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... Bien sûr, tout ce que j'ai raconté à Rustichello n'est même pas la moitié de ce que j'ai vu et de ce qui m'est arrivé ...
Marco Polo
... les frères Polo, marchands de pierres précieuses qui possédaient un entrepôt à Constantinople, abandonnèrent cette cité, qui ne garantissait plus leur sécurité, au profit de Soldanie, au nord de la mer Caspienne, et entrèrent ainsi en contact avec le monde tartare, ce qui les incitera à entreprendre un très long voyage vers les terres lointaines de Gog et Magog.
Ces derniers temps, je ne me suis nourri que du sang de mon cheval, en le suçant sur la veine du garrot que j'avais incisé avec mon couteau. C'est ainsi que nous autres Mongols nous pouvons résister plus de dix jours sans rien absorber d'autre.
... j'ai raconté à Marco la geste du valeureux Yesugei Temudjin, Seigneur de "tous ceux qui habitent les tentes de feutre", mieux connu sous le nom de Gengis Khan. Il a été le premier empereur des Mongols, et c'est lui qui a su réunir et guider un peuple sauvage et primitif, en lui imposant ordre et discipline, vers la conquête du monde.
.. ils ont remis à notre Seigneur un cadeau qui leur avait été confié par leur grand prêtre; il s'agit d'un talisman doué d'un très grand pouvoir, qui provient du sépulcre de leur dieu dont ils affirment qu'il est tout puissant ? Mais comment un dieu qui se fait tuer, et va jusqu'à pardonner à ses ennemis, peut-il être si puissant ?
C'est un endroit étrange, surgi de l'eau, plein de canaux, où un fourmillement de gens circule sur des barques aux formes variées. Quant à mes bien-aimés chevaux, ils avaient l'air tout à fait dépaysés dans ce labyrinthe de rues étroites, et ils ont probablement rêvé ardemment de regagner le plus vite possible la campagne. Les gens nous regardaient avec curiosité en raison de nos vêtements, et une fois arrivés dans la maison du père du bon Marco, ses parents eux-mêmes semblèrent ne pas le reconnaître. C'était comme sils avaient vu des fantômes surgir du passé, des mendiants venus d'on ne sait où. Tous étaient convaincus, devais-je apprendre plus tard, que nos voyageurs, dont ils étaient demeurés sans nouvelles, éraient morts sur les routes d'Orient. Une fois lavés et nous être changés, nous réapparûmes dans les vêtements de leurs concitoyens et les gens qui nous entouraient semblèrent enfin les reconnaître. Mais ce qui laissa fort ébahis parents et amis, ce fut lorsque, après mavoir ordonné d'apporter nos houppelandes matelassées et couvertes de poussière, mes maîtres commencèrent d'en lacérer les doublures avec un couteau, révélant, caché àl'intérieur, un vrai trésor fait de rubis, d'émeraudes, de diamants, de perles, de calcédoines, de rurquoises, de lapis-lazulis et autres pierres précieuses. Ceux qui, un instant plus tôt, éétaient considérés avec suspicion, devinrent tour à coup des héros. Il convient aussi d'ajouter qu'on lisait sur le visage de ceux qui écoutaient le récit de notre voyage une évidente incrédulité. 109
Le soleil était sur le point de s'en aller dormir derrière les collines lorsque les chiens se mirent à aboyer violemment : les enfants cessèrent de jouer et regardèrent, vers l'horizon, ces petits points noirs qui soulevaient un grand nuage de poussière. Il ne me fallut guère de temps pour reconnaître la bannière du chef de la milice de Caagiu.
A son côté, se trouvait un jeune homme bronzé, vêtu comme nous, mais dont les traits et la forme des yeux trahissaient les origines. Il appartenait au peuple qui vient des terres situées au Ponant.
Bien sûr, tout ce que jai raconté à Rustichello n'est pas même la moitié de ce que jai vu et de ce qui m'est arrivé . Marco Polo