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Critiques de Grant Morrison (373)
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Happy !

J'avais ADORE l'adaptation en série télévisée. Car elle regroupait 3 choses que j'aime : l'humour noir, le mignon et l'horreur. (Oui je rêve d'un Bisounours vs Evil Dead mais personne n'a encore eu l'idée).

Je rajoute également que la prestation de Christopher Meloni y est pour beaucoup.

Donc, il était plus qu'évident pour moi d'ouvrir les pages de la version première : le comic book de Happy !



Happy, une licorne bleue volante est l'amie imaginaire d'une petite fille Hailey, qui se fait kidnapper par un Père-Noël malsain. Elle ne peut pas la sauver autrement qu'en faisant appel à son père, qui ignore l'existence de sa fille, et pour cause, personne n'aurait envie d'épouser ce mec. Nick est hyper violent, vulgaire, probablement sale et mal luné en permanence. "Je tue des gens contre du fric pour picoler, baiser et soigner mon eczéma."

Mais Nick n'a pas toujours été ainsi. Autrefois, il était inspecteur de police. Mais les horreurs qu'il voyait tous les jours, l'ont rendu complètement aigri.



Nick sous morphine à cause de blessures, lié à une affaire de pègre, croit à une hallucination en voyant Happy.

Comment une licorne bleue volante que personne ne voit à part un Nick acerbe, va-t-elle pouvoir convaincre qu'il faut rapidement sauver la fillette?



J'ai beaucoup aimé la BD également, même si la série télévisée avait visé le Père-Noël et Sonny Chine comme intermédiaires d'un très large réseau de trafic d'enfants, en passant par des personnages plus bizarres et méprisables les uns que les autres, donnant un aspect pour le coup, moins aseptisé (c'est en général l'inverse, la BD est fréquemment plus violente que l'adaptation).

Je vais alors étrangement préféré la série dont les idées seront beaucoup plus riches (désolée). Ce qui n'enlève en rien les qualités graphiques et l'originalité du récit !!
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Superman - Anthologie

Pour ses 75 ans, Superman méritait bien en 2013 une anthologie digne de ce nom ; Urban Comics nous proposait donc cette Superman Anthologie avec quinze récits sur l’Homme de Demain, de 1938 à 2012.



Comme les autres anthologies de cet éditeur, celle-ci est faite pour tous les types de lecteurs de comics : du complet novice à l’aguerri en chef, tout le monde est censé y trouver allègrement son compte grâce à un sommaire détaillé et particulièrement fourni en épisodes notables :

« Les débuts de Superman » (Action Comics #1-2, 1938)

« Quel homme est donc Superman ? » (Superman #17, 1942)

« L’origine de Superman » (Superman #53, 1948)

« Super-duel dans l’espace » (Action Comics #242, 1958)

« Retour sur Krypton » (Superman #141, 1960)

« La mort de Superman » (Superman #149, 1961)

« Superman est-il nécessaire ? » (Superman #247, 1972)

« Renaissance » (Action Comics #544, 1983)

« La légende de Terre-Prime » (Superman #400, 1984)

« Le grand jeu » (Superman (v2) #11, 1987)

« Des secrets dans la nuit » (Action Comics #662, 1991)

« Qu’est-ce que la vérité, la justice et l’idéal humain ont de si drôle ? » (Action Comics #775, 2001)

« Question de confiance » (Superman – Batman, 2003)

« L’incident » (Action Comics #900, 2011)

« Le garçon qui vola la cape de Superman » (Action Comics (v2) #0, 2012)



Comme vous le voyez, une bonne partie de ces différents récits s’intéressent à l’essence même du personnage de Superman, questionnent son existence plausible et remettent vaguement en cause son intérêt pour ses congénères. Heureusement que l’éditeur a fait ces choix-là, car beaucoup d’histoires de Superman connues, reconnues et vraiment marquantes sont en fait des histoires de ses origines, maintes fois rebattues : il fallait bien varier un peu les plaisirs. Ce manque de matériau conséquent et foisonnant en qualité se ressent au cours de la lecture de l’anthologie. Il faut en effet être un fan de Superman de la première heure pour aller avec joie se farcir autant de récits sur l’Homme d’Acier sans s’ennuyer un brin. Pourtant, elle est bien nécessaire cette anthologie, car voir Clark Kent se façonner au fil des décennies, voir apparaître Lex Luthor, Brainiac et tant d’autres, comprendre les différentes variables du personnage grâce aux récits alternatifs, c’est passionnant sur le fond. Toutefois, à cause de la forme des épisodes, je conseille plutôt de « consommer » ce volume par petits bouts, par intermittence, afin de mieux la savourer, en tout cas de manière plus digeste.



Superman Anthologie est moins facile à ingurgiter que les anthologies sur les héros DC Comics, sur Batman ou sur l’œuvre de Jack Kirby, car ceux-ci comportaient des récits vraiment différents qui permettaient de ne pas lasser le lecteur. Ici, les histoires sont certes différentes les unes des autres, avec un bon nombre d’apparitions notables, mais les intrigues tournent souvent autour des mêmes problèmes et des mêmes conséquences. C’est sûrement mon relatif désamour pour le personnage qui parle...



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Grant Morrison présente Batman, tome 1 : L'héri..

