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Critiques de Gerry Duggan (115)
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Infinity Countdown

Comme son nom l'indique, ce tome est un prélude à l'événement crossover de l'été 2018 de l'éditeur Marvel : Infinity Wars de Gerry Duggan & Mike Deodato. Il contient les épisodes 1 à 5 de la minisérie, ainsi que Infinity Countdown Prime, Infinity Countdown Adam Warlock, et le Free Comic Book Day 2018 Guardians of the Galaxy, initialement parus en 2018, écrits par Gerry Duggan. L'épisode Adam Warlock a été dessiné et encré par Mike Allred avec une mise en couleurs de Laura Allred. L'épisode Prime a été dessiné et encré par Mike Deodato, avec une mise en couleurs de Frank Martin. Les épisodes 1 à 5 ont été dessinés et encrés par Aaron Kuder, avec la participation de Mike Hawthorne pour les séquences secondaires, et une mise en couleurs de Jordi Bellaire. Les couvertures ont été réalisées par Nick Bradshaw. Il comprend également les couvertures alternatives réalisées par Adi Granov (*5), Gustavo Duarte, Ron Lim (*5), John Tyler Christopher (*2), et Aaron Kuder. Pour partie, ce récit continue celui de la série All-New Guardians of the Galaxy Vol. 3: Infinity Quest écrit par Gerry Duggan.



Infinity Countdown Adam Warlock - Adam Warlock vient de réussir à s'échapper du monde de la pierre de l'Âme, et il se retrouve face à Kang le conquérant. Celui-ci lui propose un marché : il peut l'aider à éviter le futur dont Warlock a eu des visions, mais en échange Warlock doit lui ramener la pierre du temps. Prime - Quelque part dans une zone sauvage du Canada, Logan doit se défendre contre une attaque de plusieurs Ultron. Loki apparaît pour lui proposer un marché. Logan commence par vérifier qu'il s'agit bien de Loki. À New York, Turk Barrett profite d'avoir une pierre de l'infini en sa possession. Gamora est toujours à la recherche de la pierre de l'âme. Sur une planète éloignée et désolée, Magus (l'une des personnalités d'Adam Warlock) prépare son retour en s'informant auprès de Contemplator.



Épisodes 1 à 5 - Quelque part dans un endroit éloigné de tout, un mystérieux individu a capturé un nain de Nidavellir pour qu'il lui forge un outil très spécial. Sur la planète Xitaung, Drax médite au sommet de la pierre de puissance. La commandante Bakian (enceinte et proche du terme) du corps des Nova l'informe que la flotte des Raptors vient d'envoyer es missiles vers la pierre d'infini. Sur la planète Telferina, les Gardiens de la Galaxie défendent la population contre des plantes animées par le Jardinier. L'équipe se compose de Rocket Raccoon, Groot, Gamora, Nova (Rich Rider), Ant-Man (Scott Lang), Starlord (Peter Quill). À Madripoor, Black Widow (Nataha Romanoff) s'est fait refiler un cadeau bien encombrant, laissé dans ses toilettes par Logan. Sur les conseils de Kang, Adam Warlock se rend sur la planète Saiph où il se retrouve face à un puissant ennemi qui n'est pas celui qu'il avait prévu. Free Comic Book Day - Un texte richement illustré retrace les événements survenus dans la série Gardiens de la Galaxie, puis rappelle l'histoire des gemmes de l'Infini et leur utilisation par Thanos pour conclure sur l'apparition des pierres de l'Infini, suite aux événements de Secret Wars (2015/2016) de Jonathan Hickman & Esad Ribic.



Pour le lecteur de passage ou novice, attaquer bille en tête par l'épisode consacré à Adam Warlock risque de représenter un défi à la compréhension. Il peut alors avantageusement commencer par le Free Comic Book Day qui lui permet de se familiariser avec la myriade de personnages, et de découvrir les différents concepts, à commencer par les pierres de l'Infini. Pour le lecteur chevronné, cela lui permet également de réviser utilement le lien entre les gemmes de l'Infini et les pierres de l'Infini, d'éviter ainsi une confusion gênante, et de constater comment Gerry Duggan a pu ainsi faire du neuf avec du vieux, sans pour autant mettre en œuvre un révisionnisme de mauvais aloi.



Il est alors temps de revenir au premier épisode, celui consacré à Adam Warlock. Là encore, Gerry Duggan se montre assez habile en mettant à profit le fait que ce personnage subit une réjuvénation à chaque fois qu'il passe par une phase de régénération dont il sort transformé de son cocon. Ainsi il est normal que le nouvel Adam Warlock ne soit pas identique en tout point à sa version précédente, ou à la version révisée conçue par Jim Starlin. Au cours de l'histoire, un autre personnage lui fait même remarquer qu'il préférait un de ses costumes précédents, comme une forme de reconnaissance envers la version originale. Comme à son habitude, Mike Allred réalise des dessins faussement naïfs et rétros, particulièrement adaptés pour mettre en scène les concepts délirants et parfois encore un peu enfantins, comme le voyage dans le temps, ou un individu qui s'habille en pharaon. Arrivé à la fin de l'épisode, le lecteur a passé un bon moment empreint de nostalgie pour des histoires de superhéros plus naïves, mais aussi plus poétiques, tout en ayant conscience qu'il ne s'agissait pour le scénariste de placer un pion qui servira de grain de sable par la suite, en l'occurrence Kang le conquérant et les paradoxes générés par ses voyages dans le temps.



L'épisode Prime bénéficie des dessins plus réalistes et plus descriptifs de Mike Deodato. Les personnages gagnent en charisme et en potentiel dramatique. Le lecteur attentif sourit devant la double page avec les différentes versions de Captain Marvel, y compris un clin d'œil à Billy Batson de la Distinguée Concurrence. Il sourit également en voyant que les suspects habituels sont de la partie : Thanos ou encore Magus, avec la participation pas si inattendue que ça d'Ultron. Il apprécie l'effet choc de la griffe de Wolverine au travers de l'œil de son opposant. Côté histoire, Gerry Duggan utilise cet épisode comme un prologue à la minisérie Countdown qui est elle-même un prologue à la série Infinity Wars. Il s'agit donc de faire apparaître sur la scène les principaux protagonistes d'Infinity Wars, avant de passer à Countdown où tous n'apparaissent pas. Le lecteur peut être sensible à l'inclusion de cet épisode dans la mesure où il dispose ainsi de l'intégralité du prologue ; il peut se retrouver un peu dubitatif quant à son caractère indispensable.



Le temps est venu de passer au plat de résistance, à savoir la réintroduction partielle d'une partie des pierres de l'Infini. Gerry Duggan a fort à faire car la distribution de personnages est pléthorique : les Gardiens de la Galaxie bien sûr, Adam Warlock qui croise le chemin d'un autre superhéros cosmique, quelques membres du Corps des Nova, les Raptors, et une ou deux apparitions aussi brèves qu'inopinées d'une poignée d'autres superhéros. Effectivement, pour avoir l'histoire complète et comprendre d'où ils sortent et ce qui leur arrive après, il faut également avoir lu Infinity Countdown Companion. Dans un premier temps, le lecteur se laisse prendre au jeu de savoir ce qu'il va advenir de la pierre de Puissance au vu de sa taille inattendue. Il regarde la pierre de l'Espace changer de main. Il se demande où se trouve la pierre de l'Âme que convoite Gamora pour une raison assez logique découlant de son histoire personnelle. Il prend conscience que chaque épisode compte 32 pages ce qui offre assez de place au scénariste, à la fois pour faire avancer l'intrigue de manière significative, à la fois pour ménager de belles plages d'action. Pour peu qu'il connaisse un peu les personnages, il observe Groot évoluer à nouveau, et il se demande comment va se passer le retour de Robbie Rider, ainsi que l'accouchement de Bakian.



L'épisode 1 est entièrement dessiné et encré par Aaron Kuder qui réalise des cases descriptives, avec une approche réaliste de la représentation des personnages. Ses dessins sont un peu épurés ce qui facilite une lecture rapide. Il arrondit un peu les contours rendant les dessins très agréables à la vue. Il n'hésite pas à exagérer les expressions des visages pour les rendre plus parlants, parfois avec un effet dramatique, parfois avec une touche comique bienvenue. Lorsque le lecteur découvre l'arbre humanoïde géant que les gardiens doivent affronter, il prend conscience de l'apport de Jordie Bellaire à la consistance des dessins, du point de vue de la texture, ainsi que de couleurs spectaculaires, et de l'accentuation des reliefs. Néanmoins à partir de l'épisode 2, il constate que les délais de production pèsent lourdement sur Kuder, et que celui-ci s'affranchit de représenter les décors chaque fois que c'est possible, c’est-à-dire dans plus de 80% des cases. Il découvre également les dessins de Mike Hawthorne qui présentent une apparence plus fruste, moins agréable à l'œil, avec une densité d'information visuelle assez faible, et le même niveau de décor. Il comprend bien que les artistes ont fort à faire pour représenter tous les personnages en respectant leurs costumes bariolés, ainsi que les principales caractéristiques physiques, mais l'immersion s'en trouve fortement diminuée.



Dans le même temps, le lecteur s'aperçoit que ces épisodes de 32 pages se lisent aussi rapidement qu'un épisode standard de 20 pages. S'il se livre à l'exercice de résumer dans sa tête les événements survenus au cours d'un épisode, il fait le constat d'une décompression narrative avérée, bien maîtrisée par Gerry Duggan qui sait donner l'impression de raconter quelque chose, alors qu'en réalité les dialogues sont assez légers, et les dessins ne racontent pas grand-chose. D'un côté, le lecteur éprouve la sensation plaisante de progresser rapidement dans l'histoire ; de l'autre côté il se dit qu'il n'y avait pas besoin d'autant de pages et que la quantité ne remplace pas la qualité. Arrivé à la fin tome, il a passé un bon moment, mais il a déjà oublié les 2 tiers des péripéties car elles ne servaient effectivement que d'amuse-bouche pour placer les pions en attendant le vrai crossover.



