Mais la base du jeu, elle, n'a pas changé?
Non, la base reste toujours de maîtriser tes capacités pour jouer dans le désordre. Elles ont évolué au fil du temps, bien sûr. Dans les années 1990, l'Australie jouait un rugby ordonné.
Nous, nous étions dans le désordre. Idem en 2003 avec l'Angleterre et son jeu bien structuré.
À Toulouse, sans prétention aucune, nous cherchons à créer le désordre là où tout est ordonné.
Du moment que tout est en ordre dans le jeu de l'adversaire, il faut créer du désordre. Pour le déstabiliser. Et garder ces préceptes à tout prix, le plus longtemps possible, en les adaptant ou en les modernisant. La réussite de tout ça, bien sûr, passe par les hommes. Le Stade a toujours recherché des profils de joueurs qui raisonnent vite, analysent et exécutent rapidement le bon geste au bon moment.
Une anecdote rapporte qu'avant le match, un joueur fidjien fut appelé au téléphone. On lui apprit la naissance de son fils. Sa femme lui demanda quel prénom il souhaitait donner à sa progéniture... Soit il n'entendit pas bien la demande de son épouse, croyant qu'elle lui demandait où il était, soit il comprit clairement la question. Toujours est-il qu'il répondit "Toulouse". Un petit Fidjien se retrouva ainsi à porter le prénom original de la ville rose à 10000 kilomètres de la Haute-Garonne. Nougaresque !
On vit même l'arbitre, ce cher monsieur Collins, suivre le ballon et disparaître à quatre pattes dans le tunnel formé par les deux premières lignes... Il s'était introduit lui-même dans la mêlée ! C'est ce qui s'appelle vivre le match aux premières loges !
Le rugby fidjien a fortement influencé la discipline ces dernières années, par sa fraîcheur, sa spontanéité ou les qualités naturelles de ses joueurs. [...] les Fidjiens peuvent désormais rêver plus haut..