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Critiques de Henri Sigayret (1)
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Sherpasig

Difficile de rédiger une critique structurée d'un livre qui ne l'est pas du tout mais qui présente des passages très prenants mêlés à d'autres assez lassants, avec de nombreuses répétitions ou des mises en attente du lecteur, l'auteur annonçant des situations qu'il évoquera plus loin.



Henri Sigayret a choisi de concentrer cette autobiographie en six chapitres allant de 30 à 110 pages chacun pour un total de 450 aérées tout de même. Ainsi, le lecteur attentif parviendra à comprendre cet homme qui présente une personnalité atypique, à la fois dans sa culture, dans ses relations avec le monde de l'alpinisme, et surtout dans sa vie au Népal qui m'a semblé être la partie la plus intéressante de son livre.



Il relate d'abord son enfance et son adolescence d'abord dans les Pyrénées Orientales, avec de belles évocations du Canigou, "montagne mythique", puis à Grenoble qui a favorisé son accès à des sommets prestigieux à travers l'Oisans et les Ecrins où il a réalisé de magnifiques ascensions, particulièrement autour de La Bérarde. Ainsi, Meije, Pelvoux, Agneaux sont largement présents dans les récits de ses courses. Mais, viennent tout à coup se mêler les sommets himalayens, on part vers l'Annapurna, le Gasherbrum, pour se retrouver subitement dans les Alpes, en passant quelquefois par les Andes. Sur cette partie vraiment montagne, pleine d'intérêt sur la partie technique, avec un beau passage sur "les pitons qui chantent", j'ai regretté l'insuffisance des descriptions du milieu qui sont trop souvent limitées aux couchers de soleil ou aux nuits étoilées.



Pour la partie famille, même chose, c'est difficile à suivre tout en captivant l'intérêt du lecteur. D'abord, les relations complexes avec son père, puis avec ses enfants, ses amours compliquées également; il sait ce qu'il raconte, le lecteur s'accroche tant bien que mal.



Pour ses relations amicales, de beaux mots pour les décrire, même quand elles n'ont duré qu'un été ou que des chutes mortelles les ont abrégées subitement. Là aussi, un peu de frustration, il s'est fâché avec Herzog, mais on comprend assez mal pourquoi, avec d'autres ça ne passe pas, il reconnaît être difficile à vivre.



Les deux derniers chapitres permettent d'oublier ces petites déconvenues.



D'abord, son investissement au Népal avec la fondation d'une nouvelle famille et un nouvel enfant biologique, puis d'autres pris en charge, adoptés de fait. Là, il dénote par rapport au monde consumériste, apporte sa contribution à un pays dont les touristes ne voient que les sourires des Népalais, s'abstenant d'ouvrir les yeux sur la misère et les conditions de vie et de travail des habitants. Il déploie une saine révolte écologique, même si elle est quelque peu utopique quand il préconise de réduire la population mondiale à 4 milliards. Il a vraiment été atteint par ce peuple qu'il aime et sait transmettre ses ressentis avec vigueur et humour assez souvent.



Enfin, avec le grand âge, celui réservé aux grands alpinistes puisqu'ils ont survécu, il livre sa méditation sur ce passage pour lequel il est prêt, affirmant qu'il va le mener vers le néant. Il dit, et il l'a fait, s'être "toujours placé à côté des mal vêtus, des mal nourris, des rejetés, des derniers de la classe", écrivant ainsi, inconsciemment ou non, ses Béatitudes personnelles. Qui sait s'il n'aura pas une surprise après le franchissement du grand passage?
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