui pousse dans le jardin, dans la bouche, et ensuite, avec ses sculptures, on beurre nos tartines. Ma mère fait des animaux dans du beurre.

Page 7, Le Livre de Poche, 2018.
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Le lendemain, le directeur de la prison m'a convoqué dans son bureau. Il me demande de m'asseoir, il me dit qu'il est content de moi, qu'il sait ce que j'ai subi, et qu'il le regrette, mais que c'est comme ça, que la prison n'est pas faite pour changer les gens, mais pour accélérer leur chute.

Page 153, Le Livre de Poche, 2018.
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Quand mon père n'est pas là, c'est qu'il est au bar, avec ses copains. Il cherche l'ivresse pour oublier la grisaille, c'est ce que dit mon père à ma mère, lorsqu’elle lui reproche de faire trop de bruit quand il rentre.

Pages 17-18, Le Livre de Poche, 2018.
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Les villas sont toutes équipées de toits brillants qui gardent pour elles les rares efforts du soleil, c'est ce que mon père a expliqué à ma mère : « Ils se croient les patrons partout, même du ciel, ils transforment les rayons du soleil en énergie, comme si le soleil était à eux. » Mon père, il est comme les autres gens du village, il n'aime pas ceux qui ne font pas comme lui, mais il aimerait vivre autrement.

