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Citations de Henri Guillemin (38)


Henri Guillemin
Thiers, lorsque la Commune va éclater dans Paris, en 1871, a envoyé un régiment d'infanterie, le 88e, qui doit monter sur Montmartre et le 120e régiment d'infanterie de ligne qui doit verrouiller le secteur. Mais il a oublié une chose: la tradition d'honneur des militaires. Un soldat français ne tire pas sur le Peuple. Le 88e régiment d'infanterie de marche et le 120e régiment d'infanterie de ligne vont se mutiner pour ne pas tirer sur la foule. (Guillemin, conférence télévisée des Dossiers de l'histoire, RTS, 24 mars 1968)
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Robespierre, qui est contre la guerre voulue par la cour, rappelle aux jacobins que " personne n'aime les missionnaires armés" et que " le premier conseil que donnent aux envahis la nature et la prudence est de repousser l'envahisseur".
Il ajoute : " concevez-vous que la cour puisse adopter une mesure aussi décisive que la guerre sans la rapporter à son propre système", c'est à dire à ses intérêts.
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Voltaire a pris soin de définir comment il se représente un pays bien organisé : C'est celui où "le petit nombre fait travailler le grand nombre". Selon Voltaire, il importe à l'Etat d'avoir à sa disposition une masse docile de "gueux ignorants n'ayant que leurs bras pour vivre constituant cette vile multitude prévue par la nature pour assurer l'aisance de l'élite".
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Bertolt Brecht a parlé de la bête, du nazisme et du fascisme, on l'avait cru morte, elle n'est pas morte. Divers signes assez graves qui se passent dans votre pays en Belgique, et aussi dans mon pays et même en Italie prouvent que des écailles, sont là encore et que l'araignée noire, je parle de la croix gammée, remue.
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Mais ce qui n'est pas clandestin, c'est le comportement immédiat du Maréchal Pétain sur deux points : premièrement il va dissoudre la CGT, c'est-à-dire les forces syndicales, parce qu'il ne veut plus d'opposition syndicale, et deuxièmement, immédiatement et sans la moindre pression d’Allemagne; il va commencer à faire son statut des Juifs, à faire dénaturaliser les Juifs qui avaient été depuis 1927 admis comme citoyens français, et Baudouin dira ! "Je dois à la vérité de dire que dans les réunions du conseil des ministres de Vichy, c'était le Maréchal qui était le plus sévère à l'égard des Juifs. " Le Maréchal va commencer à exclure les juifs de la magistrature , de l'enseignement si possible , enfin de tout ce qui peut sembler quelque chose qui a une puissance sur l'opinion publique, et le Maréchal Pétain ( se lance) dans la politique antisémite que vous savez, qui aboutira aux épouvantables rafles de 1942.
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En ce même mois d'avril 93, Robespierre horrifié les honnêtes gens en déclamant, dans la nouvelle Déclaration des droits de l'Homme, l'insertion d'un article qui limiterait le droit de propriété. L'argumentation de Maximilien est toute simple : vous n'avez pas aboli l'esclavage dans nos colonies, la traite des noirs subsiste, demandes à un négrier ce qu'est ce bateau dans lequel sont entassés des homes, des femmes et des enfants à la peau noire et dont beaucoup meurent en route, il vous répondra calmement :" Ceci est la propriété." Eh non ! Num homme ne saurait être propriétaire d'un autre homme. De même que la liberté a pour limite la liberté d'autrui. De même il faut que la loi interdise tout usage du droit de propriété qui porterait atteinte à la vie ou à la dignité d'êtres humains."
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Le constat de l'Histoire ne peut pas être : le Nazaréen ressuscité, car nul ne sait au juste ce qui s'est passé. Mais l'Histoire se doit d'enregistrer comme un fait établi, indéniable, comme une certitude exempte du moindre coupage de doute, que les disciples de Ieshoua ont cru, comme on croit à une vérité d'évidence, avoir revu vivant celui qui venait d'expirer...
...Les martyrs chrétiens ne prouvent pas que leur christ "a vaincu la mort" mais ils prouvent que, de toute leur âme, de tout leur esprit, ils en étaient persuadés.
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En mars 1792, une émeute d’affamés éclate à Etampes ; le maire (un industriel, un tanneur) est tué. Il n’y a plus une seconde à perdre pour cette diversion nationale dont la guerre fournit le bienfait. C’est ce qu’avait indiqué Brissot ? Dès le 29 décembre 1791, lorsqu’il s’était écrié, limpide : « La guerre est indispensable à nos finances et à la tranquillité intérieure. » En ce temps-là, les meneurs du jeu n’avaient pas encore appris l’art du vocabulaire et l’importance du choix des mots. Indécente nudité du langage que corrigera, au XIXe siècle et au-delà, le souci de la bienséance.