Avec cet Héritage maudit datant de 2006, préparez-vous à vous mettre sur la route d’un run au très long cours qui ne s’achève qu’en 2013 avec la fin de Batman Incorporated !



Les hasards du marché de l’occasion font parfois bien les choses et c’est encore un bel ouvrage de chez Urban Comics qui m’est tombé dans la musette avec ce premier volume de Grant Morrison présente Batman. Dès son arrivée sur la publication du Chevalier noir, le scénariste écossais se permet une avancée de poids : introduire un nouveau personnage crucial pour l’avenir de Batman, son fils ! Ce Damian, fils de Bruce Wayne et de Talia Al Ghul (ça fait toujours plaisir de retrouver cette chère et ravissante Talia), est la clé de voute de ce premier volume et s’avère être tout bonnement stupéfiant. Malgré son jeune âge, il a, par son ascendance particulière et son entraînement intensif aux sciences du combat, tout du soldat parfait en devenir. Il se pose lui-même dans la peau du futur Batman.

À travers cet angle de la paternité retrouvé, Grant Morrison s’interroge sur l’héritage de Batman. Venant d’un monde bien différent de Gotham, Damian apparaît comme dérangé pour certains, trop violent pour d’autres, inadapté en tout cas pour la plupart. Évidemment, il est la jeunesse qui bouscule l’ordre établi. Et si on ne va pas encore beaucoup plus loin dans cette partie de scénario, les possibilités sont immenses pour faire évoluer ce personnage dans les chapitres à venir. À ceci, le scénariste ne résiste à utiliser sa plus ancienne méthode : piocher dans les vieilles histoires de la franchise, notamment de l’Âge d’Argent, pour recrée un univers cohérent au personnage. Ainsi, le passage au Club des Héros peut paraître à la fois décalé et délirant, mais se retrouve pleinement légitimé par l’usage qu’en fait Grant Morrison. Il faut donc aimer ressasser les vieux tuyaux, mais comme on dit « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ». Cela marche encore ici, même si un lecteur non aguerri pourra être perdu s’il ne fait pas attention ou ne prête pas garde aux indications de l’édition.

De son côté, le dessin de ce premier volume est vraiment complexe, car on enchaîne trois dessinateurs différents : tout d’abord, un excellent Andy Kubert qui colle parfaitement à l’ambiance folle produite par Grant Morrison ; puis, un J. H. Williams III de bonne facture se heurte, selon moi, à un univers encore trop réaliste pour imposer son trait nébuleux et chaotique, mais sait s’adapter à la situation (certains dessins sont très proches de ce qu’il fera sur Batwoman quelques années plus tard) ; pour finir, John Van Fleet fait ce qu’il peut dans l’histoire « annexe » qui termine cet opus (chapitre à peu près indépendant qui ressemble surtout à une histoire illustrée tellement Grant Morrison semble écrire une nouvelle complexe d’envergure), avec des détails intéressants mais difficile d’en dire davantage. Enfin, l’édition d’Urban Comics peut être qualifiée d’à peu près habile, car plutôt bien adaptée aux fans de la première heure très aguerris comme aux novices encore frais, même si lire du Grant Morrison est toujours complexe, d’autant plus quand les chapitres ne sont pas publiés dans l’ordre chronologique (*incompréhension chronique*). Les bonus sont très minimalistes, mais la publication de ces différents chapitres a déjà dû demander un investissement conséquent.



Un premier volume abordable, qui n’est pas exempt de défauts mais qui nous permet de voir le « Grand Grant » prendre définitivement le Batman en main et tenter d’y apporter sa marque de fabrique, piochant allègrement dans la longue continuité de Gotham, y trouvant ses qualités et ses défauts.



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Hal Jordan - Green Lantern, tome 4 : La gue..

Heu, j’ai pas tout compris.



Ce n’est pas que Hal Jordan se soit transformé en philosophe opaque. C’est plutôt que la plupart des personnages parlent comme s’ils possédaient chacun la conscience et la vérité universelles et font des phrases « ultimes » destinées à expliquer tout mais ont l’effet inverse.

D’accord, nombre d’entre eux sont des pointures cosmiques, comme les Gardiens (les chefs des Green Lantern), et la façon de parler va peut-être avec le rôle. Mais j’en avais souvent marre de lire des bulles absconses. Et cette histoire d’Anti-monde et d’ultraguerre ressemble trop au multivers noir de Batman Metal ou à l’univers inversé de Justice League Dark.



Heureusement mort ou vivant Hal Jordan reste la tête sur les épaules. Dans ce contexte son pragmatisme est rafraichissant. Finalement l’auteur Grant Morrison met les cadors cosmiques en face de la simplicité humaine de Hal et montre que c’est la deuxième qui est la plus efficace.



Certains épisodes plus portés sur l’humour sont plus agréables, comme celui où Green Lantern et Star Saphire (sa copine qu’il cherche à marier en vain) rencontrent leurs équivalent d’un univers parallèle, ou ceux où l’action se passe sur un monde volontairement maintenu dans un état de jeu vidéo barbare que n’aurait pas troublé Conan.



Liam Sharp s’en donne à cœur joie, jouant sur le dessin, les « collages », toutes les capacités offertes par un ordi, quoi.



Dommage, cette série avait mieux commencé qu’elle n’a fini, je trouve.

