La Mélodie du passé de
Hans Meyer Zu Düttingdorf et Rose Labourie aux éditions Les escales
En vidant l'appartement de sa mère qui vient de mourir, Christina, une jeune journaliste berlinoise, trouve une vieille carte postale représentant un groupe de joueurs de tango, sur au dos de laquelle est écrit un mystérieux message. Intriguée, Christina décide de fouiller le passé de sa mère et apprend que celle-ci n'était pas celle qu'elle croyait. À la recherche de ses véritables origines, la journaliste part pour l'Argentine. de l'autre côté de l'Atlantique, elle enquête dans le sillage de son arrière-grand-mère Emma, une jeune femme audacieuse qui a quitté son Allemagne natale dans les années vingt pour trouver le bonheur auprès de Juan, un riche exportateur argentin ambitieux épousé dans la précipitation. La jeune mariée est pourtant troublée par Eduardo, un joueur de bandonéon qui exerce sur elle une fascination irrésistible. Cette passion bouleversera son existence, mais aussi celle de ses descendants. Un premier roman éblouissant, un voyage à travers le temps et la musique sur les traces d'un amour resté secret pendant près d'un siècle.
9782365691499
Vous pouvez commander
La mélodie du passé sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
+ Lire la suite
Si vous voulez des images, c'est pour les montrer aux autres. Ou pour les mettre sur internet, histoire que tout le monde puisse voir où vous êtes allée. Ce qui signifie aussi que, pendant tout le temps que vous marchez sur la plage, vous pensez aux photos que vous allez prendre, comment et à qui vous allez les montrer - et bim, vous n'avez plus la tête ici, mais ailleurs, à la maison, au bureau, et même sur internet.
« Il y a des voisins qui changent de trottoir quand ils me croisent pour ne pas avoir à me saluer.
Combien de temps cela va- t- il durer avant que ce soit à nous de changer de trottoir ?
« N’achetez pas chez les juifs ! » lit- on partout.
Tous ces sanglots haineux, les restrictions et le mépris ... » .
Partout dans le monde, des individus exploitent les inquiétudes des autres pour imposer leur volonté, étendre leur puissance et leurs richesses. Et les personnes angoissées se laisse faire. Je me demande pourquoi les hommes sont aussi influençables.
Alors qu'ils se dirigeaient vers leur chambre, elle lui demanda au débotté ce qu'il pensait du tango.
- Le tango ? rétorqua Juan en regardant sa femme d'un air interloqué. Le tango, c'est de la musique de bas étage. Un divertissement pour les déshérités.
"Les gens étaient passionnants, pour peu que l'on prenne la peine de s'intéresser à eux. " P. 24
Elles ont passé presque toute leur vie à voyager. Elles avaient déjà vu le monde entier, étaient allées dans les coins les plus reculés de notre planète et continuaient pour ainsi dire à vivre sur des bateaux. Et sais-tu pourquoi ? Parce qu'elles étaient en fuite. Elles ne fuyaient pas les autorités, non, elles se fuyaient elles-mêmes. Elles refusaient d'affronter la réalité et avaient décidé dans leur jeunesse d'échapper aux "désagréments de la guerre mondiale". Mais en vérité c'est leurs propres vies qu'elles fuyaient.
Quel était donc ce monde où nul ne savait tirer des leçons du passé ? Et qui, pris dans un cercle infernal, ne cessait de répéter les mêmes erreurs ?
- Emma, ne croyez-pas que j'aie été toute ma vie cette vieille excentrique toute petite et ridée. Enfin, j'ai bien dû être petite et ridée au départ, mais je n'étais pas vieille.
Pourquoi la mort était-elle aussi insoutenable ? Était-ce parce qu’elle nous rappelait notre propre finitude ? Rien n’est éternel, si ce n’est l’eternite elle-même.
La guerre ne peut pas s'expliquer, elle est trop inconcevable pour ça. La guerre est une créature répugnante, une face immonde au souffle mortel. Si la guerre avait une apparence humaine, elle aurait des muscles qui ne seraient destinés qu'à la violence brute, des mains faites pour répandre le feu, des yeux qui ne se poseraient jamais sur la beauté, une bouche incapable de prononcer le moindre mot d'amour, des oreilles sourdes aux cris de douleur, et elle aurait un esprit qui se délecterait de la peur, des tourments, et de la souffrance alors que la douceur, la compassion et la raison lui seraient inconnues.