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Citation de Jcequejelis


En mars 1792, une émeute d’affamés éclate à Etampes ; le maire (un industriel, un tanneur) est tué. Il n’y a plus une seconde à perdre pour cette diversion nationale dont la guerre fournit le bienfait. C’est ce qu’avait indiqué Brissot ? Dès le 29 décembre 1791, lorsqu’il s’était écrié, limpide : « La guerre est indispensable à nos finances et à la tranquillité intérieure. » En ce temps-là, les meneurs du jeu n’avaient pas encore appris l’art du vocabulaire et l’importance du choix des mots. Indécente nudité du langage que corrigera, au XIXe siècle et au-delà, le souci de la bienséance.

La guerre de 1792, cette guerre d’agression, combattue en vain par Robespierre, fut donc, et ouvertement, décidée pour des motifs de politique intérieure. Autre exemple d’intention flagrantes, ce texte remarquable du Correspondant, 17 mai 1848 : « Parmi les moyens propres à dissoudre l’accumulation des prolétaires que des promesses exaltent et à qui le travail répugne - (ce sont les « ateliers nationaux » qui sont ici visés par la revue catholique, ces ouvriers des « ateliers nationaux » à qui Marie, en dépit de leurs réclamations, interdisait tout travail productif afin de ne pas nuire à la « libre entreprise »), - beaucoup de personnes mettent au premier rang l’avantage qu’on aurait à déverser dans une guerre étrangère le trop-plein de la population industrielle. » Un instant, en effet, Montalembert, et ses amis caressèrent l’idée, côté Pologne, de cette solution, mais Falloux trouva une autre formule, plus simple et plus rapide, celle du massacre, sur place, des pauvres ; et ce furent les Journées de Juin.

474 - [idés/gallimard n°321, p. 10-11]
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