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3.95/5 (sur 88 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Casola in Lunigiana , le 08/11/1950
Biographie :

Guido Tonelli est un physicien des particules italien.

Il a reçu son diplôme en physique en 1975 à l'Université de Pise, où il devient professeur en 1992.

Il a reçu le prix de physique fondamentale (2012) et le prix spécial de percée en physique fondamentale, le prix Enrico Fermi de la Société italienne de physique (2013).

Il est l'un des principaux protagonistes de la découverte du boson de Higgs, découverte qui a valu le prix Nobel de physique 2013 à François Englert et Peter Higgs.

Guido Tonelli livre dans son best-seller international, "Genèse" ("Genesi", 2019), le court récit des sept moments décisifs de notre genèse et des mystères qu'il nous reste à éclairer.

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Extrait du livre audio « Genèse - le grand récit des origines » de Guido Tonelli, traduit par Sophie LEM, lu par Philippe Sollier. Parution numérique le 29 mars 2023. https://www.audiolib.fr/livre/genese-le-grand-recit-des-origines-9791035412753/


Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Les trois temps n'existent que dans notre âme : " Le présent du passé, c'est la mémoire, le présent du présent, c'est l'intuition directe, le présent du futur, c'est l'attente." (Augustin d'Hippone)
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Le pouvoir de l'imagination

Le grand récit des origines vous donne la force de vous relever quand vous êtes à terre, la motivation pour affronter les épreuves les plus difficiles. En vous agrippant à la couverture qui vous protège et vous donne une identité, vous endurerez. Se situer soi-même et son clan dans une longue chaîne d'événements, enracinés dans un passé lointain, permet d'imaginer un avenir. Ceux qui ont cette faculté sont en mesure de replacer les vicissitudes du présent dans un contexte plus large. En donnant un sens à leurs souffrances, ils sont mieux armés pour survivre aux plus terribles tragédies.
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La modernité naît avec Galilée. L'homme s'affranchi de toute tutelle : armé de sa seule intelligence, il fait face, solitaire, à la grandeur de l'univers. Le scientifique ne cherche plus la vérité dans les livres; il ne s'incline plus devant un principe d'autorité en répétant les formules transmises par la tradition. Il soumet dorénavant chaque chose à la critique la plus féroce. La science devient la recherche créative de «vérités provisoires » à travers des « expériences sensibles et des «démonstrations nécessaires».
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Pour comprendre l'origine de notre univers, nous devons accepter d'entreprendre un voyage particulièrement périlleux : notre esprit doit s'aventurer dans des milieux si différents de ceux auxquels nous sommes habitués que nos catégories usuelles en deviennent totalement inutiles. Nous voici contraints de raconter l'indicible, de dépeindre l'inimaginable et de nous mesurer à toutes les limites de notre cerveau, celui des Homo sapiens, qui a été un outil puissant pour explorer et coloniser la planète, mais qui s'avère tout à fait inadapté pour comprendre pleinement ce qui se passe dans des lieux aussi lointains.
comme les navigateurs d'un temps, nous n'avons dautre choix que de mettre le cap sur l'horizon, en acceptant les dangers et les inconnues d'une expédition sur un océan inexploré.
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Page 194

Prendre soin de son corps et masquer les défauts et les signes de vieillissement sont des pratiques documentées depuis des milliers d’années. Des pendentifs, des bijoux et des traces de pigments ont été retrouvés dans de nombreuses sépultures préhistoriques. Les innombrables témoignges de soins corporels et de pratiques cosmétiques parmi les élites de l’Egypte ancienne et de la civilisation gréco-romaine sont bien connus. La vieillesse, synonyme de sagesse, était respectée, mais rares étaient ceux parmi les puissants qui résistaient à la tentation de se donner une apparence jeune, énergique et vigoureuse.

L’utilisation d’astuces et de stratagèmes visant à contrer l’avancée du temps est donc une pratique très ancienne ; notre civilisation en a fait une obsession. Toute une industrie florissante en dépend, des hôpitaux et des entreprises pharmaceutiques qui se consacrent à la santé, mais aussi de véritables marchands de la jeunesse éternelle qui construisent leurs profits sur l’illusion d’arrêter individuellement le temps, laissant tous les non-privilégiés à la merci de Chronos.

