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Citation de cvd64


cvd64
10 novembre 2020
LUCIENNE, entrant comme une bombe et refermant la porte sur elle, mais pas assez vite pour empêcher une canne, passée par un individu qu’on ne voit pas, de se glisser entre le battant et le chambranle de la porte. - Ah ! mon Dieu ! Allez-vous en, monsieur !... Allez-vous en !...

PONTAGNAC, essayant de pousser la porte que chaque fois Lucienne repousse sur lui. - Madame !... Madame !... je vous en prie !...

LUCIENNE. - Mais jamais de la vie, monsieur !... Qu’est-ce que c’est que ces manières ! (Appelant tout en luttant contre la porte.) Jean, Jean ! Augustine !... Ah ! mon Dieu, et personne !...

PONTAGNAC. - Madame ! Madame !

LUCIENNE. - Non ! Non !

PONTAGNAC, qui a fini par entrer. - Je vous en supplie, madame, écoutez-moi !

LUCIENNE. - C’est une infamie !... Je vous défends, monsieur !... Sortez !...

PONTAGNAC. - Ne craignez rien, madame, je ne vous veux aucun mal ! Si mes intentions ne sont pas pures, je vous jure qu’elles ne sont pas hostiles... bien au contraire.

Il va à elle.

LUCIENNE, reculant. - Ah çà ! monsieur, vous êtes fou !

PONTAGNAC, la poursuivant. - Oui, madame, vous l’avez dit, fou de vous ! Je sais que ma conduite est audacieuse, contraire aux usages, mais je m’en moque !... Je ne sais qu’une chose, c’est que je vous aime et que tous les moyens me sont bons pour arriver jusqu’à vous.

LUCIENNE, s’arrêtant. - Monsieur, je ne puis en écouter davantage !... Sortez !...

PONTAGNAC. - Ah ! Tout, madame, tout plutôt que cela ! Je vous aime, je vous dis ! (Nouvelle poursuite.) Il m’a suffi de vous voir et ç’a été le coup de foudre ! Depuis huit jours je m’attache à vos pas ! Vous l’avez remarqué.

LUCIENNE, s’arrêtant devant la table. - Mais non, monsieur.

PONTAGNAC. - Si, madame, vous l’avez remarqué ! Une femme remarque toujours quand on la suit.

LUCIENNE. - Ah ! quelle fatuité !

PONTAGNAC. - Ce n’est pas de la fatuité, c’est de l’observation.

LUCIENNE. - Mais enfin, monsieur, je ne vous connais pas.

PONTAGNAC. - Mais moi non plus, madame, et je le regrette tellement que je veux faire cesser cet état de choses... Ah ! Madame...

LUCIENNE. - Monsieur !

PONTAGNAC. - Ah ! Marguerite !

LUCIENNE, s’oubliant. - Lucienne, d’abord !

PONTAGNAC. - Merci ! Ah ! Lucienne !

LUCIENNE. - Hein ! Mais, monsieur, je vous défends !... Qui vous a permis ?...

PONTAGNAC. - Ne venez-vous pas de me dire comment je devais vous appeler !

LUCIENNE. - Enfin, monsieur, pour qui me prenez-vous ? Je suis une honnête femme !

PONTAGNAC. - Ah ! tant mieux ! J’adore les honnêtes femmes !...

LUCIENNE. - Prenez garde, monsieur ! Je voulais éviter un esclandre, mais puisque vous ne voulez pas partir, je vais appeler mon mari.

PONTAGNAC. - Tiens ! vous avez un mari ?

LUCIENNE. - Parfaitement, monsieur !

PONTAGNAC. - C’est bien ! Laissons cet imbécile de côté !

LUCIENNE. - Imbécile ! mon mari !

PONTAGNAC. - Les maris des femmes qui nous plaisent sont toujours des imbéciles.

LUCIENNE, remontant. - Eh bien ! vous allez voir comment cet imbécile va vous traiter ! Vous ne voulez pas sortir ?...

PONTAGNAC. - Moins que jamais !

LUCIENNE, appelant à droite. - C’est très bien !... Crépin !...

PONTAGNAC. - Oh ! vilain nom !...

LUCIENNE. - Crépin !...
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