La composition de ce tome constitue une bonne (re)mise en selle pour un lecteur occasionnel de l'univers partagé Marvel, avec le Free Comic Book Day. Les auteurs racontent une histoire cosmique riche en personnages, facile à lire du fait d'une décompression narrative assumée. Ils n'arrivent pas à impliquer totalement le lecteur du fait d'un récit plus focalisé sur les événements que sur les personnages, et de dessins plus fonctionnels que surprenants ou spectaculaires. Entre 2 et 3 étoiles, en fonction des besoins en révision du lecteur.
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Spider-Man All-new All-different, tome 1

Cette série a débuté après les événements de Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, à l'issue desquels Miles Morales s'est retrouvé sur la Terre principale (616) de l'univers partagé Marvel, sans pour autant que cela ne rende caduque ses aventures vécues auparavant. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Sara Pichelli, avec l'aide de Gaetano Carlucci pour l'encrage, et mis en couleurs par Justin Ponsor.



Maintenant, à New York, les Avengers viennent de se faire battre, ils gisent inconscients à terre : Iron Man, Thor (goddess of thunder), Captain America (Sam Wilson), Vision, Scarlett Witch et She-Hulk. Il ne reste plus que Spider-Man (Miles Morales) debout, faisant face à Blackheart (le fils de Mephisto). Il y a quelques jours, Miles Morales venait de se prendre une veste avec une certaine Julie et son copain Ganke Lee essayait de lui remonter le moral. Ses parents (Jefferson Davis & Rio Morales) s'inquiètent de la baisse de ses résultats scolaires, craignant en particulier qu'il ne fasse usage d'une drogue récréative. Du coup sa mère appelle sa propre mère Gloria Morales pour reprendre Miles en main ; elle commence par lui confisquer son téléphone.



En temps réel, le combat contre Blackheart continue, Miles Morales prenant pleinement conscience qu'il s'agit d'un vrai démon. Spider-Man (Peter Parker) finit par arriver sur place et prêter main forte à Spider-Man (Miles Morales). Ce dernier se souvient que le premier lui avait donné son approbation pour exercer en tant que Spider-Man à New York, avec un ou deux bons conseils (avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités, sans oublier : du talc à l'entrejambe diminue les frottements). Suite à ce combat, Danika Hart, une internaute, met en ligne une vidéo où elle pointe du doigt que Spider-Man (Miles Morales, en abrégé MM) est un individu de couleur, ce qui se voit par une déchirure de son costume.



L'entrée en la matière est très impressionnante, avec un Blackheart revu et corrigé par Sara Pichelli pour apparaître plus démoniaque et plus marquant, les Avengers à terre parmi les décombres, et le pauvre Miles Morales, petit et menu face à ce démon. L'interaction entre les Spider-Men est très vivante, avec une relation presque paternelle, dans laquelle on sent que Peter n'est pas aussi à l'aise qu'il aimerait le faire croire, et que Miles n'est pas prêt à tout accepter sans broncher, sans esprit critique. Et puis pfuit ! Le récit passe à autre chose, continuant la vie de Miles Morales, sans conséquence de l'intervention de Blackheart, sans suivi par Peter Parker, opérant un virage vers la comédie de situation.



À l'échelle des 5 épisodes, Brian Michael Bendis use et abuse de ses tics narratifs habituels. Il fractionne ses dialogues sous forme de phrases courtes, parfois un peu répétitives. Lors d'un échange téléphonique entre Ganke Lee et Gloria Morales, cette dernière lui fait observer qu'il répète systématiquement tout ce qu'elle dit pour gagner du temps, ce qui est à la fois astucieux et pertinent pour cet échange, mais aussi une forme de métacommentaire pince-sans-rire sur le propre mode d'écriture de Bendis. Le lecteur retrouve également le choix narratif de Bendis de s'arranger avec la continuité, c’est-à-dire de retenir les éléments qui l'intéresse, et d'ignorer purement et simplement les autres. Les Spider-Men s'étaient déjà croisés dans Spider-Men (2012) de Bendis et Pichelli. À la fin, Peter Parker découvrait l'existence d'un Miles Morales sur la Terre 616, et semblait surpris de sa situation, sans que le lecteur ne sache de quoi il retourne. Ce détail passe à la trappe dans ce récit. De la même manière, l'apparition de Blackheart reste inexpliquée, ainsi que ses motivations. Il est juste là pour fournir un opposant le temps de 2 épisodes. Il en va de même pour les ennemis des épisodes suivants.



Par contre, Bendis n'hésite pas à se servir comme bon lui semble dans l'univers partagé. C'est ainsi que le lecteur voit revenir Fabio Medina (Goldballs), un mutant créé par Bendis quand il écrivait les X-Men. Il joue avec l'image de Spider-Man (MM) manipulant le bouclier de Captain America, comme un symbole d'accession à un statut de vrai superhéros. L'intrigue donne donc une impression d'écriture allégée, peu soucieuse de la continuité, peu soucieuse de donner du sens aux affrontements physiques, comme s'il ne s'agissait que d'un spectacle obligatoire, une spécification imposée, impossible à rendre pertinente, dépourvue de sens par rapport au récit. D'ailleurs l'épisode 3 est dépourvu de combat physique, et le lecteur ne s'en trouve pas plus mal. Dans l'épisode 4, Spider-Man doit échapper à des missiles en plein cœur de New York, un cliché idiot (qui pourrait avoir l'idée de lancer des missiles dans une ville pour abattre un individu ?) et des esquives déjà mille fois vues. Dans l'épisode 5, la supercriminelle finit par purement abandonner l'idée de battre Spider-Man (MM), faisant douter le lecteur de la raison pour laquelle elle avait souhaité l'affronter au départ.



Contre toute attente, Bendis fait quand même l'effort d'établir que le récit se déroule dans la période All new, All different. Ainsi le lecteur voir brièvement passer Sam Wilson en Captain America et la Thor féminine. Il évoque le fait que Spider-Man (MM) fait partie des All new, all different Avengers de Mark Waid. Il montre ce qui sépare Peter Parker et Miles Morales, en particulier le fait que le premier a pris une envergure internationale. Mais la dynamique du récit réside dans une forme de comédie de situation. Le scénariste évoque la vie de Miles Morales sur le campus de son université. Il y a le fait que Julie ait refusé de sortir avec lui, ce qui donne l'occasion à Ganke Lee de faire une remarque sur le fait qu'on ne peut pas juger de la qualité d'un individu à son apparence. Il y a le fait que ses résultats scolaires chutent, ce qui conduit ses parents à s'inquiéter, et Miles Morales à faire ses devoirs. En cela, Bendis poursuit le portrait d'un adolescent avec la tête sur les épaules qui doit faire des choix, en découvrant leurs conséquences, et en tâtonnant pour apprendre ce qui lui importe le plus.



Brian Michael Bendis inclut également des réparties humoristiques et des moments comiques. Il peut s'agir des remarques moqueuses de Spider-Man (PP), ou de l'attitude de ses parents qui s'inquiète pour leur fils, sans bien savoir comment s'y prendre. La grand-mère Gloria Morales réagit avec des décisions arbitraires, en donnant des ordres dont la pertinence est discutable (confiscation du téléphone portable de Miles ce qui ne permet plus à ses parents de l'appeler).



En lisant Spider-Men (2012), le lecteur avait été fortement impressionné par les cases descriptives minutieuses de Sara Pichelli. Dans la scène d'ouverture, il retrouve cette approche détaillée, avec une dimension spectaculaire impressionnante, évoquant par moment Bryan Hitch. Elle sait très bien donner l'impression du mouvement et de l'énergie lors des affrontements. L'image où Spider-Man tient le bouclier de Captain America est iconique à souhait. Elle parvient même à rendre visuellement intéressante la course-poursuite entre Spider-Man et les missiles, en prenant bien soin de représenter les immeubles pour faire comprendre la progression du héros et des missiles en fonction des obstacles.



En phase avec le récit, l'artiste dessine des morphologies de personnages normaaux, à l'exception des Avengers. Pour commencer, Miles Morales est un grand adolescent avec une musculature bien dessinée, mais sans gonflette. Il est fin et élancé, moins costaud que Peter Parker. Ses ascendances noire et hispanique sont visibles sans être exagérées. Ganke Lee est effectivement bien en chair, avec un surpoids visible, et Fabio Medina aussi, dans une moindre mesure. Felicia Hardy est sexy, mais sans l'exagération donnée par Humberto Ramos ou J. Scott Campbell. Les parents de Miles entretiennent leur corps. L'apparence de Kamala Khan est conforme à celle de sa propre série, sans cette exagération de la silhouette féminine propre aux comics de superhéros. Sara Pichelli prend soin d'établir les décors en début de chaque séquence. Elle s'en affranchit lorsqu'ils ne présentent pas une importance pour la narration en cours de séquence, sans que cela ne devienne exagéré.



Au fil des épisodes, le lecteur relève quelques éléments qui tirent le récit vers le haut. Le scénariste intègre les technologies de manière naturelle, sans caricaturer les adolescents comme étant dépendant de leur téléphone portable, ou des réseaux sociaux. Ces derniers sont une réalité, sans phagocyter leur vie. Il intègre un ou deux autres jalons générationnels, comme le fait que les parents de Miles citent le LSD (Lysergsäurediethylamid) comme drogue récréative, alors que Laura Baumgartner (la copine de Miles) n'a aucune idée de ce que cela peut être. Au lycée, la classe doit étudier Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (1960) d'Harper Lee. Il ne s'agit pas d'un ouvrage choisi au pif pour faire genre. En effet, il évoque la condition d'afro-américain aux États-Unis et les discriminations insidieuses. Ce thème résonne à la fois avec le métissage dont est issu Miles Davis, et avec la réaction de Danika Hart sur les réseaux sociaux quant au fait qu'il soit de couleur.



