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Critiques de Geoffrey Claustriaux (86)
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Club 27

À la recherche d’une petite lecture fantastique pour le challenge multi-auteures, je me suis tournée vers une des dernières lectures de Senna.



Club 27 est une nouvelle co-écrite par Mona Naït Mazi et Geoffrey Claustriaux.



Tyler Blankenship habite à New Alexandria en Pennsylvanie. C’est lui qui raconte l’histoire. Plusieurs disparitions inquiétantes ont lieu autour de lui : le disquaire, un couple de dentistes, son père, ...



Quand il commence à entendre une voix et à subir des transes terrifiantes, une amie lui suggère qu’il pourrait s’agir d’une malédiction. Des recherches à la bibliothèque étaient ses preuves, elle se répéterait tous les 27 ans...



Je n’en dirai pas plus pour ne pas en dire trop. Petite lecture sympathique qui m’a donné l’occasion de découvrir l’album ‘King of the Delta Blues Singers’ de Robert Johnson (1911-1938) le premier membre du Club des 27.



https://www.youtube.com/watch?v=doZ-SAVJ8z0









Challenge mauvais genres 2022

Challenge multi-auteures SFFF 2022
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Dans ton camp



Quand j'étais en fac de lettres modernes, j'étais systématiquement installé aux côtés des deux mêmes amis, Daniel et Loïc, qui se reconnaîtront immanquablement si par hasard ils tombent un jour sur cette chronique.

Si certains cours demandaient un effort de concentration nous obligeant à demeurer studieux, d'autres paraissaient interminables et n'étaient pas fort palpitants non plus.

Alors comment est née cette idée ? Lequel de nous trois en a eu l'initiative ? Je ne saurais le dire.

Mais nous avons alors commencé à écrire des nouvelles à six mains.

L'un de nous commençait une histoire, le second continuait, et la feuille passait ainsi progressivement de l'un à l'autre jusqu'à bâtir un semblant d'histoire.

Ca pouvait aussi bien durer deux minutes que deux heures. On prenait le temps de construire les personnages, un début d'intrigue, on cherchait à piéger son voisin bien sûr en le mettant en mauvaise posture pour pouvoir imaginer une suite.

C'était toujours un peu bancal mais on essayait d'accorder nos imaginaires, d'anticiper des rebondissements.

Mais systématiquement, il fallait qu'à un moment donné ça parte en vrille.

Parce qu'on commençait à se lasser, parce que le scénario enchevêtré n'offrait plus vraiment de suite possible, on finissait par abdiquer et démolir le travail commun. C'était presque devenu à qui craquerait le premier.

Avec Loïc, c'était les extra-terrestres qui débarquaient, avec Daniel ça se terminait en gigantesque partouze, et avec moi ça basculait généralement dans un bain d'hémoglobine.



Ca faisait bien longtemps que je n'avais plus songé à ce loisir qui nous avait pourtant longuement accaparés durant nos interminables heures de linguistique, de littérature comparée ou de vieux français. Mais Dans ton camp a fait remonter tous ces souvenirs pour une raison évidente :

Il s'agit d'un texte à trois voix et à mi-parcours ... ça part complétement en couille.



Emilie Ansciaux, Geoffrey Claustriaux et Sonia William ne sont pas seulement trois auteurs publiés chez Livr's éditions, ce sont également trois amis. Et même si leurs style de prédilection diffère, ce livre était une occasion de collaborer, d'écrire ensemble, et à mon avis de bien s'éclater en réimaginant leur première rencontre, chacun y allant avec son propre imaginaire sans jamais le brider.

Geoffrey Claustriaux incarne parfaitement cette nouvelle génération d'auteurs de romans et de nouvelles horrifiques, SA William est son exacte opposée puisqu'elle écrit des romances ( Trouble, trouble-moi ) tandis qu'Emilie Ansciaux est plus éclectique : Outre des livres jeunesse, des romans fantastiques, elle est aussi l'auteure de la mélodie, un récit très sombre qui justement était dédié à Sylvie Ginestet et à ses deux compères.

"A Geoffrey Claustriaux qui, petit à petit, m'emmène du côté obscur de l'écriture.

A SA William, mon gentil Bisounours, qui ne lira jamais cette histoire."



Dans ton camp est une farce. Rien de bien littéraire, rien qui ne vole très au-dessus des pâquerettes, mais une farce qui fonctionne et qu'on lit le sourire aux lèvres pendant de nombreux chapitres. A la fois une histoire totalement barrée que les trois amis ont du prendre un réel plaisir à écrire, tant leur connivence et leur complémentarité paraît évidente, et une façon sans doute de se présenter aux lecteurs sans artifices, avec même un aspect plus que caricatural de leurs caractères respectifs.



Les trois narrateurs, de retour en enfance, prennent ainsi la parole à tour de rôle pour nour raconter cette aventure unique avec leur propre point de vue, se moquant gentiment de leurs amis ( "Râler, c'est bon pour la santé. Voilà sans doute pourquoi Emilie pète toujours la forme, d'ailleurs ! " ) mais surtout d'eux-mêmes au final.

Nous assistons ainsi à la façon dont ils ont fait connaissance dans cet univers parallèle, alors âgés d'environ seize ans, et ils ont choisi pour ce faire de se mettre dans la peau d'adolescents en partance pour des colonies de vacances en Corse.

"Qu'est-ce que j'allais foutre en Corse ? Apprendre à fabriquer des bombes ?"



On retrouve donc nos trois futurs écrivains dans une version aussi grossière que tous les autres enfants du bus : Les trois bimbos qui hypnotisent la libido très affichée ( mais très peu active ) de Geoffrey autant qu'elles irritent par leurs manières les deux héroïnes, la timide dessinatrice binoclarde, et le pestilentiel beau gosse qui vient d'ailleurs compléter le trio par souci de parité.

Et ça commence vraiment bien.

Avec beaucoup d'autodérision, Sonia assume son côté romantique et bisounours à l'excès, Emilie, plus complexe, a beau s'afficher sans la moindre honte avec une peluche de licorne, elle est un personnage plus calculateur, plus sournois, prête à tout pour arriver à ses fins. Geoffrey, outre son obsession pour les charmes féminins qu'il aimerait tant découvrir ( "Et puis, avec un peu de chance, elle me nommerait en tant qu'esclave sexuel personnel." ) annonce déjà son goût pour l'horreur, genre dans lequel il excellera quelques années plus tard. Je ne sais pas si une revue sur les plus belles décapitations au cinéma a déjà vu le jour mais c'est en tout cas ce qu'il feuillette dans le bus, attirant l'attention sur ses goûts si particuliers.



Et quelques anecdotes, croustillants dialogues et petites intrigues humoristiques viennent bien sûr agrémenter le trajet jusqu'à l'île de beauté de nos trois aventuriers en herbe, représentés sur la couverture par Georgette la licorne, un coeur percé et un pénis.

A vous de réattribuer ces attributs respectifs aux trois auteurs.

"Entre l'Italien puant, le bisounours béat, la collectionneuse de licornes et la dessinatrice schizophrène, j'avais mon compte."



Et puis pour enfoncer le clou de leur propre parodie, un premier élément fantastique intervient à mi-livre et Dans ton camp se transforme en grand n'importe quoi.

L'humour et l'horreur peuvent parfois faire bon ménage mais pas cette fois, du moins ça n'a pas du tout fonctionné pour moi.

D'ailleurs, quand je dis "horreur", on ne dépasse guère le niveau de la collection chair de poule.

Ce virage a quand même le mérite de soumettre des idées de situations totalement inédites en littérature, à la fois originales et dingues, comme pour aller jusqu'au bout de leur délire mutuel, quitte à laisser le lecteur sur le côté.

"Avec nos totems, nous ressemblions à un clan de super héros, prêts à sauver le monde !"

Nos amis triompheront-ils du Sombrevore et du Cryptodémon ?

Au prix de quels sacrifices ?

Vous l'aurez compris, ce tournant ne m'a pas emballé, d'autant que l'humour des premiers chapitres devient parfois un peu répétitif, et si j'ai encore souri quelques fois face à des répliques bien pensées ou des situations absurdes, je n'ai plus tourné les pages avec la même avidité.



Pour conclure, j'aimerais encore une fois saluer l'audace de cette maison d'édition qui persiste à prendre des riques ou à proposer des livres qui sortent des sentiers battus. Ce qui aurait pu être une perle en termes d'autodérision n'a pas tenu ses promesses jusqu'au bout, pour autant il fallait oser publier cet exercice de style aussi original que son contenu, qui fleure bon l'amitié sincère reliant les trois auteurs.

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Le cycle des exorceleurs, tome 1 : Pherstone

Mon choix de lire ce roman n’est pas dû au hasard mais à la lettre « P », première du titre, qui me permet de finir mon Challenge ABC des Titres. Double cerise sur le gâteau : la lettre « C » me permettra d’avancer l’ABC des noms d’auteurs et l’auteur est belge, ce n’est pas si souvent que je lis de la SFFF belge !



Dès les premiers chapitres je me suis intéressée à ce jeune garçon orphelin qui découvre un secret de famille bien caché et l’espoir, peut-être de changer les choses, surtout sortir sa mère de la léthargie dans laquelle elle est plongée depuis une terrible nuit. J’ai aimé découvrir ses dons et possibilités en même temps que lui car le domaine des exorceleurs m’était aussi inconnu qu’à lui. J’ai donc grandement apprécié la première partie du récit.

