Citations de Gaëlle Rio (63)
les artistes symbolistes appelés parfois les peintres de l'âme ou les idéologues, expriment leurs sentiments, leurs rêves et traduisent plastiquement une réalité intérieure à la portée plus universelle que les paysages ou les portraits.
à la fin du XIXème siècle, le symbole devient le maitre mot d'une esthétique qui refuse le naturalisme et l'impressionnisme et promeut un art plus imaginaire et onirique.
la touche rapide et enthousiaste des impressionnistes est délaissée au profit d'un aspect flouté et velouté, permis par la poudre des bâtonnets qui nimbe de mystère les compositions traitées comme des apparitions.
Carrier-Belleuse connaît un grand succès mondain avec ses pastels, considérés davantage tels des tableaux de fantaisies aux frivoles silhouettes de jeunes femmes que comme de véritables portraits illusionnistes.
il pratique l'huile mais essentiellement le dessin et le pastel. Après une brève période réaliste il devient l'un des maitres du symbolisme ésotérique, fortement influencé par Pierre Puvis de Chavannes et Gustave Moreau mais aussi par l'art florentin et allemand du XVème et du XVIème siècle.
A propos de Lucien Levy Dhurmer, Camille Mauclair déclarait "qu'il serait bien inutile d'essayer de le comparer à qui que ce soit et de le relier à ce que l'on appelle la peinture moderne: volontairement isolé, il réalise pleinement, librement, ses songes et rien d'autre n'existe pour lui".
Peintre de l'élégance moderne, virtuose du portrait mondain, il incarne avec éclat le Paris de la Belle Epoque.
elle emploie le pastel aussi bien pour les études préparatoires de ses miniatures, que pour les des portraits achevés, en travaillant sur du papier Ingres, généralement gris ou verdâtre.
Si certaines de ses esquisses semblent explorer les effets de la lumière, elle ne s'intéresse pourtant pas aux recherches des impressionnistes et privilégie un art naturaliste délicat et appliqué.
Elève du peintre graveur et aquarelliste Charles Bellay, Caroline Baily se consacre aux techniques du pastel et de l'aquarelle, puis à celle de la miniature sur ivoire, disciplines pour lesquelles la présence des femmes est encouragée au XIXème.
cette oeuvre au pastel est emblématique de la production de l'artiste, qui multiplie dans cette technique les études de jeunes femmes aux tonalités bigarrées et aux contraste de luminosité violents.
portraitiste incontournable de la société intellectuelle et artistique du tournant du XIXème siècle et de la première moitié du XXème, Jacques Emile Blanche s'essaie très tôt à la technique du pastel pour atteindre rapidement un rare degré de perfection.
observateur passionné de la vie mondaine et des parisiennes à la mode, comme Guiseppe de Nittis et Giovanni Boldini, il opte pour de très grands formats et de larges traits virtuoses et privilégie les représentations de l'aristocratie.
au cours des années 1870 et 1880, les pionniers du renouveau du pastel cèdent la place à une foule de pastellistes de salon, talentueux mais sans grande originalité. Dans tous ces portraits le temps semble suspendu et les poses ont quelque chose de convenu et d'ornemental.
le grain poudreux permet de restituer la légèreté des étoffes tandis que de fines nuances du matériau créent un subtil jeu d'ombre et de lumière.
dans la société de la fin du XIXème siècle, le portrait mondain traduit le gout d'une élite aristocratique et bourgeoise sensible au charme et au raffinement de la poudre colorée et offre aux artistes des perspectives commerciales.
Si le renouveau du pastel se caractérise par des sujets inédits et des expérimentations techniques, le portrait reste toutefois le fer de lance de la production.
Cette méthode répond aussi à la perpétuelle insatisfaction du peintre car elle autorise à reprendre son dessin inlassablement.
L'utilisation du fixatif comme un matériau en soi lui permet une intensité chromatique et un brillant sans précédent. Les couleurs agissent entre elles, soit par transparence, soit par oppositions de tons juxtaposés.
Sur des feuilles de papiers calque lisse et transparentes, il applique des couches successives de pastels, parfois au pinceau, chacune étant fixée avant d'être recouverte.