Ces individus sentent ce que l'autre attend. Il est caméléon le temps de ferrer sa proie. Dans ce piège amoureux, tout le monde tombe. Il y a quatre étapes chronologiques dans ce schéma : le repérage de la proie et sa prise de contact, la séduction, l’emprise et l’assujettissement. L’individu dont on parle sommeille durant la phase de séduction et la phase d’emprise, avant l’exécution de ses noirs désirs dans l’attente d’un événement. Il va soumettre peu à peu son partenaire pour en prendre le contrôle. C’est alors la dernière phase : l’assujettissement. La bascule perverse advient à la faveur d'un événement qui scelle la dépendance, souvent un emménagement, un mariage ou l'arrivée d'un premier enfant.
La violence et le harcèlement psychologique commencent de façon exponentielle à l’abri des regards. La victime subira toute la haine enfouie dans cet être à travers des humiliations, des insultes, des accusations, de l’isolement, du dénigrement, du mensonge, de la calomnie, de la jalousie excessive, de la décrédibilisation à son insu à l’extérieur où la prédatrice projettera sur sa victime tout ce qu’il a de plus malsain en elle… La victime doutera de toutes ses capacités mentales et psychiques. Elle basculera dans une cage psychologique, jusqu’à en perdre son discernement, sa lucidité, baignant dans la confusion émotionnelle permanente et l’insécurité sentimentale, perdant toute confiance en elle, toute estime de soi. La prédatrice ne fera que se nourrir de l’autre et se délecter de la souffrance de sa victime.
Quoi de plus excitant que de vivre enfin ce temps fort avec sa femme et nos familles. Notamment pour moi qui ai vécu si longtemps loin de mes proches. Celui de cette année avait débuté le vendredi 20 juillet 2012, pour se terminer le dimanche 19 août. Ainsi, s’abstenir de mentir, de médire, de calomnier, de jurer, d’injurier, d’insulter, de dire des grossièretés, de se moquer des autres, de gaspiller son temps et ses paroles en futilités, fait partie de la spiritualité de ce mois. Mais aussi tendre à la perfection de son propre comportement avec soi-même, en retrouvant sa dignité et sa fierté de musulman et avec les autres, dont ses parents et sa famille qui sont les premiers des fondamentaux.
Tout a commencé comme dans ces histoires d’amour où un jour vous rencontrez une personne qui devient l’évidence, ce genre de film hollywoodien où la providence sonne à votre porte un bon matin. Ou encore ces dessins animés qui font rêver petits et grands. La seule différence, c’est que dans toutes ces fictions : « ils finirent heureux et eurent beaucoup d’enfants… ». Mais là, c’est une réalité très loin de nos jolis rêves. J’ai cru, moi aussi, que ma « Jasmine » existait quelque part dans ce monde, et que ce rêve « bleu » existait aussi. Oui, un rêve ! Néanmoins, un rêve qui s’est transformé en véritable cauchemar !
Elle avait une manière peu commune de raconter les choses. Elle vous transportait, et vous faisait rêver. J’étais entièrement sous le charme de cette personnalité très atypique. J’étais admiratif de ses côtés « culturel » et « enthousiaste ». À travers notre double identité, nous ressentions les mêmes choses. Nos discussions étaient de vrais moments de partage, au point de ne plus sentir le temps passer. C’était incroyable de pouvoir rencontrer la personne avec qui vous avez le sentiment d’être en parfaite harmonie.
Il existe dans notre société des êtres comme vous et moi en apparence, dont on ne peut pas soupçonner qu’ils sont de véritables prédateurs, des vampires de l’âme comme on les qualifie. Des psychopathes capables de meurtres sans effusion de sang, c’est-à-dire de meurtres psychologiques selon les professionnels. Le mal incarné sous toutes ses formes. Ils sont dotés d’une intelligence impressionnante dont ils sont seuls à en tirer profit aux dépens de tout, et quels qu’en soient les conséquences et le prix.
« Mon passé reste dans le passé ! Moi, je ne te parle pas du tien. Seuls le présent et l’avenir comptent. Et faire ce que j’ai fait auparavant, ce n’est pas si grave et ça ne veut pas dire que mes parents approuvaient, j’étais majeur, je te rappelle ! Donc, maintenant, tu me respectes, tu respectes notre couple et mes sentiments aussi, d’accord ? Je ne veux plus que tu me parles ni de Cerise, ni de X ou Y ! J’ai passé l’âge de ces conneries. Ça commence à me saoûler. »
C’est fou de finir par se persuader de quelque chose que l’on n’a jamais fait et qui n’a jamais existé. Elle allait même jusqu’à dire que les femmes de mes amis étaient des séductrices. Honnêtement, ses agissements m’épuisaient de plus en plus. D’autant que je me contenais systématiquement, et cela me prenait beaucoup d’énergie. Des angoisses, que je n’avais jamais connues auparavant, naissaient en moi.
Le plus important pour moi étant ce qu’une personne avait dans son cœur et dans sa tête. J’en ai profité pour lui révéler mon aversion pour le mensonge, fortement destructeur dans toutes relations.
Ce qu'on ne peut pas dire, il ne faut surtout
pas le taire, mais l'écrire.
Jacques Derrida