La guerre de 1792, cette guerre d’agression, combattue en vain par Robespierre, fut donc, et ouvertement, décidée pour des motifs de politique intérieure. Autre exemple d’intention flagrantes, ce texte remarquable du Correspondant, 17 mai 1848 : « Parmi les moyens propres à dissoudre l’accumulation des prolétaires que des promesses exaltent et à qui le travail répugne - (ce sont les « ateliers nationaux » qui sont ici visés par la revue catholique, ces ouvriers des « ateliers nationaux » à qui Marie, en dépit de leurs réclamations, interdisait tout travail productif afin de ne pas nuire à la « libre entreprise »), - beaucoup de personnes mettent au premier rang l’avantage qu’on aurait à déverser dans une guerre étrangère le trop-plein de la population industrielle. » Un instant, en effet, Montalembert, et ses amis caressèrent l’idée, côté Pologne, de cette solution, mais Falloux trouva une autre formule, plus simple et plus rapide, celle du massacre, sur place, des pauvres ; et ce furent les Journées de Juin.

474 - [idés/gallimard n°321, p. 10-11]
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"Et me voici avec ma rhapsodie sur ce jésus dont le nom, sur un mur, sur une affiche, sur une couverture d'un livre, provoque chez bon nombre de contemporains (1982) un réflexe d'impatience, de dégout et de fuite. Le personnage évoque un fastidieux "folklore", des légendes infantiles..."
"...Incurable, en effet, je persiste à croire, et je crois, plus que jamais, à l'intérêt, à la valeur, à l'importance libératrice de ce qu'enseigna, parmi nous, le Nazaréen."
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L'année 1940 s'inscrit, socialement, dans la série des grandes dates qui jalonnent, en un siècle et demi, l'histoire de France et marquent, chaque fois, la reprise en main, par les affairistes, d'un pouvoir menacé : 18 brumaire 1799, 24 juin 1848, 2 décembre 1851, 8 février 1871, 26 août 1914, 10 juillet 1940. triomphes répétés de la classe possédante.

373 - [idés / gallimard n°32, p. 473]
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Le terme "sublime", dont il convient d’être économe et qui étymologiquement, comporte une idée d'élévation, n'est légitime que dans le cas ou l'esthétique est dépassée, où une sorte de reconnaissance s'unit à l'admiration, où se mêle au "bravo" un "merci".
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Voltaire tient qu'il importe à l'État d'avoir à sa disposition une masse docile de «gueux ignorants», autrement dit de prolétaires analphabètes « n'ayant que leurs bras pour vivre et constituant cette vile multitude » dont M. Thiers, voltairien, parlera en 1850 à son tour, prévue par la nature pour assurer l'aisance de l'élite.
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Pamphlet ? Ce mot sert à désigner la vérité qui déplaît. De même que "faire de la politique" (la chose étant dite avec une nuance de mépris), cela signifie, trop souvent, avoir, en politique, une option qui n'est pas celle des gens de biens.