À plusieurs reprises, le scénariste provoque le lecteur en établissant clairement l'une des références pour la création de Miles Morales : Barack Obama. Comme lui, il est métissé noir et hispanique, et comme lui il a accédé à une position de choix, mais dans l'univers Marvel. Le lecteur peut réagir de manière épidermique, en estimant que c'est du pur opportunisme à visée commerciale (ce n'est pas tout à fait faux). Il peut aussi remarquer que Bendis manipule cette similitude, avec un à-propos plus pertinent que roublard. Cette impression est renforcée par la démarche de Danika Hart, promouvant Spider-Man, comme un superhéros de couleur. Il y a là à la fois la volonté de promouvoir une race et une culture, mais aussi de disposer d'un héros à son image La réaction de Miles Morales est à la fois basique (il n'a rien demandé et ne souhaite pas de devenir un symbole), et très saine (il ne souhaite pas être instrumentalisé). La mise en scène du récit montre qu'il n'a pas voix au chapitre en la matière, et qu'il ne peut que faire avec.



Toujours avec une sensibilité inattendue, Bendis montre une autre dimension de la discrimination, par le personnage de Ganke Lee. Avec l'arrivée de Fabio Medina dans leur classe, il adopte un comportement inattendu, allant à l'encontre des désidératas de Miles Morales qui les a exprimés à haute voix. Ce n'est que par la suite que le lecteur comprend le geste de Ganke, et en quoi il se rattache à son propre ressenti quant à son surpoids et les conséquences sur le regard que portent les autres sur lui. Le scénariste fait preuve d'une délicatesse et d'une prévenance inattendue vis-à-vis de ce personnage.



Avec la disparition de l'univers Ultimate (référencé 1610), les responsables éditoriaux de Marvel ont saisi l'occasion d'agrandir la famille des personnages dérivés de Spider-Man, en rapatriant Miles Morales sur la Terre principale (référencée 616). Le lecteur peut y voir un geste opportuniste, leur permettant d'envisager de produire un film de Spider-Man mettant en scène ce personnage qui n'est pas licencié à Sony, et un geste démagogique, s'accaparant une partie de l'aura de Barack Obama. Il peut aussi s'agacer de retrouver les tics narratifs de Brian Michael Bendis qui ne respecte pas les règles implicites des histoires de superhéros et qui bafoue toutes les caractéristiques qui l'ennuient. Il peut être déçu que Sara Pichelli rentre dans le rang en utilisant les trucs et astuces des dessinateurs de comics pour produire ses pages le plus vite possible. Il ne peut quand même pas complètement écarter ces épisodes comme un produit artificiel, industriel et sans âme de plus. En tant que récit de superhéros, cette histoire n'est pas terrible, mais la comédie dramatique qui l'accompagne est moins démagogique qu'il n'y paraît.
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All-new Deadpool, tome 1

Ce tome est le premier de la série commencée après l'omni-crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Gerry Dugan, dessinés par Mike Hawthorne, avec un encrage de Terry Pallot. La mise en couleurs a été réalisée par Val Staples pour les épisodes 1 & 2, par le studio Guru-eFX pour les épisodes 3 à 5. Tony Moore a dessiné les couvertures des épisodes 1 à 3 et 5. La couverture de l'épisode 4 a été réalisée par Mike Hawthorne.



L'histoire se débute 8 mois après Secret Wars (2015) ce qui place Deadpool dans un nouveau contexte inexpliqué. De fait il apparaît qu'il est le héros le plus populaire des États-Unis ce qui justifie la mention World's greatest comics magazine comme qualificatif. À Séoul, Deadpool s'introduit à un étage élevé d'un immeuble pour récupérer une clé USB comprenant des informations de première importance. Il est contré par White Fox qui le démasque et découvre un très beau visage, celui de James Bourne (Solo). En effet Deadpool est devenu un modèle adulé par tous les américains. Il a réuni autour de lui 6 personnes qu'il rémunère pour porter son costume et agir en son nom. En outre, il est l'un des plus gros financeurs des Avengers, peut-être même devant Tony Stark.



Deadpool semble donc avoir pris la place des Quatre Fantastique dans le cœur des américains, mais tout n'est pas si rose que ça. Pour commence, il n'arrive pas à dégoter des missions qui soient rentables. Ensuite il est toujours à la recherche du meurtrier de ses parents, ce qui inquiète beaucoup Scott Adsit, mais aussi Emily Preston. En outre, Deadpool doit faire équipe avec Steve Rogers. Et il semblerait que quelqu'un se soit mis en tête de ruiner sa réputation, en le faisant passer pour un assassin.



Ce tome commence par la couverture au comique second degré de Tony Moore, la foule en délire encensant Deadpool, agitant des posters, des figurines à son effigie, avec une dame recueillant l'autographe de Deadpool sur le front de son bébé, et une autre prête à lui offrir son corps (elle doit avoir dans les 70 ans). Le lecteur comprend donc que la position du personnage a changé par rapport à ce qu'elle était avant Secret Wars, et par rapport au statu quo générique du personnage. Même si une personne avertie en vaut deux, cela ne suffit pas à se préparer à ce qui suit. Gerry Duggan a choisi de ne pas expliquer la situation, mais de montrer les changements. Le lecteur familier du personnage constate donc qu'il a recruté une équipe de mercenaires, qu'il est admiré comme un héros, qu'il travaille main dans la main avec Steve Rogers et qu'il est même invité pour animer les Bar Mitsvahs.



Gerry Duggan continue de tricoter des aventures de Deadpool, avec une bonne dose d'humour. Ce dernier repose aussi bien sur des fanfaronnades (celle de Deadpool, mais aussi celles de Jason Bourne, et d'autres), sur un humour gore (un prélèvement de foi sur un cadavre encore chaud dans le premier épisode), un comique de situation avec la Bar Mitsvah, sur des comportements absurdes (l'un des Deadpool est l'équivalent d'un personnage de dessin animé), etc. Bien qu'il s'agisse d'un premier tome, le lecteur prend rapidement conscience que le scénariste poursuit sur sa lancée de la série précédente. En effet, Emily Preston est de retour, ainsi que Scott Adsit, ou encore Shiklah (l'épouse de Deadpool). L'intrigue repose également pour partie sur la connaissance des meurtriers des parents de Deadpool. Un nouveau lecteur ne sera pas complètement perdu, mais il s'interrogera sur l'histoire personnelle de plusieurs protagonistes et sur les relations qu'ils entretiennent avec Deadpool. Ce dernier fait également référence à sa rencontre avec Clint Barton dans Hawkeye vs. Deadpool.



Le lecteur plonge donc dans un récit déroutant, avec des références à la série précédente, une situation inexpliquée et un enjeu qui met du temps à émerger. En fait le scénariste développe un peu tous ces éléments, mais sans scène explicative. Fort heureusement les dessins de Mike Hawthorne sont descriptifs et clairs, ce qui donne un point d'ancrage au lecteur. Pour commencer, il a conçu des costumes distincts pour les 6 individus engagés par Deadpool, 6 variations sur le costume de référence, des uniformes mais avec un ou deux détails qui permettent de les distinguer. Cet artiste réalise des dessins de comics de superhéros de bonne qualité. Il a beaucoup de personnages à représenter (outre les Deadpool) qui sont de morphologies diverses avec un degré de reconnaissance aisé. Dès la première case, le lecteur identifie Matt Murdock ou Luke Cage, Sabretooth, ou Bob l'agent de l'Hydra. Il doit également représenter 2 célébrités américaines (Scott Adsit et George Stephanopoulos) avec un degré de ressemblance satisfaisant.



Hawthorne utilise un trait fin pour détourer les formes, repris avec précision par Terry Pallot, ce qui joue dans le sens d'une lisibilité immédiate des dessins. Il est capable de représenter plusieurs expressions faciales, même si elles ne sont pas nuancées, et les postures des personnages participent à indiquer leur état d'esprit. Il réalise des cases avec une bonne densité d'information visuelle et une forme de simplification. Par exemple il va représenter le dallage d'un bureau ou les lattes de bois d'un parquet, mais de manière régulière, sans ajouter de texture. Il en va aussi ainsi des dalles de faux-plafond. Le lecteur comprend tout de suite de quoi il s'agit, mais cela aboutit à un effet d'élément de décor prêt à l'emploi, sans personnalité propre. Le fait que ces éléments soient dessinés régulièrement permet de donner des caractéristiques à chaque endroit par l'utilisation de plusieurs de ces éléments, différents à chaque fois.



En outre, Mike Hawthorne compose des cases, rendant bien la profondeur de champ, ce qui donne lieu à des cadrages spectaculaires. La séquence d'ouverture montre un Deadpool planant avec une combinaison pourvue de membranes reliant les bras aux jambes dans une très belle vue du dessus entre les buildings. Dans l'épisode 2, un des Deadpool plonge dans une cage d'escalier, avec une vue en contreplongée impressionnante. Dans l'épisode 5, Deadpool et un de ses employés déambulent dans le musée psychique personnel de Wade Wilson, avec de beaux couloirs. Le scénario recèle de nombreux moments décalés ou inattendus, juste le temps d'une case, ce qui offre l'occasion à l'artiste de s'amuser. Le lecteur est parfois pris par surprise au détour d'une case incongrue : les rayonnages remplis de produits dérivés Deadpool dans le hall d'entrée de son quartier général, Deadpool en train de ratisser un jardin minéral zen, les magnifiques bulles de savon dans la chambre d'un des Deadpool (avec un usage très approprié de l'infographie pour rendre compte de leur iridescence), Shiklah chevauchant une monture démoniaque en pleine rue, et bien d'autres encore.



