Extrait de la rencontre avec Hélène Larbaigt.
Il était une fois, dans les froides contrées de Suède, une blanche forêt, de gel, barbelée. Drapant dans sa cape de velours résineux les baisers sanglants d'un hiver de cruautés et le regard amoureux d'un bouton de printemps qui éclot, de grâces en courroux, elle veillait. Car il est de ces forêts si sombres et si lumineuses , que leur nom seul, appelle le cortège de légendes qui accompagne l'enfant rêveur. La blanche forêt, de gel, barbelée, était de celles-là.
Mortels, entendez-vous cet écho lointain ? C'est la maléficiante mélopée d'un mélancolique cabaret.
Alors, que seriez-vous donc prêts à céder pour que, l'espace d'une soirée, le voile entre les mondes soit levé, pour découvrir le plus terrifiant des écrins, pour que sous vos yeux égarés, s'ouvrent enfin, les portes de l'Etrange Cabaret ?
Aux cœurs impatients
Amours passionnées
Aux âmes peinées
La loi du talion
Certes, la reine des rats morguait encore à l'envi la vipère indolente, toutefois au beau milieu de la tourmente, le chat d'Egypte avait tendu la patte à Apophis le serpent. Et Ona Aknata, les yeux rubiconds de la justice des fées, voyait en cela une poussière luisante, un grain de sable égaré, qui s'apparentait étrangement , à de la loyauté.
(…) à toute renaissance son hiver meurtrier, à chaque cruauté la bonne grâce des fées.
(dans "La Beauté Endormie")
(…) tout charme a son revers et un pacte scellé dans des larmes de fée, se joue toujours de la destinée.
(dans "La Fée des Vanités")
Aussi pensais-je qu'être mort était la pire des choses qui pouvait m'arriver.
J'avais tort.
Moi, Alice Osmont,j'étais le seul et unique revenant du pays de Broe à n'avoir aucune faculté post-mortem depuis plus de neuf siècles!
J'étais le modèle défectueux et bancal d'une superbe collection de créatures délicieusement fantastiques.Et personne ne pouvait m'expliquer ni comment ni pourquoi.
Il ne tenait qu'à moi d'accepter ce que j'étais devenu:la curiosité la plus célèbre de tout l'au-delà!
Ils ne prêtent plus foi aux contes de fées…Ils s’abrutissent de diverses drogues, qui permettent à certains de retrouver un peu de ce fascinant et doux état, que quelques enfants connaissent encore, celui de la foi affranchie de ce que la raison fustige : la foi en nous. En tout ce que nous représentons. L’odyssée vers d’autres possibilités !
(…) même les sorcières ont leur jardin secret. Plus encore quand elles ont eu le coeur brisé.
(dans "La méchante sorcière du Datmoor"
Nous sommes nombreuses rescapées d'un temps qui nous a haïes, chassées ou oubliées. Toutes plus fortes réunies. Chaque soir au Cabaret, les humains payent grassement pour que nous hantions leurs rêves et que nous nourrissions leurs cauchemars les plus profonds.