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Superman - 2014-03 : Apocalypse

Ce tome conclut la réécriture des débuts de l’homme d’acier par Grant Morrison pour le reboot (déjà dépassé) DC Renaissance. J’avoue qu’il m’a agréablement surpris. On comprend en effet que l’auteur s’est lancé un sacré défi, une forme d’exercice de style plutôt ambitieux et assez risqué.



L’adversaire principal de Superman se dévoile, et il est étonnant. Il apparaît comme appartenant à un univers à 5 dimensions – le même d’où provient le facétieux MXYZPTLK (qui adore embêter Superman mais que ce dernier parvient à bannir à chaque fois en lui faisant prononcer son nom à l’envers). Grant Morrison exploite cette supériorité de dimension au maximum. Pour bien comprendre, il faut faire une analogie :

Supposez que vous êtes un être en 2 dimensions – vous êtes un bonhomme sur une feuille de papier par exemple –, un être en 3D vous voit sur la feuille et veut communiquer avec vous. Il pose le bout de ses doigts sur la feuille tout autour de vous. Vous, vous voyez subitement apparaître la projection 2D de ces cinq doigts, tout autour de vous. De quoi paniquer non ?



L’adversaire qui affronte Superman fait à peu près cela. Il « projette » son action dans l’espace 3D et le temps. Résultat pour Superman : la plupart des événements qui lui sont arrivés depuis sa naissance – la mort de ses parents, ses combats avec ses ennemis, ses aventures avec la Légion des Super-Héros du lointain futur – ne sont que les projections d’un « instant » de l’être 5D.



Ce tome ne montre donc qu’une façade de causalité. Tout est plutôt mélangé, un peu difficile à suivre parce que la lecture linéaire n’est pas vraiment adaptée au scénario. Au-delà de cette confusion, j’ai trouvé l’effort fascinant. C’est extrêmement original.

Mais attention, ça n’est pas non plus prise de tête. C’est de l’action pure et dure du début à la fin. Faut essayer de suivre.



Rag Moralès et Brad Walker font de l’excellent boulot au crayon, même si la puissance de l’homme d’acier n’est pas aussi bien en valeur que dans le film Man of Steel. Les épisodes sont entrecoupés d’entractes écrits par Sholly Fisch et pas très bien dessinés par Chris Sprouse, qui apporte tous une petite brique plus calme, plus intimiste et émouvante.



Une belle conclusion à ces débuts.

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Batman Metal, tome 3

Quelle histoire ! Quel souffle épique ! Quel tremblement cosmique !



J’ai à peu près rien compris.



Enfin. J’ai saisi l’idée générale ; je ne suis pas complètement teubé non plus hein. Un multivers noir, envers du multivers « normal » (= « gentil », constitué de 52 univers) d’où sortent tout un tas de Bruce Wayne maléfiques aux pouvoirs des héros de la Ligue, eux-mêmes servant un être représentant la quintessence du mal : Barbatos. But du jeu : détruire le multivers gentil. But des gentils : le sauver en retrouvant des métaux « scientificomagiques ».

Et tout le long c’est désespéré.



Non ce sont les détails des péripéties qui m’ont confusionné. Ça part dans tous les sens du multivers, franchit des portes, se bat, perd, retrouve espoir, gagne, reperd. Avec à chaque page des explications vaseuses du genre :

« D’après mes calculs, en échappant du multivers noir, les Challengers de l’Inconnu se sont servi des harmoniques à vent de Red Tornado pour rejoindre la Maison des Héros avant de revenir sur Terre. Nos alliés voyagent dur la même fréquence en ce moment même ».

Ou bien :

« Ces commandes ont été conçues pour des créatures capables de redéfinir leur gamme et leur ton à volonté afin de traverser le multivers ».

Ouais… capte rien. Une vague analogie avec le son, les fréquences, et tout ça.



Et tout du long, on lit « le multivers va être détruit », « on est fichu », « on s’en sortira grâce à l’espoir », « nous sommes forts grâce à nos amis »…



Bon j’ai lu ce dernier tome assez vite, plutôt soulé, dans les deux sens « secoué comme un prunier » et « agacé ». Pas ma tasse de thé les conflits cosmiques DC en fait. J’ai besoin de récits plus terre à terre, si j’ose dire. Pas exemple, le one-shot sur Hawkman intégré à cet album était très bien.

A la fin, on nous expliqueque cette trilogie est le départ de toute un circuit monté en parallèle d’autres récits qui trouve leurs fin dans Batman Death Metal.

Sans moi. Je crois que je vais quitter là DC Rebirth et passer directement à DC Infinite, le dernier reboot de l’univers DC. On verra bien.

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Hal Jordan - Green Lantern, tome 3 : Attaqu..

Bon !

C’est le mot !

Du bon, du moins bon.

Mais le même mot.



Moins bon : les histoires sont quand même emberlificotées. De quoi embrouiller des neurones cosmoquantiques. Les enjeux finissent par se perdre dans ces multivers, alors que la mort n’est plus qu’un autre mot. C’est un peu trop baroque, alors que chaque phrase sonne comme « contenus dans ces immenses sphères, les océans traversent l’univers, transportés par une alliance de surhommes et de démons ». Une vraie jungle de termes excessifs.



