AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gunnar Staalesen (323)


L'amour rend aveugle, dit-on, mais c'est un mensonge éhonté. L'amour paralyse, devrait-on dire, quand il n'est pas réciproque.
Commenter  J’apprécie          250
La table du petit déjeuner fut une reussite. Le café noir comme de l'encre, avait le gout d'un matin de septembre en haute montagne. Les œufs étaient cuits a point, les jaunes en étaient comme des matins d’été oubliés. Les tartines, fraichement grillées, croustillaient, le beurre était moelleux et doré - et les saucisses de mouton si fraiches qu'on aurait juré que la veille au soir encore les brebis gambadaient dans la lande. La confiture de fraises, d'un rouge brillant, était sucrée a souhait et la marmelade d'oranges aiguisait l’appétit exactement comme il le fallait : elle vous incitait a prendre une tartine en plus.
La table du petit déjeuner était une reussite, mais le petit déjeuner n'en fut pas une. Hilde Varde n’était pas une adepte des bons petits déjeuners. Pour Hilde un bon matin était un mauvais matin. Pour Hilde Varde, une bonne journée ne pouvait commencer avant que l'horloge ne s’approchât de midi. Elle contemplait une tartine de pain sec, avec sur le visage des regrets comme un cold-cream gras. Elle n'aimait pas la marmelade d'oranges et la confiture de fraises lui donnait des boutons. Quant aux saucisses de moutons, elle en avait eu plus que sa dose dans son enfance, et les œufs lui causaient des nausées. Elle mangeait le moins de beurre possible, et le café lui provoquait des remontées acides et pour le lait, elle n'en buvait que dans les occasions tristes. Donc elle but du lait.
[...]
Je pris mon petit déjeuner tout seul et ce fut vraiment un merveilleux petit déjeuner.
Quand elle revint, elle avait déjà sa fourrure sur le dos et était prête a partir.
"Ne crois pas, dit-elle, que je sois venue ici pour tes beaux yeux, Vaarg Veum. Ne vas pas t'imaginer que je suis venue parce que tu as une technique pour accrocher les filles. Je suis venue ici parce que j'avais besoin de faire l'amour. Et je l'ai fait. Ça ne cassait pas des briques, mais je ne m'attendais pas a autre chose. Alors, salut, Varg Veum, a un de ces jours... peut-etre !"
La-dessus, elle partit.
"See you later, alligator", dis-je a la porte close.
C'est ça que j'aime chez les filles d’aujourd’hui : elles ne te laissent jamais conserver la plus petite de tes vieilles illusions idiotes. D'accord, d'accord, je n’étais pas le plus grand tombeur du monde, mais je savais faire un bon petit déjeuner, et pour le moment c’était bien suffisant, en tout cas pour moi.
Commenter  J’apprécie          220
Un baiser, c'est la caresse la plus intime qui soit. Faire se rencontrer des organes génitaux, c'est à la portée de n'importe quel animal. Le baiser, c'est la lettre de noblesse de l'être humain.
Commenter  J’apprécie          200
Nilss Ottensen pouvait avoir environ quarante-cinq ans, ses cheveux avaient une nuance seyante de gris argenté. Il était très mince, musclé, et portait un costume gris sur une chemise bleu barbeau, ainsi qu'une cravate rouge et noir fixée à sa chemise à l'aide d'une fine chaînette en or.
Quand il ouvrit la bouche, ce fut pour s'exprimer dans le dialecte de Bergen le plus raffiné qui soit, ce langage qui file droit dans les services publics et n'en ressort jamais que dans les actualités télévisées.
Commenter  J’apprécie          160
- Tu es un vrai philosophe, toi, sourit-elle.
[...] Non. J'ai vu un peu trop de films de Woody Allen.
Commenter  J’apprécie          150
Le serveur revint avec la bouteille et un verre imposant. Il y versa un peu de vin que je goûtai, je hochai la tête et il remplit le verre. Le vin était rond comme une paysanne russe, mûr comme une madone et aussi virginal qu'une danseuse de cabaret sicilienne.
Commenter  J’apprécie          130
Ce que c'est que d'habiter dans ce genre d'immeuble ?
C'est comme un frigo, j'imagine. Le lait qui est en bas ne discute pas avec les glaçons qui sont en haut, et le fromage n'échange pas un seul mot avec les restes qui sont sur la grille du dessus.
Commenter  J’apprécie          120
Ce soir-là, j'eus le droit d'entrer dans le salon.