J’ai trouvé la suite quelque peu convenue avec l’entrée dans cette école prestigieuse et les divers cours et professeurs. Mon intérêt s’effritait de plus en plus jusqu’à ce qu’arrive la « méchante » qui donne une autre tournure à l’histoire. Le rythme s’accélère, les révélations et surprises vont bon train et le livre devient véritablement un « page turner » !

Les personnages sont habilement caractérisés et on s’y retrouve aisément malgré leur nombre. L’auteur a su créer un univers singulier et crédible, et j’ai aimé m’y promener. Je me sentais grandement dépaysée, cela ne ressemblait à rien que j’ai pu lire jusqu’ici.

Je redoute la suite du point de vue du personnage (je sens que ça va être terrible !) mais je suis impatiente de m’y plonger ! Un univers magique, tantôt féérique tantôt horrifique, où le cocasse côtoie l’émotion. Le tout servi par une belle plume. Rien que du plaisir en somme !
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Nouvelles Orléans



N.O.L.A.

Nouvelle-Orléans, Louisiane.

Comme à leur habitude, Livr's éditions a fait un magnifique travail éditorial.

A l'instar de Nouvelles saisons dans lequel chaque texte correspondait à un mois de l'année, de Sans Nouvelles dont les textes portaient sur de mystérieuses disparitions, cette fois-ci c'est donc la ville du carnaval et du Mardi-gras qui est à l'honneur.

En exclusivité, les prochaines anthologies s'intituleront d'ailleurs Nouvelles vagues ( elle portera sur les tsunamis et autres raz-de-marée ), et suivront Nouvelles observateur, Nouvelles arrivage, et le tant attendu "Pas de nouvelles, bonnes nouvelles" dans lequel le lecteur pourra lui même rédiger ses histoires sur des pages demeurées volontairement blanches.

Blague à part, cette idée d'avertir le lecteur du thème comme du genre en deux mots est une excellente initiative.

Et j'adore aussi la couverture, cette poupée fluorescente qui annonce elle aussi la couleur.

D'emblée on le devine : Certaines nouvelles vont flirter avec le fantastique ou même l'horreur.



Qu'est-ce qui vous vient tout d'abord à l'esprit d'ailleurs lorsque vous pensez à la Louisiane ?

L'ouragan Katrina qui a tout dévasté sur son passage ?

La chaleur, l'humidité, les bayous, les mangroves, les crocodiles ?

L'ancienne colonie française ? ( Son nom provient du duc Philippe d'Orléans ). le patrimoine qu'a laissé notre pays ? Un peu dans la langue, dans le nom des villes ou des cours d'eau ( Bâton-rouge ne sonne pas très américain non plus ), ou le vieux quartier français, en plein coeur de la ville, sur les bords du Mississipi ?

Les plantations ? le rhum ? le gumbo ? le jambalaya ?

Les sombres heures de l'esclavage incarnés notamment par la monstrueuse Delphine Lalaurie, qui n'avait rien à envier à la comtesse Bathory ni à Gilles de Rais ? Ce répugnant personnage a vu son rôle endossé par Kathy Bates dans la troisième saison d'American Horror story, dont le thème était la sorcellerie.

Sa polyculture ? ( créoles, cajuns, français, américains ) Son aspect cosmopolite à 60 % afro-américain ?

Sa violence ?

"Tu sais qu'en Louisiane tu as dix fois plus de chances de te faire tuer que dans n'importe quel autre état d'Amérique ? Je pense que c'est du aux inégalités sociales qui sont omniprésentes ici." ( Alex N. R. )

Le jazz ( Sidney Bechet, Louis Armstrong et tant d'autres artistes ) ? le carnaval ? le Mardi-gras ? La fête qui bat son plein toute la nuit ?

"Un cortège de costumes aux couleurs bigarrées, de masques de cire et de corps peints des pieds à la tête glissait entre les façades des maisons tel un serpent sorti des entrailles de la terre". ( Fabrizio Schiavetto )

Et puis bien sûr, importé d'Afrique de l'Ouest en même temps que la traite négrière, le vaudou est aussi l'une des principales caractéristiques culturelles de la Louisiane. Culte des esprits du monde invisible, on connaît surtout du vaudou la croyance aux morts-vivants, aux mauvais sorts ( la fameuse poupée percée d'épingles ), et aux esprits de l'entre deux-mondes : Papa Legba, le Baron Samedi ou son épouse Maman Brigitte.



Ce sont à tous ces sujets, toutes ces caractéristiques propres à la Nouvelle-Orléans, que huit auteurs belges ou français vont s'attaquer dans ce recueil, abordant sous un angle bien personnel un ou plusieurs de ces thèmes.

Des auteurs peu connus pour la majorité, à l'exception de Geoffrey Claustriaux qui se fraie doucement une belle réputation dans la littérature d'horreur ou d'angoisse, méritée à mon sens. Je pense que pour quelques jeunes auteurs, il doit s'agir d'ailleurs de leur première nouvelle publiée.

Mais quel plaisir de recevoir un livre dans sa boîte aux lettres dans lequel les huit auteurs ont mis un petit mot manuscrit à mon intention pour introduire leur texte.

Quelle fraîcheur dans les textes, quelle originalité, quelle fluidité dans la majorité des nouvelles !

Ils ne sont pas tous exempts de défauts mais j'ai déjà lu des recueils tellement insipides avec de grands noms du polar pour faire vendre qu'il serait dommage de passer à côté de cette nouvelle génération qui prouve son talent sans être uniquement portés par leur notoriété.

Et comme vous l'avez vu, la Nouvelle-Orléans regorge d'histoires, de coutumes, de culture, de décors , de légendes qui font que pas un de ces textes ne se ressemble, si ce n'est parfois par l'angoisse qui se dégage de chacun d'entre eux.

Parce qu'une atmosphère surnaturelle s'est toujours dégagée de la Louisiane, et ni Anne Rice et ses chroniques des vampires, ni Charlaine Harris et sa série True Blood ne me contrediront à ce sujet.



Seul un auteur d'ailleurs, Alex N. R., n'a pas choisi le fantastique pour s'exprimer. Dans sa nouvelle NOLA ( dans laquelle l'acronyme prendra une toute autre signification ), il entraîne le lecteur dans un jeu de piste macabre. En effet, nous incarnons la personne qui retrouve un carnet laissé par un enseignant et qui nous entraîne dans une macabre visite guidée de la Nouvelle-Orléans : le hard-rock café, l'église catholique Saint-Francis, l'Audubon zoo ( l'un des plus célèbres zoos des USA, abritant 1300 espèces d'animaux au sein d'une végétation luxuriante ), les rives du Mississipi, le vieux carré français ou encore le cimetière de Saint Louis. Mais quel est le but de ces excursions ? Pourquoi nous emmener visiter chacun de ces lieux ? C'est ce qu'il vous reste à découvrir en jouant les touristes, en vous laissant guider par le narrateur, jusqu'à la conclusion glaçante et inattendue.



La nouvelle la plus horrible a incontestablement été écrite par Manon d'Ombremont. Le titre annonce de toute façon la couleur : "Les morts ne se mangent pas". Texte qui n'est pas sans rappeler par certains aspects les passages les plus angoissants du film Ring, il met en scène Zack, un personnage devenu totalement agoraphobe depuis la dévastation de l'ouragan Katrina, et son amie Lexie qui elle est au contraire plus pleine de vie que jamais et désireuse de devenir immortelle en pratiquant une forme singulière de cannibalisme.

Jusqu'au jour où elle l'appelle en lui annonçant :

"- Je ... J'ai bouffé un mec mais il n'est pas mort."

Arrivera-t-il à la protéger des dangers innommables qui sont à ses trousses ?



Moi, l'autre, écrite par Gloria F. Garcia, est la plus courte nouvelle du recueil mais ses sept pages n'empêchent pas son intensité.

Soir de carnaval et de fête à la Nouvelle-Orléans. L'héroïne, soûle et nauséeuse, se réfugie dans une petite ruelle où elle rencontrera une charmante vieille femme qui lui proposera à manger un King Cake pour qu'elle se sente un peu mieux, puisse reprendre quelques forces. Jusqu'à ce qu'elle se réveille comme possédée par une personne étrangère, par un parasite dont elle ignore tout et qui sait tout d'elle.

"Il est encore en moi, cet autre que je ne saurais toujours pas nommer, et c'est lui qui retient ces fameux souvenirs qui me reviennent de droit."

Le King Cake, dessert à base de cannelle, est l'équivalent de notre galette des rois et se déguste en Louisiane le jour sacré du Mardi-gras.

La fève représente l'enfant Jésus et peut être faîte en plastique, en porcelaine ou aussi en noix de pécan.

Je ne dis pas ça uniquement pour votre culture personnelle. Il pourrait s'agir d'un indice.

Le frisson que vous ressentirez sera-t-il d'horreur ou de soulagement, quand vous connaîtrez toute l'histoire?



Sans nom ... C'est le titre de la nouvelle d'A.D. Martel qui elle aussi tire son épingle du jeu, sans mauvais jeu de mots.

