Sans doute, la pensée qui préoccupait la plupart de ces cerveaux vigilants, de même qu’elle était ma seule perplexité, était cette énigmatique question de savoir ce que les Marsiens comprenaient de nous. Se rendaient-ils compte que nos millions d’individus étaient organisés, disciplinés, unis pour la même œuvre ? Ou bien, interprétaient-ils ces jaillissements de flammes, les vols soudains de nos obus, l’investissement régulier de leur campement, comme nous pourrions interpréter dans une ruche d’abeilles dérangée un furieux et unanime assaut ?