Présentation du roman "Notre pays" (Cycle d'Imjin, 1) et de son site dédié par l'auteure Hélène Casado.
"_Vous êtes sûrs ? Votre témoignage pourrait sauver votre deuxième fils et Duri-soe, insista Jageun-soe avec un air de supplique dans la voix. Ha-na serrait les dents en essayant de ne rien dire. Elle savait qu'elle ne devait pas parler. Pourtant, les paroles poussaient trop fort dans sa bouche. Elle explosa, éclipsant tous les vents chanceux que son père répandait.
_Quelque chose de suspect ? Eh bien, je ne suis pas sûre. Hormis les milliers de soldats qui envahissent notre pays, je ne vois pas. Ah si, peut-être les pratiques barbares qui n'obéissent à aucune justice. Peut-on faire plus suspect ?"
"_Tu penses quoi de notre royaume?
_C'est notre pays, répondit mécaniquement Jageun-soe.
_Oui, mais ta place dans notre pays, tu en penses quoi ?
_On est des esclaves de génération en génération. C'est comme ça, ajouta Duri-soe.
_Même si c'est injuste, murmura Jageun-soe.
Une étincelle brilla dans l'oeil du géant.
_Oui, c'est injuste. On naît pour servir et n meurt en n'étant rien."
"_Ne t'inquiète pas l'ami, je vais envoyer un de mes gars vérifier que ton enfant ailla bien, dit Motoie Ishida.
Kang-Nam-gyu hocha le tête. Il n'avait pas compris tout le sens de la phrase, mais il avait saisi l'intention du chef des musiciens. Il était des sujets pour lesquels la parole n'avait guère besoin de se dérouler pour être comprise."
"Ce qui est bien lorsqu'on voyage, c'est qu'on découvre les grandeurs des plus humbles et les bassesses des okus grands. Mais plus important encore, on apprend à se connaître suffisamment pour agir dans le respect de ses aïeuls et de soi-même."
"_Monsieur Park, est-ce que vous m'entendez ? Si vous pouvez m'entendre, je vous en prie, revenez à vous. On dit qu'une personne forte malmènera sa maladie tandis qu'une personne faible sera maltraitée par elle. C'est vrai que les temps sont durs, que nous sommes ruinés encore une fois, que la douleur est partout. Je sais que vous êtes plus fort que tout ça. Vous nous l'avez montré dans de fois dans le passé. Vous êtes tenace et déterminé. Je ne vous demande pas d'être fort tout le temps. Mais juste une fois. Cette seule fois encore, n'abandonnez pas. C'est mon seul vœu, en tant que vieille amie."
Perdue en plein milieu de cette guerre médiévale, elle refusait de sombrer dans la violence. Elle refusait que d'autres humains ne meurent. Elle sauverait qui elle pourrait, Coréens ou Japonais, civils ou militaires. Personne ne devait mourir.
La guerre était son ennemie à elle. Et la couleur des uniformes comme la langue des guerriers lui importait peu.
"_Le nobi est aussi un être humain, tout comme nous. Autrement dit, on fait preuve de noblesse en traitant bien ses esclaves.
Suk-cheol ne se laissa pas démonter.
_Et où sont-ils tes esclaves, le saltimbanque ? Ah, attends l Laisse-moi deviner. Ru es trop pauvre pour en avoir.
_Et toi, jeune maître, où sont-ils tes esclaves ? Ah, laisse-moi deviner. Ils vous ont tous abandonnés. La reconnaissance de votre générosité, j'imagine."
Sous un jet de sang, Choe Jae s'écroula. Son visage serein avait la beauté des premiers instants.
Sa mère le revit enfant, puis petit garçon couvert de poussière, puis le jour de son mariage et le jour de sa prise de fonction. Il était beau. Il avait toujours été beau.
Je ne suis qu'une personne qui veut vivre dans un monde sans guerre (...)