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Citation de enkidu_


Ce goût des jeunes garçons, est-ce de l’homosexualité ? Stricto sensu, oui : un garçon de treize ans est du même sexe que moi, donc en couchant avec lui j’accomplis un acte homosexuel. Pourtant, si homos signifie semblable en grec, il est clair que ce gosse et moi, nous ne sommes pas semblables. Je mesure 1,82 m, j’ai une voix grave, des poils sur le corps, une barbe qui une dizaine d’heures après que je l’ai rasée commence à piquer celle/celui que j’embrasse ; au lieu que le jeune garçon prépubère ou juste pubère a une petite taille, une voix aiguë, un corps lisse, une peau fraîche, un visage imberbe, une grâce et une vénusté qui le rendent « joli comme une fille », et encore ne parlé-je ici que du physique : la dissemblance psychique entre un adulte et un enfant est, elle aussi, une évidence.

Être homosexuel, c’est désirer son semblable, son double. La différence d’aspect somatique, d’âge et de mentalité font qu’un homme de plus de vingt ans et un gosse sont des êtres profondément hétérogènes. Une fille de seize ans et un garçon de quatorze ans se ressemblent plus qu’un homme adulte ne ressemble à un garçon de quatorze ans. Dans la livraison de mars 1973 de la revue Recherches, consacrée à l’homosexualité, un des participants au débat sur la pédophilie déclare à propos des hétérosexuels : « Je suis persuadé qu’il n’y a pas un homme de quarante ans qui n’aurait envie, en voyant nu un garçon de quatorze ans, de l’enculer. » Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique, à l’article « Amour nommé socratique », écrit : « Souvent un jeune garçon, par la fraîcheur de son teint, par l’éclat de ses couleurs et par la douceur de ses yeux, ressemble pendant deux ou trois ans à une belle fille ; si on l’aime, c’est parce que la nature se méprend : on rend hommage au sexe, en s’attachant à ce qui en a les beautés, et quand l’âge a fait s’évanouir cette ressemblance, la méprise cesse. »

Voltaire se trompe sur un point : il n’y a aucune méprise dans l’amour des jeunes garçons. Un pédéraste, un amant des enfants, n’a pas à se chercher des excuses, non plus qu’à se justifier (« pardonnez-moi, mon petit, je vous avais pris pour votre sœur ! ») : un jeune garçon est un jeune garçon, sa spécificité ne fait aucun doute, à preuve les pédérastes tels que Gide qui n’ont que le goût des garçons. Mais pour le reste, Voltaire a raison de mettre l’accent sur la ressemblance entre la beauté d’un jeune garçon et celle d’une jeune fille. Ressemblance pour moi si étroite qu’autant il me paraît logique qu’un homme qui aime les jeunes hommes ou les hommes ne soit pas attiré par les filles, autant je m’étonne qu’un homme qui désire les petits garçons et les adolescents puisse demeurer insensible aux charmes d’une fille de treize ou quinze ans. Appelez-moi bissexuel ou, comme disaient les Anciens, ambidextre, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais franchement je ne crois pas l’être. À mes yeux l’extrême jeunesse forme à soi seule un sexe particulier, et unique.
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