Sans nom, c'est ainsi que s'appelle cette poupée qui pourrait être celle de la couverture.

On entre cette fois en plein coeur des rituels vaudous avec l'entrée en scène de cette étrange créature qui bouge et pense par elle-même.

Mais on est assez loin des dessins animés comme Barbie au bal des douze princesses.

"Sans nom n'est en effet pas humaine. Sa peau est constituée de toile de jute, sa chair de paille. Deux boutons lui servent d'yeux, l'un gros et marron, l'autre petit et jaune."

Une mèche de cheveux est accrochée à elle. La sorcière qui l'a créée lui a planté des aiguilles partout sur le corps, lançant une malédiction.

Mais qui en sera la victime ?

Un texte plein de tendresse qui prend à contrepied le vaudou tel que nous pouvions l'imaginer.





Les autres nouvelles, de près ou de loin, parlent toutes des LOAs.

Attention, rien à voir avec la location avec option d'achat.

Les loas ( ou lwas ) sont les esprits de la religion vaudou, les intermédiaires entre les hommes et les royaumes divins.

Les deux loas dont il sera question principalement ici sont les deux plus connus : Papa Legba qui détient la clef du Paradis et des Enfers, et bien sûr le Baron Samedi qui est l'esprit de la mort et de la résurrection.



Je n'insisterais pas sur la nouvelle de Fabrizio Schiavetto tout simplement parce que je ne suis pas sûr de l'avoir intégralement comprise. le langage plus soutenu que celui des autres textes du recueil fait de "L'autre porte" une histoire plus difficile à suivre. Disons simplement qu'il y est question de jazz, de carnaval et d'ouragan. Que le personnage principal, condamné par un cancer, devra fuir le noir monde en compagnie du Baron Samedi renommé Samedi chance pour l'occasion et qui ne parle que par énigmes. Mais je suis passé à côté et ne peux donc en parler avec objectivité.



Dans "Le sourire du baron", Geoffrey Claustriaux met lui aussi en scène le baron Samedi.

Tout commence à la façon d'un polar noir, avec le meurtre d'un vieil homme. Agressé par une bande de jeunes, c'est leur meneur, Randy, qui portera le coup de couteau fatal.

Avant qu'une forme de justice immanente ne prenne la relève sous la forme d'un poids lourd qui le percutera de plein fouet.

"On retrouva des morceaux de lui sur plus de cinquante mètres, étalés sur la route comme de la confiture sur un sandwiche trop long."

Là où l'histoire aurait pu s'arrêter, elle ne fait que commencer puisque Randy va se réveiller au purgatoire, face au baron Samedi, qui lui propose d'éviter les Enfers à condition de remplir sans aucune aide une série de trois épreuves. Mais les élus sont rares.

"Dans ton cas, nous pouvons te ressusciter et te renvoyer sur terre."

Prenante, instructive, effrayante, limite gore par moments ( "Plusieurs femmes avaient été disséquées vivantes avant de voir leurs viscères enroulés autour de leur taille" ), ces quatre-vingt pages composant presque une novella a juste un défaut : Avoir voulu trop en mettre peut-être. Geoffrey Claustriaux mêle passé et présent, genre noir et genre horrifique, et veut peut-être trop en dire en évoquant tant la créature au haut-de-forme et au smoking violets que les célèbres Marie Laveau ( la plus grande prêtresse vaudou ) que la macabre Delphine Lalaurie, le tout dans une atmosphère typique de Louisiane sous forme de pacte avec le diable. C'est une excellente nouvelle qui a juste pour défaut sa trop grande multitude de thèmes abordés.



Laure Anne Braun nous livre quant à elle "La croisée des chemins", qui introduit d'ailleurs le recueil.

Londonienne, peu sociable, Emilie Carter ne s'était auparavant jamais intéressé à ses origines.

"Elle ne se sentait pas créole, ne s'intéressait pas au vaudou ou à la culture cajun."

Jusqu'au jour où elle apprendra être la seule héritière de sa tante et se rendra en Louisiane.

Où elle percera de sombres secrets familiaux.

Restauratrice d'oeuvres d'art, elle est la seule à ne pas avoir rencontré la gloire ou le succès. Son oncle était un célèbre écrivain, sa tante était chanteuse, son père était un talentueux musicien et sa mère peignait admirablement.

Subtil, curieux, émouvant également, rendez-vous à la croisée des chemins où le monde des hommes et celui des esprits se rejoignent pour en savoir davantage sur le pacte que Papa Legba est prêt à lui proposer.



Et puis ma préférée est probablement la longue nouvelle "Le bonheur repose en Louisiane" de Katia Goriatchkine, un des récits fantastiques les plus originaux qu'il m'ait été donné de lire. Alors certes, elle ne respecte qu'à demi le thème puisque le vaudou n'est abordé que dans l'histoire dans l'histoire. En effet, Ray Jacobs est un auteur dont on suit la rédaction de son nouveau chef d'oeuvre progressivement. Et c'est cette nouvelle dans la nouvelle ( comme Stephen King écrivait des pages d'un nouveau Misery dans le roman éponyme ) qui évoque le pacte de Skylar, jeune femme enceinte qui vient de perdre le père de son futur enfant, invoquant Papa Legba pour faire revenir son bien aimé d'entre les morts. L'esprit lui propose alors un impossible choix, il peut ressusciter l'homme qu'elle aime en échange de la vie de son enfant à naître.

Mais finalement, peu importe le sujet choisi, ce n'est pas lui qui rend cette histoire aussi originale.

Ce qui la rend unique, c'est le personnage de l'écrivain qui est né incapable de ressentir la moindre émotion.

Mais être capable de donner des émotions à son lecteur fait partie intégrante du travail d'auteur, et Ray Jacobs est particulièrement doué pour faire pleurer dans les chaumières. Et s'il arrive à retranscrire aussi bien les émotions ... C'est parce qu'il les absorbe sous forme de capsules.

Et des pilules, il en a plein ! Son éditeur lui fournit de quoi être triste, en colère, stressé, méfiant, jaloux. de quoi le réduire en bouillie moralement pour atteindre la quintessence dans l'écriture et la transmission des émotions.

"- Tu vois, la plupart des gens donnent des émotions négatives, que j'applique ensuite à mes romans."

"Il s'empara de la capsule dorée de deuil qu'il posa sous sa langue, et elle se désagrégea en quelques instants."

Une bien étrange façon de s'approprier la douleur et le malheur d'autrui, les soulageant de leur fardeau émotionnel et permettant de rédiger des scènes bouleversantes et authentiques.

Mais au prix de quels sacrifices ?

En tout cas maintenant vous connaissez le secret d'Henri Loevenbruck, d'Amélie Antoine, de Karine Giébel et de tous ces auteurs qui arrivent à vous broyer le coeur en quelques pages.

Un écrivain n'a-t-il pas plus de talent quand il écrit alors qu'il est lui-même sous le joug d'une intolérable souffrance qu'il ne peut exprimer que par écrit ?

C'est une excellente question, non ?

Et que se passerait - il si Ray Jacobs se voyait proposer enfin de nouveaux parfums ?

- Bonjour, je voudrais une glace avec deux boules s'il vous plaît. Bonheur et satisfaction.

C'est à cette question que tente de répondre Katia Goriatchkine dans sa longue nouvelle, éblouissante d'originalité et d'audace, et qui sous couvert d'humour et de métaphores pose de véritables questions sur l'essence même du métier d'écrivain, de ce qui peut être à l'origine du talent.



Huit nouvelles sur un même thème, et pourtant huit façons de nous présenter la Nouvelle-Orléans, son folklore, ses coutumes, sa végétation, ses tragédies humaines et météorologiques, son histoire encore récente et pourtant si riche qui en fait définitivement une ville à part, qui fait de la Louisiane un Etat unique des Etats-Unis.

On ressort vraiment de ce recueil enrichi culturellement au fil de ses histoires angoissantes, émouvantes ou horribles qui présentent au mieux et de façon souvent originale sa culture vaudou certes, mais pas seulement.

Il est presque contradictoire de découvrir cet ancien Etat sudiste meurtri par l'esclavage, la violence, les cyclones être également celui qui a l'esprit le plus festif, celui qui a le plus intégré le catholicisme à ses propres rites d'origine africaine.

A découvrir et à faire découvrir, comme tout ce qu'ose cette jeune maison d'édition pas comme les autres.



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Kidnapping

C’est l’horrible histoire d’une quarantaine d’adolescents belges partis en voyage scolaire en Allemagne. Kidnappés par un groupuscule d’hommes en uniforme nazi, ils sont très loin d’imaginer les abominations qui les attendent par la suite...

Une novella dans le genre horreur (et le mot est faible) que j’ai apprécié !

Lisant régulièrement des livres de ce type, je peux dire que le scénario de celui-ci sort du lot. Je pense aussi que le fait qu’il s’agit ici de jeunes de seize ans renforce l’aspect de l’innommable, cette situation d’ignominie à laquelle ils sont forcés de participer. On suit tout particulièrement le court parcours de deux d’entre eux, mais même sans important développement de caractères, on s’imagine sans mal l’étendue psychologique suite aux atrocités qu’ils doivent subir et aussi ce qu’ils doivent ressentir face aux comportements ignobles et inhumains des adultes.