Bon : de bonnes idées parviennent à émerger. Un humour de fond qui semble dire aux lecteurs et aux acteurs « ne prenez pas tout ça trop au sérieux ». Des inversions de point de vue, comme cette menace d’espèce monstrueuse issue du fond des âges que l’on finit par plaindre quand on sait qu’ils vont se confronter à la cruelle et implacable humanité (dixit Hal Jordan lui-même). Des tentatives stylistiques surprenantes du dessinateur Liam Sharp, qui adapte son dessin à la mode des années 1940 ou alors tombe dans l’hyperréalisme limite roman photo.



La lutte de la matière contre l’antimatière est lancée. L’ultraguerre est là. L’univers est menacé.

Le train-train quoi !



La suite sort en décembre.

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Batman - Intégrale 01

Depuis le temps que je le voyais dans les rayonnages, je me faisais une joie d’attaquer enfin ce Grant Morrison présente Batman. Je suis donc tombé de haut car je n’ai pas du tout accroché.



Sentiment tout à fait subjectif, notez-le bien. Je ne peux raisonnablement pas trouver de défaut intrinsèque à ce comics ; Le dessin d’Andy Kubert et de Tony Daniel est soigné, bien adapté au personnage et l’angle d’approche de la chauve-souris devenu mythique se défend parfaitement en soi. Mais c’est justement cet angle qui fait chez moi l’effet d’un miroir déformant.

Grant Morrison est en effet décidé à fouiller dans la psychologie de Batman, à trifouiller dans sa tête pour mettre à jour toutes les névroses qui aident Bruce Wayne à remettre sa cape tous les soirs. Et je ne peux m’empêcher de ressentir quelque chose de malsain, de désagréable qui me pousse à survoler les récits. Je n’ai jamais accroché aux histoires de déterrements névrotiques à la Shutter Island ; je crois que cela m’effraie, bien plus qu’une armada de monstres tueurs horribles. Je dois avoir un blocage psychologique là.



Dommage, le début, qui voit Bruce Wayne découvrir qu’il a un fils, Damian, élevé par sa mère la fille de Ra’s al Ghul au sein de la Ligue des Assassins, promettait beaucoup. Mais ce fil reste finalement à la marge. Il sera probablement développé plus tard.



C’est décidé, je n’irai pas plus loin. Je suis trop loin de ma zone de confort et je n’ai pas envie de jouer au masochiste.

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Batman : L'asile d'Arkham

Paru en 1989 aux Etats-Unis, puis traduit en français en 1990, Arkham Asylum est un roman graphique qui fit date dans l'univers de Batman. Ecrit par Grant Morrison et mis en image par Dave McKean, il se distingue, en premier lieu, par un graphisme sophistiqué, mêlant peinture, collage et photo. C'est sans doute le premier comic book à aller aussi loin dans l'innovation formelle, frôlant l'art contemporain dans ce qu'il a de plus expérimental, mais sans sacrifier la narration et en offrant, à un scénario déjà bien torturé, un écrin d'une noirceur absolu.



Le Joker, et d'autres patients d'Arkham, ont pris le contrôle de l'asile et exigent que Batman les rejoigne, à défaut de quoi ils exécuteront leurs otages. Certes, le synopsis est plutôt mince mais n'est qu'un prétexte aux auteurs pour nous raconter la fondation de l'institution, à travers l'évocation de la vie de son créateur : le Dr Amadeus Arkham. C'est très probablement le récit de Batman qui va le plus loin dans cette voie. Par ailleurs, dans la veine de l'idée récurrente d'une certaine proximité entre le Joker et Batman, Grant Morrison semble poser la question de l'état de la santé mentale de Bruce Wayne, alors que ce dernier ferait plutôt le procès de la psychiatrie et ses méthodes, dans une tentative de protection, somme toute logique. Mais là ou Batman, plutôt Bruce Wayne, apparaît comme un "simple" traumatisé Morrison avance l'idée (et c'est peut-être la première fois dans la continuité du chevalier noir) que le Joker serait au-delà de la folie et donc impossible à comprendre par le prisme des théories classiques.



Un récit sombre, violent, esthétiquement fascinant, mais dont le graphisme novateur ne doit pas faire oublier la qualité du scénario et des réflexions qu'il amène.
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Hal Jordan - Green Lantern, tome 1 : Shérif d..

J’ai beaucoup apprécié l’orientation choisie par Grant Morrison et Liam Sharp.



Pour cette mini-série en douze épisodes, ils ont décidé de revenir à l’idée initiale des Green Lantern. Ce sont avant tout des flics de l’espace.

Du coup, ils apportent une atmosphère de polar noir très bien adaptée. Bien que la menace cosmique soit toujours présente, ce sont finalement des malfrats et des organisations criminelles que cherchent à combattre ces poulets verts. On a droit à des scènes d’interrogatoire bon flic / méchant flic (sauf que les malfrats ont des têtes d’arachnides ou autres tout aussi affriolantes) et à des tactiques d’infiltration.

Hal Jordan est excellent en flic non pas déprimé mais bien blasé. Il en a tellement vu dans sa vie que plus rien ne le surprend ou ne l’effraie. Pourtant il y a du lourd en face.



Je ne connaissais pas Liam Sharp au dessin, et je le trouve splendide, franchement baroque (il y en surcharge de détails) et organique plus que métallique. Et bien sûr, assez noir, pour l’atmosphère.



Une bien chouette découverte. Vivement le tome 2.

