Gaëlle Rio

Maniant aussi bien la pointe que les côtés des bâtonnets, Degas produit des stries verticales ou des zébrures entrelacées, offrant ainsi d'étonnant effets de vibrations colorées, par contraste avec les nuances harmonieuses de ses débuts.

le pastel lui permet de saisir des attitudes instantanées des danseuses et de multiplier les points de vue, ce qui n'est pas possible avec l'huile, trop lente à sécher. il bouscule aussi la réputation d'élégance attachée au médium en montrant le spectacle du quotidien sans concession.

portraits d'un genre renouvelé et plus libre, ces dessins du Petit palais rendent ainsi compte d'un art de l'intime, des cercles familiaux et amicaux. Synthèse inédite de la forme et de la couleur, le pastel semble célébrer, à travers cette sélection, une vision libérée et une sensibilité à fleur de peau.

ce médium, apte capturer la lumière constitue ainsi un moyen privilégié pour représenter le réel, exprimer les émotions et livrer une version immédiate du monde sans le filtre d'une technique complexe.

d'un emploi plus rapide que l'huile, il permet de réduire le temps de pose de son modèle et de conserver ainsi le naturel et la fraicheur de la scène.

Matériau idéal pour peindre l'instant et en plein air, le pastel s'accorde parfaitement à l'esthétique des peintres impressionnistes, celle de la suggestion du mouvement, des vibrations d'une touche rapide, du rayonnement des couleurs et des effets de lumière.

il traite d'abord des sujets classiques puis s'attache ensuite à dépeindre l'existence des plus misérables et des laissés pour compte de l'urbanisation triomphante du Paris de la Belle Epoque: femmes, enfants, clowns, danseuses, mendiants, saltimbanques qu'il a côtoyés à Montmartre.

Elève à l'école des Beaux arts de 1868 à1873, il expose au Salon durant trente ans puis est élu durant seize ans comme membre du jury à la société des artistes français.

artiste longtemps ignoré Pelez fut l'un des protagonistes les plus originaux du naturalisme social de la IIIème république.

ses compositions dépassent l'anecdote et le pittoresque pour évoquer l'épopée universelle du peuple de la mer.

ses portraits au pastel de jeunes filles hollandaises et bretonnes montrent une prédilection pour les représentations de profil, pour lesquels les modèles arborent une coiffe traditionnelle de leur région.

Les protagonistes d'un naturalisme social et observateurs caustiques de la "comédie humaine", Fernand Pelez et Théophile Alexandre Steinlen portent un regard sans concession sur les petites parisiennes danseuses ou midinettes, de la belle époque. Tous deux chroniqueurs de la vie populaire et virtuoses du dessin ils utilisent le pastel avec brio pour esquisser des corps au travail ou en mouvement.

Ses oeuvre s'apparentent davantage à des dessins rehaussés qu'à de véritables pastels, il s'en dégage une rugosité et une âpreté, à l'image du monde paysan étudié.

l procède par petits traits de hachures, souvent sans prendre la peine de dissimuler les contours du fusain ou à l'encre noire de ses compositions.

Lhermitte participe au renouveau du pastel, lié à son émancipation des codes du XVIIIème siècle, à l'évolution technique de sa pratique et à son identification en tant que genre autonome

Dans la lignée de Gustave Courbet, chef de file du mouvement réaliste du XIXème siècle puis surtout de Jean François Millet, Leon Lhermitte importe au milieu des années 1880, des sujets empruntés au monde rural et aux travaux des champs, dans l'univers convenu du pastel.

Carpeaux se libèrent rapidement des contraintes du dessin académique pour donner libre cours à des croquis rapides, fluides ou nerveux. il manie le pastel avec aisance étant très proche de l'esprit des impressionnistes par son style vif animé, fait de sensations fugitives.

Riesener, héritier des valeurs du XVIIIème siècle, formés au principes néoclassiques, proche de la génération romantique, il est qualifié de réaliste, naturaliste, et de précurseur de l'impressionnisme. la variété et les audaces de son oeuvre explique l'attrait qu'il a pu avoir pour des peintres de la génération suivante comme Edgar Degas, Auguste Renoir ou Berthe Morisot.

d'abord elle esquisse sa composition sur des papiers teintés collés sur toile, support qu'il
prêter avec un enduit qui tient mieux les multiples couches de pastel. Elle travaille les premières applications avec le bout du doigt ou l'estompe, puis elle juxtapose savamment sur cette préparation ses traits de couleur, les rehaussant de blanc pur ou y superposant, par hachures ou en aplats des tons plus chauds ou plus froids. Vigée Lebrun

Parmi les premiers paysagistes à utiliser la poudre colorée, Constant Troyon (1810-1865) privilégie les petites scènes champêtres et bucoliques dans la tradition de l'école hollandaise.