Ce n’est, chronologiquement, pas le premier livre édité de cet auteur belge, mais parti d’un cauchemar fait pendant son adolescence, ce texte est le premier issu de son imagination, sans aucun doute, (très) fertile.
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Club 27

Je remercie Livr'S Éditions, ainsi que Geoffrey Claustriaux pour m'avoir offert la nouvelle « Club 27 » (écrite en collaboration avec Mona Naït Mazi). Il s'agit d'un court texte d'une soixantaine de pages. Geoffrey Claustriaux m'a aussi envoyé l'illustration – puisqu'il est aussi illustrateur – signé de sa griffe.



J'ai passé un bon moment de lecture, aidé par cette agréable écriture. Je ne suis pas très fan de la narration à la première personne, ici, elle sert surtout pour donner une intimité avec le personnage principal. Je ne me suis pas senti attaché à lui. le format court, aurait pu être plus approfondi, je reste sur ma faim, surtout sur le début, qui va bien trop vite dans le développement des événements initiaux. Puis, le texte prend de la consistance et j'ai eu du mal à lâcher le livre.



C'est un fait étrange qui ronge les musiciens. Arrivé à leur 27e anniversaire, ces artistes trouvent la mort. Parmi les plus connus, nous citerons Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain… Les deux écrivains se sont donc inspirés de ces phénomènes pour la thématique de leur nouvelle.



Je ne connaissais pas ces deux écrivains. Ce petit préambule me donne bien envie de découvrir d'autres textes d'eux, et de préférence narré à la troisième personne.
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Kidnapping

Un cauchemar qui devient livre. Voilà l'étrange histoire de l'auteur ayant retranscrit sur papier ce ré sordide d'adolescents enlevés par des soldats S.S. en pleine forêt allemande. Oui il y a du sang, oui il y a des viscères, oui il y a... ahem... mais ce n'est pas de la violence gratuite écrite par l'auteur juste pour enrober une histoire sans fondement. Que néni mes amis, le background est bien ficelé, les atrocités que subissent les jeunes gens ont toutes une explication et les parallèles avec l'un ou l'autre film d'horreur n'est pas à exclure. Les fans du genre adoreront, les autres auront peut-être plus de mal mais je les invite néanmoins à tenter l'expérience, ne serait-ce que pour l'intrigue. Au-delà des scènes sanglantes, la réflexion sur la noirceur de l'âme humaine est à mettre en avant et vous confortera dans ce sentiment de malaise qui vous tiendra en haleine tout du long. Les rapports de police et les passages manuscrits d'un journal intime apporteront leur lot d'authenticité au livre, vous rapprochant comme jamais au cœur des horreurs qui vous attendent. N'oublions pas la fin avec ce côté Fantastique bienvenue pour un final surprenant. Bien que j'ai adoré le récit dans son ensemble, quelques petits points noirs viennent légèrement baisser une note pourtant très bonne, je pense notamment à quelques maladresses d'écriture ou au manque de quelques pages supplémentaires pour développer les personnages ou d'autres scènes de l'histoire. Mais il paraît que lorsqu'on en veut plus, c'est que c'est du bon ;-) Livre à ne pas mettre entre toutes les mains et à éviter si vous pensiez partir prochainement en Allemagne profonde. Schuss ;-)

Pour lire la chronique complète, c'est par ici -->
Lien : https://evasionimaginaire.wo..
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Kidnapping

Livr’S est une maison d’édition Belge trop peu connu, qui compte dans ses rangs un certain britannique. Lorsque j’ai passé commande pour mes deux Masterton (un pour moi et l’autre pour mon frère), j’en ai profité pour acheter « Kidnapping » de Geoffrey Claustriaux. Lui aussi est un fidèle collaborateur de Livr’S (notamment publié dans divers recueils de nouvelles) et il m’avait gracieusement offert « Club 27 », je lui remercie au passage.



« Kidnapping » est une nouvelle d’à peine cent pages et peut se lire d’une traite. L’écriture est brève. Si l’histoire peut sembler un peu surréaliste à première vue, il faut dire que l’on se pose beaucoup de questions, elle prend tout son sens à la fin. Si vous aimez l’horreur avec plein d’artifices, ce livre en propose à la pelle, ce qui n’est pas pour me déplaire.



L’écriture simple et maîtrisé donne un récit cohérent. Toutefois, j’aurais bien aimé davantage d’immersion et des personnages plus détaillés. Geoffrey Claustriaux va à l’essentiel. Le texte aurait pu donner un court roman bien construit, mais dans l’ensemble j’ai bien aimé, même si parfois, ça part un peu dans tous les sens. Je ne divulgâcherais pas la fin, mais j’ai bien aimé la conclusion. L’apport de pages manuscrites pour les passages du journal intimes sont bien trouvées. J’essaierais d’autres récits de cet auteur à l’avenir.
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Chroniques de l'Après-Monde

Cette histoire offre un panel réaliste de ce qu'il pourrait advenir d'un monde en reconstruction plusieurs générations après une catastrophe nucléaire. Différentes communautés ressuscitées des ruines de différents camps de survie, avec des groupes plus ou moins vastes ayant évolués ou régressés de façon drastiquement opposés.

Casca est la seule survivante, ou le croit-elle d'un de ces abris anti atomique, elle est jeune et a survécu de longues années dans une complète solitude avant de se décider à rejoindre la surface. Eduquée malgré tout, elle parcours ce vaste et dangereux nouveau monde sans communication et en comprend les facettes évolutives.

Nous découvrons en sa compagnie ce qu'il est advenu des humains après leur retour à la vie à l'air libre, quel niveau de technologie certains ont su conserver et à quel point d'autres ont dégénéré.

Ces pérégrinations sont racontées à la façon d'un journal qu'elle aurait tenu, avec ses rencontres, ses moments de bien être, ses drames, ses espoirs et ses regrets. Et au final cette vie qui est la sienne comme elle pourrait être la notre à sa place avec comme petit moment de tendresse, le bonheur de pouvoir encore avoir un compagnon canin, ce qui réchauffe le coeur. De jolies "chroniques" donc et j'en lirai volontiers plus de l'auteur Geoffrey Claustriaux car cela nous est agréablement conté.
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Nouvelles Orléans

Une nouvelle fois, les Editions Livr’s font très fort, décidément j’aime vraiment beaucoup tous leurs livres, toujours originaux et dont les couvertures ont un graphisme particulièrement soigné, très attirant. Il s’agit d’un recueil de nouvelles d’auteurs belges et français qui écrivent sur la Nouvelle Orléans, ville superbe que je rêve de visiter autrement que par la littérature, ville natale de mon héros favori, l’inspecteur Pendergast, mais ici il n’est pas question de polar, même si une des nouvelles s’y apparente. Cette ville dégage une ambiance surnaturelle, fantastique et c’est bien dans ce registre que se situe ce recueil. En général, je n’aime pas forcément beaucoup les nouvelles, j’ai souvent une impression d’inachevé et de manque d’homogénéité. Mais cette anthologie ne présente pas ce défaut, aucune nouvelle ne semble moins bien écrite que les autres. Tous ces auteurs ont un style différent, mais toujours très agréable et fluide. J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je le recommande chaleureusement.



La thématique générale est sans doute assez courante à propos de La Nouvelle Orléans, puisqu’elle s’articule autour du vaudou, de ses personnages (Papa Legba, Baron Samedi) et de sa pratique dans la majorité des textes, mais le traitement en est très original. Peu de nouvelles appartiennent au genre « Horreur », peut-être seulement Moi l’autre et Les morts ne se mangent pas. Ce qui fait la grande originalité de ce recueil, pour moi, c’est que le fantastique est utilisé de façon très positive et l’ensemble délivre un message d’espoir : Il n’y a pas de fatalité et on est libre de ses choix. Tous les héros du livre (sauf Lexie, les morts ne se mangent pas) sont très résilients, même si parfois c’est d’une manière peu constructive (Moi l’autre), ils font tout pour sortir de leur situation et être libérés de leurs chaînes : Nous avons une restauratrice d’art qui refuse d’être enchaînée par l’esprit qui domine sa famille depuis des décennies, un malade du cancer qui se bat contre la fatalité, une poupée vaudou qui se retournera contre la sorcière qui l’a créée dans un but malfaisant, un écrivain manipulé par son éditeur, un jeune voyou qui saura revenir dans le droit chemin etc. Bien que ces histoires soient largement fantastiques et surnaturelles, il s’en dégage beaucoup d’optimisme et un message plein d’espoir. De plus nous visitons cette très belle ville.



Mes préférées sont Nola, une nouvelle de type thriller qui raconte la terrible vengeance d’un prof maltraité par un élève adolescent, ce texte est le seul qui n’appartient pas au genre fantastique, on est dans un monde sombre et réaliste et Sans nom, l’histoire magnifique et bouleversante de la poupée vaudou qui se trouve sur la couverture du livre. Dans ce récit plein d’espoir et de tendresse, cette poupée mal aimée et crée dans le but de nuire à autrui se libérera, se vengera de sa propriétaire et sauvera une petite fille malade, devenant ainsi Etoile, sa compagne bien aimée. L’autre porte est un long texte plus hermétique, mais aussi plein d’espoir, je l’ai également apprécié, mais je le répète j’ai aimé toutes ces nouvelles qui m’ont fait voyager.



