Geneviève Callerot

La vie quotidienne de l'auteure, de sa soeur et de sa famille, dans la zone occupée du Périgord, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle a fait passer plus de deux cents personnes en zone libre et a subi plusieurs semaines de prison pour ça. L'auteur, Geneviève CALLEROT, auteur de son terroir de la Double en Dordogne, une belle personne, a reçu la Légion d'Honneur a l'âge de 102 ans. Elle nous restitue dans ce livre une grande émotion.
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Jadis grande lectrice de roman du terroir, il y a de nombreuses années que j'ai délaissé ce style littéraire.

C'est donc avec grand plaisir que pour les besoins du challenge plumes féminines 2022 je me suis plongée dans celui-ci.



J'ai suivi avec intérêt la vie de ces cinq filles Minaud, issues d'une famille de métayers au Grand-Barrail depuis des générations.



Le mariage de Juanna et d'Alexandre a lieu en 1911. le jeune couple s'installe chez La Demoiselle et prennent du service. En peu de temps, les grossesses se multiplient, elles seront rapidement 5 filles à nourrir.



La guerre est déclarée et Alexandre est mobilisé. Gazé, il rentrera fortement diminué après ces 5 années de combat.



Les enfants, dès leur plus jeune âge, aident à la ferme, en accompagnant les vaches au près, en travaillant au potager, en aidant en cuisine, puis en surveillant les bébés qui naissent faisant d'eux les aînés.



Une vie âpre, faite de labeur et de malheur. Les seuls moments de joie sont les noces auxquelles tous les villageois prennent part. A cette époque, tout se faisait très jeune puisque l'on ne vivait pas longtemps. Il n'était pas rare qu'à 15 ans les jeunes se marient, souvent parce qu'une grossesse était en cours, ou parce qu'en unissant deux familles, on augmentait la part de terrain et de revenus.



Les femmes ont la part belle dans ce livre, ce sont elles qui font tourner la boutique, qui travaillent, qui nourrissent, qui soignent.



J'ai apprécié la langue utilisée par l'autrice, elle utilise de nombreux mots régionaux, des expressions un peu bourrues comme celles que l'on peut entendre dans les vieux films …



J'y ai retrouvé des ambiances à la Georges Sand, des tristesses et des injustices comme dans Tom Sawyer, mais aussi quelques rares moments de bonheur quand deux jeunes gens, amoureux, peuvent s'unir sans obligation, juste parce que vraiment, ils s'aiment.



Et dans ce monde si dur et triste, ce qu'il reste d'humanité et de douceur, c'est sans conteste l'amour que l'on porte à sa promise ou à son promis.



Le lire durant ma semaine de vacances dans le Jura, à l'ombre de grands saules, en bord de Loue, a contextualisé ma lecture et en a renforcé le plaisir.

Ce roman du terroir m'a beaucoup touchée ...car il met en avant les dures corvées paysannes où sont confrontés les jeunes enfants à la ferme, dès leur jeune âge, c'est à dire à partir de cinq ans.

C'est le cas de ces cinq soeurs: l'auteur nous conte la vie et le chemin parcouru de chacune.

Dans les années 1920, il faut être courageux dans le monde paysan: pas ou très peu de machines agricoles: il faut travailler de ses mains ..... les fillettes touchent à toutes les corvées de la maison, de la ferme....... mais personne ne se plaint: c'est le quotidien normal de la vie à la ferme avec les aléas des saisons...On souffre avec beaucoup d'humilité, on s'entraide.....les journées s'enchaînent sans loisirs ( ils n'ont pas leur place).

Ce roman est une belle leçon de vie de la condition de la femme et des enfants de la campagne à cette époque!.