FlawRade.com : Interview de Lizzie Felton
Le garçon avait un pouvoir incroyable : il rendait les gens meilleurs, les choses plus belles, les couleurs plus vives. Il tissait du rêve, insufflait de la joie, décuplait les émotions. Et il avait dit un jour à Lucie « Tout change, tout bouge, tout se transforme ». Ainsi, il lui avait appris à porter sur le monde un regard différent, infiniment plus poétique, mais c’était surtout elle, dans son entièreté, qui se sentait métamorphosée, à présent…
Il avait été le cocon qui avait permis à la chenille de devenir un papillon.
- Cet endroit est merveilleux c'est l'une des plus belles choses que j'ai vues au monde. La plus belle après toi, disons.
L'amour est comme un bon disque, songea Lucie. D'abord, tout n'est que découverte. On a envie de passer son temps à l'écouter. On saisit d'ailleurs toutes les occasions de le faire. On se sent envoûté par ses différentes mélodies qu'on ne connait pas encore, mais dont on pressent déjà qu'elles vont nous plaire. Après quelques écoutes, on se met à l'aimer plus fort encore, ce disque. On chante avec lui, on y découvre des notes que nous n'avions jamais entendues, des mots dont nous n'avions jamais saisi le sens nous apparaissent clairs. Puis il faut dire ce qui est : on finit par s'en lasser. A force de l'entendre, on ne le supporte plus. La musique reste toujours aussi savoureuse, mais on s'en est trop gavé. On est écœuré. Et finalement ce disque que l'on connait pas cœur n'apparait plus qu'en bruit de fond. Et il tourne, il tourne en rond.
Un cri venait de retentir dans la pièce. Un cri hideux, propre à glacer le sang, bientôt suivi d’un froissement métallique. A moins que tous deux provinssent de l’autre côté de la vitre? Il n’aurait su le dire. Mais ils lui avaient semblé être d’une telle violence qu’il avait la sensation de les avoir entendus éclater dans sa propre tête. Il en avait mal aux tempes. Mal au cœur. Si mal qu’il en tremblait. Comme si un pic venait de lui transpercer le ventre. De le déchiqueter à l’intérieur.
– Si tu reviens demain soir, le ciel n’aura sûrement plus la même teinte bleu nuit. Peut-être qu’il n’y aura plus de lune dans les vagues, parce qu’elle sera masquée par de gros nuages. Le monde t’offrira un autre spectacle, mais il n’en sera pas moins beau. En tout cas, ce n’est jamais deux fois le même. C’est pour cela qu’il faut constamment ouvrir les yeux. Car tout change, tout bouge, tout se transforme. Et c’est infiniment merveilleux de pouvoir assister à cela.
Elle releva son regard et le plongea dans le sien, qui était si beau et si clair. C'était comme regarder la mer à travers deux fenêtres.
Et j'ai compris une chose essentielle, à force de m'interroger encore et encore.
Les gens qui pensent pouvoir tout contrôler sont fous. On a beau dire : "dans un an, je ferai ci, je serai là, avec telle personne, dans tel endroit", ce n'est qu'une chimère. Il est impossible de tout prévoir à l'avance. Certaines choses se jettent parfois en travers de notre chemin sans que l'on ne puisse rien y faire. En revanche, je crois que le choix du bonheur revient à chacun de nous, peu importe la situation et peu importe l'histoire.
Alors j'ai choisi d'être heureux, chaque jour de ma vie. Je me suis fait la promesse de ne plus m'angoisser sur mon avenir, puisque personne ne peut prédire le sien.
"Elle sentait se réparer toutes les erreurs qu'elle avait commises, se recoudre toutes les blessures qu'elle avait eues, se reconstruire tous les idéaux qu'elle avait vus se briser."
Ah, Violette... Il fallait dire qu'elle aimait tant les fleurs ! Sûrement parce qu'elle en était une. Une fleur vulnérable et céleste, au délicieux parfum.
Une rose éternelle.
– Choisis-moi à sa place !
– Je ne peux pas, dit-elle dans un souffle. L’amour n’est pas une question de choix. C’est un tableau dont on ne peut sortir, mais dans lequel on se sent si bien, si libre… Ulysse m’a submergée. Il m’a envahie. Avant, j’étais incomplète. Je ne peux vivre sans lui…