Un grand merci pour ce livre qui m’a vraiment beaucoup plu et qui vaut le détour par ses paradoxes originaux.
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Kidnapping

J’ai profité de la présence de l’auteur à Mon’S Livre pour lui acheter le livre. Il m’a confié qu’il s’agissait en fait d’un de ses premiers écrits, rédigé à l’adolescence, qu’il avait remanié pour publication.



Première chose à noter : le travail éditorial sur ce livre ! J’ai adoré les différentes mises en page proposées qui ajoutent vraiment quelque chose à la lecture : une partie du texte est « normale » (typo ordinaire noire), une autre est écrite comme un journal manuscrit, au bic. D’autres parties sont des documents officiels, des extraits de livre… Bref, un ouvrage court, mais visuellement très travaillé !



Parlons un peu de l’histoire : j’ai pour ma part adoré ce court roman d’horreur ! L’auteur nous emmène en plein cœur de la campagne, dans un petit village isolé. Là vit une communauté très particulière… Alors que des étudiants partent en voyage scolaire, leur bus se fait arrêter par un groupe de villageois, qui les enferme dans une halle aux bêtes où d’autres adolescents sont déjà retenus contre leur gré dans des conditions plus que déplorables… L’enfer commence à peine pour cette classe. Je n’ai pas envie d’en dire trop pour ne pas spoiler l’histoire et je m’arrêterai donc là 😉



Une chose est sûre, les amateurs d’horreur bien sanglante ne seront pas déçus avec ce livre : des scènes bien trash, des idées et conceptions qui font froid dans le dos, le genre humain n’y montre pas sa plus belle facette. Certains éléments sont visuellement décrits, mais c’est presque ceux qui sont sous-entendus qui sont les pires…



On suit la perspective de plusieurs adolescents durant le récit. Au départ si insouciants, ils vont vite se rendre compte que les règles sont là pour être suivies, mais que tirer dans les jambes de son voisin peut vous sauver la vie…pour un temps. La compétition est rude et chacun tente de survivre à sa façon. L’ambiance est oppressante, on est cloîtré dans ce village, avec ces familles (clairement nazies, la couverture vous l’aura fait deviner :p ) sans aucune échappatoire….à moins que?



Un huis clos prenant : les étudiants parviendront-ils à échapper à l’étrange communauté qui les a kidnappés ? Du sang, de la violence, des trahisons qui mènent à la mort de l’un pour la survie de l’autre. Une brutale fin de l’insouciance dans cet enfer à ciel ouvert. Ce livre plaira aux amateurs d’horreur, mais n’est certes pas à mettre entre des mains innocentes.
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Sans nouvelles

La disparition est le thème de ce recueil. Ne pas savoir, qu'y a-t-il de plus terrible quand l'un de nos proches disparaît soudainement. La stupeur, le doute, l'espoir, la quête désespérée, puis peut-être la résignation... mais on est définitivement brisé.

Sauf que là, ce ne sont pas des disparitions ordinaires, bien évidemment, vous vous en doutiez. Ce sont des histoires horrifiques et honnêtement j'ai été scotchée.

Dans la première Graham Masterton nous parle de ce qu'il se passe sous les draps. Qui, étant enfant, n'a pas exploré les "profondeurs" de son lit, s'imaginant dans un tunnel et élaborant des aventures fantastiques qui l'y attendent ? Martin l'a fait, en tout cas... que se passe-t-il sous les draps de Martin après que sa maman l'a bordé ? Est-ce qu'il est possible qu'on ne revienne pas d'un voyage sous les draps ?...

Dans la seconde, Geoffrey Claustriaux nous relate l'histoire de Fred et Jenny, cousins, kidnappés au domicile familial, et se retrouvant enfermés dans la cabine d'un paquebot dont les passagers sont plus qu'étranges. Je n'avais jamais lu cet auteur et j'ai découvert une très belle plume, pour un récit rondement mené, au suspense omniprésent. J'ai hâte de découvrir ses autres livres.

Dans la troisième, Christelle Colpaert Soufflet, que je ne connaissais pas non plus avant de lire ce recueil, nous relate l'histoire d'une mère séparée, dont la fille aînée, d'un caractère aussi difficile qu'on peut l'avoir quand on est ado, disparaît subitement de sa chambre, complètement close. Anne-Sophie n'a pu s'enfuir par la fenêtre fermée, personne n'a pu entrer dans la chambre. Où est passée la gamine ? Une histoire qui fait froid dans le dos.

Dans la quatrième, Hélène Duc, que j'ai découverte également, nous parle d'un détective privé, Franck, ancien flic à la retraite, qui se voit confier l'affaire de sa vie : retrouver la fille d'une femme appartenant à la haute société qui semble avoir fugué. Cette nouvelle se tourne davantage vers le polar que vers le fantastique, contrairement aux précédentes.

Cinquième nouvelle, écrite par Alexys Méan. Nous nous retrouvons dans l'Oural, avec des randonneurs de haut niveau... un seul survivant, Youri Yudin, qui veut découvrir ce qu'il est arrivé à ses compagnons après son propre rapatriement et va pour cela consulter les archives de l'époque. Et la vérité crue va lui apparaître...

Dans la sixième et dernière nouvelle, Marine Stengel nous relate très brillamment ce qu'on peut ressentir quand on se réveille enfermée dans une boîte.

J'ai juste adoré ce recueil. Ne passez pas à côté.
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Nouvelles Ères

Un recueil de nouvelles intéressant, douze nouvelles sont regroupées dans ce livre. Et quelles nouvelles ! Les univers présents ici sont tous réunis sous le signe de la Science fiction, ce qui m'a fait énormément plaisir. Un monde un peu apocalyptique, assez proche de la dystopie souvent. J'aime aussi beaucoup les clins d'œil à certaines histoires déjà connues. C'est également beaucoup centré sur les robots, les androïdes, les mondes informatiques. Beaucoup de thèmes sont abordés, des thèmes importants comme la place de la femme, la liberté, le pouvoir. Je n'ai eu aucun soucis avec les styles d'écriture, ils sont tous très bien écrits et fluides. Je recommande cette oeuvre en priorité aux fans de science fiction.
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Les royaumes éphémères, tome 1 : L'ascension du..

- Ce que j’ai aimé



Tout d’abord, la couverture (et surtout celle de Livr’S Éditions). Des couleurs vives et chaleureuses pour appâter l’œil du touriste égaré telle la sirène sur son rocher appelant le marin malheureux qui…. Ahem…. Bref, le travail est remarquable et lorsque vous détenez les six tomes, vous pouvez les aligner pour découvrir une magnifique mosaïque. Cette même version a été retravaillée et largement dégraissée de toutes ses éventuelles longueurs, coquilles et répétitions pour un rendu beaucoup plus fluide et avec une bonne centaine de pages en moins par rapport à la version de Mon Petit Éditeur.



L’écriture de l’auteur. Efficace, simple, sans fioriture. Elle a la particularité de nous entraîner à travers les yeux de David, et de Matthew par la suite, avec justesse et nappée d’émotions. Comme cité plus haut, la plume sait nous transporter et nous mettre à la place du héros, nous permet de nous identifier à lui malgré son jeune âge.

Toujours dans l’écriture, les scènes sont particulièrement bien détaillées, surtout les scènes de combat où l’auteur excelle. Le combat final me renvoyait à cette époque où je regardais les mangas à la télé, où chaque adversaire se surpassait à chaque fois pour mettre à terre l’autre sur plusieurs épisodes, découvrant des ressources improbables. C’est imagé et détaillé pour une immersion complète de l’action.



Geoffrey nous accompagne, encore une fois à travers les yeux de David, dans un univers très différent du nôtre (le Monde des vivants est ici nommé le Monde des Réceptacles et lorsque l’on meurt dans les Royaumes Éphémères, notre âme retourne dans le Monde des vivants). L’on apprend l’existence de différents stades de magie (D, C, B, A et S), différentes castes (Les Bullomages, les Fulvus, les Shreid,…), une faune impressionnante (les Gnomes de Magma comme Nagmi, les loups d’écailles, les Méta-Tortues, les Flotticores,…), des potions (comme le Mimétisme Métallique, impressionnant), des villes et j’en passe et des bonnes idées pour enrichir cet univers.



Je pense que, pour une raison inconnue, on ne s’attend pas à une telle qualité pour un premier tome, avec une telle créativité et un divertissement de tous les instants. Même si le fond reste classique, la forme donnée par l’auteur nous plonge dans une aventure assez unique qui, malgré ses ressemblances avec d’éventuelles autres œuvres, n’a pas à rougir face à la concurrence française et anglo-saxonne.



La fin du livre propose son lot de surprises et de questionnements pour la suite. On a hâte de se procurer la suite pour continuer cette fabuleuse aventure !



- Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé



Pour le coup, j’ai lu la première édition du livre (de chez Mon Petit Éditeur). Heureusement, il y a une version corrigée. Car cette parution est truffée de fautes, de répétitions et d’oublis de mot. J’ai été inspiré d’attendre si longtemps avant de le chroniquer car j’aurai vraiment eu du mal à l’époque à donner un avis sur cette première version. Mais l’auteur a commis une erreur de jeunesse et je ne doute pas que la nouvelle édition est largement supérieure à celle que j’ai pu lire aujourd’hui. La première édition notait également en bas de couverture –> Science-fiction. La deuxième édition note en bas de couverture –> Fantastique. L’auteur annonce un livre Fantasy. Les personnages principaux ont tous vingt ans ou moins –> Young Adult. Faudra un jour tirer cela au clair mais ce livre n’entre clairement pas dans le rayon Science-Fiction (merci la réédition !), mais je chipote.



Sinon, pas de points négatifs majeurs.



On regrettera peut-être que Balin et Milia (et Garvin dans une moindre mesure) ne soient pas plus approfondit psychologiquement. Balin est souvent absent malgré un rôle très important et Milia est une réplique trop clichée de la dure au cœur tendre. Quant à Garvin, il est très (trop ?) lisse, trop juste dans sa psychologie. À voir comment ils évolueront au fil des tomes.



On peut éventuellement citer le manque total d’affection et de souvenirs de David vis-à-vis de ses parents une fois mort. Alors oui, il pense parfois à sa copine qu’il a laissée dans le Monde des Réceptacles et cherche à retrouver son frère Adam, décédé quelques années plus tôt, dans les Royaumes Éphémères, mais tout de même. Pas une mention de ses géniteurs lorsqu’il fait allusion à sa vie d’avant. Pareil pour Garvin lorsque son village se fait raser par les Shreid, il ne pense même pas à les retrouver. Bizarre. Ceci a peut-être été corrigé dans la deuxième édition (ou peut-être ai-je loupé un paragraphe, ce qui n’est pas impossible).



Certains soulignerons peut-être que c’est encore une fois un jeune sans expérience qui va venir à bout de dangers beaucoup plus gros que lui et vaincre des ennemis que même les plus expérimentés ont du mal à éliminer. Bon, si on est pas fan du genre, cela peut peut-être gêner. Si l’on est amateur de Young Adult, on peut se dire que la sauce a déjà été servie de la même manière dans d’autres plats. Mais à priori, vous vous immergerez sans soucis et prendrez plaisir à lire. Laissez-vous aller et appréciez l’évasion proposée par l’auteur.



Je suis généralement assez sévère, même pour les livres que j’aime. Mais pour le coup, mis à part ces deux-trois éléments qui n’entravent en rien une lecture agréable, je n’ai vraiment pas grand chose à redire.



- Conclusion



Du Harry Potter like tombé dans le jardin d’Alice au Pays des Merveilles avec des influences asiatiques (Mangaaaaaaa…..Hum) sur fond de quête initiatique Young Adult. Avec ces ingrédients sur le papier, l’on peut imaginer que cela a un goût de déjà vu ou bien que Tim Burton s’est proposé pour un nouveau tournage tordu après un voyage imbibé de saké au pays du Soleil Levant. Rien de tout ceci. Oui, le fond est peut-être relativement classique, mais la plume et la créativité de l’auteur nous emmènent dans une évasion où l’imaginaire est Roi, où la guerre entre Nephilims (mages purs) et Aceriis (mages aux pouvoirs développés par des implants cybernétiques) fait rage dans les Royaumes Éphémères (lieu où les âmes des morts renaissent pour y vivre éternellement jusqu’à une nouvelle mort pour redescendre dans le Monde des vivants), où un héros un peu pommé va se retrouver propulsé dans un univers où il ne contrôle rien et fera face à de multiples difficultés. Dans ce chaos, l’amitié et la force de caractère seront des atouts majeurs pour surmonter chaque obstacle.

Il manque peut-être ce petit quelque chose, un « je ne sais quoi » pour que cela soit un vrai coup de cœur, impression sans doute flouée par les fautes de la première version, corrigée dans une superbe réédition de chez Livr’S Éditions que je me procurerai avec grand plaisir. Peu amateur de Young Adult, j’ai été très enthousiaste par la qualité de l’histoire, mais ceux qui en connaissent les codes auront peut-être un goût de déjà vu, mais ils passeront sans aucun doute un très bon moment.

Bref, entrez sans hésiter dans cette aventure surprenante et fabuleuse, divertissante à souhait, façonnée par un auteur de plus en plus reconnu et qui fait partie de cette nouvelle vague d’auteurs belges prometteurs dans les univers de l’imaginaire.



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Chroniques de l'Après-Monde

La jeune Casca, 12 ans, dite également « la Marcheuse », « l'Etrangère », « L'ombre furtive » ou « l'Errante » a passé toute son enfance dans les dédales d'un abri souterrain en compagnie de sa mère, scientifique, et de son père, mécanicien. Vivant en vase clos, elle a toujours rêvé de pouvoir profiter de la lumière du soleil et de se rouler dans l'herbe verte des prairies de la surface. Mais depuis déjà plusieurs générations, les survivants d'une guerre terrible entre l'ATAN (puissances de l'Ouest) et la CARA (forces de l'Est et du Sud), doivent rester sous terre pour échapper aux dangers de la radioactivité et des autres pollutions qui contaminent la terre. Une nuit, sa mère, appelée en urgence, disparaît et son père meurt victime d'un virus inconnu. Casca se retrouve seule et unique survivante dans une station bien trop grande pour elle. Peu à peu, les machines permettant la survie tombent en panne les unes après les autres. Une dizaine d'années plus tard, Casca n'a plus d'autre alternative que de quitter les lieux et de partir chercher sa mère dans le vaste monde...

C'est un pur roman de science-fiction post apocalyptique que nous propose Geoffroy Claustriaux avec ses « Chroniques de l'Après-monde ». Nous suivons Casca, la jeune héroïne courageuse, dans une quête qui la mène de ville en ville et presque d'univers en univers. Ainsi par exemple, passe-t-on avec elle d'une ambiance western avec convoi de troupeaux dans le désert à la fureur de jeux du cirque dignes de la Rome la plus décadente. Chaque visite de site donne lieu à une sorte de nouvelle indépendante, ce qui donne une intrigue séquentielle avec un fil rouge des plus ténus, la recherche de la mère. La chute, qu'on se gardera de dévoiler, est assez surprenante et suffisamment ouverte pour permettre sans doute l'écriture d'autres épisodes autour de ce personnage récurrent. Le style de l'auteur est efficace, ramassé et même compact. Il lui suffit de 200 pages pour déployer ce « roadbook » là où la plupart des auteurs auraient besoin du double ! Les descriptions de décor et d'états d'âme sont réduites au minimum ce qui peut plaire aux amateurs de minimalisme et déplaire à ceux qui veulent qu'un auteur explique tout par le menu. Intéressant malgré une intrigue un peu faible. Se lit très vite et s'oubliera tout autant.
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Pentecôte

Un auteur belge.

Une région remplie de mystères.

Une couverture qui évoque la piraterie.

Un joli trio gagnant pour une histoire écrite avec précision.

Le suspens monte crescendo. Qui peut être derrière tous ces meurtres et mutilations de cadavres. Un tueur isolé ou quelque chose de plus grand ?

L'auteur sait très bien décrire les situations, les lieux, les personnages.

Certains de ces personnages sont sympathiques et attachants, comme par exemple les deux personnages principaux, ce qui est plutôt une bonne chose car dans un roman très noir où on finit par suspecter tout le monde il est indispensable de pouvoir se rattacher à quelques personnages positifs.

D'autres sont inquiétants et malaisants. Ils sont trop nombreux pour être cités.

J'ai bien aimé les explications concernant le passé de l'île, les légendes anciennes venues d'ailleurs et reconcoctées à la sauce bretonne, le fonctionnement de certains services de police.

On sent que l'auteur s'est appliqué. Pour créer une histoire qui tient la route, pour approfondir des personnages, pour intégrer le passé au présent, pour ne pas laisser le lecteur sur sa faim.



J'ai toujours rêvé de vivre sur une île bretonne, de regarder les vagues s'écraser sur les rochers. Je vais reconsidérer la question et choisir mon île avec précaution.



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Nouvelles Ères

Je lis rarement des anthologies et les avis qui suivent sont encore plus rares.

J’ai essayé d’écrire quelques mots pour chaque nouvelle. J’ai eu quelques difficultés pour certaines mais cela ne veut pas dire que je n’ai pas aimé. Chaque nouvelle a sa propre force, avec son histoire, son univers, sa nouvelle ère et ses personnages. En premier, je vais essayer comme je peux, de dire un petit mot sur chaque nouvelle puis d’une manière plus globale.





Nouvelle 1 – 389 de Catherine Barcelone

Je dois dire qu’elle m’a fait sourire à la fin. Un des défauts de l’Humanité est encré jusqu’au bout des circuits. Hé hé. *sourire malicieux* Bref, nous avons deux points de vue : un humain et un androïde. J’ai aimé les différences entre les deux, la façon de raisonner clairement. Qu’est-ce qui fait de nous un être humain ? Qu’est-ce qui fait de lui un androïde ? un robot sans sentiment ou un robot qui récite tout simplement ?

Ces quelques pages abordent l’écologie, la destruction ainsi que le renouveau. J’ai bien aimé malgré le scepticisme du début.