Page 14, Le Livre de Poche, 2018.
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L'indifférence, c'est l'arme des faibles.
C'est une protection pour pas cher, le genre de carapace que seul le manque de caractère peut fournir. On est nombreux, dans un hypermarché, à pratiquer l'indifférence, et ça marche, puisqu'elle est exclusivement destinée aux employés qui nous sont inférieurs dans la hiérarchie.
Quand le mépris vient d'en bas, il perd très vite de sa force, surtout si l'on sait manier l'indifférence... On peut facilement passer pour un vrai chef, puisque l'indifférence est vite comparée à de l'arrogance et à de la suffisance, qui sont les qualités premières d'un vrai chef, sûr de son charisme et de ses compétences.
Maintenant que je suis chef, j'aurai à cœur de briser l'indifférence qui viendra d'en haut.
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On ne grandit jamais seul, Yvan, jamais. On peut jouer un rôle, simuler, faire semblant de ne plus avoir peur, mais grandir c’est autre chose.
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"Je sais que si je te laisse me répondre, tu vas me dire que tu n'as tué personne,que tu es là par erreur,et qu'il faut que je te croie.Alors,ne me dis rien,et écoute-moi.Je te comprends.Et tu sais pourquoi je te comprends?Parce que ça fait trente ans que je fais ce boulot,et que je connais mon métier .Il y a dans cette prison,sur les 800 détenus ,800 victimes de la vie et autant d'innocents."(p 106)
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Toutes ses collègues avaient bien vu qu'elle ne mangeait pas avec quelqu'un de son grade, et cela lui faisait drôle, à elle aussi, de côtoyer le monde des chefs, les seuls qui ont le droit de tutoyer ceux qui ont l'obligation de vouvoyer.
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Gilbert ne lui parlait jamais de sa femme. Il ne lui parlait que de ses gosses. Qu'il trouvait trop gros, trop laids, trop bêtes et surtout beaucoup trop cons. Il leur reprochait de ne s'intéresser qu'aux livres. Gilbert avait peur qu'ils ne deviennent pas de vrais hommes. Gilbert avait peur qu'ils s'intéressent à des métiers peu virils, des métiers si éloignés du sien, des métiers qui n'exigeaient pas des valeurs de courage et de force, mais de la fragilité et du sentiment, tout ce qui faisait peur à Gilbert.
(p. 135)
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J'ai attiré très jeune la haine, le mépris, l'aversion, tous les ingrédients de la passion inversée.
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" Désigner les coupables, c'est - à dire? " .
Alors ma mère m'a répondu que c'était ainsi que la société fonctionnait , et qu'il fallait l'accepter .
------ Il y a ceux qui ont le pouvoir et l'argent et les autres qui, pour s'occuper l'esprit et ne pas devenir fous, font parfois des bêtises pour se faire remarquer -------"
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Même si je n'ai rien fait, tout le village va me juger coupable, tu sais comment ça marche, les gens, dès qu'une personne est à terre, ils ne font rien pour l'aider à se relever.
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« Je n'agis pas pour obtenir des récompenses et un grade supérieur. Je travaille pour moi, pour me réaliser. Le vrai pouvoir, c'est celui qui laisse les fulgurances et les intuitions de ses collaborateurs s'exprimer. Le pouvoir absolu, c'est de savoir que l'on ne détient pas la vérité »
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Le soir même, elle était dans la voiture du chef du secteur textile.
Il lui a présenté son sexe comme s'il s'agissait de l'offre de la semaine et qu'il attendait son avis sur son potentiel. Elle l'a imaginé en tête de gondole, avec cette affiche : « Promotion en cours, il n'y en aura pas pour tout le monde ! » bien accrochée au-dessus.
Elle a souri en pensant à ses collègues de travail.
[...]
Ils ont fait l'amour sur la banquette repliée électriquement de la grosse voiture du chef de secteur. Comme elle n'avait jamais éprouvé le besoin de s'intéresser aux hommes avec qui elle avait déjà fait l'amour, elle a pensé à des gestes, à des poses, qui lui semblaient correspondre à ce qu'un homme qui occupe une fonction importante dans un hypermarché peut attendre d'une femme occupant, elle aussi, une fonction importante dans un hypermarché. Elle a simulé l'arrogance, une certaine assurance, et la gestion de son plaisir, comme aurait pu le faire une femme plus âgée et habituée à faire l'amour avec un chef de secteur.
En fait, elle voulait proposer au chef du secteur textile une relation à la hauteur de son statut, en se fichant de son propre plaisir. Elle a pensé à celui de l'homme, elle a imaginé l'attitude qui l'exciterait et elle a pensé avoir eu raison, puisque l'homme lui a dit, dès qu'il eut fini de boucler sa ceinture : « Toi, tu as tout compris... »
(p. 39-41)
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En tant que stagiaire, sa tâche était simple. Non pas parce qu'elle était simple stagiaire, mais parce que les tâches à effectuer dans un hypermarché sont toutes très simples. Elles se résument en fait à un seul principe : que les rayons ne soient jamais vides.
Dès le premier jour, sa responsable lui a exposé très clairement la philosophie du rayon textile femme : « La nature a horreur du vide, un magasin, c'est pareil. Alors tu me bourres les penderies, les broches et les tablettes, et si tu n'as rien à mettre, tu étales. [...] »
(p. 25-26)
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Et contre ceux, bientôt, qui la regarderaient bizarrement dans la rue parce que dans un village la mauvaise réputation et les résultats de l'équipe de football sont les deux sujets les plus intéressants à commenter.
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En définitive, la politique nationale de logement des années 1960 aboutit à assigner à des fractions inférieures des classes populaires des espaces divers de relégation, construisant du même coup, aux marges de la société salariale en expansion économique, des populations spatialement excentrées et socialement stigmatisées.
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Une belle démonstration de la dépersonnalisation dans le travail...au point de totalement rater sa vie personnelle ou pas...heureusement, c'est un roman, car l'image donnée des relations humaines dans les supermarchés est désastreuse...Dallas à côté ressemblerait à une bluette...mais, pour un premier roman, il y a indéniablement un style d'écriture agréable et une vraie originalité dans le récit. A confirmer.
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Elle s'est sentie soudainement remplie par le regard de Gisèle. C'était un regard qui exprimait la crainte, ou peut-être l'inquiétude. Ou peut-être l'incompréhension. Le genre de regard qui lui donnait l'impression d'exister...
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