On pense rarement, au cours d'une noce, au quotidien qui va suivre; on rit, on trinque et on ne pense ni aux pleurs, ni à la solitude, ni à la jalousie; on s'imagine les nouveaux mariés dansant avec insouciance à travers la vie conjugale tout comme durant la toute première danse; on ne les imagine pas chez l'avocat, assis chacun sur sa chaise, aussi loin de l'autre que possible, regardant droit devant soi mais surtout pas l'autre. Ou dans le même lit, quarante ans plus tard se tournant le dos et toujours aussi loin que possible de l'autre, sans plus rien se dire, sans plus rien avoir à faire ensemble: après quarante ans de long quotidien gris, sans rayons de soleil et sans dimanches.