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Citation de Alzie


A travers son Julien Sorel, Stendhal s'est exprimé lui-même, tel qu'il était réellement avec ses ambitieux désirs. Avec Fabrice del Dongo, en revanche, il a donné une vie réelle à l'homme qu'il aurait voulu être, à l'homme noble, riche, aimé, qu'il ne fut pas. Il lui donna la vie, puis il l'enferma en prison, émouvant témoignage de la clarté de son intuition.
Dans ces deux personnages coule perpétuellement la vitalité de Stendhal, son inépuisable curiosité, son goût de la vie, conditionnée par cette recherche. "Si la vie cessait d'être une recherche elle ne serait plus rien." Cette phrase de la correspondance trouve son illustration exemplaire dans les fins des deux romans, si sauvagement syncopées, où l'auteur "achève" sans regrets les deux protagonistes qui ne l'intéressent plus et qui, en réalité, n'existent plus pour lui à partir du moment où, par les conquêtes respectives de Marguerite* et de Clélia, ils ont trouvé et ont cessé de chercher, c'est-à-dire de vivre.
"Wer immer strebend sich bemüht...**" Les célèbres vers de Goethe sont contemporains de Le Rouge et le noir. Le sage de Weimar et le fou de Civitavecchia avaient du reste bien des points de leur Weltanschauungen*** en commun.

* Lapsus d'après le contexte il s'agit plutôt de Mathilde. Lampedusa pensait sans doute en même temps à Faust.
** Celui qui toujours cherche à s'élever.
*** Vision du monde.

Stendhal, Les oeuvres, p. 10 - 11
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