Et puis un jour…
Et puis un jour c'était si calme
la campagne entière était si calme
pas une feuille qui ne s'agitait
pas un son pas un souffle de vent
comme si toutes choses faisaient corps
/traduit de l'anglais (Irlande) par François Heusbourg
Un coup de vent…
Un coup de vent soudain une agitation
de toutes parts qui passe
aussi vite qu’elle est venue
et à nouveau l’immobilité
l’immobilité étrange des arbres
l’immobilité étrange qu’ont les arbres
Forts chants d'oiseaux…
Forts chants d'oiseaux, nous sommes assourdis
par chaque craquement de feuille morte sous le pied
dans les arbres tout est silence et feuilles tombantes
errant une à une vers le sol
avec un faible souffle d'air
/traduit de l'anglais (Irlande) par François Heusbourg
Venir ici…
Venir ici c’est retrouver le lieu
comme si rien n’avait changé
et tout ce qui s’était passé dans l’intervalle
n’avait eu aucune conséquence aucune importance
pour cet endroit les chemins les arbres
la lumière tombant à travers le silence
Bras blanc d'un pommier…
Bras blanc d'un pommier
qui vient comme un animal céleste
frotter contre ma fenêtre
une longue branche de fleurs
appuyée contre le verre transparent
/traduit de l'anglais (Irlande) par François Heusbourg
Une chose coulant d’une autre…
Une chose coulant d’une autre
vers où un endroit que l’on imagine
cela restera
finalement s’y arrêtera
une espèce de destination
au-delà de laquelle on ne va pas
ou ne peut aller ou n’a pas besoin d’aller
Ici dans l’obscurité…
Ici dans l’obscurité ils semblent si prescients
comme si tout leur était connu, si immobiles
avec juste le plus léger remous ici ou là
dans les rangs formels, symétriques
comme un murmure qui ne se répète pas
Rangées d’arbres pins…
Rangées d’arbres pins ou épicéas
mince lit d’aiguilles sur le sol forestier
monde symétrique et silencieux
soudain nous y sommes
la répétition des arbres
la répétition des silences