Hélène Bastide

Personne ne respecte ma vie privée, mon espace vital. J'ai fait les mauvais calculs. Je connais trop mal la société béninoise. On m'avait vendu du rêve. Il s'est transformé en cauchemar. J'ai décidé de me réveiller, de les réveiller. De quel droit ruine-t-on le rêve de quelqu'un en pleine conscience ? Personne n'a de droit sur moi. Il est temps que tous le comprennent. J'ai décidé de ne plus mentir, de ne plus me mentir.

Les conceptions se rencontrent, se confrontent, s'allient ou se rejettent dans une ambiance des plus inaccoutumées. J'ai le sentiment très désagréable d'avoir commis un impair. Cette terre inconnue regorge de codes que je ne maîtrise pas. Suis-je bien à ma place ?

"Pourquoi tu ne t'habilles pas comme les filles dans les clips " me lance-t-il. Je lui rétorque que ces filles vendent du rêve. Il me coupe la parole : "Ça te fait rêver de ressembler à ça ?". Juste, pertinent, percutant.

Je suis dans un pays étranger que j'ai envie de découvrir. Deux mondes se rencontrent et les rouages de chacun ne s'emboitent pas parfaitement, ce qui n'est pas sans créer de multiples incompréhensions.

Je cherche à être qui ? À plaire à qui ? C'est à la mode de voyager quelques mois chez les vingtenaires, de parcourir le monde. Celui qui ne l'aura pas fait aura raté sa vie.

Elle me dit que je devrais prendre la na- tionalité belge, je suis bien trop enjouée pour être française.