Le scénario comprend bien évidemment des scènes d'affrontement physique (puisqu'il s'agit d'un comics de superhéros) plus ou moins violent (plutôt plus puisqu'il s'agit d'un comics de Deadpool). Mike Hawthorne a pris le parti d'éviter les gros plans sur les blessures pour ne pas donner dans le gore, mais il ne gomme pas la dimension sadique de la violence infligée. Soit il montre un élément ensanglanté pour attester des blessures, comme un marteau ou le foie prélevé sur une victime, soit il exagère le coup porté pour transformer cette violence en un spectacle caricatural, sans leur donner une apparence réaliste. Il conserve donc la dimension parodique associée à Deadpool, avec des dessins qui montrent la violence au premier degré, mais avec un recul dans la représentation. Ce parti pris fonctionne très bien, tellement bien qu'il attire l'attention sur une incohérence du récit. Deadpool est adulé par tout le monde comme un véritable héros, et même secondé par Steve Rogers (alors en vacances de ses fonctions de Captain America). Pourtant les images montrent bien que Deadpool résout toujours ses conflits avec un haut niveau de violence, aucun regard pour la vie humaine, y compris devant témoin, voire devant une caméra. Autant le lecteur peut croire qu'un tour de passe-passe magique a pu placer Deadpool dans une position où il est devenu une idole, autant il devient impossible de croire que les autres superhéros le laissent massacrer d'autres criminels de manière publique, à commence par Steve Rogers.



Ce premier tome de la série 2015 de Deadpool déstabilise le lecteur. Il apprécie la narration visuelle claire et efficace de Mike Hawthorne, d'un bon niveau de qualité pour des comics industriels. Il accepte bien volontiers de jouer le jeu d'assembler les pièces du puzzle pour comprendre la situation dans laquelle se trouve Deadpool (ce n'est pas trop difficile). Il découvre avec plaisir l'inventivité du scénariste concernant les autres personnages de dernier rang embauchés par Deadpool. Par contre, il constate rapidement que pour apprécier pleinement le récit, il vaut mieux qu'il ait suivi la série précédente (même par intermittence), car plusieurs points majeurs de l'intrigue y font appel. 4 étoile sous réserve d'avoir suivi les principaux moments de la série précédente.
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Uncanny Avengers: Unity, tome 1 : Lost Future

Ce tome est le premier d'une nouvelle série, débutée après Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que 8 pages extraites de Avengers 0, initialement parus en 2016, écrits par Gerry Duggan. Les épisodes 0 à 4 ont été dessinés et encrés par Ryan Stegman, avec une mise en couleurs de Richard Isanove, Les épisodes 5 & 6 ont été dessinés par Carlos Pacheco, avec un encrage réalisé par Scott Hanna, David Meikis et Mariano Taibo, avec une mise en couleurs de Richard Isanove assisté par Antonio Fabela. Pour comprendre le positionnement de Deadpool en tant que héros adoubé par Captain America, il faut lire Deadpool: World's Greatest Vol. 1: Millionaire with a mouth également écrit par Gerry Duggan, et dessiné par Mike Hawthorne.



Avengers 0 - Deadpool s'infiltre dans une base bien gardée pour dérober un conteneur de Metamucil qu'il va livrer à titre gracieux à Steve Rogers (à l'époque un vieillard). Ce dernier lui exprime sa confiance et ses remerciements en lui remettant une carte de membre des Avengers. Épisodes 1 à 4 - Quelque part aux États-Unis dans une zone rurale, un homme crache une substance noire dans la paume de sa main. Quelques temps plus tard, Ivan Guerrero s'extirpe de son cocon d'inhumain et décide de se servir de son pouvoir pour faire entendre des revendications écologiques. 8 mois après Secret Wars, l'équipe de Uncanny Avengers (aussi appelée Escadron Unité) intervient pour neutraliser le SuperAdaptoïd. L'équipe se compose de Deadpool (Wade Wilson), Doctor Voodoo (Jericho Drumm), Spider-Man (Peter Parker), Steve Rogers (âgé), Human Torch (Johnny Storm), Rogue (Anna Marie Raven) et Synapse (Emily Guerrero).



Après la défaite de leur ennemi, Spider-Man indique à Steve Rogers qu'il refuse de travailler dans la même équipe que Deadpool. Il quitte l'équipe, mais Deadpool le poursuivra de ses assiduités dans Spider-Man/Deadpool Vol. 1: Isn't it Bromantic. Quand Shredded Man fait son apparition à Boston, l'escadron Unité fait appel à un nouveau membre : Quicksilver (Pietro Maximoff). Épisode 5 - L'équipe est à la recherche du Red Skull qui dispose toujours d'une partie des pouvoirs de Charles Xavier. Ils se rendent dans l'état de Bagalia pour y perpétrer un cambriolage afin de trouver des informations. L'équipe se compose de Rogue, Human Torch et Deadpool. Épisode 6 - Il est temps pour Synapse de rencontrer la royauté des Inhumains, à savoir Medusa, Karnak et Triton. Pendant ce temps-là, Deadpool et Quicksilver se rendent à l'ancien manoir des Avengers pour y mettre fin aux destructions causées par Wrecker (Dick Garthwaite).



En 2015, l'omni-crossover Secret Wars s'impose à toutes les séries de Marvel, qui recommencent avec un numéro 1 après. Chaque histoire commence 8 mois après la fin de Secret Wars. Ainsi le lecteur découvre des situations nouvelles dont les explications pourront être développées dans les numéros suivants par les auteurs. Par exemple, il découvre que Deadpool est maintenant reconnu comme un superhéros bon teint, ou peu s'en faut. Il découvre également l'existence d'une nouvelle superhéroïne : Synergy. Par contre, il n'a aucune idée des informations ou des situations qui ont convaincu Steve Rogers de faire confiance à Deadpool. Le texte en introduction explique que la mission de cette équipe des Avengers reste inchangée : montrer que les humains et les mutants peuvent coexister au sein d'une même équipe. Du fait de l'évolution de l'univers partagé Marvel, l'équipe intègre également une Inhumaine. Ce premier tome baigne donc la continuité de l'univers partagé, et il vaut mieux que le lecteur ait suivi les conséquences de l'existence d'un nuage de brume terrigène dérivant au gré des vents, de par le globe.



Après une introduction qui permet de comprendre que Rogue souffre de la maladie provoquée par la brume terrigène, le lecteur regarde un affrontement qui ne sert qu'à présenter l'équipe, contre un supercriminel dépourvu de tout intérêt et de toute personnalité. Cette séquence se termine aussi en montrant pourquoi Spider-Man refuse de travailler avec Deadpool. Le lecteur découvre également la composition de l'équipe, sans explication de comment ont été choisis ses membres, si ce n'est un vestige de l'itération précédente écrite par Rick Remender, et s'étant achevée avec Counter-Evolutionary. Il se rend compte au cours de ces épisodes, que Gerry Duggan prend soin d'assurer la continuité avec la version précédente, reprenant même une intrigue perdue en cours de route, à savoir ce qu'est devenu Red Skull. Il reste à voir si cela sera compatible avec ce qui lui arrive dans la série Captain America: Steve Rogers. La première histoire repose sur une trame classique pour un récit de superhéros : un supercriminel s'est manifesté au travers des destructions qu'il cause, et il faut l'arrêter. Le scénariste se sert de l'émergence d'Inhumains pour créer un criminel de toutes pièces, avec une motivation acceptable (sauver l'écologie). Ce criminel a des liens avec l'un des membres de l'équipe, ce qui rend la mission un peu plus personnelle. Il a pour objectif d'éliminer la vie humaine sur terre, ce qui justifie l'intervention d'une équipe aussi puissante que celle des Avengers.



Ryan Stegman bénéficie de la savante mise en couleurs de Richard Isanove. Ce dernier compose des camaïeux de toute beauté, pour habiller les fonds de case. Il réalise une mise en couleurs qui augmente discrètement le relief de chaque surface. Il utilise les effets spéciaux à bon escient pour augmenter le spectaculaire de l'utilisation des superpouvoirs et des décharges d'énergie. Le dessinateur maîtrise bien les conventions visuelles propres aux comics de superhéros. Ses personnages souffrent du jeunisme habituel dans ces histoires, sauf Steve Rogers dont le visage est manifestement ridé (mais dont le corps est aussi musculeux que celui d'un homme de 30 ans). Il s'investit régulièrement dans les décors, même s'il s'affranchit de les dessiner lors des scènes d'affrontement comme il est de coutume dans les comics de superhéros. Le lecteur peut détailler la collection de produits dérivés Deadpool dans son quartier général, la façade d'un bâtiment du MIT, ou encore les rues de Boston. Mais il s'agit plus de simples toiles de fond que d'environnements avec lesquels les personnages interagiraient.



Ryan Stegman s'implique beaucoup plus pour dessiner les personnages et insuffler du mouvement dans ses cases. Il n'hésite pas à varier le nombre de cases par page régulièrement pour accélérer certaines séquences. Il compose des visuels spectaculaires régulièrement : un impressionnant envol de pigeons (sérieusement), 3 diners successifs en une page pour Pietro, un nourrisson infecté par Shredded Man, un superhéros utilisant une arme à ultrasons, Quicksilver courant pour apporter un antidote, ou encore le retour d'un superhéros dans l'espace. Le lecteur reçoit donc la dose de spectaculaire qu'il est venu chercher dans un comics de superhéros. Le scénariste et le dessinateur travaillent en bonne intelligence, réussissant quelques moments comiques ironiques. Par exemple, Deadpool saute d'un quinjet en ayant enfourché une moto qui s'écrase dès qu'il atterrit brutalement sur un toit. La case montre l'idiotie d'une telle manœuvre, pendant que les 2 autres superhéros présents demandent pourquoi Deadpool se livre à une manœuvre.