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Nou3

1, 2 et 3 sont des animaux transformés en cyborgs afin de devenir des soldats spéciaux mais les dirigeants scientifiques rejettent cette expérience. La scientifique les libère et les cyborgs animaux s’enfuient.

En voyant l’image de la couverture, je m’attendais à une aventure spatiale mais tout se passe sur cette bonne vieille planète Terre. Pas vraiment le temps d’être déçue, j’ai très vite embarqué dans les aventures des animaux domestiques mignons tout plein qui détruisent tout sur leur passage. Les trois animaux ont des caractères totalement différents : le chien conserve son statut de meilleur ami de l’homme, ce qui donne parfois des scènes d’humour noir ; le chat, très agressif alors que le lapin, obéit « sagement » aux ordres de 1. Le titre en version originale est WE3, We pour Weapon mais qui donnent aussi Nous en traduction française. D’où le Nou3 mais Nou pour nouveau…

J’aime beaucoup les dessins de Grant Morrison, les animaux sont fidèles à leur image et sont impressionnants dans leurs boîtes de métal. Pas de véritable dialogue entre les membres de Nou3, juste des mots simples pour faire connaitre les premiers besoins. Attention, beaucoup de violence, de sang dans cette BD, Grant Morrison utilise des images fortes pour sensibiliser les lecteurs sur la cause animale dans les expérimentations…

Juste énorme. Mais ce one-shot passe vraiment trop vite… Je vais jeter un œil à ses autres productions.

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Flex Mentallo

Avez-vous déjà lu du Grant Morrison et constaté combien celui-ci pouvait aller fouiller très loin dans l’histoire des comics pour réinventer des histoires largement plus originales que ses collègues ? Peu importe la réponse, ce Flex Mentallo, malgré son titre pas piqué des hannetons, montre combien le « Grand Grant » peut être au sommet quand il s’adonne à la spéléologie de la comicsologie.



Flex Mentallo semble être le super-héros par excellence, dans ses qualités comme dans ses défauts : il est parfait, il est musclé, il est généreux, mais il plane un peu, parfois déconnecté de la vie quotidienne des gens, et surtout il arbore un costume tout droit sorti du premier âge des comics, entre exubérance et faible conformité avec ses aptitudes au combat. Grant Morrison s’amuse ainsi d’un super-héros à sa convenance tout en laissant à son ami Frank Quitely le soin de lui donner vie sur le papier. Comme dans All-Star Superman, où le duo s’est reformé après ce Flex Mentallo, le trait de Frank Quitely peut en gêner plus d’un. Son aspect psychédélique fonctionne bien avec l’intrigue ici, mais on ne peut s’empêcher d’émettre quelques réserves sur certains fonds blancs et certaines figures torturées.

Intéressons-nous plutôt au contenu de l’intrigue, qui est vraiment le point particulier de cet ouvrage. En effet, Grant Morrison se lâche complètement en réinventant l’histoire super-héroïque pour en faire quelque chose d’introspectif et de très personnel. Les intrigues de Flex Mentallo, de la réalité alternative et du scénariste de comics sont imbriquées au fur et à mesure sous la forme d’un développement labyrinthique sur le thème de « la vie n’est qu’une vaste farce collective ». Pour bien cerner l’ensemble, tout se joue dans l’alternance des narrations, entre Flex Mentallo et l’auteur Sage, ainsi que dans l’alternance graphique, entre la pseudo-réalité et les aventures issues du comics mis en abîme dans cette aventure.

Je ne suis peut-être pas très clair dans ma critique de cet objet insolite, mais il faut dire que je me sens même un peu bizarre (d’avoir l’impression) d’avoir tout compris tellement je lis par-ci par-là que le scénario est à s’arracher les cheveux ; peut-être ai-je vraiment loupé un pan de l’histoire en route, finalement ! De fait, ces éternelles mises en abîme peuvent nous faire perdre le fil, mais crée surtout une toile de fond bien dense qu’il nous appartient de dénouer au maximum selon notre degré personnel d’investissement dans l’histoire.



Flex Mentallo constitue ainsi un comics puissant et introspectif sur le travail d’auteur, sur la réception du lecteur et sur notre perception de la réalité. Avec un propos est très ambitieux et un dessin un peu particulier, il est certain que ce comics n’est pas à mettre entre toutes les mains si vous cherchez avant tout du divertissement.



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Superman - 2012-01 : Genèse

Alpagué par mes dernières lectures de Superman version DC Renaissance, j’ai décidé de continuer en reprenant les choses au début, avec une nouvelle version des origines du super-héros (Renaissance était un reboot, rappelons-le). C’est Grant Morrison qui est aux commandes.



Je suis bien séduit par ce que j’ai lu. J’ai bien apprécié de découvrir cet apprenti héros qui fait ses premières armes à Métropolis en t-shirt, jean et rangers (et cape de mauvaise facture) qui se déchirent sous l’ampleur des coups et de la friction provoquée par se vitesse. J’ai en revanche trouvé un peu cliché toute cette poursuite et cet emprisonnement que l’armée lui fait subir. C’est réaliste, c’est sûr : un super gars débarque d’on ne sait où, évidemment que l’armée va y voir une menace potentielle. Mais ça le rapproche trop de Hulk, du coup (en moins crétin).