673 - [Le Livre de Poche n°3592, p. 9]
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Trois membres de l'Institut, affranchis des sottises chrétiennes et fort peu, jusqu'alors, amis du clergé, se sont montrés l'un après l'autre douloureusement soucieux du destin de l'Eglise. Vatican II les a peinés. Guéhenno confiait à Mauriac (le Bloc-Notes en fait foi) sa tristesse alarmée. Raymond Aron, juif incroyant et qui avait connu, en 68, un effroi sans nom, au point d'en vouloir furieusement à de Gaulle pour son allocution conciliante - et vaine - du 24 mai (ce général mué en ombre d'une ombre, en fantôme, en ectoplasme ! s'écriait notre homme pour qui l'usage de la force était l'unique et nécessaire recours à l'égard des trublions), Raymond Aron, dans son interview d'octobre recueillie par Alain Duhamel - un parfait ami politique -, gémissait sur cette église navrante, oublieuse (avec Mgr Marty, sans doute) de ses traditions conservatrices, et qui, disait-il, "s'interroge et parfois se renie". Le plus attendrissant fut M. Lévi-Strauss; certes, il avait cru devoir se déclarer publiquement pompidolien de choc ; certes, revêtir l'uniforme du Quai Conti avait été pour lui une béatitude, mais je ne m'attendais pas de sa part à cette déclaration que l'on a pu lire dans La Croix du 24 janvier 1980 : "Ce qui se passe dans l'Eglise depuis le dernier concile me trouble [etc.]." Assez comiques, non ? ces agnostiques tout à coup qui volent au secours de l'intégrisme.

868 - [p. 9-10]
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Que Malraux, dit-on, vaticine : "Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas", de longue date ses sentences de théâtres ont perdu pour moi tout intérêt. Et que Ionesco profère quelque chose de semblable, c'est également insignifiant.

865 - [p. 9]
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Le détail de l'opération (coup d'état) a été souvent raconté. A. Vandal, à qui nous devons, je crois, le meilleur récit des deux journées (car la manoeuvre du 18 [brumaire] faillit avorter, et ne réussit pleinement que le 19 au soir). A. Vandal, qui n'a certes rien d'un démagogue et déplore, lui aussi, comme Mme de Staël, l'aspect de Paris, sous la menace de l'imôt progressif - c'est à vous serrer le coeur ! un Paris, songez donc, " sans luxe véritable, sans équipage de maître" et qui "se mourait de consomption" -, Albert Vandal, parce qu'il est loyal, avoue gentiment que "les classes aisées" redoutaient bien plus les jacobins que les Autricihiens et les Russes, et "attendaient l'étranger, l'appelaient peut-être"; situation qui se répétera.

746 - [Le Livre de Poche n°3592, p. 76]
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Ce sourd entendait l’infini. Penché sur l’ombre, mystérieux voyant de la musique, attentif aux sphères, cette harmonie zodiacale que Platon affirmait, Beethoven l’a notée.
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Victor Hugo, des traces d’inadaptation, de fâcheux symptômes qui pouvaient, en s’accentuant, le disqualifier comme « réaliste ». La secousse de 1848, qui l’a dépouillé de ses honneurs, l’a délivré sans qu’il le sache. Le voilà qui se conduit comme un insensé et qui choisit pour tout de bon, tant pis ! ce qu’il croit vrai, ce qu’il croit juste. On n’a pas écrit pour rien, jadis, Le Bal de l’Hôtel de Ville ; on n’a pas impunément en chantier un livre où vous a jeté un profond mouvement du cœur, et qui s’appellera Les Misérables. L’assis s’est levé. 
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Nul homme ne saurait être propriétaire d'un autre homme. De même que la liberté a pour limite la liberté d'autrui, de même il faut que la loi interdise tout usage du droit de propriété qui porterait atteinte à la vie ou à la dignité d'êtres humains.
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Avis aux citoyens subalternes que repousse l'égalité et qui n'ont d'autre liberté que de se soumettre, passifs, aux décisions des actifs : Voyez les choses comme elles sont ; les fusils, c'est nous qui les possédons ; et nous avons même des canons pour renforcer notre toute-puissance.
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