Le rêve de rester jeune pour toujours n’obnubile pas uniquement les milliardaires ou les stars de cinéma. La folie s’est désormais insinué dans de nombreuses strates de la société. Tout sacrifice est le bienvenu pour redonner fraîcheur aux visages et aux corps usés et effacer les signes qui rappellent notre inéluctable destin. Beaucoup voudraient, contrairement à Rembrandt et ses autoportraits, voir dans leur miroir, année après année, une image plus jeune et plus lisse d’eux-mêmes. Ils rêvent de pouvoir projeter la pellicule de la vie à l’envers.

Ainsi circulent parmi nous des individus à l’allure inquiétante qui, pour dissimuler les signes de l’âge, les travestissent par des effets souvent plus effrayants que les rides et les défauts qu’ils voudraient soustraire à la vue. Ils pensent réaliser le rêve de Dorian Gray sans se rendre compte qu’ils exposent en public, sur leur visage, les traits déformés et grotesques de l’autoprotrait qu’ils croyaient avoir caché au grenier, loin des yeux de tous.
L’idiot, lorsqu’il cherche des raccourcis pour arrêter Chronos, devient souvent et sans s’en apercevoir, aveugle.
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Sans le temps qui joue à cache-cache avec l'énergie, nous ne serions pas là pour raconter cette histoire.
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Le royaume évanescent de l’éphémère

Nous venons de célébrer la gloire des composants stables de la matière par une symohonie qui s’est ouverte dans une tonalité majeure, rassurante et majestueuse, quand soudain un triton, totalement inattendu, nous plonge dans l’angoisse.

Le monastère Fonte Avellana a été construit à flanc de montagne, au plus profond de la forêt du mont Catrioa, dans les Apennins des Marches. Il est situé à une cinquantaine de kilomètres de la splendide ville Renaissance d’Urbino et ses origines remontent à la fin du xè siècle. C’est en effet vers 980 que des ermites choisir d’y mener une vie isolée du monde, faisant de Fonte Avellana l’un des plus anciens monastères d’Europe ainsi qu’un centre influent de diffusion des moines camaldules, un ordre bénédictin qui tire son nom de l’ermitage de Camaldoli, situé près d’Arezzo.
Le monastère est un édifice complexe, à la structure labyrinthique, résultat d’ajouts successifs et de transformations diverses ; on peut encore reconnaître l’ancien scriptorium aux vastes fenêtres où les copistes reproduisaient les volumes les plus anciens. Les manuscrits précieux sont conservés dans une splendide bibliothèque, à l’entrée de laquelle se trouve une inscription en grec, merveilleuse synthèse de l’importance de la culture : psychés iatreion, « le lieu soigne l’âme ».

Les moines qui gèrent le monastère permettent aux visiteurs qui le souhaitent de fourmir dans les anciennes cellules. Elles ont été modernisées, mais conservent encore la mémoire des moines les plus célèbres y ayant séjourné et dont les noms figurent en bonne place sur la porte. Le hasard a voulu que m’on m’attribue celle Guido Monaco, ou Guido d’Arezzo ; j’ai donc dormi dans la la cellule de l‘homme qui le premier a codifié le langage moderne de la musique.

Le moine bénédictin fut prieur du monastère de Fonte Avellana entre 1035 et 1040 et il est possible avec permission de voir, sans les toucher, certains de ses manuscrits conservé dans la biblothèque. Guido Monaco est l’inventeur de la notation musicale moderne, c’est-à-dire des notes qui, aujourd’hui encore, mille ans plus tard, sont désignées selon les syllabes initiales des versets de l’hymne à Saint-Jean-Baptiste.

