Né en 1964, ancien élève de Sciences Po Paris, Gilles Finchelstein a été conseiller technique dans des cabinets ministériels du gouvernement Lionel Jospin, d'abord comme conseiller chargé des questions politiques, des relations parlementaires et du suivi de l'opinion de Dominique Strauss-Kahn (1997-2000) quand ce dernier était ministre de l'Économie, puis conseiller chargé des questions politiques de Pierre Moscovici (2000-2002). Il aurait largement inspiré — voire rédigé — le programme de Lionel Jospin pour les présidentielles de 2002 et contribué à introduire les idées du social-libéralisme au sein du Parti socialiste. Il devient en 2000 directeur général de la Fondation Jean-Jaurès et en 2002 directeur des études de Euro RSCG Worldwide (conseil en communication). Il est membre depuis 2008 du think tank Le Siècle.
Il est l'auteur, avec Matthieu Pigasse, du livre Le monde d'après, une crise sans précédent, paru chez Plon en 2009 et récompensé par le prix du meilleur livre économique décerné par La Tribune et HEC. En 2011, il publie l'essai La Dictature de l'urgence, chez Fayard.
Le libéralisme le plus radical s"est imposé aux États-Unis au début des années quatre-vingt puis s'est diffusé dans le monde entier. On a déréglementé. On a dérégulé. On a laissé aux marchés le soin de s'auto-organiser pour, disait-on, réduire tous les déséquilibres. On a inventé des mécanismes financiers si sophistiqués que les acheteurs ne savaient plus ce qu'ils achetaient et que les vendeurs ne savaient plus ce qu'ils vendaient. On a fait fi de toute prudence, les banques ayant trouvé le moyen de s'immuniser contre le risque.
La crise du sens est pour une large partie une crise du temps. Et tel est aujourd'hui le principal défi politique: sortir du culte de l'instant, qui est devenu obsédant et oppressant, pour redonner au temps de la profondeur - c'est-à-dire un passé et un futur. Il nous fait à la fois réhabiliter l'histoire et retracer des perspectives.