En ce moment suspendu, dissimulé au temps lui-même, il comprit alors une vérité que seul un garçon devenu homme pouvait entrevoir : il n'est jamais facile d'assister à la mort d'un morceau de son âme.
Vous qui entrez ici, n’abandonnez pas tout espoir, mais soyez prévenus : je n’ai en aucun cas la prétention de me poser en expert, de dispenser des vérités ou d’assurer que ma vision de la SF est la bonne, la seule, l’unique.
Au contraire, c’est en amateur parfois éclairé, auteur, mais surtout passionné de Science-fiction que je m’adresse à vous. Je suis un produit de mes expériences, et mes sensibilités se sont affinées au contact des œuvres imaginaires qui m’ont accompagné au long de ma vie.
Ne soyez donc pas surpris que mon point de vue soit altéré par la nostalgie qui m’étreint, par mon goût pour tel sujet davantage que pour tel autre ou de trouver des références appuyées sur des œuvres datées de certaines décennies plutôt que d’autres…
J’imagine ce livre comme une discussion au coin du feu avec mes compagnons de plume et les intervenants ayant accepté de répondre à nos questions, un moment qui nous permettrait d’échanger autour d’une passion commune, que celle-ci soit l’imaginaire, la littérature, le cinéma, la BD ou, bien sûr, la Science-fiction !
Je ne chercherai pas à vous prouver quoi que ce soit d’autre que ma sincère affection pour ce genre protéiforme qui, je le souhaite, pourra vous prodiguer autant d’émotion qu’à moi-même.
Je tenterai d’appuyer le trait sur ce que je connais, et non de faire de ma plume une succursale de Wikipédia ni de proposer, mû par une bien-pensance commerciale, une parité mathématique concernant les genres, les origines, les âges ou les styles des autrices et auteurs mentionnés ici.
Nombre d’œuvres qui vous seront présentées méritent à elles seules des ouvrages complets. Mon défi consiste uniquement à vous intéresser à quelques-unes d’entre elles…
Ce livre sera, bien sûr, non exhaustif, maladroit, partial, mais sincère avant tout.
Gillian Brousse
« Selon certains pseudo-savants, une journée de 24 heures équivaudrait à présent à 16 heures de temps absolu. Bien pire encore : cette accélération est supposée augmenter inexorablement, jusqu’à un état où la vitesse du temps frôlera l’infini. Et là, on sera vraiment tous dans une sacrée merde. Si tout cela est vrai, je pense avoir le droit d’affirmer haut et fort que le temps est vraiment une espèce de pourriture de salaud. »
Pour un fugace instant - Nicolas Sick.
« On peut s’initier à la dendrochronie, mais ne jamais parvenir à l’appliquer. C’est un art de l’affect qui doit faire résonner les aspirations du pratiquant. Péol le répète souvent : poursuivre un but noble est essentiel, aussi bien dans sa conception que dans sa réalisation, comme si le temps examinait les requêtes avant d’y souscrire. »
Aéropole 1 - Wilfried Renaut.
« Leur ouvrage était laid. Il ne leur inspirait aucun sentiment, aucune satisfaction, pas plus que la frustration de ne pas créer de plus belles œuvres. Et pourtant, pour la première fois, Nona ne restait pas indifférente au fil qu'elle créait entre ses doigts habiles. Un fil pour un fils. »
Au fil du temps - Judith Pradal.
Les rumeurs alimentent la puissance de l'ennemi.
Notre peur charge leurs armes, et la répression grossit leurs rangs.
« Ils étaient paisibles, protégés par la végétation. Loin du monde. Loin de tout. Ils étaient détendus, complices. »