Mais ça reste un détail. Le personnage de Clark Kent, en journaliste pourfendeur de la pègre protégée par le pouvoir, est très bien travaillé. Un bon point aussi pour Lex Luthor, toujours aussi présomptueux et sûr de lui, mais un peu plus gras (en tout c’est l’impression que ça fait). La transformation de Brainiac en organisme interstellaire chargé de collecter les vestiges des civilisations planétaires qu’il désigne comme perdues (et élimine aussi sec) est impeccable.



Le dessin de Rag Morales est vif. Sa vision de Krypton est extraordinaire d’originalité. Mais il a du mal à stabiliser les visages qui changent trop d’aspect d’une case à l’autre. Andy Kubert n’est pas mauvais non plus. On sent déjà cependant la valse des dessinateurs qui se succèdent au sein d’un même épisode. Je déteste ça.

Mais niveau scénario : c’est un succès.

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Superman - 2012-01 : Genèse

Première approche, énorme malentendu.

J'imaginais déjà un nouveau duo légendaire Superman/Véro Genèse combattre le super vilain à grands coups de super jambon Madrange. Pas crédible pour un sou.

Pouf, pouf, je recommence...



Métropolis peut dormir tranquille, Superman veille au grain. D'ailleurs j'aperçois ce seigneur des airs en approche et en...falzar?!?!

Queuôa, quid du moule-burnes qui fit sa légende lors des mythiques Blue Fucking Nights de chez Michou ?

Les fondamentaux, les gars, les fondamentaux, merde !

Pouf, pouf, je re-recommence...



Métropolis peut...recommence.

L'objet livre est conséquent, on sent le super-héros pas vraiment accro aux 35 h.

Et pour cause, c'est pas le taf qui manque.

Entre deux sauvetages d'une populace toujours en adoration devant son demi-dieu, un léger malentendu à régler avec son ennemi héréditaire qu'est Lex Luthor et une menace extra-terrestre à juguler, pas le temps de se poser devant les anges de la télé. Dommaaaage...

Plusieurs récits, autant de scénaristes et de dessinateurs au service de ce tâcheron légendaire qu'est Superman.

Ma préférence, et de très loin, va à la paire Morales/Morrison qui vous balance d'entrée de jeu une aventure dense et enlevée.

Pour ce qui est des suivantes, j'aurais un avis plus mitigé, le bon alternant avec le plus discutable.



Ce Superman Genèse saura convaincre dans sa globalité pour peu que l'on ne soit pas en recherche d'excellence...



3.5/5
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Grant Morrison présente Batman, tome 1 : L'héri..

Cet album (sorti en 2012) lance une nouvelle collection DC Signature, qui consiste à mettre en valeur le travail d’un auteur sur un héros. Ici nous commençons donc le run très remarqué de Grant Morrison sur le titre Batman.



Ce premier volume se compose de cinq histoires suivies et assez différentes :



- Le fils de Batman (#655 à #658)

- Les Trois Fantômes (#664 à #665)

- Béthléem (#666)

- Le Club des Héros (#667 à #669)

- Le Clown de Minuit (#663).



Vous remarquerez que certains épisodes sont manquants (du #659 au #662) car ils ne sont pas de Grant Morrison et ne sont pas liés à la saga principale, et que par conséquent, ils n’avaient rien a faire dans cette collection.



La première moitié de cet album commence sur les chapeaux de roue avec l’assassinat de Batman par le Joker. Bon, vous vous en doutez c’est un peu plus compliqué que ça, mais je ne vous dévoilerais pas les tenants et aboutissants de cette scène d’ouverture.



L’intérêt principal de cette aventure est l’introduction d’un personnage particulièrement charismatique qui va bouleverser l’univers de Batman. Damian Wayne, ce fils, issu de l’union entre Talia Al Ghul et Bruce, va placer notre milliardaire devant ses responsabilités, mais également compliquer la tâche d’Alfred et de Tim Drake, alias Robin.

Car en plus d’être élevé par sa mère, le jeune Damian a grandi au seine de La Ligue des Assassins.



Bref, que du bon sur la première moitié du tome. Grant Morrison a vraiment bien placé son intrigue et préparé son run. Après, pour le reste du volume, on voit qu’il s’est fait plaisir et s’est essayé à différent style.



Par exemple, l’épisode #666, qui place Damian Wayne dans un avenir proche ou il serait devenu le nouveau Batman. C’est sympa, mais ce n’est pas le plus intéressant.



La récit suivant, le Club des héros nous plonge dans une histoire à part de Batman et nous livre un huis-clos inspiré d’Agatha Christie assez sympathique. Même si l’histoire n’est pas très fantastique, le style graphique relève le tout avec sa découpe des cases assez particulière.



La dernière histoire, Le clown de minuit est une courte nouvelle d’une douzaine de pages, que j’ai trouvé un peu trop molle à mon gout. Par contre les illustrations sont magnifiques.

D’ailleurs, quelques soit le dessinateur pour chaque histoire, le style graphique de ce premier tome est superbe.



Un excellent premier tome, du moins pour l’histoire principale. Bon maintenant il ne me reste plus qu’a me procurer les tomes 2 à 8 plus le tome 0 et me lancer dans le run complet. Si je trouve une âme charitable qui veux bien m’offrir ça pour Noël cela serait parfait :)
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Happy !

On trouve ici l'ancien flic désabusé, archétype des polars. Les illustrations montrent bien le côté sombre, gore de l'histoire.



