Citations de Geneva Lee (223)
Je suis de plus en plus certaine de l’avoir déjà vu quelque part et, qui qu’il soit, je vois qu’il s’amuse bien à me voir patauger.
– Est-ce qu’on se connaît ?
– Je crois que je me souviendrais de vous, dit-il en clignant des yeux. (Son regard, de plus en plus chargé d’une intensité magnétique, me fait frémir.) Il est plus que probable que ma réputation m’ait précédée.
– Homme à femmes, donc ?
Ça ne me surprendrait pas.
– Quelque chose comme ça, répond-il d’un ton lourd de sens. Que fait une Américaine comme vous dans ce vieux club de snobs ?
Je me raidis, sur la défensive, comme chaque fois que j’entends ce genre de commentaire. Mais j’ai l’impression qu’il n’est pas condescendant, simplement curieux, alors je me force à sourire pour répondre.
- Fait-moi un peu confiance. Je peux être relativement charmant quand la situation l'exige. Je suis un prince, après tout.
- Le prince charmant, hein ? (Je hausse les sourcils.) Je ne me souviens pas d'un quelconque prince charmant avec un pareil vocabulaire ni un appétit sexuel aussi insatiable.
L’amour n’a rien à voir avec la perfection. L’amour, c’est quand deux personnes imparfaites choisissent de ne pas renoncer à l’autre.
- Perverse Pepper ? Tu nous as donné des surnoms à chacun d'entre nous ? Je suis Queen Edward ?
Là c'est mon tour d'être dans mes petits souliers, même en secouant la tête.
- Tu es Gentil Edward Que Je n'Ai Pas Envie De Tuer.
Une feuille imprimée avec les horaires des activités de la journée est posée sur mon oreiller et je lève les yeux au ciel en me rendant compte que quelqu’un a pris la peine de planifier chaque minute de mon séjour. Je suis censée être dans la salle de billard pour boire un cocktail à l’heure actuelle. Demain, je dois bruncher avec la reine mère. J’interroge alors la chambre vide à haute voix :
– Mais quand vais-je trouver le temps de me suicider ?
- Cette pulsion l'est. Tu peux me repousser, Clara, mais je consacrerai mon existence à ta protection, toujours.
Je les regarde partir en me demandant pourquoi c’est toujours plus facile de s’accrocher à un mensonge que de se confronter à la vérité. Les mensonges répondent toujours à une nécessité. Ils sont là pour protéger. Réconforter. Les mensonges sont tout simplement plus faciles.
- De toi, dit-il après une pause. Dors, mon chou. Je n'ai besoin de rien d'autre que de toi.
Je ne peux pas voir plus loin que ça, mais les grands voyages débutent toujours par un simple pas en avant.
- Tu es ma religion, Clara Bishop. Tu es sacrée. Je t'adore. Je veux te vénérer.
Il est habillé comme il faut pour ce genre d’endroit : un pantalon noir parfaitement coupé et une chemise gris anthracite. Même baigné d’une lumière tamisée, son regard bleu étincelle malicieusement. Sa mâchoire est toujours recouverte de la même parfaite légère barbe, symbole de nuits enflammées. Comment fait-il pour la maintenir à l’exacte longueur idéale ? Ça ne m’aide pas, mais j’imagine ce que ça ferait de la sentir contre ma peau nue, entre mes cuisses. Rien que d’y penser, j’en suis tout secouée et j’en trébuche presque. Il est à quelques pas, pourtant, il tend les bras pour m’aider à retrouver mon équilibre, mais je me redresse toute seule, comme une grande.
On arrête les bêtises avant de se rendre totalement ridicule. Bien sûr, si je pense à ce que je porte, c’est un peu tard.
il n’est jamais facile pour un homme d’interrompre une fellation en cours.
D’un certain côté, j’aimerais y retourner pour leur dire leurs quatre vérités, mais je résiste à la tentation. Il n’existe aucun remède à la connerie.
La seule personne qui m’ait donné l’impression de me sentir vivante me tue à petit feu. Quand je suis avec lui, il me consume. Quand il n’est pas là, je suis perdue.
- A partir de maintenant, quand tu affronteras ces gens, souviens-toi de ça, dis-je, la voix chargée de désir. Tu m'as mis à genoux. Putain, tu m'as mis à genoux devant toi, Clara.
Et elle est là, à mes côtés. Elle s’arrête, permettant à son père de lever le voile devant son visage. Elle met sa man délicate dans la mienne et je me repais de son image. Une boule inattendue se forme dans ma gorge. Elle est à. Elle est à moi.
- Tu es parfaite.
Je me suis donnée à lui en toute connaissance de cause, mais je ne m’attendais à rien d’autre qu’à une toquade. J’ai été téméraire et il y a bel et bien un prix à payer : mon cœur.
Je lui ai donné mon corps et il a pris mon âme.
- Parfois, l'amour ne suffit pas.
« Pourquoi attendre que le soleil perce à travers les nuages quand tu peux allumer la lumière ? »
– Profites-en bien, dit-elle. Et pense à ton cœur.
Je me lève et mets ma tasse dans l’évier.
– Que je pense à ne pas le laisser se faire briser ?
– Pense à saisir ta chance avec lui, précise Jane en me raccompagnant. Sinon, à quoi ça servirait d’en avoir un ?