Carlos Pacheco continue dans la même veine visuelle, avec des décors un peu plus présents que ceux de Stegman, mais avec moins de détails. Sa mise en scène libère moins d'énergie que celle de Stegman, mais elle porte la veine comique avec plus de conviction, en particulier pour les étranges occupations des clients de la demeure abritant autrefois le quartier général des Avengers. Les personnages gagnent une demi-douzaine d'années supplémentaires, ce qui les rend plus adultes, et la narration est moins tape-à-l'œil, tout en conservant une dimension spectaculaire. Gerry Duggan prend le lecteur un peu au dépourvu avec ce cambriolage inattendu, l'interférence d'un autre superhéros et le subterfuge utilisé par le supercriminel. L'histoire se lit facilement, avec un sentiment d'interlude pour que le scénariste puisse introduire sa nouvelle intrigue principale. Dans l'épisode 6, Duggan sacrifie à la contrainte éditoriale que la nouvelle doive rencontrer la royauté des inhumaines, avec un quota d'action fourni par un autre supercriminel (Hellion) se révélant aussi être un inhumain, et l'intervention de Quicksilver et Deadpool dans l'ancien QG des Avengers. À nouveau l'épisode est agréable, mais aussi un autre interlude, le temps de montrer les Inhumains.



Ce premier tome de la deuxième itération des Uncanny Avengers constitue une lecture agréable, mais un peu frustrante. Ryan Stegman en met plein la vue, sans se lâcher complètement. Carlos Pacheco est minutieux et plus consistant, un peu trop sage. Gerry Duggan réintroduit l'équipe Unité, en expliquant à quoi elle sert, en l'immergeant dans la continuité Marvel du moment, et en la rattachant à la précédente itération, mais ce tome se lit plus comme une introduction qu'une aventure ambitieuse.
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Deadpool - Marvel Now, tome 4 : Deadpool co..

Ce tome contient les épisodes 20 à 25, initialement parus en 2014, coécrits par Gerry Duggan et Brian Posehn, dessinés et encrés par Scott Koblish (episode 20), puis par Mike Hawthorne (épisodes 21 à 25), avec une mise en couleurs de & Val Stapples (episode 20), puis Jordie Bellaire (épisodes 21 à 25).



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- Épisode 20 - Traumatisé par la conclusion de l'histoire précédente, Deadpool obtient du responsable éditorial qu'il publie une "ancienne" histoire se déroulant dans les années 1970. Deadpool se repose au Wakanda, mais il est réquisitionné par la Règle de la Terre pour rassembler les 4 pièces d'un puzzle.



Régulièrement, Posehn et Duggan s'offrent un épisode hommage. Cette fois-ci, il s'agit de rendre hommage à l'un des plus grands créateurs de comics : Jack Kirby. Scott Koblish s'en donne à cœur joie pour dessiner à la manière de Jack Kirby en mode cosmique, en utilisant son vocabulaire graphique, sans réussir à maîtriser sa grammaire. Ces dessins ressemblent en surface à du Kirby (points d'énergie, personnages la main tendue en avant), sans en avoir la force visuelle. Il incorpore également une forme d'autodérision qui vient comme se moquer de ce qui est dessiné. C'est agréable à regarder, mais peut-être trop conscient de sa forme parodique.



Posehn et Duggan se contentent de projeter Deadpool face à des endroits différents pour retrouver les pièces du puzzle, en les arrachant à des ennemis qu'il convient également de prendre au second degré : Mangog, puis Fin Fang Foom. Cela donne un récit marrant, un hommage référentiel, une partie de rigolade assez futile. 4 étoiles si le lecteur n'en attend rien, 3 étoiles sinon.



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- Épisodes 21 à 25 - Retour au temps présent et à l'intrigue principale : Deadpool a été requérir l'aide de Stephen Strange pour aider l'agent Emily Preston du SHIELD à sortir de sa tête, et à retrouver un corps. L'agent Scott Adsit découvre que quelqu'un a réalisé une copie robotique de Preston (un LMD : life model decoy) et l'a lâchée dans la nature. L'agent Gorman (du SHIELD également) se rend compte que ses manigances vont être découvertes. Il décide de mettre à prix la tête de Deadpool. Plusieurs supercriminels trouvent la récompense alléchante : Crossbones (Brock Rumlow), Trapster (Peter Petruski), Batroc (Georges Batroc) et Sabretooth. Deadpool va devoir lutter contre eux (surtout Crossbones), se mesurer à un peloton de soldats de l'organisation terroriste Ultimatum (sur l'un de leur vaisseaux aériens). Bien sûr l'agent Phil Coulson viendra apporter sa contribution à cet imbroglio.



Dans un premier temps le lecteur est plutôt satisfait de voir que l'intrigue principale initiée dans le premier tome (le squat de l'esprit celui de Deadpool par celui d'Emily Preston) arrive à son terme, et que Deadpool va enfin être payé pour sa mission commanditée par le SHIELD. En récapitulant les différentes péripéties de cette partie, il constate que Posehn et Duggan se sont lâchés dans l'humour visuel, parodique et scabreux : accès au QG du SHIELD par un magasin de sous-vêtements, Scott Adsit avec une main pendante au bout d'un poignet cassé, Batroc en train de vomir après s'être fait broyer les noix, Crossbones en train de se battre en pleine rue, avec son masque et en slip blanc, etc.



En fait, les scénaristes accumulent ces blagues potaches, en ayant perdu le sens du rythme. Ils égrainent ces grosses farces à un rythme régulier, comme un saupoudrage mécanique sans âme. L'humour reste à ce niveau ras du plancher, sans changer de registre. Les dessins de Mike Hawthorne ne relèvent pas le niveau : ils sont très faciles à lire mais d'un niveau de qualité très basique. L'anatomie est à peu près exacte, c'est-à-dire que les silhouettes présentent des proportions normales, par contre le détail des articulations ou des muscles est plus souvent fantaisiste qu'à son tour. Les expressions des visages sont toutes fausses et dépourvues de nuances, dans des traits de visages d'une rare approximation. Les décors sont présents assez régulièrement dans les arrières plans. Par contre ils sont systématiquement simplistes, et dépourvus de texture. C'est comme si chaque scène se déroulait dans un décor en carton-pâte à la finition grossière ou enfantine. Dans ces conditions, chaque scène tombe à plat, et chaque mise en page met en évidence la mécanique laborieuse du scénario, plutôt que d'améliorer la narration.



Cette association de dialogues patauds, de rebondissements lourdauds et de dessins sans grâce aboutit à une lecture facile mais insipide. Ce phénomène atteint un tel niveau, que même l'évocation du Black Freighter de Watchmen (Crossbones mordant dans une mouette dans la dernière page de l'épisode 23) tombe à plat.



Pourtant un élément prouve que ces histoires auraient pu fonctionner avec un meilleur dessinateur : les magnifiques couvertures réalisées par Mark Brooks. Avec sa science du cadrage et le soin apporté aux textures, il montre que les images auraient pu apporter un supplément d'âme, ou au moins d'informations visuelles, nécessaires pour porter le scénario. Il y a la couverture du présent recueil où la fière posture de Deadpool rend la situation cocasse. La couverture de l'épisode 22 montre Deadpool en boyscout au milieu de LMD d'un agent du SHIELD en uniforme, insistant sur le côté incontrôlable de Deadpool opposé à l'uniformité des soldats obéissants. La couverture de l'épisode 23 montre une tête miniature de Deadpool sortant de la bouche de Deadpool, telle le rostre de la créature Alien, explicitant immédiatement l'intention des scénaristes, chose que Hawthorne n'arrive pas à faire passer en 20 pages. La couverture de l'épisode 24 établit la guerre imbécile se déroulant dans l'esprit de Deadpool avec une acuité et une évidence qu'Hawthorne n'atteint jamais même en cumulant les 20 pages de l'épisode. Ces couvertures sont la démonstration que les capacités du dessinateur influent énormément sur la qualité de la narration, et sur le niveau de divertissement du récit.



Ce quatrième tome propose un premier épisode hommage à Jack Kirby en mode cosmique, agréable sans être indispensable du fait d'une autodérision trop prégnante, et une histoire en 5 épisodes, plombée par une narration graphique sans rythme ni inspiration, et des dialogues plats et fonctionnels.
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Deadpool - Marvel Now, tome 3 : Le Bon, la ..

Ce tome comprend les épisodes 13 à 19, initialement parus en 2013, écrits par Gerry Duggan et Brian Posehn. Il vaut mieux avoir commencé la série par le premier tome.



+++ L'action de l'épisode 13 se déroule en 1977, à New York. Deadpool remarque dans le Daily Buggle une annonce pour les Héros à louer (Heroes for hire, c'est-à-dire Luke Cage et Danny Rand, ou encore Power Man & Iron Fist). Il décide de se joindre à eux (en dépit de leur désaccord, voire refus caractérisé en ce qui concerne Luke Cage). Il les assiste sur un cas d'enlèvement d'une jeune femme (Carmelita Camacho, 18 ans) par un proxénète albinos se faisant appeler White Man (le blanc). Épisode 14 - White Man reprend connaissance dans le temps présent. Il prend des otages dans l'observatoire de l'Empire State Building, et exige la présence de Power Man, Iron Fist et Deadpool pour les massacrer afin d'assouvir sa vengeance. Ces 2 épisodes sont dessinés par Scott Koblish.