Et à côté de tout ça, on a aussi... La jolie petite licorne bleue volante qui apparait au protagoniste, que lui seul peut voir. Le clash des deux archétypes, des deux esthétiques, des deux tonalités est ce qui rend cette BD intéressante.



La licorne bleue le dit ouvertement : elle est imaginaire et n'apparaît que dans le but purement narratif de lui offrir un arc de rédemption. À lui, ex flic tourné tueur à gage.



Tout ce qu'il a à faire, c'est de l'écouter et d'aller sauver la vie d'une fillette kidnappée, quelque part en ville. Il peut donc, écouter la licorne bleue... Ou bien quitter la ville où la police et la mafia le recherchent pour le tuer.
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DC Comics - Anthologie

Quand j’étais gamin, c’est-à-dire il y a…bref, un certain temps, le mardi était un jour particulier. Pourquoi ? Tout simplement parce que le mardi sortait mon Télé Junior, magazine dans lequel je retrouvais les aventures de Goldorak en bande-dessiné ainsi que d’autres héros de la télé. Et ce dont je me souviens, c’est que c’est par ce biais que j’ai découvert Spiderman par exemple. Par la suite, c’est grâce à des comics que je pouvais suivre ses aventures. Comics grâce auxquels je suivais les aventures de Superman puis celle de Batman ou encore Wonder Woman. Parmi mes deux préférés figuraient les numéros racontant l’arrivée de Kal El sur terre et son « adoption » par les Kent, ainsi que la détermination de Diana Prince, fille de la reine des Amazones, à quitter Paradise Island pour aller défendre l’Amérique.



C’est donc avec délectation que je me suis plongé dans la lecture de ce DC Comics Anthologie annonçant 16 récits majeurs de 1939 à nos jours.



Chaque histoire est précédée d’un texte d’introduction explicatif et d’une présentation rapide des auteurs. Outre tout l’aspect technique et documentaire dont je vous fais grâce, je ne suis pas spécialiste, ce qui est particulièrement surprenant, c’est de voir l’évolution du dessin et des histoires au fil des années. J’avoue, sur les premières années, avoir été saisi par la simplicité pour ne pas dire la naïveté du dessin. Les mises en page, les angles de vue, le cadrage, les cases sont totalement différentes sur les dernières années, évolution oblige, de même que les thèmes abordés ou la noirceur nettement plus présente il me semble.



Ce tour d’horizon de l’univers DC Comics nous est présenté en cinq étapes, L’âge d’or où l’on crée des mythes, l’âge d’argent où l’on façonne un univers, l’âge de bronze où l’on explore de nouveaux territoires, l’âge moderne où l’on revient aux bases et enfin la renaissance où l’on forge le futur.



Cette lecture enthousiasmante m’a permis de retrouver certains héros familiers, d’en découvrir que je ne connaissais que de noms comme Flash ou Green Lantern et enfin de les retrouver tous associés dans la Justice League. Les « mondes parallèles » de certains héros mêlant habilement fiction et réalité pour faire croiser le même super héros issu de deux époques m’ont beaucoup amusé, sacré inventivité !



Par contre, j’ai bondi, quand dans un numéro nos héros de la Justice League font preuve d’une effrayante misogynie : « Quand il s’agit de nettoyer, on est tous d’accord pour dire que le chef, c’est Wonder Woman… » Mais que font les chiennes de garde ??!!... Allez, on ne leur en veut pas, il faut dire que c’était en 1962…



Donc, en résumé, si vous êtes fans de comics, ce livre devrait totalement vous emballer et si vous souhaitez vous pencher sur le sujet, c’est vraiment le livre qu’il vous faut.



Et en complément de votre lecture, je ne saurais trop vous recommander la troisième et dernière partie du documentaire « Super-héros, l’éternel combat » à regarder ce samedi soir sur Arte ou plus tard en replay.



DC Comics Anthologie : Anthologique !!!


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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All*Star Superman

J'ai lu beaucoup de Grant Morrison désormais. Iel est parmi les incontournables qui ont définit le comic contemporain.



Le Batman que l'on a en tête, aujourd'hui, lorsqu'on parle de Batman, c'est le Batgod de Morrison. Iel a fait des comics indépendants, expérimenté avec la forme et le fond, est allé très loin dans les thèmes abordés...



Et pourtant, si on me demande UNE oeuvre de Morrison, celle qui m'a le plus marqué, celle que je recommande à tout le monde... c'est son All Star Superman.



Pourtant, iel ne réinvente pas la roue. La plupart des auteurs se sentent obligé de faire des What If pour rendre Supermen intéressant. Et si Superman était méchant? Et si Superman avait atterri en URSS?



Mais non, ici, on n'a que le bon vieux Superman, implacable, avec sa morale infaillible. Mais tellement, tellement riche. Je regrette que ce soit le Batman de Morisson que tous les auteurs suivant aient conservé plutôt que son Superman.



Ici, on y croit, que personne ne reconnait que Superman est Clark Kent, pas même Lois Lane. Clark Kent est un gros lourdingue maladroit et timide. Frank Quitely, l'illustrateur, fait un travail admirable pour que, à partir de la même morphologie, Superman et Clark Kent ne se ressemblent pas du tout, simplement à cause de leur posture. Kent marche les pieds vers l'intérieur, le dos courbés, etc. (Dans la version Deluxe anglaise, il y a les croquis d'étude de postures qui sont fascinants.)