Nouvelle 2 – SOFIA de Meggy Gosselin ♥

J’ai adoré cette nouvelle. Au début, j’ai eu peur qu’elle ressemble à d’autres histoires. Que nenni ! J’étais complètement dedans. J’étais autant questionnée, étonnée que notre personnage. J’ai kiffé ! Une histoire sur l’évolution, de découverte et peut-être de « remise en question » ?! J’avais envie d’avoir la suite d’ailleurs ! Ouais, on peut avoir une petite suite ?! C’est vrai que la nouvelle se suffit mais j’ai adoré l’idée !





Nouvelle 3 – Entre les mains des dieux étranges de Victor Fleury ♥

Le titre de cette nouvelle m’a interpellé. Déjà que ça parle des dieux, ma curiosité a été piqué. Puis j’ai commencé à lire. Quelle surprise ! Je ne m’attendais pas à cela. Je m’imaginais déjà dedans, à la découverte de cette technologie et de toutes les capacités possibles ainsi que toutes les connaissances que nous pouvons avoir ! Je ne dis rien de plus car faut laisser la surprise.

Cela m’a rappelé d’une certaine manière Assassin’s Creed. Vive l’archéologie ! MOUHAHAH !

Qui ne rêve pas de visiter le passé avec ce genre de technologie ?





Nouvelle 4 – La dernière ville sur Terre de L.A. Braun

Cette nouvelle propose comme sujet, outre la technologie et une société futuriste, le libre arbitre, ce qui fait de nous des êtres humains si je puis dire.

Nous sommes dans un univers futuriste donc. J’ai été surprise par le système de la Machine et par le scénario. Cela change un peu de ce que l’on connait. Un questionnement sur le confort et la technologie fait partie de cette petite nouvelle. En plus, les divers points de vue sont un atout, cela permet de voir un ensemble de personnalité et de ce système. Mais la fin est autant un sourire qu’une grimace notamment sur la fonction de la justice (grimace) et de la prise de décision (sourire). De même, en quelques pages l’adrénaline grimpe, j’étais à fond derrière les personnages. D’ailleurs, j’ai pensé au dessin animé WALL-E. 😉





Nouvelle 5 – Au temps pour moi de Margot Turbil

« Quel est le lien avec l’anthologie ? » était ma première question. J’ai compris après. x) Outre ma non-sympathie pour un côté du personnage principal, ici, nous parlons des choix et des conséquences. Je dois dire que je suis sceptique concernant « Au temps pour moi ». Elle aborde beaucoup de sujets en quelques pages, comme le temps, le moment présent, des choix à faire et la peur de vieillir.





Nouvelle 6 – Static de Geoffrey Claustriaux

J’ai adoré l’idée sur le temps figé. Je me suis posée des questions concernant le « pourquoi ils sont en vie ». J’ai apprécié le point de vue du personnage, d’une personne « normale », qui fait avec, qui se pose des questions sur ce nouvel environnement. Nous suivons ce personnage et j’étais autant dégoûtée que lui à une période de l’histoire (bonjour les êtres humains, beurk). En plus, j’ai apprécié ces interrogations. Par contre, l’énigme qui reste telle quelle me frustre à un point inimaginable.





Nouvelle 7 – Mort à crédit de Aimé Leclercq

Je comprends le titre quand j’arrive à la dernière ligne. Quel boulet. MOUHAHAHA. Cette nouvelle change du traitement que nous faisons des Intelligences Artificielles dans les histoires. J’ai aimé le développement du scénario et les références d’une certaine politique et d’un certain pays en particulier. 😉 En plus, cette nouvelle aborde la question sur les discriminations, le contrôle de la population et de son intrusion dans nos maisons. Le tout enrobé de suspense et d’adrénaline !





Nouvelle 8 – Le Revers du silence de Fabrice Schurmans

C’est une dystopie très proche de notre présent. Des interrogations sont présentes sur toute cette hiérarchie, spécialement sur l’autorité et le conditionnement. Nous abordons le paraitre et également des contrastes saisissant avec la condition sociale et par extension, le milieu où on grandit et qui fait/fera ce nous sommes.

J’ai trouvé la fin abrupte, comme si ce n’était pas fini. Il me manquait un petit quelque chose.





Nouvelle 9 – Peste-Pilon de Gillian Brousse

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » telle est ma question quand j’ai commencé à lire. L’univers est assez particulier et je me suis demandé dans quoi l’auteur nous embarquait. Je l’ai bien aimé l’univers crée de toute pièce, et malgré eux, les personnages.

Je suis restée perplexe tout au long de la lecture. Après que j’ai assimilé ce petit univers, j’ai commencé à apprécier à suivre l’évolution de ce qui se passe. Mais à la fin, je crois que je suis toujours perplexe.





Nouvelle 10 – L’apocalypse n’aura pas lieu (une seconde fois) de Corentin Macé

Quel mufle. Pardon, je parlais du personnage. Nous avons un personnage timbré, complètement siphonné, qui, pour lui, la réalité est dure à accepter. L’apocalypse est passé et il a du mal avec le post-apocalypse. Je n’en dis pas plus, nous sommes surpris avec lui au début de sa découverte et exaspéré par sa connerie. Hé hé ! J’ai bien ri en tout cas à la fin. N’empêche, c’est la première fois que je vois aborder une problématique très importante à la fin (qui est notre problème si ça arrive d’ailleurs).





Nouvelle 11 – La Machine à capter le chant des sirènes de Sylwen Norden

J’ai eu du mal à comprendre un peu ce monde. Nous sommes déjà dans du post-apocalypse. J’imaginais très bien les scènes et le décor. Cela m’a rappelé un peu un passé très lointain (moussaillon !) et le côté surréaliste et merveilleux qu’on peut retrouver au nord en Ecosse ou en Irlande. Cette nouvelle est un brin fantastique. J’ai adoré le décor qui tire sur le mystère et les légendes et je me suis laissée embarquer dedans.





Nouvelle 12 – Les Hydropares de Wilfried Renaut ♥

J’ai adoré cette histoire et souriait à la fin. J’étais autant dans l’eau que Sable, je ressentais, pour la plupart, les mêmes émotions qu’elle. J’étais à fond avec elle, l’adrénaline grimpait au fur et à mesure que je tournais les pages. J’aurais aimé avoir une suite, hein ! surtout savoir ce qu’il se passe ensuite. En outre, nous voyons l’appât de gain, l’envie et la peur de la différence.







Avis plus global :



C’est une anthologie abordant beaucoup de thématiques notamment l’écologie, la destruction et le renouveau ainsi que la technologie dans un futur. Nous sommes emporté.es dans des univers très diverses, un choix de nouvelles que j’ai apprécié. Les clichés dans ces thèmes (écologie, technologie, renouveau ou nouvel environnement) sont monnaie courante, si je puis dire, on retrouve dans les scénarios toujours les mêmes choses, les mêmes rengaines où le scénario est couru d’avance. Ici, pourtant, les auteurs et les autrices ont écrit quelque chose de semblables et de différents.

Comme je le disais, les anthologies j’en lis peu. Je m’attache à certains personnages ou certains univers et quel regret en arrivant au dernier point car aucune suite n’est prévue ou encore faut dire adieu à l’univers.



L’anthologie exploite le libre arbitre, l’éthique, la déontologie et surtout l’être humain. Dans chacune des nouvelles, les êtres humains sont exprimés dans toute leur splendeur. Cela met en avant l’être humain donc, ainsi que notre rapport envers l’écologie, l’environnement et la technologie. Je trouve qu’elle aborde aussi des sujets très actuels dont la notion de liberté, ce qu’on est prêt à faire pour cela ou encore le capitalisme et l’économie. De même, certaines histoires m’ont fait penser à des films ou encore des jeux vidéo.



J’ai adoré lire l’anthologie. Certes, des histoires m’ont moins plu par rapport à d’autres mais la diversité de ces nouvelles ères invite notre cerveau à l’imagination. Indépendamment des découvertes, des futurs possibles ou des mondes complètement créés, ce qui m’a le plus marqué ce sont les personnages et leurs sentiments. Certains sont épris de liberté, d’autres complètement sous le charme de quelque chose ou encore la violence de certains. Qu’est-ce qui fait de nous un être humain ? un être doué de raison ? Ou encore si on enlève toutes émotions, qu’est-ce qui peut rester ?

Après tout, chacun est maître de ses décisions, nan ? =P



En conclusion, j’ai adoré explorer tous ces différents univers abordant des thématiques différentes sous le signe d’un futur possible ou imagé et d’un renouveau.
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Nouvelles Ères

Nouvelles Ères est la dernière anthologie publiée par la maison belge Livr’S Editions que je remercie chaleureusement pour l’envoi de ce service presse, à la couverture magnifique, via la plateforme SimPlement.pro.



Le fil conducteur de ce recueil induit un monde en rupture avec le nôtre. Souvent après un effondrement, un changement brusque voire une apocalypse ou une situation qui fait terriblement penser à 2020 : une pandémie mortelle. Bref, des événements donnant envie de se confiner dans un bunker et d’en sortir seulement lorsque la tempête s’est calmée.



Si le genre principal est la science-fiction, il nous livre des sous-genres variés allant des récits classiques sur les progrès de la science, les androïdes, la dystopie et l’uchronie en les mélangeant, pour certains, avec des enquêtes policières ou des ambiances rappelant les légendes populaires.