Après la plongée dans les années 1980 (épisode 7), il s'agit cette fois-ci de plonger en pleine époque de la blaxploitation et des films de kung-fu dans un quartier malfamé de New York. Posehn et Duggan se révèlent tout aussi à l'aise pour évoquer cette époque et cette ambiance, qu'ils l'avaient été pour les années 1980. La densité de références culturelles est moins élevée (KISS, Orange mécanique, The Warriors), mais le vocabulaire et les tenues vestimentaires sont authentiques. Ils ont dont créé pour l'occasion un supercriminel assez superficiel, sauf qu'il se fait appeler "le Blanc" dans un quartier noir, ce qui permet à Deadpool de s'en donner à cœur joie sur les sous-entendus racistes de cette dénomination.



Les scénaristes maîtrisent toujours aussi bien l'histoire de l'univers partagé Marvel, et c'est avec plaisir que l'on voit une apparition de tante May, et une autre de George Stacy (le père de Gwen Stacy). Ils s'amusent bien avec le caractère un peu soupe au lait de Luke Cage qui ne supporte pas les clowneries de Deadpool (il finit par l'envoyer valdinguer par la fenêtre). Ils tournent en ridicule Iron Fist qui concentre toute son énergie dans son poing, sans qu'il ne trouve sur quoi taper pour libérer cette énergie (avec un sous-entendu de tension sexuelle qu'il n'arrive pas à libérer).



Scott Koblish modifie son style pour mettre plus de cases par page, afin d'évoquer l'apparence parfois un peu tassée des comics de cette époque. Val Stapples (le metteur en couleurs) a de nouveau recours à des teintes pixellisées pour imiter les techniques limitées de reprographie de l'époque. Il y a plusieurs gags visuels, à commencer par la permanente afro authentiquement kitsch de Deadpool et son pantalon à carreaux. Lors de la relation sexuelle entre Deadpool et Carmelita, Koblish s'amuse à évoquer l'acte par le biais de 17 cases utilisant la métaphore (tel le train qui pénètre dans un tunnel).



L'épisode 14 s'avère aussi réjouissant même s'il se déroule au temps présent car Luke Cage ne supporte toujours pas d'être associé à ce bouffon de Deadpool, et le Blanc souffre d'un décalage temporel aggravé par la libération des mœurs. Posehn et Duggan s'amusent à affubler Iron Fist, puis Deadpool d'une bande de gamins apprentis judokas assez efficaces. L'humour visuel de Koblish continue de faire mouche, qu'il s'agisse du visage déformé par l'exaspération de Luke Cage, ou de la main négligemment baladeuse de Deadpool sur le postérieur d'une otage qu'il vient de libérer. 5 étoiles pours ces 2 épisodes jouant sur plusieurs registres d'humour.



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+++ Épisodes 15 à 19 (dessins et encrage de Declan Shalvey) +++ Deadpool a fini par choper la belle rousse qui l'a endormi à plusieurs reprises contre son gré pour lui prélever des morceaux de tissu corporel. Il comprend rapidement qu'un groupuscule indéterminé (mené par un certain Butler) conspire contre lui et va passer à l'étape d'après, c'est-à-dire le capturer. Il estime que c'est lié au programme de l'Arme X (Weapon X) et prévient Logan (Wolverine) et Captain America (Steve Rogers). Les 3 finissent par être capturés et se retrouvent dans un laboratoire d'expérimentation en Corée du Nord.



Les dessins de Declan Shalvey ont une apparence plus rugueuse et moins minutieuse que ceux de Koblish. Ce style est plus approprié à cette histoire beaucoup plus sombre. Il rend plus crédible la souffrance des prisonniers du camp nord-coréen, ainsi que les blessures de Deadpool (avec une scène peu agréable dans laquelle Deadpool s'insère lui-même un objet dans la chair de sa cuisse). Par contre il est visible qu'il fatigue d'épisode en épisode et les arrières plans disparaissent au fur et à mesure.



Posehn et Duggan ont choisi de changer de registre pour cette deuxième histoire. Il s'agit d'une transition qui s'opère progressivement, le premier épisode comprenant encore une bonne dose d'humour qui va en s'amenuisant d'épisode en épisode. À nouveau les scénaristes font preuve d'une solide connaissance de l'univers partagé Marvel trouvant une manière habile de se raccrocher au projet Weapon X, sans ressasser des scènes mille fois déjà vues. Leur humour continue de faire mouche, avec un esprit retors (Deadpool surprenant Logan au lit, sa compagne restant cachée sous les draps ; néanmoins Deadpool l'a clairement identifiée et lui dit au revoir en l'appelant par son nom, effet de surprise garanti pour le lecteur).



L'intrigue s'articule autour de la confrontation avec monsieur Butler, la raison pour laquelle il souhaitait obtenir régulièrement des prélèvements de Deadpool, et un potentiel rejeton de Deadpool. Posehn & Duggan mettent donc en avant la composante tragique de Deadpool, de manière très convaincante. Ils savent faire ressortir sa personnalité en la confrontant à celle de Logan et Captain America et ils entretiennent le suspense jusqu'au bout. Toutefois le contraste avec les 2 premiers épisodes est trop fort, et le lecteur finit par avoir l'impression qu'il ne s'agit pas du même personnage d'une histoire à l'autre. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de l'implication du lecteur dans l'histoire personnelle de Deadpool.
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Deadpool - Marvel Now, tome 2 : Soul Hunter

Ce tome fait suite à Dead Presidents (épisodes 1 à 6). C'est le deuxième dans le cadre de l'opération "Marvel NOW". Il comprend les épisodes 7 à 12 initialement parus en 2013, écrits par le même duo Gerry Duggan et Brian Posehn. L'épisode 7 est dessiné et encré par Scott Koblish. Les épisodes 8 à 12 sont dessinés et encrés par Mike Hawthorne, avec l'aide de Jason Gorder et John Lucas pour l'encrage de l'épisode 12.



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Épisode 7 - Sur la côte ouest, fin des années 1970, début des années 1980, Deadpool signe un pacte avec Vetis, un démon mineur, s'engageant à faire boire plus Iron Man, en échange d'une usine de fabrication de "Laser disc".



Un petit mot du responsable éditorial prévient qu'il s'agit d'un épisode d'inventaire (dans les années 1970 et 1980, Marvel disposait d'un ou deux épisodes hors continuité publiable sur le champ, si l'épisode mensuel normal avait du retard). Celui-ci est donc dessiné en reprenant quelques tics des années 1980 (Ah ! ce Cable à la Rob Liefeld), avec un tramage de couleurs à base de points grossiers. Il comprend de nombreuses allusions à des artefacts culturels de ces années : Hulk Hogan, Weird Al Yankovic, Mark Gruenwald, Power Pack, les laserdiscs, Huey Lewis, les bandeaux éponge fluo, les rollers, etc.



Comme dans le premier tome, Duggan et Posehn accumulent les gags page après page. Cette tactique finit par être payante : difficile de rester impassible sous cette verve, d'autant que plusieurs gags font mouche (pas tous, mais suffisamment pour que le résultat ne soit pas de la ringardise, mais bien du comique). L'histoire en elle-même se déroule alors que Tony Stark (Iron Man) est sous l'emprise de l'alcoolisme, période Demon in a bottle. Dès l'épisode suivant, il devient évident que le seul objectif du récit est d'introduire le démon Vetis dans un mouvement de rétrocontinuité éhonté. Toutefois, aussi débridée que soit cette plongée dans le tout début des années 1980, Duggan et Prosehn raconte une histoire (assez légère) avec suspense et résolution, au milieu de ces blagues plus ou moins absurdes. Koblish se montre à la hauteur singeant le style un peu plus simple des années 1980, avec une bonne dose d'humour visuel et des exagérations partant vers l'absurde (Cable avec sa passoire métallique sur la tête en guise de casque). 4 étoiles.



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Épisodes 8 à 12 - L'esprit d'Emily Preston est toujours prisonnier du corps de Deadpool qui se retrouve avec 2 consciences qui peuvent communiquer entre elles. Il tarde à Preston de trouver un nouveau corps pour retrouver son mari et son fils. De son côté, Deadpool souhaite se venger de l'agent Gorman du SHIELD qui l'a floué. Mais le démon Vedis apparaît, exigeant que Deadpool exécute 4 individus qui ont passé un pacte avec lui. Pendant qu'il s'acquitte de sa mission, le spectre de Benjamin Franklin et Michael (le Nécromancien) essayent de retrouver la bibliothèque de l'Ancien qui contient des tomes ésotériques susceptibles de fournir des indications pour réincorporer Preston (parce que le Docteur Strange n'est pas joignable).



Bénéficiant de l'introduction de Vetis dans l'épisode précédent, Duggan et Prosehn proposent une histoire plus conséquente en 5 épisodes, tout aussi dense en blagues potaches et visuelles. Ils développent la situation établie dans le premier tome, avec les nouveaux personnages secondaires de la série : Michael (Nécromancien incompétent), Emily Preston (seul individu normal faisant office de clown blanc pour Deadpool), et le spectre de Benjamin Franklin. Seuls Deadpool et Preston bénéficient d'un semblant de personnalité. Le scénario mêle mission d'assassinats avec une composante surnaturelle (pactes avec le diable, ou un de ses représentants), et quelques apparitions de superhéros (Superior Spider-Man, Daredevil, Jessica Jones) et de supercriminels de seconde zone (voire franchement parodiques avec Lady Stilt-Man). D'un côté, l'intrigue principale aboutit au résultat attendu : la tactique délirante et imprévisible de Deadpool lui permet de trouver la faille dans le contrat diabolique. De l'autre, Duggan et Prosehn ménagent plusieurs surprises, avec les actions délirantes et sanglantes de Deadpool, la façon de tuer un supercriminel invulnérable, et le don du sang involontaire de Deadpool (épisode 8).