Kent gaffe toujours. Il échappe des objets, trébuche, etc. Mais chaque fois, le dessin nous montre qu'il y a une raison pour cela. Pendant que Kent trébuche, ses yeux lasers sauve quelqu'un qui aurait pu mourir, au loin. C'est un travail de nuance incroyable pour un personnage réputé unidimensionnel.



Le comic est une suite d'historiettes plutôt qu'une grande intrigue à la il-faut-sauver-le-monde (il y a quand même un fil conducteur, n'ayez crainte). On y a droit à des scènes comme Clark Kent qui interview Lex Luthor en prison. Et Luthor qui lui explique que Superman est un imbécile dans lequel on lit comme un livre ouvert.



Si vous aviez un seul comic à lire pour vous convaincre d'aimer un personnage mal-aimé, ce serait celui-là.
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Joe l'aventure intérieure

"Joe l'Aventure Intérieure", de l’écossais Grant Morrison (scénario) et de l'américain Sean Murphy (dessin) est avant tout un sombre melting-pot de références à diverses œuvres de fantasy, depuis le (très présent) "Seigneur des Anneaux" jusqu'à "l'Histoire sans Fin", en passant par le Peter Pan de J.M. Barrie et le "Monde de Narnia".



Le récit joue sur la juxtaposition entre le monde réel, celui de Joe, un garçon diabétique, malmené par d'autres enfants et orphelin de père...et celui de Joe, du moins celui qui vit dans son imagination. Ainsi, Morrison enchaîne sans arrêt des scènes situées dans la réalité et d'autres qui prennent place dans le monde intérieure de Joe.

Dans celui-ci Joe est une sorte de messie, l'Enfant-Qui-Meurt, qui doit combattre et défaire la Mort, une force venue d'Hypogée que rien ne semble pouvoir arrêter et dont les ténèbres recouvrent, peu à peu, toute vie.

En fait, le combat que mène Joe dans son imagination est une métaphore de sa lutte contre une terrible crise d'hypoglycémie qui le prend alors qu'il est seul chez lui...à moins que ce ne soit l'inverse.



Car on comprend bien que l'ambition de Morrison se situe dans l'exercice de style, davantage que dans le récit en lui-même...et c'est là où le bas blesse. Pour tout dire j'enrage un peu quand j'imagine ce qu'aurait pu donner cette histoire, si l'auteur l'avait développée sur plus de chapitres, s'il avait pu faire de cette excursion touristique chronométrée dans un univers enivrant un véritable voyage.

Il aurait ainsi pu allier sa narration particulière, toute en rupture, avec les alternances réalité / monde imaginaire, sans sacrifier le récit, ce qui aurait permit au lecteur d'être davantage impliqué émotionnellement, et ceci est d'autant plus dommageable que l'histoire possède un indéniable potentielle épique.



Ok Pavlik, mais dans ce cas pourquoi 4 étoiles ? Ben parce que l'univers est quand même foutrement alléchant et puis les dessins de Sean Murphy sont vraiment pas dégueulasses...Ils m'ont fait penser à certaines chansons de Massive Attack, dont la nature profonde (et hypnotique), réside dans des basses, à la limite de l'infra...donc de la perception (souvenez-vous "Mezzanine"). C'est la même chose pour les dessins de Murphy, il faut juste remplacer "basse" par "nuance de noir"...(vous l'aurez noté, optiquement parlant, c'est un non sens : soit c'est du noir, soit ce n'en est pas...oui, mais la poésie et le sens ont des relations complexes^^).
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Joe l'aventure intérieure

C’est la couverture de cette B.D qui m’avait attirée à la bibliothèque. J’imaginais que j’allais me retrouver plongée dans une chronique adolescente douce-amère. Ce n’est pas le cas du tout et c’est sans doute la raison principale pour laquelle je n’ai pas apprécié ma lecture. L’argument était plutôt séduisant. Joe est un adolescent diabétique et lors d’une crise d’hypoglycémie, il se retrouve dans un monde fantasy dans lequel il devra lutter contre des forces maléfiques. L’idée est bonne et j’imaginais qu’on suivrait Joe dans les deux mondes, son combat dans le monde imaginaire étant une transposition de son combat contre la maladie dans la vie réelle. J’ai trouvé que le traitement n’était pas à la hauteur de ce très chouette argument de départ. Pour que le parallèle fonctionne, il aurait fallu que les passages dans l’un et l’autre des deux mondes s’équilibrent. Ce n’est pas le cas, la quasi-totalité du récit prend place dans l’univers imaginaire. Du coup, le récit m’a semblé totalement déconnecté de la réalité et ce n’est pas ce que j’attendais vu le point de départ. De plus, j’ai trouvé la B.D très bavarde et je n’ai pas accroché au dessin qui se voulait sans doute dense et foisonnant mais que j’ai trouvé confus et brouillon. Je n’ai jamais réussi à me sentir impliquée dans cette lecture, je m’ennuyais ferme, tant et si bien que j’avoue que j’ai abandonné ma lecture en cours de route. Ceci dit, je pense que mon impression n’est pas hâtive, j’ai tout de même persévéré jusqu’à lire les trois quarts du volume.

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