Catherine Barcelone avec 389 s’inspire même du conte de Pinocchio en mettant en scène le scientifique qui crée avec le désir d’être père, grâce à une fable philosophique où l’action disparait au profit du questionnement : qu’est-ce qui différencie un être humain d’une intelligence artificielle? Meggy Gosselin quant à elle, s’amuse à inverser les codes en conférant à ses androïdes le pouvoir de façonner des êtres biologiques dans SOFIA. Ce qui me rappelle un peu l’énigme de l’œuf et de la poule.



Cette anthologie n’est pas seulement un foisonnement de styles s’associant à la science-fiction. Elle brasse de nombreuses thématiques liées purement au genre et à des sujets sociétaux actuels. Ainsi nous avons les plus fréquentes telles l’égo de l’homme se prenant pour Dieu avec sa science et ses expérimentations biologiques produisant des mutations, l’écologie et l’empreinte négative de l’humain sur l’écosystème et son aptitude à répéter sans cesse les mêmes erreurs.



Deux nouvelles portent sur des interrogations plus marginales comme la question des émotions et de leur complexité qui rend difficile leur mimétisme. Comment faire en sorte qu’une IA comprenne l’humain, ressente des émotions sans que celle-ci n’imite les comportements fâcheux et leurs conséquences comme la destruction faisant suite à la colère ? Ou encore la sauvegarde de la mémoire cognitive et émotionnelle des êtres vivants. Comment laisser une trace de celle-ci sans qu’elle ne soit déformée par le temps et sans qu’elle n’ait la forme d’un vestige matériel devant être interprété par un archéologue ?



Concernant l’aspect sociétal, les textes abordent des matières aussi larges que l’image de la femme dans le monde, les limites de la liberté individuelle, le respect de la vie privée, la surconsommation, le racisme et la suprématie des blancs, l’expansionnisme, les dangers de la dépendance à la technologie, le rejet de la différence et les haters.



Le Revers du silence de Fabrice Schurmans peint le portrait d’une ville du futur qui rappelle des pays contemporains. Ceux qui brillent par leurs aspects conviviaux, propres, huppés mais qui sont construits sur des bidons-villes vivant dans leur ombre. Là où on cache la misère et la violence. D’autres récits projettent des manières de vivre alternatives : l’entraide, la mutualisation et le respect de la nature.



De nombreux auteurs signifient des écritures bien différentes. Il y en a pour tous les goûts. Certains utilisent le journal de bord en jonglant entre la passion enflammée du scientifique et la neutralité froide du robot, d’autres sont plus descriptifs, moralisateurs, humoristiques voire violents durant quelques passages. Sylwen Norden avec La Machine à capter le chant des sirènes, apporte quant à lui une touche contemplative avec son lyrisme et son poétisme qui tranchent avec ce que l’on peut lire habituellement.



Afin de vous donner envie de la lire, voici les trois nouvelles que j’ai préférées :



Entre les mains de dieux étranges de Victor Fleury



Cette intrigue surprenante nous plonge dans l’Antiquité grecque. Mopsos et ses troupes sont à la poursuite des hommes du satrape Bessos qui ont volé le trésor de leur seigneur. Il perd ses compagnons d’armes les uns après les autres après avoir attaqué un village troglodyte persan. Du moins, c’est ce qu’il pensait mais les « dieux » en ont décidé autrement.



Je n’en dirai pas plus sur son déroulement car je ne veux pas briser la magie de cette découverte. J’ai peur qu’en évoquant l’originalité qui se dévoile au fil de la lecture, elle n’ait pas autant d’impact. En effet, le choix de l’auteur est en totale rupture avec les autres textes de cette anthologie. Pas seulement parce qu’il utilise l’histoire comme scène principale. L’idée se cachant derrière le décor est très intéressante. Là encore, je crains de trop en dévoiler.



La plume de Victor Fleury est captivante. Dès les premières lignes, j’ai été happée auprès de Mopsos bien que l’époque soit loin d’être l’une de mes favorites. Elle est si fluide et dynamique que je me suis laissé emporter comme sur un cours d’eau. Afin de coller à l’ère, il inclut le vocabulaire grec approprié ce qui donne vraiment l’impression de lire au début une épopée historique plutôt que de la science-fiction.



Mort à crédit d’Aimé Leclercq



Gilbert Hathaway est un blogueur qui dénonce la mauvaise gouvernance des USA à coups d’argumentation férocement étoffée. Sa vie bascule lorsqu’il se rend compte que son Assistance Intelligente vocale prône des idées racistes. Est-il vraiment possible qu’un bot distille des propos pareils à l’encontre de son ami ou quelqu’un de plus puissant est-il derrière tout ça ? Du fond de sa cachette, Gil écrit son témoignage en espérant qu’Elle ne le retrouvera pas.



La narration à la première personne du singulier peint un personnage principal au langage populaire. Si je n’ai pas beaucoup accroché au style et à Gil, j’ai fort apprécié l’idée de base qui me fait réfléchir sur la situation d’aujourd’hui et l’arme que la technologie peut devenir entre de mauvaises mains. Si nos smartphones, ordinateurs et autres objets connectés ne prennent pas la parole pour s’imposer à nous, la diffusion ciblée des informations et les fake news sur nos écrans s’y rapprochent. A quel point ce que nous y lisons est-il manipulé par les algorithmes derrière lequel se cachent des humains ?



La dernière ville sur Terre de L.A. Braun



New Dublin est le dernier paradis sur terre. Celui où l’humain peut se développer en bonne santé et en sécurité. Le seul bémol : il n’est pas libre de s’y épanouir. Son bonheur est dicté par une intelligence artificielle qui lui offre les meilleurs choix. Si on ne respecte pas l’une des options ? Pas de punition. La Machine endort votre responsabilité. Dans ce monde, la culpabilité et la réflexion sur les conséquences de ses actes n’existent plus. Chaque aspect du quotidien est régi par ses propositions. Et la majorité des citadins la suivent sans se poser de questions.



Dans cette vie parfaite, Siobhán a un mari chômeur qui passe ses journées dans la réalité virtuelle et une fille qu’elle voit seulement dans son lit. Bien qu’elle travaille pour Neurocorp et la Machine, elle désire autre chose.



Jack a été élevé au Machinat, cet orphelinat pour enfants délaissés par leurs parents par « choix ». Après avoir découvert une information capitale à la bibliothèque de l’humanité, il aspire coûte que coûte à sortir de New Dublin et à se soustraire à la vigilance de la Machine. Neurocorp avait fait une promesse en la construisant : elle ne deviendrait pas comme les IA des films, elle ne penserait pas et n’agirait pas par elle-même. Mais est-ce bien vrai quand la sécurité des citoyens est en jeu ?



Ce récit est à mettre en parallèle avec la multitude d’applications de coaching (sport, nutriscore, etc) qui sont censées nous aider à améliorer notre quotidien et notre santé, et du contrecoup qu’elles peuvent générer. Le sentiment d’ennui malgré le confort. L’envie de vivre autre chose. De sortir de la routine. De prendre des risques. D’oser. Si la rencontre et la fuite de Sio et de Jack restent assez classiques, j’ai beaucoup apprécié les sujets abordés par la romancière dont l’écriture efficace m’a plongée au cœur de New Dublin.



En bref, Nouvelles Ères est une anthologie riche qui présente le monde de demain bâti sur des éléments d’aujourd’hui . Si certains thèmes sont récurrents dans le domaine de la science-fiction, les auteurs ont réussi à les explorer de manière originale si bien que chacun devrait trouver chaussure à son pied. Pour ma part, j’y ai fait de belles rencontres et je vais me pencher sur les ouvrages de ceux qui ont retenu mon attention.
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Kidnapping

Je commence à avoir de sérieux doutes quant à mes capacités d'empathie... car malgré les tortures horribles subies par ces pauvres adolescents, ce roman - qu'on pourrait tout aussi bien qualifier de nouvelle - ne m'a absolument pas perturbé outre mesure. Peut-être qu'il est temps d'arrêter de lire des horreurs...

Ceci dit, Kidnapping n'en est pas moins un excellent petit roman. L'intrigue est surprenante, originale et bien menée. De plus, c'est tellement court qu'on ne peut pas se lasser : l'angoisse monte crescendo jusqu'à la chute.

J'ai personnellement trouvé la fin "logique", pas d'immense surprise, mais si bien amenée qu'on se laisse prendre au jeu de l'auteur.

A déconseiller aux âmes sensibles... quoi que, le très bon scénario nous ferait presque passer outre toute cette hémoglobine !
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Kidnapping

Lu et terminé "Kidnapping" de Geoffrey Claustriaux Auteur aux éditions Livr'S Éditions

Lu en presque deux heures, j'ai dévoré ce court roman d'horreur.

En plus d'avoir une écriture fluide et très agréable à lire, l'auteur arrive à nous plonger dans l'histoire dès les premières pages pour ne faire qu'une bouchée de l'intrigue et des personnages.

A chaque chapitre, une nouvelle surprise toujours plus sordide nous mettant en haleine pour la suite.



Un roman d'horreur quelques peu glauque qui saura ravir les amateurs du genre.



Merci Geoffrey pour cet écrit qui fera, je l'espère, un effet boeuf !
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