Les blagues oscillent entre mauvais goût assumé (ultra-violence), répliques sarcastiques, éléments visuels incongrus (Deadpool nageant avec une charlotte), moquerie sur le physique (l'agent Scott Adsit avec un seul testicule), dérision et sarcasmes (l'ineptitude du Tricktser), parodie (Deadpool adaptant des poses de superhéros), et encore beaucoup de violence sadique à des fins humoristiques. C'est loin d'être très fin, mais en balayant large, les scénaristes maintiennent un niveau de bonne humeur assez élevé.



Ces épisodes sont dessinés par Mike Hawthorne dans un style superhéros plus conventionnel, avec une petite fatigue dans le dernier épisode qui manque d'arrières plans. Les décors deviennent un peu plus simplistes, voire naïfs. En fonction des séquences, Hawthorne est plus ou moins convaincant dans l'humour visuel. La charlotte de bain est bien réussie. La file d'attente pour accéder aux Enfers est très convaincante. L'humiliation subie par Michael lors de son incarcération (page muette de 6 cases) transcrit bien l'état d'esprit du personnage subissant ces avanies procédurales. À d'autres moments, l'approche très prosaïque désamorce l'aspect comique (Deadpool ligoté comme un veau dans la rue).



Cette partie mérite ses 4 étoiles pour le scénario, elle n'en mérite que 3 pour des dessins un peu trop communs.



Deadpool poursuit son chemin à travers la tripaille, l'absurde et le ridicule dans The good, the bad and the ugly (épisodes 13 à 19).
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Deadpool : Les noces de Dracula

L'un des meilleurs Deadpool !

Directement délirant et épique. J'adore !
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

Ce tome contient les épisodes 1 à 6 de la série commencée en 2013. Le scénario est de Brian Posehn et Gerry Dugan, les dessins et encrage de Tony Moore, et les couvertures de Geoff Darrow. Cette série a été relancée dans le cadre de l'opération "Marvel NOW", la précédente ayant été écrite par Daniel Way. Cette histoire peut être lue sans connaissance particulière de Deadpool.



Michael (un nécromancien, habillé d'un uniforme du SHIELD, avec un kilt) a décidé de ramener à la vie les présidents des États-Unis grâce aux incantations contenues dans un vieux grimoire, pour qu'ils sauvent le pays de l'état de déchéance dans lequel il se trouve. Problème ; les présidents morts estiment que l'état de déliquescence de la nation est imputable aux américains eux-mêmes, qu'ils décident d'éradiquer. Captain America ayant été photographié en train de décapiter Harry Truman, le SHIELD préfère lancer une opération clandestine, plutôt que de risquer d'autres images aussi catastrophiques pour le moral de la nation.



L'agent Emily Preston a l'idée d'engager Deadpool après l'avoir vu massacrer Franklin Delano Roosevelt en zombie, dans sa chaise roulante. Le carnage peut commencer. Mais rapidement, Deadpool se met à avoir des visons du fantôme de Benjamin Franklin, et l'agent Preston se rend compte qu'elle a besoin d'une aide surnaturelle pour trouver comment lutter efficacement contre ces zombies tenaces. Un expert en sciences occultes : Stephen Strange.



Avec chaque nouveau scénariste, le personnage de Deadpool est à réinventer. Posehn et Duggan ont choisi de conserver la composante d'ultraviolence, l'humour noir, l'action débridée et les remarques destinées au lecteur. Première approche de cette nouvelle série : les couvertures de Geoff Darrow. On peut toujours compter sur lui pour ne pas lésiner sur les détails Combien de douilles de cartouche a-t-il bien pu dessiner sur la couverture ? 100 ? 200 ? Et pourquoi ce monstre avale-t-il 13 chats ? Un flamand rose sur une défense d'éléphant ?



Deuxième étape de la découverte de cette nouvelle série : les dessins de Tony Moore. Il s'agit d'un dessinateur dont le style est assez réaliste avec une bonne capacité pour exagérer les expressions des visages et faire ressortir le gore et les moments comiques. Les responsables éditoriaux ont fait le bon choix avec ce dessinateur car sa compétence apporte un coté humoristique qui porte une bonne partie de la série quel que soit le niveau du scénario. Dans la première page, les images convainquent le lecteur qu'effectivement il y a quelque chose de pourri aux États-Unis et que les citoyens en sont responsables. Il n'y a qu'à voir ce redneck en surplus militaire s'en prendre à un rasta dans un bureau de vote pour comprendre le sous-entendu relatif au racisme, mais aussi à l'extrême droite militariste, et à l'usage de la drogue associé au style de vie rasta. À la fois le lecteur saisit ces sous-entendus stéréotypés, et à la fois il comprend qu'il s'agit d'une caricature humoristique.



Le premier affrontement oppose Captain America (droit dans ses bottes) au Nécromancien. Captain America apparaît à la fois vertueux et moralisateur, mais aussi prompt à s'emporter contre la stupidité du Nécromancien. Ce dernier a une tenue à la fois ridicule (kilt et justaucorps du SHIELD) et révélatrice d'un amalgame de croyances new age. Ainsi Moore va donner vie à des personnages improbables et attachants. Impossible de ne pas ressentir d'empathie pour la pauvre agent Preston, son corps bien en chair, ses mimiques montrant qu'elle est coincée avec une mission impossible à réaliser, et son autoritarisme. Deadpool dispose d'un corps plutôt élancé, au lieu d'être hyper musculeux. Il a souvent le sourire aux lèvres, et ses cicatrices ne sont pas belles à voir (plaques de peau manquante laissant voir les muscles en dessous).



Moore prend visiblement plaisir à représenter la violence parodique exigée par le scénario, à la fois de manière réaliste, et à la fois avec un humour bien noir. Un exemple suffira : dans le premier épisode, Deadpool sort du ventre d'un gros monstre pas beau en lui tranchant le ventre de l'intérieur. Il est couvert de boyaux et ruisselant de sang. C'est bien crade, avec un effet humoristique généré par l'énormité de la situation, c'est gore et énorme. Moore s'amuse également beaucoup avec les mimiques des présidents morts, en train de charcuter ou d'exterminer des américains moyens qu'ils estiment indignes de vivre dans cette glorieuse nation (ou Deadpool). Il faut voir la mine fermée et sévère d'Abraham Lincoln se battant contre Deadpool sur un ring.



Brian Posehn (acteur et comédien) et Gerry Duggan (scénariste pour la télévision) ont une vision claire de ce qu'ils souhaitent faire avec le personnage. Ils partent d'une idée loufoque où tous les présidents morts des États-Unis sont réanimés en tant que zombies, avec l'idée de tuer tous les américains, parce que responsables du déclin de la nation.



Le récit dispose d'une logique interne solide qui exige du lecteur d'accepter 2 principes sortant de l'ordinaire. (1) Le pouvoir de récupération de Deadpool lui permet de récupérer de tout, à tel point qu'il saute d'un avion en plein vol sans parachute pour s'écraser au sol sachant qu'il aura regagné sa santé en 5 minutes, ou qu'un président mort lui tire une balle en pleine tête à bout portant, sans le tuer. (2) C'est pour rire, c'est-à-dire que Posehn et Duggan s'autorisent à user de l'absurde, envoyant valdinguer le possible et l'impossible. Ils ne le font pas souvent (2 ou 3 fois) mais dans ce cas, le lecteur est prié d'accepter l'issue de la scène comme ça, sans exiger de logique autre que celle de l'absurde.



Posehn et Duggan sont du genre à accumuler les vannes plus ou moins drôles, jusqu'à ce que l'accumulation de bonne et humeur et de piques finissent par l'emporter sur la qualité... et ça marche. Impossible de ne pas sourire devant une telle verve, un tel flux. D'autant qu'ils ne se contentent pas de débiter de la blague au kilomètre (sur les petites manies des présidents, passées à la postérité), ils poussent jusqu'au bout la situation de départ de ces présidents commettant des actes terroristes avec une exubérance de maniaque. Ils tapent dans plusieurs registres de comique : situation (Deadpool éventré sur une défense d'éléphant, attention ça tâche), comportement (Deadpool déguisé en Marylin Monroe, hautement transgressif et répugnant), dialogues (attention ça vanne à tout va), caractère (Stephen Strange hautain et méprisant vis-à-vis de Deadpool, très bien vu), sans limites (Deadpool dans l'espace, indispensable), joueur (Deadpool s'adressant directement au lecteur), etc. Il est juste possible de leur reprocher des blagues qui ne volent pas toujours très haut, et une forme de répétition dans les situations (en particulier Deadpool débitant des présidents zombies avec des armes qui ne lui permettent pas de les tuer).



Dans le cadre de la relance "Marvel NOW", Brian Posehn, Gerry Duggan et Tony Moore jouent le jeu en proposant une approche un peu différente du personnage Deadpool, accessible aux nouveaux lecteurs, drôle, violente et gore, politiquement incorrecte, malgré une ou deux facilités dans le scénario.
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Deadpool - Marvel Now, tome 2 : Soul Hunter

Ce tome contient les chapitres 7 à 12 de la série de Deadpool de 2012, par Brian Posehn.



Cela commence par une "aventure perdue" de Deadpool dans les années 70 où un démon essaie de l'engager pour faire replonger Iron Man dans l'alcoolisme. Cette aventure est très amusante, et fera plaisir aux fans avec une mini-apparition de Cable.