Guido Monaco a été parmi les premiers à remarquer que le triton, deux notes séparées par trois tons, créait une disharmonie insupportable pour l’oreille humaine. Cet intervalle faisait frémir les auditeurs et l’on pensait que le diable n’y était pas pour rien. Le diabolus in musica a d’ailleurs été utilisé dans les riffs les plus célèbres des Black Sabbath, un groupe de rock heavy metal des années 1970, dans la bande-son de nombreux films d’horreur, ainsi que pour les sirènes de police et de pompiers.
Le triton alarme, effraie, car il annonce quelque chose de terrible. Et voilà que nous sommes contraints, nous aussi, de changer rapidement de tonalité et de passer du monde rassurant et glorieux de la matière stable à celui, inquiet et angoissant, des formes les plus éphémères. La transition est brutale. La grande symphonie compacte et ordonnée, à laquelle participaient toutes les sections de l’orchestre, s’interrompt brutalement pour laisser place à une atmosphère raréfiée, oppressante, qui nous enveloppe dans une séquence aléatoire de trilles et de bruissements sous-tendus par un grondement lointain de percussions.
L’accord diabolique nous introduit dans le cercle infernal des particules instables Des formes de matière dont nous ignorions tout jusqu’à récemment surgissent durant une fraction de seconde et changent immédiatement de forme. Ce monde d’objets éphémères, à l’existence quasi insignifiante, évoque le monde des spectres qui plonge Hamlet dans le plus sombre des désespoirs.

Les autres particules élémentaires, et toutes formes de matière construites à partir d’elles, sont très instables. Elles disparaissent quasi instantanément, se désintégrant en un minuscule feu d’artifice. Des formes exotiques de matière naissent de collisions de rayons cosmiques avec la matière ordinaire ou sont parfois produites dans les accélérateurs de particules ; leur durée de vie est néanmoins très courte car elles se transforment immédiatement en particules stables.
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Page 98
Stephen Hawking aimait s’amuser en lançant des paris extravagants à ses amis et ses collègues. Il avait par exemple parié cent dollars avec Gordon Kane, l’un des théoriciens de la supersymétrie, que la particule de Higgs ne serait jamais découverte. Après notre découverte den 2012, il avait volontiers honoré sa dette, en confessant qu’il était en réalité très heureux d’avaoir perdu. Dans le même esprit légèrement provocateur, il avait parié en 1974 avec Kip Thorne que Cygnus X-1, à l’époque la source de rayons X qui semblait indiquer avec de bonnes probabilités la présence d’un trou noir, n’avait rien à voir avec les objets astronomiques auxquels il avait consacré une grande partie de ses recherches. Pour comprendre l’esprit de Hawking, la déclaration qu’il a faite des années plus tard n’est pas sans intérêt : « Le pari avec Kip était une sorte d’assurance. J’ai beaucoup travaillé sur les trous noirs et tout cet investissement aurait représenté une énorme perte de temps s’il s’était avéré qu’ils n’existaient pas. Mais dans ce cas, je me serais consolé avec le fruit de ma victoire, un abonnement de quatre ans au magazine Pivate Eye. » En 1990, lorsque les données ont confirmé que Cygnus X-1 était un système binaire composé d’une étoile et d’un trou noir, Hawking s’est estimé plus qu’heureux de payer à Thorne son dû ; accessoirement, il s’agissait d’un abonnement d’un an à Penthouse, le magazine de nus féminins.
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Il est grand temps de rallumer les étoiles
Guillaume Appolinaire
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Ce qui fait de nous des humains

Personne ne saura jamais exactement quand cela s'est produit, ni qui a été le premier. Il n'y a aucun espoir de reconstituer le langage qu'il désirait communiquer au petit groupe : célébrait-il un moment d'euphorie et de joie collective, ou tentait-il d'offrir une consolation après un terrible malheur ?
Tout ce que nous savons, c'est que quelqu'un, à un moment donné de notre histoire, a commencé à raconter une histoire. Il s'agissait sûrement d'un individu plus imaginatif que les autres, souffrant peut-être d'une pathologie psychique, ou simplement plus agité, qui enchaînait les mots de manière surprenante. Nous ne pouvons qu'imaginer la scène : à l'intérieur d'une grotte faiblement éclairée, un clan familial de dix à quinze individus est assis autour de celui ou de celle qui découvre le pouvoir de fasciner les autres, de les lier à l'aide d'un fil magique de paroles. Une chaîne d'expressions utilisées dans un nouveau contexte, libérées de leur fonction utilitaire, s'envole dans les airs pour devenir chanson, poésie, savoir collectif. Des mots rituels qui acquièrent une profonde valeur symbolique et fascinent l'assemblée.
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