C'était un salon agréable : rien d'inhabituel, juste l'un de ces salons dans lequel on a l'impression d'avoir vécu toute sa vie, même après une demi-minute.
Commenter  J’apprécie          120
C'était dans les années 30. Un petit garçon mystérieusement disparu... .
Deux jours plus tard, nos collègues d'Oslo l'ont retrouvé. Il dormait derrière un banc, dans un parc. Il avait tout bonnement pris le train, juste là, en bas, et avait fait le chemin tout seul, sans que personne lui demande ne serait-ce qu'un billet. C'était toute une époque, ça ! Aujourd'hui, il suffit de vouloir aller aux toilettes pour qu'on vous demande de l'argent !
Commenter  J’apprécie          120
L'après midi arriva tard et lentement, comme s'il n'en avait pas vraiment envie, et le téléphone était toujours aussi silencieux.
Je le regardai. Je pouvais toujours téléphoner à...
Je pouvais toujours téléphoner à ma vieille mère, si ce n'est qu'elle était morte depuis deux ans et demi, et ne risquait pas de décrocher où elle était. De toute façon, je n'avais pas son numéro.
Commenter  J’apprécie          110
Le bureau avait l'air exceptionnellement isolé, par des jours comme celui-ci. La pièce carré, meublée de son gros bureau sur lequel il n'y avait rien d'autre qu'un téléphone, d'armoires à archives qui ne contenaient pas grand-chose d'autre que des courants d'air, était comme un petit coin à part dans l'univers, un endroit où l'on rangeait les âmes oubliées, des gens dont personne ne se rappelait le nom.
Commenter  J’apprécie          110
- " Les chiens défunts ne mordent pas", dit un ancien proverbe. C'est pire avec ceux qui sont juste enterrés. Au bout d'un moment, ils finissent par puer.
Commenter  J’apprécie          110
« Ecoutez voir, Veum. Le nom de Påfugl, ça vous dit quelque chose ? »
Je secouai lentement la tête.
« Påfugl Maling A/S. L’usine était dans Fjøsangerveien. Il y a eu une vilaine explosion en 1953. Toute l’usine a brûlé, et pas mal de gens ont été tués.
- Un accident ?
- C’est ce que l’on a dit. J’étais sur l’enquête. Une affaire difficile. »
Commenter  J’apprécie          110
Un de ces types livides qui restent debout jusqu'à pas d'heure, à travailler leur thèse sur Hemingway, mais qui tomberait dans les pommes à la simple vue d'une truite vivante.
Commenter  J’apprécie          101
Ses yeux exprimaient quelque chose de blasé, comme si elle avait deux cents ans et que plus rien ne pouvait la surprendre.
Commenter  J’apprécie          100
L'amour perturbe et émerveille. A intervalles plus ou moins réguliers, on le rencontre, on le côtoie, on le laisse approcher avant qu'il ne prenne le large. Et c'est l'amour qui mène la danse: on ne fait que suivre inconsidérément en obéissant au moindre signal. Une femme arrive dans votre vie, y passe quelques années comme un être de lumière dans une pièce obscure; et puis sans crier gare, la voilà sortie de la pièce, par-delà une porte fermée derrière laquelle vous restez seul, dans le noir.
Commenter  J’apprécie          90
Il était assez petit , court sur pattes , avec un torse large qui lui donnait un corps de grenouille.
Commenter  J’apprécie          90
- Il ne t'arrive jamais de te demander : qu'est-ce que j'ai accompli ? Qu'est-ce que j'ai atteint? Est-ce que j'ai même fait quelque chose de ma vie?
Madame Helgesen avait presque l'air gênée.
- Non, je... Nous sommes des femmes, Christine...
Commenter  J’apprécie          80
Les flocons de neige fondue me caressaient le visage comme des lambeaux de laine humide.
Commenter  J’apprécie          80
Il pleuvait toujours. Le soleil semblait avoir été effacé pour de bon. C'était le jour du jugement dernier...ou peut-être n'était-ce qu'une impression.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gunnar Staalesen (1248)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "La nuit, tous les loups sont gris" de Gunnar Staalesen.

Quel est la manie de Hjalmar Nymark ?

il tape du poing sur la table
il donne un coup de pied dans la table
il donne un coup de journal sur la table

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : La nuit tous les loups sont gris de Gunnar StaalesenCréer un quiz sur cet auteur

{* *}