Puis on revient dans le présent, où le démon reprend du service. Cette fois-ci, il engage Deadpool pour tuer des gens avec qui il a fait un pacte, pour récupérer leur âme plus vite.



Après un premier tome presque entièrement humoristique, "Dead Presidents", Posehn et Duggan décident d'explorer un peu plus le côté sombre de Deadpool. Bien sûr, il ne considère pas le démon en question comme quelqu'un de respectable. Mais sur son chemin pour l'arrêter, il se retrouvera parfois à tuer sans hésiter, à blesser des innocents, et à passer des accords avec des démons qui peuvent être pires que son adversaire d'épisode. Après tout, c'est un assassin. L'humour est toujours très présent. Il devient juste beaucoup plus noir.



J'aime toujours les personnages secondaires, les mêmes que dans le tome précédent (Emily Preston, le fantôme de Benjamin Franklin et Michael le nécromancien), et le scénario est plutôt bien mené. On voit plusieurs apparitions d'autres personnages connus de Marvel pour des mini-crossovers. Globalement, un très bon tome, pour les gens qui sont à l'aise avec la partie magique et mystique de l'univers Marvel, et que cela ne dérange pas de voir le côté sombre de Deadpool.

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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

Tout commence quand un nécromancien décide de ressusciter les présidents des Etats-Unis pour donner un exemple à la jeunesse dépravée. Malheureusement, il n'obtient que des zombies aggresifs et au mauvais sens de l'humour qui veulent détruire le monde. Et comme cela ferait mauvais effet de voir Captain America taper sur des présidents américains à la télé, Deadpool est invité à régler le problème !



Ce tome n'est pas très profond, voire pas du tout. C'est surtout une suite de combats entre Deadpool et les présidents les plus connus, avec plein de références amusantes et détournées à ce pour quoi ils sont connus (et pendant ce temps, les présidents dont personne n'a jamais entendu parler font les sbires et se font chambrer). Mais c'est réussi dans le genre, drôle et imaginatif.



Dans ce tome, j'ai aimé comment étaient introduits puis écrits les personnages secondaires. Emily Preston, agent de SHIELD avec les pieds sur terre. Le fantôme de Benjamin Franklin, qui ne cesse de répéter que non, il n'est pas un zombie, et d'ailleurs il n'a jamais été président. Le nécromancien louzeur lui-même, qui aimerait bien que sa petite bêtise n'ait pas trop d'effets secondaires. Ils ont tout de suite une consistance.



Pour moi, ce n'est ni une aventure de Deadpool qui révolutionnera le monde des comics, ni une qu'on regrettera d'acheter. Je recommande ce nouvel arc à tous les fans du personnage !

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Batman - One Bad Day : Mr. Freeze

• Batman - One Bad Day : Mr. Freeze

• Gerry Duggan (Scénario) & Matteo Scalera (Dessin)

• Urban Comics



La collection One Bad Day est une collection où chaque récit s'arrête sur un méchant de l'univers Batman et s'intéresse à un jour en particulier qui a fait chavirer ce personnage.



Le tome ici présent s'arrête comme son nom l'indique, sur le personnage de Mr. Freeze. Non non, pas celui des glaces à l'eau, celui avec son pistolet de givre. Un peu moins connu mais quand même vachement plus intéressant !



Et si l'univers du chevalier noir est rempli de vilains différents, Mr. Freeze en est un bien particulier. Ses origines de vilains étant étroitement liées à son histoire d'amour tragique avec sa femme Nora.



Et c'est bien entendu de cela qu'on va parler. De l'histoire d'amour entre Victor et Nora.

Une histoire d'amour que tout fan de Batman connait ou plutôt croit connaitre. Car c'est ce qui est intéressant dans ce récit, la façon dont va être traité l'histoire d'amour entre le mari scientifique et sa femme malade. Le point de vue que Duggan va choisir pour aborder cette histoire d'amour.

Et il n'y a qu'une chose à dire, si le format de cette collection (72 pages) est un peu court pour un tel récit, l'auteur arrive à nous livrer une vision intéressante avec un récit qui fait le taf.
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Secret Wars : Le Gant de l'Infini

• Secret Wars : Le Gant de l'Infini

• Gerry Duggan (Scénario) & Dustin Weaver (Dessin)

• Panini Comics



L'évent Marvel Secret Wars de 2015 avait permis de nombreuses choses en instaurant un monde "patchwork" où tout était possible. Ainsi dans ce nouveau monde, certains auteurs ont essayés de livrer leur propre interprétation d'anciens évent en surfant bien entendu sur leur nom.



C'est le cas ici pour Secret Wars : Le Gant de l'Infini, qui "reprend" l'évent bien connu de 1991.

Pourquoi l'utilisation des guillemets pour "reprend" ?

Parce qu'en vrai, a part le nom, il n'y a pas grand chose qui fasse le lien.



Alors... On a le gant de l'infini, on a les pierres, on a Thanos qui les cherche... Bah on se rapproche quand même pas mal non ?

Eh bah non ! Pas du tout ! Si on a les ingrédients principaux, on vient y ajouter d'autres ingrédients qui font que ça n'a plus rien avoir.



Et c'est une bonne chose ?

Que ce ne soit pas une simple redite de l'ancien évent, oui.

Mais c'est mal fait...

Si j'utilisais plus haut le terme d'ingrédients, on va rester dans le registre de la cuisine.

Quand on veut revisiter une recette, il nous faut les ingrédients principaux, et leurs ajouter des petits trucs en plus qui matchent.

La on a les ingrédients de base et on vient en ajouter d'autres, mais ça match pas, mais alors pas du tout !

Les ingrédients principaux deviennent clairement secondaires, et les ingrédients ajoutés ne sont pas bons.



Pour revenir dans les termes livresques, les personnages que l'on connait sont extrêmement secondaires dans le récit, et les nouveaux personnages qui deviennent les personnages principaux sont tout simplement insipides...



J'ai voulu découvrir les tie in que pouvaient offrir un évent tel que Secret Wars, et forcé de constater qu'il y a du bon et du moins bon, vous l'aurez compris, ici on est dans le moins bon.
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Batman - One Bad Day : Mr. Freeze

Je réalise que j'ai lu peu d'histoire avec Mr Freeze, mais ce tome ci de la série "One Bad Day" est dans le haut du panier je trouve. Duggan utilise intelligemment le personnage et arrive à proposer une vision d'auteur sur ce dernier.

Mais à l'image de la série, le titre gagnerait à avoir des pages ne plus pour que l'auteur puisse aller au bout de son idée et l'exploite complètement.
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Batman - One Bad Day : Mr. Freeze

Dans ce comics, il nous plonge dans une aventure de Batman et Robin à Gotham City, où ils doivent faire face à un hiver sans précédent. Mais de son côté, Mr. Freeze, l’un de leurs plus anciens et plus dangereux ennemis, en profite pour sortir de sa cachette et mettre en œuvre son plan diabolique.
Lien : https://www.lescomics.fr/rec..
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Infinity Wars - Fresh start, tome 7

Nous voila sur le dernier volume de l'event Infinity Wars, et je ne sais pas si je dois dire dommage, ou enfin.

Dommage car le début de l'event m'a beaucoup plus et des choses intéressantes étaient mises en place.

Enfin, car la fin n'était pas à la hauteur et que le niveau baissait.



Infinity Wars ne me restera au final pas vraiment en tête, un event qui ne sort pas du lot des event à répétition de chez Marvel, et des tie-in qui auraient pu avoir quelque chose de sympa à proposer avec les personnages fusionnés mais ce n'est malheureusement pas le cas, et comme souvent, les tie-in sont anecdotiques voir mauvais.
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Punisher Kill Krew : Une histoire de guerre

Sortant à peine du run de Jason Aaron sur Thor et de l'event War of the Realms que j'ai adorés, j'avais envie de continuer avec quelques lectures faisant suite à cet évent.



En effet, le Punisher à un rôle assez marqué dans War of the Realms, et nous le retrouvons tout de suite après l'évent dans sa série solo Punisher Kill Krew.



Le Punisher aime tuer les criminels, et avec tous les monstres restant encore sur Terre, ou même au dela, il ne va pas bouder son plaisir !



Ce n'est pas un récit forcément très intelligent, pour être clair, c'est du gros défouloir et ça défouraille à chaque page, mais ça se lit vite et on passe un bon moment.
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Reign of X, tome 18

Tome 15 à 18

On avance dans ce qui reste "l'ère Hickman" pour les mutants mais il faut l'avouer, depuis son départ, la différence de niveau entre les séries se ressent encore plus.

La reprise de X-men par Duggan est très intéressante, tout comme X-force et Wolverine qui garde le niveau.

Mais pour les autres séries, certaines tirent vraiment en longueur et certains auteurs ne vont pas en s'améliorant je trouve.
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Reign of X, tome 17

Tome 15 à 18

On avance dans ce qui reste "l'ère Hickman" pour les mutants mais il faut l'avouer, depuis son départ, la différence de niveau entre les séries se ressent encore plus.

La reprise de X-men par Duggan est très intéressante, tout comme X-force et Wolverine qui garde le niveau.

Mais pour les autres séries, certaines tirent vraiment en longueur et certains auteurs ne vont pas en s'améliorant je trouve.
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Reign of X, tome 16

Tome 15 à 18

On avance dans ce qui reste "l'ère Hickman" pour les mutants mais il faut l'avouer, depuis son départ, la différence de niveau entre les séries se ressent encore plus.

La reprise de X-men par Duggan est très intéressante, tout comme X-force et Wolverine qui garde le niveau.

Mais pour les autres séries, certaines tirent vraiment en longueur et certains auteurs ne vont pas en s'améliorant je trouve.
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