Gérard Lambert-Ullmann

Dans Dernier chapitre, Gérard Lambert-Ullmann raconte l'histoire de sa petite librairie à St Nazaire : sa création avec peu de moyens financiers malgré les objections de tous ceux qui lui disaient qu'il n'y avait pas de place pour une librairie dans cette ville, la bataille qu'il a menée pour défendre les auteurs qu'il aimait, organiser des événements et des rencontres et essayer de partager l'amour de la lecture avec tous et enfin la fermeture inéluctable au bout de quinze, quand la réalité économique est devenue trop difficile pour qu'il puisse continuer plus longtemps.



Organisé sous forme de petits paragraphes comme autant de souvenirs et d'anecdotes, c'est un récit toujours plaisant à lire, qu'il faut découvrir à petites touches pour ne pas être lassé par le manque de continuité dans le propos. L'auteur mêle anecdotes amusantes sur des scènes de vie - ces passants qui osent à peine entrer dans la librairie (tant de livres... ça fait peur...), ceux qui demandent des titres improbables et ne comprennent pas qu'ils ne soient pas en stock, ceux qui le jugent trop élitiste car ils ne trouvent pas le dernier best seller et ceux qui le jugent incompétent car il n'a pas l'ouvrage pointu qu'ils recherchent -, réflexions sur le rôle des librairies et la manière d'amener à la lecture ceux qui n'en sont pas familiers et enfin pensées souvent plus désabusées et critiques sur sa bataille pour faire découvrir aussi des auteurs tout aussi talentueux mais ne bénéficiant pas de campagnes médiatiques suffisantes pour se faire connaître.



Le tout forme un livre assez inclassable (on a parfois plus l'impression de lire des miscellanées qu'un récit chronologique construit) mais toujours attachant et dans lequel on ressent la forte personnalité de l'auteur, ses convictions, sa franchise et la belle idée qu'il se fait du métier de libraire. Un beau témoignage à découvrir pour tous ceux qui aiment les livres et regrettent que cette passion ne soit pas plus unanimement partagée !

Excellent livre écrit par un ancien libraire passionné par son métier et fin observateur. Plein d'humour et d'anecdotes et de réflexions autour du livre et du métier de bouquiniste. Une petite pépite qui devrait intéresser tous les amoureux des livres, les ouvrages de libraires ou de bouquinistes parlant de leur métier sont assez rares.

Libraire (ou plutôt "Artisan passeur en littérature", comme il se présente sur son blog "Les coudées franches") à Saint-Nazaire pendant dix-huit ans, Gérard Lambert-Ullmann a dû mettre la clé sous la porte fin 2012. Ce "dernier chapitre", bilan de l'aventure, égrène les bons moments, les moins bons, les rencontres, on rit souvent, on est ému, on se souvient des librairies qu'on a soi-même connues et qui ont dû aussi fermer un jour.





"Une librairie qui ferme ce n'est pas un peu de passé qui meurt. C'est beaucoup d'avenir."

Plaisante lecture que ce plongeon dans un univers poétique qui nous rappelle que le plus important n'est pas ce que l'on nous serine à longueur de leçons de vie assénés par nos donneurs de leçons patentés. Ici, la vie respire, éclot, explose en une multitude de rencontres, de liens invisibles, de sentiments ébauchés puis mis en musique par un foisonnement d'idées, de jeux de mots improbables, comme si l'existence n'avait de sens que dans un joyeux mélange des genres, la seule règle étant l'absence de celle-ci mis à part le respect, l'écoute, la liberté de tons, le refus de se voir imposer des contraintes. L'autre est autre, quelqu'un de différent, elle ou il mérite le regard et l'attention, de ces fils invisibles qui se tissent par un regard, le goût d'un plat concocté dans l'esprit du partage, l'écoute commune d'une musique composée pour toutes et tous dans un élan de générosité toujours renouvelé.

Ici, point de chapelle, point de profit à tirer si ce n'est celui de l'enrichissement mutuel et quand le malheur s'abat, les bras s'ouvrent pour accueillir la peine.

La fluidité de ce texte est en mode fusionnel avec son contenu, la fraternité des mots sert la camaraderie des êtres.

Merci de cette belle respiration.

A lire

En ce jour de Noël, je suis encore sous le « coup » de l'émotion et j'ai encore une larme à l'oeil. Je viens de lire et de terminer « Flonflons » (de Gérard Lambert qui est, tout comme moi, un auteur nazairien mais je ne le connais pas personnellement).

Je viens de découvrir un petit essai, sans prétention aucune, qui mérite grandement d'être partagé comme toutes les histoires de vie qui y sont relatées. Des anecdotes, des histoires simples, de gens tout aussi simples, leur vie de tous les jours, avec des hauts, des bas, avec ses joies, ses peines, ses petits bonheurs au quotidien, ses grands malheurs…

Une belle photo de la société, d'une France populaire avec des portraits incisifs et tellement réalistes que nous avons l'impression de connaître les personnages ou de les avoir croisés un jour.

Un essai qui déborde de beaux sentiments et d'amour.

Une très belle plume, une écriture fluide. le texte est d'une grande beauté et il est surtout très poétique. Bouleversant et émouvant à souhait. A lire ou à découvrir absolument.