On est libre de croire que le contact des aborigènes a aidé les Aryens à se familiariser avec le pays : peut-être s’y sont-ils perfectionnés dans la pratique de la chasse, grande ressource de certaines tribus aborigènes. Outre l’arc et les flèches avec lesquels ils affrontent les buffles et les lions même, les Aryens emploient les pièges et les fosses pour la capture des grosses bêtes, le filet pour celle des oiseaux. On ne sait s’ils ont su dompter l’éléphant, quoiqu’ils l’appellent la bête sauvage munie de main (hastin). Le tigre, dont l’habitat se trouve dans les marécages du Teraï ou du delta du Gange, devait leur rester inconnu.
Les Indiens appellent Veda un ensemble énorme de textes parmi lesquels se trouvent les plus anciens témoignages de leur passé. Le nom, caractéristique, signifie le savoir : il s’agit du savoir par excellence, le savoir sacré. Selon la tradition indigène, encore acceptée dans l’Inde, cette vaste littérature, quoique d’origine, de date, de pensée très diverses, parfois si difficile à élucider ou même incompréhensible, est de révélation divine, sans qu’il ait été nécessaire de réunir un concile ou d’en dresser le canon pour en garantir la sainteté.
Les révolutions politiques dont l’Inde gangétique est le théâtre après la chute des Maurya et qui se résument dans l’avènement et la disparition des Çunga, au deuxième et au premier siècle avant notre ère, attaqués à l’Ouest par les Grecs, les Parthes et les Scythes, à l’Est par les Kalinga, an Sud par les Andhra, ne doivent pas faire oublier le remarquable essor de l’art qui en fut contemporain : c’est l’époque où le bouddhisme crée les plus originales de ses oeuvres d’art.