La nuit, je creuse un trou pour me mettre à l'abri des bombes et je recouvre mon corps de terre et de feuilles. Couchée là, je regarde trembler les étoiles.
Page 112
Il suffit de voir quelqu'un vous sourire pour croire qu'il y a au moins une personne au monde qui vous comprend.
Si on ne change pas, on ne grandit pas. Si on ne grandit pas, on ne vit pas vraiment. Grandir exige un abandon provisoire de tout sentiment de sécurité.
Je pouvais toucher la douleur dans les yeux de tous ces gens; si seulement je pouvais leur rendre ceux qu'ils ont perdus, je le ferais !
Les jeunes cadres que j'ai rencontrés préféreraient travailler six heures par jour. Ce temps libre supplémentaire leur permettrait de se consacrer à leur épanouissement personnel. Passer cinquante ou soixante heures engoncé dans un uniforme de cadre supérieur ne correspond plus à la hiérarchie des priorités d'aujourd'hui.
Privés de notre faculté de communication, nous perdons le fondement même de notre identité.
Ils se servent des gens pour espionner. Il y a beaucoup de gens qui le font. Surtout les enfants. Ils espionnent même leur propre famille. C'est parce que leur famille n'est plus une vraie famille.
Tout le monde travaille pareil. Tout le monde est coiffé pareil, habillé pareil, tout en noir, c'est facile à laver. Mao bien sûr, les responsables ont toujours des préférés. Ce n'est pas qu'ils les aiment vraiment. Ils se servent juste de ceux qui sont leurs chouchous. Ces enfants-là n'en tirent pas grand chose de bon. Les responsables, au contraire, ils savent repérer ce qui peut leur être utile chez les autres.
Le moule qui nous a fourni des "hommes responsables" a toujours eu des aspects monstrueux. Il censure la majeure partie du flux émotionnel pendant cinquante à soixante-dix heures par semaine (...) Il enseigne des techniques de manipulation dégradantes et place la "règle du jeu" plus haut dans l'échelle des valeurs que la morale et l'humanité, tout à fait démodées.
En ramenant le Cambodge au niveau "zéro", ils entendaient oblitérer le passé.