Soldier's Home - Ernest Hemingway
La Première Guerre Mondiale est finie et ceux qui ont échappé au massacre rentrent chez eux.
Mais Krebs suit son régiment et rentre du Rhin deux ans après, en 1919. Bien trop tard ! Dans la petite ville de l'Oklahoma tout le monde est déjà au fait des événements, des histoires et des incidents vécus sur le front. Et l'accueil des héros est terminé maintenant.
L'Oklahoma est-il le même ? Les jeunes filles sont toujours là mais devenues femmes, la communauté est là mais les relations humaines se définissent autrement, et les haines, elles aussi sont présentes, mais le Dieu de l'église Méthodiste est définitivement absent. Et Krebs, est-il le même ?
La guerre l'a amputé sans anesthésie d'une bonne partie de lui-même et ce qui reste se fait avaler tout cru par ceux qui "accueillent" son retour. Les choses doivent maintenant se remettre en place, en bon ordre, faut trouver du travail et être digne de la société dans laquelle il vit et comme son père ne veut surtout pas entraver sa liberté il consent à lui prêter la voiture pour des petites escapades galantes.
Le héros n'est plus héros que s'il raconte des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête et accélérer le pouls, que s'il offre l'extra-ordinaire, toujours du neuf, de l'inouï. Ce qui est déjà connu n'a plus d'intérêt, il n'est plus écouté. La guerre est finie, on ne revient plus dessus. Alors il invente des histoires et plus il les invente plus elles le scindent en deux, le vrai qui meurt, le faux qui s'égare. La déception l'isole du monde et le garde jalousement pour elle seule, à l'écart des autres. Un mort vivant.
Nouvelle très courte et poignante comme un coup de poing dans le ventre.
Hemingway a connu les guerres, le front et les combats, et sa voix s'enchevêtre avec la voix de Krebs dans un discours indirect libre où les pensées des deux sont les pensées d'un seul homme. Est-ce la faute à la guerre ou à la société ? L'une tue, l'autre mutile.
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Recueil de 10 nouvelles d'écrivains anglais et américains du XXe siècle dont on retrouve une nouvelle inédite de Truman Capote intitulée "Une lampe à la fenêtre". On y retrouve également des auteurs tels que Ernest Hemingway ou encore Ray Bradbury pour ne citer qu'eux. Edition publiée en deux volume, je n'ai lu que le second car c'est le seul dans lequel on y retrouve Truman Capote. Cependant, celui-ci nous permet déjà de faire un tour des plus grands auteurs anglophones qui ont marqué le dernier siècle. Nouvelles frôlant le monde de l'étrange, de toutes, il en ressort une atmosphère étrange due au brio des différents auteurs. De plus, l'avantage d'une telle collection est qu'elle permet au lecteur, en douceur, de se familiariser avec la langue anglaise et, pour les connaisseurs, de lire directement dans la langue originale et de fouiller plus en profondeur ce que l'auteur a voulu dire ou de percer des jeux de mots qui sont parfois intraduisibles en français. A découvrir !
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Un livre que j'ai dévoré. Un livre où plusieurs styles s'entremêlent pour un résultat formidable. On passe d'une forme romancée au conte, puis à la nouvelle, avec des éléments merveilleux qui embellissent notre vie.
Les histoires paraissent simples, mais il faut être attentif.
Ce livre n'est pas qu'un recueil de nouvelles, fait pour vous divertir. Il vous fera aussi travailler votre anglais, en tout cas, ça m'a beaucoup aidé. Puisque les nouvelles ne sont pas qu'en français, elles sont également écrites en anglais, et ça c'est formidable pour celles et ceux qui veulent travailler les langues.
Un livre, au final, qui se lit très facilement, avec beaucoup de fluidité, et beaucoup de plaisir.
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En édition bilingue, textes présentés, traduits et annotés par Henri Yvinec
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Quel bonheur ces histoires de :
-Ray Bradbury : A Piece of Wood
-Truman Capote : Mr. Jones
-Roald Dahl : The Landlady
-Graham Greene : I Spy
-John Updike : Dear Alexandros
-Iain Crichton Smith : The Telegram
-Mary Webb : In Affection and Esteem
-Somerset Maugham : The Luncheon
-Bernard Malamud : The Letter
-Richard Hughes : A Night at a Cottage
-Liam O'Flaherty : Charity
-Katherine Mansfield : The Fly
-O. Henry : The Last Leaf
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Un bon moyen de se remettre a l'anglais tout doucement. Comme dans tout recueil de nouvelles, ils y en a toujours qu'on préfère et j'avoue avoir adoré celle de Roald Dahl.
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Un recueil assez inégal qui comprend à la fois des nouvelles totalement dénuées d'intérêt (Just a little story in return, Mother and son) et d'autres au dénouement beaucoup plus surprenant, souvent drôle (A lamp in a window, The open window, The case for the defence). Enfin, certaines ont une trame de fond intéressante et pourtant la fin tombe à plat (Mr Prebble gets rid of his wife, A clean well-lighted place).
Ce recueil vaut donc surtout pour les indications de vocabulaire qu'il fournit qui permettent d'enrichir sa langue.
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